Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716
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48 transkriptionen 1703–<strong>1716</strong> N. 39<br />
lettres à Monsieur de Steinberg me servent de têmoignage. Je me flattois de vous rencontrer<br />
quelque part dans mon dernier voyage à Brügheim, mais j’ay eu le deplaisir<br />
d’y apprendre que vous vous trouviés incommodé jusqu’alors d’un mal que je souhaite<br />
qu’il vous ait entierement quitté à l’heure qu’il est. Comme je vous crois presentement<br />
5 à Brounsvig, Monsieur, je regrette beaucoup que je me vois empeché de ne m’y pas<br />
trouver aussi, et d’y profiter de votre presence et de l’honneur de votre conversation.<br />
Monsr de Schwerin le Ministre d’Etat vient de passer dans ce voisinage apparemment<br />
dans un voyage au pays de Cleves. On apprend par cette occasion le trépas de Monsieur<br />
de Fuchs mort d’apoplexie le jeudi passé. Notre Cour perd en sa personne l’inventaire<br />
10 vivant presqu’unique des memoires de ses vieux interests. Cette mort est d’autant plus<br />
inopinée que le defunt paroissoit encore d’une constitution si vigoureuse à promettre une<br />
longue vie. Le monde est dans l’attente si Msgr l’Electeur de Baviere trouvera moyen de<br />
respirer du grand echec qu’il a recû, apres le secours de Monsr de Tallard, ou bien, ce qui<br />
me semble etre beaucoup à craindre si ce secours rendra encore la partie egale. Pour la<br />
15 ruine du pays de Baviere je crois que chaque partie en patira, et que les alliés se voyans<br />
obligées de chercher d’ailleurs leur subsistance l’Electeur ne se voyant plus tant pressé<br />
se remettra en Etat de pouvoir se dedommager d’un autre coté, soit de celuy de Tirol<br />
ou de celuy de la Suabe. Si le peuple de Hollande decheoit de la grande esperance qu’il a<br />
conceu pour les suites de l’action au Schellenberg, les pourparlers de paix que la France<br />
20 ne neglige pas le trouveront pas trop farouche, et je ne doute pas que ce dit Etat ne soit<br />
encore le premier à se lasser de la guerre et à prêter les oreilles à des propositions pacifiques.<br />
Le Nord demeure embrouillé comme il est; L’armée de Saxe ne fait que manger<br />
son propre pays de Lausniz, ne pouvant franchir le pas pour se rendre aupres du Roy. Le<br />
nouveau Roy Stanislaus sera un pauvre Sire, s’il ne trouve moyen de gagner l’amitié du<br />
25 Roy de France, et que celuy n’epouse ses interests à la paix generale. Sur cela möchte es<br />
mit ihn wie mit seinem Nahmen auff eine pure Lauserey auslauffen d’autant que son titre<br />
de Majté se bornera à la seule recognition de la Suede qui ne sera imitée par aucune des<br />
autres puissances étrangeres. Si le Roy Auguste vouloit luy faire le plaisir de mourir, la<br />
Pologne pourroit s’epargner la peine d’un nouveau choix, mais à moins de cet accident<br />
30 le dernier elû ressemblera plutôt à un roy de feves qu’à un Monarque essentiel. Je me<br />
recommende à la continuation de votre bienveuillance et suis 〈...〉<br />
à Houndisbourg cet 11 Aout <strong>1704</strong><br />
1. 9. 2005