Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716
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166 transkriptionen 1703–<strong>1716</strong> N. 140<br />
Schon que vous le jugeres a propos. Il peut etre bon qu’on rende à ces Messieurs menaces<br />
pour menaces. Ils veulent nous faire craindre le ressentiment de la Reime, mais il est bon<br />
qu’ils craignent un peu leur Cour. On fera bien a Hannover à mon avis de temoigner<br />
de la fermeté et de mander a la Reine sur sa demarche etrange envers Monsieur Schuz<br />
5 des éclaircissemens qui embarasseront un peu lè Ministere. Vous aves raison Monsieur<br />
de ne vous y pas intriguer à Hannover. Aussi ne pourries vous pas y donner des conseils<br />
qui plairoient trop à votre ami d’Angleterre. Je crois cependant que vous ne devés point<br />
regretter votre voyage de Berli ou vous deviés aller aussi bien et ou vous aves marque<br />
votre Zele et votre affection au Roy sans choquer pourtant personne. Je serois bien surpris<br />
10 si M. Schuz eut fait sa demarche sans le sû de l’Electeur. Madamme l’Elecrice me dit que<br />
c’est Elle qui l’a ardonné; mais je m’imagine qu’Elle aura dit un jour en passant. Mg r<br />
l’Electeur a sa mode: il faut demander un Writ pour le Prince Electoral et l’Electeur le<br />
prenant pour un simple discours n’y aura point contredit; et là dessus Madame l’Elecrice<br />
sans autre façon en aura écrit a M. de Schuz. Si Mons. Robethon ya trempé, Monsieur<br />
15 de Bernsdorf en aura aussi sû quelque chose. Quyqu’il en soit la demarche est bonne, et<br />
merite d’ estre soutenue. Votre Ami d’Angleterre parle d’une intrigue qui y est sur tapis<br />
mais il ne l’explique point.<br />
J’admire le Roy de Prusse s’il ne se mele point des affaires du Nord et n’a aucune<br />
intelligence avec la Trance. J’ay eu quelque soub¸on qu’il pourroit asseurer veritablement<br />
20 qu’il ne re¸oit aucuns subsides de la France mais il en pourroit recevoir quelques arrerages<br />
dus autres fois par le Roy d’Epagne Charles II., que la France pourroit avoit pris sur<br />
elle. Mais de ne se point meler des affaires du Nord, c’est ce qui me surprendroit. Je me<br />
semble qu’il s’en doit mêler par la nature de la situation de ses Etats, mais de concret en<br />
quelque fa¸on avec l’Empereur et avec le Roy de Pologne. Et il possible qu’il aye 50 000<br />
25 hommes, et avec cela ses cofres remplis. Si cela est, il doit etre plus habile et mieux servi<br />
qu’on a crû. On a fait esperer a M. lè Comte de Dona qu’il seroit favorisé, au sujet de<br />
sa Seigneurie en Silesie, mais il y a des dificultés qui le pourront amuser encor un peu,<br />
et quoque l’Empereur soit asses porté à sa faveur.<br />
Je ne say quel pourroit etre le dessein formé en Hollande dont le Duc de Marlebourg<br />
30 seroit le chef et l’Arcboutant; si ce ne seroit de pousser Messieurs les Etats à se mettre<br />
en estat de s’opposer à l’invasion du pretendant.<br />
Je doute que l’Empereur soit disposer à ceder Anvers aux Etats, et Luxembourg:<br />
l’Electeur Palatin. Mais quant Gueldre j’y trouve plus d’apparence. L’Empereur peut<br />
avoir soin luy meme de la Garde de ses pays, et il suffiroit qu’il y eût une Alliance<br />
1. 9. 2005