Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

168 transkriptionen 1703–1716 N. 142
fort [ - ] pendant qu’on l’assois, elle tomba d’une Apoplexie sur les bras d’icelles; on la
transporta sur un strapuntin sur son lit; on la saigna, et on luy appliqua des remedes;
mais elle expira peu apres. Je ne saùroy vous expliquer la surprise de S. A. E., de Monseig r
le Prince, et de Monseig r le Duc, qui y accourrurent. Enfin apres l’avoir abillè en blanc,
5 on la mit sur le lict de parade à Herrenhausen; d’ou on l’a transportè la nuict passèe
à l’heure du matin icy, et mis en repos sans ceremonie dans la Caue des Ancetres de
la Ser me Maison. Oh quelle perte pour cette Cour, et pour tant de pauvres gens, qui
vivoient de des liberalites
Voicy une lettre qu’un Gentilhomme de mes Amys m’a fort recommandè -
10 142. LEIBNIZ AN BERNSTORFF
Wien, 13. Juni 1714.
Überlieferung: L Konzept:
A Mons. de Bernsdorf
Vienne 13 Iuin 1714
15 Monsieur
J’ay déja esté deux fois à Baden, chaque fois à cinq jours; et j’y retourneray por la
3 me la semaine suivante. Apres cela je me mettray en estat de partir.
Une personne de grande consideration m’a fort parlé de l’affaire de M. Eccard pretendant
que la jurisdiction de l’Empereur s’y trouve. lesée, adjoutant que cette petite
20 affaire pourroit nuire à des plus grandes, parce que Sa M té est fort sensible dans les matieres
qui regardent l’administration de la justice, faisant profession d’exactitude là dessus.
J’ay réspondu que je me souvenois d’avoir entendu de M. Bacmeister qui avoit esté envoyé
à Dresde par Mg r l’Electeur pour favoriser M. Eccard; qu’il ne croyoit pas qu’on eut
eu des indices suffisans pour le charger; et que l’argent et les promesses qu’on avoit eu
25 de luy, avoient eté extorqués metu mortis et tormentorum, dont on l’avoit menacé dans
sa prison. On me respondit la dessus, qu’il falloit donc qu’il se justifiât, et qu’il obtint
restitutionem contra id quod vi metuque gestum fuisset. Et je crois effectivement que ce
seroit le meilleur moyen de sortir dell’impegno. Et qu’ainsi j’etois obligé d’en toucher
quelque chose a V.E.
30 Au reste
1. 9. 2005