Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716
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170 transkriptionen 1703–<strong>1716</strong> N. 144<br />
144. SCHULENBURG AN LEIBNIZ<br />
Emden, 16. Juni 1714.<br />
Überlieferung: K Abfertigung:<br />
Monsieur<br />
5 Je suis persuadé que vous regrette beaucoup et autant que moy Madame l’Electrice,<br />
dont la perté est tres considerable dans le monde pour ses rares qualités et par ce que les<br />
Personnes d’un esprit comme le sien, ne s’en trouve presque plus, ou que du moins Elles<br />
sont si clair semées dans le monde, qu’il y a bien peu des gens qui puissent profiter de leur<br />
conversation, ne croyez vous pas que bien des agremants quiteront la Cour de Hannover<br />
10 avec cette Princesse, du moins celles, qui d’entre le beau sexe voudroient encor soutenir<br />
la these ne seront tout au plus que ce qu’un Diamant faux et de Boheme est au prix d’un<br />
veritable oriental. nous autres nous nous en consolerons plus aisemant que la perte ne<br />
nous touche que de loin et que nous devont mourir aussi, ce qui pourroit contribuer au<br />
plaisir de notre vie (comme une conversation d’esprit) se perd avec moins de pene, n’etant<br />
15 qu’accessoire que la piece principale scavoir la vie propre. Je fais cepandant reflexions<br />
sur la fin veritablemant belle de cette Princesse, en ce qu’Elle au eu le bonheur de sortir<br />
du monde, sans l’embarras lugubre ordinaire, et je suis assuré, m’ayant fait l’honneur<br />
de me parler souvant sur bien des choses et entre autres du dernier acte de notre vie,<br />
qu’Elle auroit payée cher celuy qui auroit pu Luy assurer une mort comme celle qu’Elle<br />
20 a eu, dont vous scaurez deia tout le detail.<br />
Vous aurez recu ma precedante. Mon correspondant d’Angleterre continue a m’ecrire<br />
avec de grand fondemants et de bons sens, cepandant bien des considerations me font<br />
rester les bras croissés et je vous supplie tres instamant que le contenu de cette lettre<br />
reste entre Nous et cela par plus d’une raison, je vous ecris en amis de sorte que je<br />
25 vous dis tout sans dejuisemant, je n’ai pas voulu aller voir le Roy de Prusse a Madebg.,<br />
ayant feint le malade pour cela, mais le Roy avoit dit a mon frere d’ici qu’il ne me le<br />
pardonneroit pas, si je ne le joignois, je fis donc le trouver, et [jamais ?] de ma vie j’ai<br />
eté en pareill debauche, le Prince d’Anhalt etoit l’hote dont le Regiment avoit passé en<br />
recué, celuycy me veut guere du bien, ainsi j’avois besoin du sang froid, vous nous auriez<br />
30 touts vu en bonet de Grenadier, le fusil sur l’epaule, a faire feu au milieu des Tambours,<br />
des haubois et des rasades, je m’en suis tiré avec honneur par miracle, et je suis sortis au<br />
plustost de la ville, quand j’auray l’honneur de vous voir, nous parlerons du rester, Es<br />
1. 9. 2005