Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

N. 161 transkriptionen 1703–1716 199
persuadé luy meme à ce qu’il m’a dit que dans la situation presente il ne pouvra jamais
effectuer de bon en ce fais la. Ropton est habile mais ses grandes passions et l’esprit
des factions le font quelques fois charier de travers, il est hais et poursuivi du Ministere
d’Hannover, excepte de Bernstorff, qui est dans ses interets, On me monde aussi que le
Duc de Savoye s’avise 2 de proteser contre la succession d’Hannover en Angleterre, son fils 5
etant le plus proche heritier si le Prince de Galles doit etre exclu, je me souviens qu’il m’a
dit plusieurs fois que le Parlament luy avoit fait ouverture du panchant qu’il avoit pour
sa ligne et qu’il n’avoit pour reussir que d’envoyer son Prince chez eux pour le faire elever
dans la foy Anglicane, le S r Hill a negocie quelque chose la dessus pendant que j’etois à
Turin; Strafford est toujours occupé à faire le plus de mal qu’il peut, il a vouolu traverser 10
le traite avec l’Espagne en y faisant inserer la Royante de Sicile, ce qui a ete cependant
rejetté, cette paix a ete toujours signée chez luy malgré les oppositions des Hollandois,
il veut avoir encor la direction dans l’accommodement de la barriere, l’Empereur s’est
plaint à la Reine du peu de respet que cet homme luy porte, avec declaration de ne le
jamais souffrir là ou il traitera quelque chose. je suis surpris du retour de Goslinga qui 15
est homme du merite, et qu’on laisse le S r Buys seul à Paris, qui est un bon parleur,
honnette homme, mais si ramplis de luy meme pedant et extravagant que qui le scait
prendre par son foible le meme et fait de luy tout ce qu’on veut, on discoure differemment
du depart et du voyage du Roy de Suede, les uns le croyent avec Stanislaus, les autre
encor à Demotica, avec intention de passer par la Pologne pour y brouiller de noveau 20
les affaires de ce pais là. Le Roy de Sicile doit etre sur son depart pour retourner dans
ses Etats en Italie. Göritz est parti de Berlin le S r Bassewitz Envoyé de Holstein est
revenue du Czaar en cette ville, il doit debiter des choses de consequence de Göritz, que
l’on ne scait pas à quoy cela pourroit aboutir, on mande que le Roy de Prusse doit etre
fort mecontant de Göritz, cependant on craint cet homme en cette Cour qu’il ne leur 25
joue quelque tour, je vous ai mandé par une de mes precedentes qu’on n’y ait pas voulu
ecouter les propositions de France, d’Angleterre, de Suede et de Holstein, mais qu’on a
tout renvoyé à l’Empereur, on que l’on persuada l’Electeur d’Hannover de’entrer avec
cette Cour dans les memes vues, ce Roy etant porté de se conformer entierement à ce que
son beaupere feroit. Les avis particuliers disent que l’Empereur est en bonne intelligence 30
2 Il l’a deja fait quand le Roy Guillaume fit faire, le premier acte pour la succession
d’ Hannover le Roy y a esté porté pour ce vanger du Duc qui l’avoit abandonné un peu
avant la paix de Riswik
1. 9. 2005