Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716
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N. 51 transkriptionen 1703–<strong>1716</strong> 59<br />
d’honneur que depuis le commencement des brouilleries j’ay fait divers personnages selon<br />
que les interests du Roy et de la Cour de Wolfenbüttel et mes ordres là dessus l’ont exigé,<br />
et je ne me suis pas quelques fois flatté beaucoup de l’approbation de votre Cour. Mais<br />
au contraire aussi, on m’a vû travailler avec zele pour ce qu’à Berlin et chez vous on<br />
croyoit d’accord etre du bien commun, quoyque par là je ne me sois pas recommendé 5<br />
à Wolfenbüttel. En ces derniers temps j’ay toujours entretenu SAS Msgr le Duc que la<br />
reünion etoit d’une absolüe necessité, mais je luy ay conseillé en même temps de faire<br />
en sorte qu’elle soit durable et point sujette à quelque nouvelle alteration, en ne faisant<br />
presentement les choses qu’á demi peut etre. Apres la conclusion de la paix, quoyqu’ignore<br />
[!] j’usqu’icy une bonne partie de ses circonstances, j’ay felicité sincerement SAS et luy 10<br />
exhorté à y donner son coeur comme Elle vient y donner la main, et d’eviter pour<br />
l’avenir jusqu’au moindre sujet d’une recidive des mesintelligences. Voicy, Monsieur, une<br />
confession que je ne pourrois faire plus exacte à un directeur de conscience si j’etois<br />
d’une religion qui m’y obligeoit. J’en suis tant plus croyable que ce n’est pas moy qui<br />
a profité en façon quelcunque de tous les remûemens qui se sont faits, Car j’en suis, 15<br />
comme tout le monde sçait du coté des biens et des honneurs où j’en étois il y a long<br />
temps, pour ce qui est des premiers pas par les graces d’aucun Prince mais par le sort<br />
de ma naissance (si ce n’est que j’en aurois pû epargner une partie en faisant toujours le<br />
gentilhomme Campagnard) et pour les dits derniers sçavoir les honneurs, je ne crois pas<br />
etre soupçonné de vous d’en avoir fait grande acquisition aprés ma retraite du service 20<br />
de Wolfenbüttel. Comme l’appendix d’une confession consiste dans l’assurance d’une<br />
bonne intention pour des actions à l’avenir j’ajoute pour rendre la mienne complete que<br />
je feray tout mon possible à ne vivre desormais que pour moy, sans m’intriguer d’aucunes<br />
affaires publiques, le soin desquelles je laisseray sans envie à ceux qui y trouvent mieux<br />
leur compte. Vous me pardonnerés Monsieur, si je me suis trop etendu sur une matiere 25<br />
dont je ne devois vous parler qu’en passant. Les lettres de Pologne nous apprennent<br />
que les Moscovites ont eu encore le malheur d’estre battus par les Suedois et qu’il est<br />
demeuré 6/m des premiers sur la place. Je ne crois pas que la peau demange aux Saxons<br />
de venir aussi de leur coté aux coups, du moins Monsr de Schulenbourg me temoigne<br />
etre d’intention de les eviter soigneusement en quoy il me semble agir avec beaucoup de 30<br />
prudence. L’affaire de Patcul roulera à mon petit avis sur les impressions que les ministres<br />
des puissances etrangeres à la Cour du Czaar luy auront en pû donner, et si elles ont pû<br />
destruire celles qu’il peut avoir receues dans la conversation avec le Roy de Pologne. Je<br />
suppose cependant que l’Empereur l’Angleterre et la Hollande voyent à regret la rupture<br />
1. 9. 2005