Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

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208 transkriptionen 1703–1716 N. 170 170. STEINGHENS AN J. M. V. D. SCHULENBURG Bath, 24. Juli 1714. Überlieferung: K Abfertigung: à Bath ce 24. Iuill. 5 Si j’avois moins à coeur la succession d’Hannover en ces royaumes, je vous aurois epagné la peine de cellecy, et le deplaisir d’apprendre des choses incompatibles avec nos vues, du moins jusqu’à mon retour en ville. Ne vous attendes à aucun ordre dans mon discours, j’ai le coeur trop plein pour en garder, et je ne scaurois m’empecher de vous dire, que dans le temp qu’on se tue ici de faire toute au monde (à la reserve de consentir 10 à la venue du Prince, parce qu’absolument elle n’est pas de saison encor) pour obliger et rassurer la Maison et la Cour d’Hannover, cellecy semble de n’oublier presque rien pour chagriner et choquer la Cour d’Angleterre au meme moment qu’elle crie au feu contre le Pretender? Ce n’est pas du choix que l’Electeur vient de faire de M r Bothmar, que je pretend de parler, parceque je viens de l’excuser moy meme sur ce que ce Ministre 15 etant le plus à portée pour passer en Angleterre. S. A. E. a cru de mieux faire en le preferant à tout autre, afin de ne pas delayer le devoir de la nobification, j’en veux à la communication de lettres, que la Reine et son premier ont ecrites en derniere confidence à la feue Electrice et au Prince Electoral, lesquelles lettres l’on voit et crie ici dans les rues tout imprimées au grand scandal et en depit de la Cour, et de touts les bien affectionnés 20 à la succession de Hannover, dont il y a un tres grand nombre parmis les Torys, pendant que les Wigghs leur rient au nés et parlent avec le dernier mepris de la Reine pour avoir ete leur duppe, en mettant à prix la tete de son propre frere, ensuite de leurs instances; j’ai raison de douter, qu’on ne prendra pas pour argant comptant les excuses, que l’Electeur n’a pas eu de part à cette communication, et qu’il la desapprouve fort, 25 dont en mon particulier je suis tres persuadé. si l’on s’est attendu au ressentiment de S. A. E. contre ceux parmis ses Ministres, qui a son inscrû ont osé contribuer à l’affaire du Writ, quoyque de consentement avec sa Mere, croyes vous Monsieur, qu’on s’y attendra moins dans le fait, dont il s’agit, quand meme le Prince eut donné la dedans à ce que je ne juge pas? croyes vous que si faute de ce ressentiment S. A. E. continue de honorer de 30 son estime ceux de ses Ministres que le Ministere de la Reine tient pour les amis intimes et le executeurs aveugles des conseils de leurs ennemis irreconciliables, ce soit le moyen de gagner la confiance de la Reine se son Ministere et de Toris de Hannover? Ne me dites 1. 9. 2005

N. 171 transkriptionen 1703–1716 209 pas s’il vous plait qu’on n’a pas cru, qu’on divulgeroit ces lettres, car voila justement l’effet du défaut de la connoissance exacte du terrain et du fond des gens, à qui jusqu’ici rien n’a coutté pour parvenir à leurs fins (temoin le tour qu’ils ont joué au Prince Eugene immediatement apres son depart) c’est d’empecher de toute maniere, que jamais il n’y ait de la bonne intelligence entre la Maison de Hannover et leur parti apposé, parcequ’ils 5 ne croyent d’avoir d’autre sureté de rentrer en place à l’exclusion entiere de ce parti là. Ne me dites pas non plus ce que les memes gens vont insinuer sans doute qu’apres le prix mis sur la tete du Pretender, on n’a plus que faire de cette bonne intelligence, car je vous repondrois que le meme Parlement qui avoit mis à prix la tete de Charles II. en Novembre, l’a rappellé en Mars suivant, si je ne me trompe, de maniere que je conclud 10 qu’il faut toujours avoir l’oeil au guet et menager avec tres grand soin ceux qui peuvent faire du Mal. Du reste vous pouves compter au plutot sur ma reponce aux prejugés du dernier ecrit de votre ami. ayés la bonte d’en faire autant sur l’attachement, avec lequel je suis. 171. LEIBNIZ AN KAISER KARL VI. 15 Wien, 23. Juli 1714. Überlieferung: L Konzept: Allerdurchleuchtigster großmachtigster und unuberwindlichster Kaiser allergdnster H. E. Kayserl. und Catholische Mt. habe allerunterthanigst vorstellen sollen, daß mein 20 wunsch hauptsächlich dahin gehe wie in E.Kayserl. Dienst ich Dero und dem Teutschen Vaterlande nüzlich seyn und zu dem ende vor meiner abreise alles einrichten möge, wie denn solches vorhaben bishehr dieselbige noch etwas aufgehalten, welche aber nicht wohl viel länger verschoben werden kan. Nachdem nun E. Kayserl. Mt. mich zu Dero würklichen Reichshoffraht allergdst. an- 25 genommen und deswegen die gewöhnliche ordinari besoldung reichen zu laßen verordnet solche aber mich alhier niederzulaßen nicht zulänglich so hoffe es würden E. Mt. in hunc eventum nebenst dem Hofquartier mir eine etwa sonst nicht unübliche Zulage in gnaden zu verwilligen geruhn, also daß solche alsdann auff den fall meines hiesigen stabiliments nicht nur auch künfftig, sondern auch wegen vieler bereits angewendeter Kosten und 30 1. 9. 2005

