Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716
Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716 Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716
262 transkriptionen 1703–1716 N. 209 de Bade. Ainsi il y auroit bien de raisons pour ne se point precipiter. De l’autre coté le Traité de commerce entre l’Angleterre de la France et meme l’Espagne n’etant pas encor reglé, la France aussi ayant contrevenu au traité de paix en edifiant le port de Mardik pour rendre la demolition de Dunquerke ilusoire l’Angleterre auroit des grandes raisons 5 de se plaindre. Et la chambre des seigneurs avoit solicité de la Reine de s’interesser en faveur des Catalans, l’honneur de l’Angleterre y estant interessé. Comme le poste va partir je n’adjoute plus rien maintenant, et esperant bientost de vos nouvelles, je suis avec zele Monsieur de V. E. le tres humble et tres obeissant serviteur Leibniz. 10 Vienne Mercredi ce 22 d’Aoust 1714. P.S. Samedi ce 25 d’Aoust La lettre est venue trop tard à la poste. Ainsi j’ay eté obligé de la differer, et j’ay encor pû adjouter cecy. On est fort surpris icy qu’il ne vient pas encor un courrier d’Hannover. On seroit bien obligé à sa M té Britannique, si elle envoyoit ordre au plustost 15 à l’Amiral Wishard dans la Mediterranée de retourner à Barcellonne et de tacher de sauver de si braves gens en s’interposant pour eux. Le Roy le peut faire avant que de passer en Angleterre, car il a droit deja d’exercer toutes les fonctions de la Royauté, et il ne feroit que ce que la chambre des seigneurs a deja demandé à la Reine. J’ay eu l’honneur d’entretenir quelques uns de Messieurs les Ministres sur cette 20 matiere. Ils me paroissent tres aises de cette revolution. j’en ay parlé fort au long à deux reprises avec M. le Comte de Sinzendorf et encor a M. le Prince Eugene. Monsieur Huldenberg Envoyé d’Hannover m’a temoigné d’etre scandalisé de ce que les Ministres qu’il a entretenus icy luy ont paru avoir trop de confiance dans le Duc de Marlbourough, et il l’a pris comme s’ils n’en avoient pas asses pour le Roy meme. Un Ministre s’est 25 plaint à moy de cette pointille. En effect je crois que ce qu’ils ont dit en faveur du Duc n’a pas eté à mauvaise intention et il vaut mieux d’eviter les pointilles que d’en faire naistre. Cette Cour paroist fort disposée à entrer, dans des mesures tres étroites avec le Roy, mais comme l’Empereur est naturellement un poco suspettoso, il faut eviter tout ce qui pourroit faire naitre quelque defiance. Je n’attends que le Courrier d’Hannover pour 30 savoir si je pourray encor trouver le Roy en deça de la mer. 1. 9. 2005
N. 210 transkriptionen 1703–1716 263 210. LEIBNIZ AN BOTHMER , 25. August 1714. Überlieferung: L Konzept: Monsieur V. E. ecrira maintenant d’un autre style. Dieu a voulu qu’Elle fut plus utile en 5 Angleterre qu’elle n’avoit crû. Je l’en felicite de tout mon coeur. La Cour de Vienne aprit lundi le 20 l’agonie, et mardi la mort de la Reine. Le 20 meme j’allay avec M. le Comte de Sinzendorf chez l’Imperatrice Amalie à Schönbron; J’ay encor entretenu longtemps ce Ministre au soir. De ses discours et de ceux de M. le Prince Eugene chez qui j’ay assez d’acces, je voy clairement que la nouvelle de se changement a donné bien de la joye à cette 10 Cour, et l’on paroist disposé à entrer dans un intelligence etroite avec le Roy de la Grande Bretagne. J’ay remarqué qu’on souhaiteroit fort qu’il fut possible de donner des ordres a temps à l’Amiral Wishard qui l’obligeassent de retourner à Barcellone et de tacher de sauver ces braves gens. Il semble qu’on pourroit faire ce que la Chambre des Seigneurs avoit demandé à la Reine. On espere aussi que le Roy ne suivra pas l’exemple de la Reine 15 par rapport au pretendu Roy de Sicile. En effect nous le pouvons regarder comme un adversaire, puisqu’il a bien osé protester autresfois contre la succession protestante. Et s’il se trouvoit que le Marquis de Trivié eût fait des demarches et tenu