Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

52 transkriptionen 1703–1716 N. 44
44. J. F. VON ALVENSLEBEN
Hundisburg, 29. Januar 1705. [43. 45.]
Überlieferung: K LBr. 10 Bl. 69-70
Monsieur
5 Si j’ay differé de repondre à l’honneur de votre lettre c’est à cause que je me suis
trouvé dans l’incertitude en quel lieu vous chercher par ma reponse. Comme je vous
crois presentement de retour à Hanover, je m’y addresse, et je souhaite que vous y soyez
arrivé en bonne santé aprés une heureuse expedition de vos affaires à Berlin. J’apprends
avec plaisir par vous même qu’il se pourra trouver de temperament pour celle dont
10 vous m’avez fait confidence, et j’espere que notre Cour se contentera que ce qui ne se
peut faire tout d’un coup se fasse peu à peu. Celle, Monsieur, que vous m’avez fait
l’honneur de m’ecrire de Dresden ne m’ayant plus trouvé à Berlin je n’ay pû profiter de
la conversation de Monsr Jablonski laquelle m’auroit été fort agreable. J’ay beaucoup
de chagrin d’avoir manqué l’occasion de faire la reverence à la Reine à son passage par
15 Magdebourg, mais j’en ay encore bien plus, et infiniment de ce qu’ayant appris que S.
Majté m’avoit destiné l’honneur et la grace de passer par cette terre, d’où je vous ecris
je n’ay tiré le reel avantage d’une disposition tant favorable pour moy. Vous aurez été
present, Monsieur, à la grande promotion et distribution des graces que le Roy a fait, si
vous etiés participant de ces dernieres, ce me seroit la nouvelle la plus agreable. Il semble
20 que les affaires de la Suede iront encore à reculons la Campagne prochaine et qu’elle sera
toujours occupée à defaire et à refaire. Comme le Czaar se rendra indubitablement Maitre
de la Livonie entiere et de la Courlande et par consequent de toute la côté de la Mer à
moins que la Suede n’employe toutes ses forces à parer le Coup, il faudra que celle cy
abandonne la Pologne et se voye frustrée des effets de toutes ses peines de cette côte cy.
25 On verra quelle resolution le Roy de Suede prendra et si le dessein de la dethronisation
du Roy Auguste et du soutien du nouvel Elû luy tient toujour tellement à coeur qu’il
veuille mettre en compromis trop hazardeux le salut de ses propres états. Si vous étés
de retour à Hanover, Monsieur, comme je le crois, je me flatte de vous rencontrer à la
foire de Brounsvig (où je me vais rendre dès son commencement), et de pouvoir vous y
30 assurer de bouche que je suis tresparfaitement 〈...〉
à Houndisbourg le 29 Janvier 1705
1. 9. 2005