208 transkriptionen 1703–<strong>1716</strong> N. 170<br />

170. STEINGHENS AN J. M. V. D. SCHULENBURG<br />

Bath, 24. Juli 1714.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

à Bath ce 24. Iuill.<br />

5 Si j’avois moins à coeur la succession d’Hannover en ces royaumes, je vous aurois<br />

epagné la peine de cellecy, et le deplaisir d’apprendre des choses incompatibles avec nos<br />

vues, du moins jusqu’à mon retour en ville. Ne vous attendes à aucun ordre dans mon<br />

discours, j’ai le coeur trop plein pour en garder, et je ne scaurois m’empecher de vous<br />

dire, que dans le temp qu’on se tue ici de faire toute au monde (à la reserve de consentir<br />

10 à la venue du Prince, parce qu’absolument elle n’est pas de saison encor) pour obliger et<br />

rassurer la Maison et la Cour d’Hannover, cellecy semble de n’oublier presque rien pour<br />

chagriner et choquer la Cour d’Angleterre au meme moment qu’elle crie au feu contre<br />

le Pretender? Ce n’est pas du choix que l’Electeur vient de faire de M r Bothmar, que<br />

je pretend de parler, parceque je viens de l’excuser moy meme sur ce que ce Ministre<br />

15 etant le plus à portée pour passer en Angleterre. S. A. E. a cru de mieux faire en le<br />

preferant à tout autre, afin de ne pas delayer le devoir de la nobification, j’en veux à la<br />

communication de lettres, que la Reine et son premier ont ecrites en derniere confidence à<br />

la feue Electrice et au Prince Electoral, lesquelles lettres l’on voit et crie ici dans les rues<br />

tout imprimées au grand scandal et en depit de la Cour, et de touts les bien affectionnés<br />

20 à la succession de Hannover, dont il y a un tres grand nombre parmis les Torys, pendant<br />

que les Wigghs leur rient au nés et parlent avec le dernier mepris de la Reine pour<br />

avoir ete leur duppe, en mettant à prix la tete de son propre frere, ensuite de leurs<br />

instances; j’ai raison de douter, qu’on ne prendra pas pour argant comptant les excuses,<br />

que l’Electeur n’a pas eu de part à cette communication, et qu’il la desapprouve fort,<br />

25 dont en mon particulier je suis tres persuadé. si l’on s’est attendu au ressentiment de S.<br />

A. E. contre ceux parmis ses Ministres, qui a son inscrû ont osé contribuer à l’affaire du<br />

Writ, quoyque de consentement avec sa Mere, croyes vous Monsieur, qu’on s’y attendra<br />

moins dans le fait, dont il s’agit, quand meme le Prince eut donné la dedans à ce que je<br />

ne juge pas? croyes vous que si faute de ce ressentiment S. A. E. continue de honorer de<br />

30 son estime ceux de ses Ministres que le Ministere de la Reine tient pour les amis intimes<br />

et le executeurs aveugles des conseils de leurs ennemis irreconciliables, ce soit le moyen<br />

de gagner la confiance de la Reine se son Ministere et de Toris de Hannover? Ne me dites<br />

1. 9. 2005

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