Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

24 transkriptionen 1703–1716 N. 17
bien) et quand je me leve, je me trouve sans paine tout le long du jour. J’ay des maux
de tête depuis quelque temps souvent, mais pour precedent en êtoient libre baucoup -
plus que mon ordinaire continue,hormis aprés la lecture, ou l’ecriture des letres qui me
font à cette heure tout le paine imaginable. Je suis à cette heure pour plus d’un moys
5 dans le mains de Monsr le Clerc, le Conseillier que j’estime fort, pourtant je n’ose pas
esperér qu’il sera un Esculape pour moy. Il m’ordonne une preparatione de Mars que
m’incommodet moins pourtant que aucune dont je me suis jamais servis, ayant avallé
je ne saurois dire combien d’acier en poudre simple, en goutes, en tointure, en eaux
mineraux, en pillules; en elvituaire ?, et toute autre maniere toujours sans aucuns bons
10 fruits: Je crois moy même que la musique, la joye, et le contentement d’esprit, (come
les remedes contre la tarantoule d’Apoullia) feroient baucoup plus d’effêt pour exorcisér
ce diable della bile &, mais mes gens d’Ecosse par leur maniere d’agir me mordent trop
et m’exercent tant en me ecrivant des lettres qui me font trop depriment au lieu de
plaisir pour me pouvoir contentér trop en des affaires publiques, ou particulieres. On
15 m’ecrit qu’on attend en Ecosse l’ouverture de Parlement dans un mois, ou moins, mais
qu’on craint aussi les dividions et les chaleures des differentes factiones. La defaite de
cette entreprise de Darien m a n e t a l t a m e n t e r e p o s t u m. Je Vous supplie
Monsr de me donnér Vos nouvelles au plutôt, et Vötre conseil della maniere de partir
d’ici pour me rendre en Alemagne en seurtè. Je ne saurois, que voyagér lentement, et je
20 voudrois aussi connoitre un peu della Suisse en passant, et les autres pais que je n’ay pas
encore veu. Vous me feriez baucoup de plaisir de me marquér ce que Vous savez della
route, c’êt à dire le chemin plus courte, plus comode pour voiture, la plus seure & libre,
et ce qu’ily a des persones savants, ou des choses remarquables qui soient tant connus
aux autres qu’à Vous même, et dont les voyages et descriptiones publiés ne parlent pas.
25 Sur tout d’apprendre la conservatione della Grace del Eccellente Reyne de Prusse et
del incomparable Electrice d’Hanover, avoir les nouvelles de Votre santé fera un plaisir
inconcevable et le plus du bien du monde au Monsieur Vôtre tres affectioné amis, et tres
humble & tres devoué serviteur Burnett deKemney
P: S: 7 Avril 11: st 1704 J’ay mis cette letre dans les mains de Monsr. Loubiere
30 gouverneur d’Orange qui va à Berlin avec un Monsr.de ce pays qu . y. retourne, il m’a
promis d’en avoir sion pour la metre alla derniere poste en chemin. Je Vous prie encore
Monsr, de me faire avoir Vos nouvelles que j’attenderays devant partir. Je m’imagine
que les chemins seront plus libres de toutes les troupes, aprés que les campagnes seront
commencés. Vous me pouvez ecrire par Monsr Le Clerc le medecin ici, par Monsr. Rubat
1. 9. 2005