Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

N. 50 transkriptionen 1703–1716 57
ces dits quartiers sçauront bien mettre le holà. Cependant elle derange toujours aussi
l’harmonie si necessaire entre les Alliés. Je suis surpassionnement 〈...〉
50. J. F. VON ALVENSLEBEN AN LEIBNIZ
Magdeburg, 1. Februar 1706. [49. 51.]
Überlieferung: K LBr. 10 Bl. 76-77 5
à Magdebourg le 1 Fevrier 1706
Monsieur,
N’etant pas bien assuré si je pourray avoir l’honneur de vous voir à la foire de
Brounswig je fais icy reponce à celle qu’il vous a plu de m’ecrire du 28 passé. J’ay
reçeu en même temps qu’elle l’information de Wolfenbüttel, que l’accord dans la Serme 10
Maison de Brounswig est fait, et je souhaite comme vous, Monsieur, qu’il soit suivi
par le renouvellement d’une amitié sincere. Je n’en doute pas aussi apres la levée des
obstacles qui l’empechoient et qu’on verra regner la confiance avec la joye et les plaisirs
à la place des mesintelligences, qui ont interrompu si long temps les agreables manieres
de converser entre le deux Cours de jadis. Il ne me fache que ce que notre incomparable 15
Reine n’en peut participer, Elle qui temoigna souhaiter si ardemment cette reünion. Il est
vray, Monsieur, que le Roy de Pologne a approuvé l’emprisonnemet de Monsr de Patcul,
mais pour l’approbation du Czaar tant 〈s’en? sien? 〉 faut qu’elle soit arrivée qu’au
contraire l’argent que le Czaar s’est engagé à faire payer pour les Trouppes Saxonnes
vient d’estre contremandé et qu’on n’en a pas touché un 〈sol〉 la derniere foire de Leipzig. 20
Le Roy a envoyé le Chambellan Scembeck frere du vice Chancellier de la Couronne au
Czaar pour l’affaire de Patcul; Cependant l’infanterie a ordre de marcher en Pologne
sans argent et sans equippage. Le dit emprisonnement a epouvanté ceux mêmes qu’on
croit y avoir bonne part par la peur qu’ils ont d’un pareil traitement tôt ou tard. On
dit même que le Prince de Furstenberg cherche à se demettre du service et à entrer 25
en celuy de l’Empereur. Peu de temps nous eclaircira, pour quel parti la fortune se
sera declarée en Pologne, où selon toutes apparences on va bientôt venir aux mains.
Les parieurs sont pour les Suedois si le Roy Auguste se laisse encore engager à une
bataille. Je doute que l’Angleterre et la Hollande veuillent permettre que la Suede traitât
avec ces deux Etats à la Françoise, sçavoir par prefixation d’une terme peremptoire 30
1. 9. 2005