des discours contre cette succession, on pourroit fort bien eloigner Il a couru un bruit, comme si pendant la penultieme maladie de la Reine, quelques 20 Ministres avoient ouvert l’ecrit cacheté que Madame l’Electrice avoit envoyée en Angleterre pour nommer les regens. Je ne say si Mg r l’Electeur avoit envoyé un autre Ecrit pour le meme Effect apres la mort de Madame sa Mere. Je ne say si j’ay pris la liberté de prier V. E. de m’assister favorablement pour avoir la confirmation du Grand ouvrage diplomatique de M. Rymers. Il m’envoyoit tous les 25 Tomes mais la mort l’a empeché d’envoyer les derniers. J’en avois ecrit amplement à M. Kreienberg, mais il ne m’a rien mande la dessus, je vous supplie Monsieur de l’en faire souvenir. Je say, que vous devés avoir les plus grandes affaires sur les bras, ainsi je ne veux point vous trop tenir. J’adjouteray seulement que des lettres de la Wallachie et de la Podolie ont dit que les Moscovites avoient arreté les commissaires Turcs envoyes pour 30 regler les limites en repressaille de leur Ambassadeurs qu’on retient à Constantinople et que cela avoit porté les Turcs a remettre les Ambis Moscovites dans les sept Tours. 1. 9. 2005
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210. LEIBNIZ AN BOTHMER<br />
, 25. August 1714.<br />
Überlieferung: L Konzept:<br />
Monsieur<br />
V. E. ecrira maintenant d’un autre style. Dieu a voulu qu’Elle fut plus utile en 5<br />
Angleterre qu’elle n’avoit crû. Je l’en felicite de tout mon coeur. La Cour de Vienne aprit<br />
lundi le 20 l’agonie, et mardi la mort de la Reine. Le 20 meme j’allay avec M. le Comte<br />
de Sinzendorf chez l’Imperatrice Amalie à Schönbron; J’ay encor entretenu longtemps ce<br />
Ministre au soir. De ses discours et de ceux de M. le Prince Eugene chez qui j’ay assez<br />
d’acces, je voy clairement que la nouvelle de se changement a donné bien de la joye à cette 10<br />
Cour, et l’on paroist disposé à entrer dans un intelligence etroite avec le Roy de la Grande<br />
Bretagne. J’ay remarqué qu’on souhaiteroit fort qu’il fut possible de donner des ordres<br />
a temps à l’Amiral Wishard qui l’obligeassent de retourner à Barcellone et de tacher de<br />
sauver ces braves gens. Il semble qu’on pourroit faire ce que la Chambre des Seigneurs<br />
avoit demandé à la Reine. On espere aussi que le Roy ne suivra pas l’exemple de la Reine 15<br />
par rapport au pretendu Roy de Sicile. En effect nous le pouvons regarder comme un<br />
adversaire, puisqu’il a bien osé protester autresfois contre la succession protestante. Et<br />
s’il se trouvoit que le Marquis de Trivié eût fait des demarches et tenu des discours contre<br />
cette succession, on pourroit fort bien eloigner<br />
Il a couru un bruit, comme si pendant la penultieme maladie de la Reine, quelques 20<br />
Ministres avoient ouvert l’ecrit cacheté que Madame l’Electrice avoit envoyée en Angleterre<br />
pour nommer les regens. Je ne say si Mg r l’Electeur avoit envoyé un autre Ecrit<br />
pour le meme Effect apres la mort de Madame sa Mere.<br />
Je ne say si j’ay pris la liberté de prier V. E. de m’assister favorablement pour avoir<br />
la confirmation du Grand ouvrage diplomatique de M. Rymers. Il m’envoyoit tous les 25<br />
Tomes mais la mort l’a empeché d’envoyer les derniers. J’en avois ecrit amplement à M.<br />
Kreienberg, mais il ne m’a rien mande la dessus, je vous supplie Monsieur de l’en faire<br />
souvenir. Je say, que vous devés avoir les plus grandes affaires sur les bras, ainsi je ne<br />
veux point vous trop tenir. J’adjouteray seulement que des lettres de la Wallachie et de<br />
la Podolie ont dit que les Moscovites avoient arreté les commissaires Turcs envoyes pour 30<br />
regler les limites en repressaille de leur Ambassadeurs qu’on retient à Constantinople<br />
et que cela avoit porté les Turcs a remettre les Ambis Moscovites dans les sept Tours.<br />
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