Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

N. 201 transkriptionen 1703–1716 247
entrent plus particulierement. Le Blason, armoirie et preuves Historique des familles, à
l’exemple de quelques autres Etats. etc. etc. Une attention perpetuelle à la santé publique
entre autres par les observations annuelles des medecins salariés sur lesquelles une Histoire
physico-medicinale annuelle seroit batie avec d’autres soins et precautions encore
par rapport à la santé des animaux. 5
(4) Le quatrieme Moyen seroit celuy de quelques deboursemens aux depens du public,
mais qui seroient m?odiques et equitables et dont l’utilité seroit incoparablement plus
grande que la charge qu’on pourroit tirer sur quelques choses de certains imposts sur le
luxe et les jeux et quelques autres abus qu’il n’est pas aise d’oter d’abord tout à fait.
Item de ce qu’on a sujet de mettre sur l’entree et sur les marchandises dommageables 10
à l’estat et cela en faveur des propres fabriques du pays. Mais comme la plus part des
moyens dont on vient de parler demandent du temps ou bien un capital tout prest; le plus
court et le moins embarrassant seroit que l’autorité de Sa M té Imperiale et Catholique
portât les Etats de tous les pays hereditaires à une somme annuelle modique, chaque
pays siuvant sa proportion. La Noblesse et les personnes vivant noblement y trouveroient 15
une grande utilité en faveur sur tout de leur jeunesse, et pour encourager les esprits à
gouter les belles connoissances à l’exemple de quelques autres nations. Ce qui les rendroit
plus capables de servir leur prince et leur patrie. Outre que cela leur donneroit une belle
emulation, les detourneroit de l’oisivité mere des vices et les feroit mieux employer leuer
temps. Car quoyque le principal siege de la societé sera à la residence de l’Empereur il y 20
aura encore dans les autres capitales des exercices et echantillons qui s’y rapporteront.
Sans repeter ce qu’on vient de dire de l’avantage que l’oeconomie, les manufactures, le
commerce, la commodité et la santé des hommes trouveroient dans cet institut ce qui en
feroit rejaillir l’utilité non seulement sur les gentilshommes, mais encor sur le bourgeois
et le paysan. outre la gloire et l’honneur qui en resulteroit pour Sa M té Imperiale et les 25
sages et [ - - ] ministres de sa volonté juste et louable. Efin si les aides annuelles des
Etats ne se trouvoient point suffisants pour des entreprises si importantes et si belles on
y suppleeroit par quelques uns des impots legers, justes et utiles dont on vient de parler.
Je sousments toutes ces pensees aux lumieres superieures de V. A. S. la suppliant
de les favoriser autant qu’Elle jugera à propos aupres de sa M té Imperiale pour venir à 30
l’effect le mieux et le plus promtement que faire se pourra. Et je suis avec le plus profond
respect
Monseigneur de V. A. S.
1. 9. 2005