Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716
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160 transkriptionen 1703–1716 N. 137 Ce n’est que là crainte de la venue du Prince Electoral malgré la Reine qui a fait trouver l’expedient de differer le vote unanime de la Chambee basse pour paier les arrerages de trouppes d’Hannover, je puis vous assurer malgré toutes les belles promesses des Wigghs, que le Parlament n’auroit jamais voté un sol pour la subsistance de ce Prince 5 venu contre la volonté de la Reine, et je puis vous dire de plus d’avoir appris de gens du premier ordre, que si ce Prince fut arrivé de cette maniere dans le royaume, le Pretendre n’auroit manqué de le suivre immediatement et de trouver toutes les dispositions que le depit et la rage d’une Cour et d’un parti insulté peuvent inspirer, tant on a d’horreur de retomber sous la domination de Wigghs, dont la haine ne se scauroit mieux comparer 10 qu’à celle des Paisbas Catholiques contre la domination Hollandoise, soit pour l’atrocité, soit pour l’etendue, etant assuré qu’il y a plus de 30. Torys dans le Royaume contre un Wigh. Vous avez parfaitement bien deviné au sujet de notre homme, et il est deja si avancé dans votre projet de terasser son adversaire qu’on croit assuré, que celuyci quittera la 15 partie. La lettre de Votre amy est ramplie des raisonnements du premier ordre, je me reserve le plaisir d’y respondre en detail par ma prochaine, vous assurant que vous pouves conter autant sur le bon usage que sur la sincerite de l’attachement inviolable, avec lequel je 137. LEIBNIZ AN GRAF SCHULENBURG 20 Wien, 6. Juni 1714. Überlieferung: L Konzept: Vienne ce 6 de juin 1714. Monsieur Je pretends partir d’icy en peu de semaines pour me rendre a Hannover; ainsi j’auray 25 l’avantage d’estre plus pres de vous; si ce n’est que vous entreprennes un voyage, dont j’espere d’etre averti. Vous savés, Monsieur, que les choses ont fort changé de face depuis peu en Angleterre, par la declaration de plusieurs Torris contre le Ministere, entre autres du Lord Anglesey dont le Chevalier Hammer orateur de la Chambre des communes est un ami intime à ce 30 que’on m’a dit et a aussi commencé de faire connoistre publiquement qu’il croyoit non 1. 9. 2005
N. 137 transkriptionen 1703–1716 161 seulement la succession protestante, mais aussi la religion protestante meme, et la Reine avec la Nation en danger. La demande aussi d’un Writ que M. de Schuz a faite au chancelier a causé un changement notable dans les Esprits. Et la defense de la Cour faite a M. de Schuz, avec son depart aussi bien que le depart subit de Mons. Harley d’Hannover allarment 5 les esprits, et font soubçonner de plus en plus quelque mauvaise intention du Coté du Ministere. Mad. l’Electrice me fait l’honneur de me mander que c’est Elle qui a donné a M. Schuz ordre de demander ce Writ et qu’Elle a refuse une gratification que M. Harley luy a offerte de la part de la Reine; pretendant qu’on luy doit un Etablissement ou Liste 10 Civile dans les Formes. Comme a la premiere personne apres la Reine. Nous verrons si la Reine temoignera une repugnance positive contre le passage du Prince. Car on voudra peutetre avoir là dessus une declaration plus expresse. La France semble menacer qu’Elle assistera la Reine si on luy fait du deplaisir; et cherchera peutetre un pretexte pour couvrir ses intentions en faveur du pretendant. Ainsi il faut agir avec 15 beaucoup de circomspection, mais aussi il ne faut point se rallentir. Il semble maintenant que le Roy de Suede pense serieusement à son retour, et pourroit le prendre par les terres hereditaires de l’Empereur, puisque c’est le chemin le moins embarassant. Car on sait que M. Bernhoek Secretaire resident de Suede icy en a parlé au Prince Eugene, il n’y a que peu de jours. Le Prince luy a dit que le Roy de Suede avoit 20 traité fort cavallierenent l’Empereur Joseph mais puisque c’estoit une chose terminée par un Traité que sa Majesté Imperiale vouloit bien l’oublier et donneroit au Roy de Suede en toute occasion convenable des marques d’amitié et de distinction, et que le Roy seroit bien reçeu s’il passoit par ses Etats. Les apparences sont qu’il passera par la Wallachie, Transsyvannie, Haute Hongrie, Silesie, et pays de Brandebourg; jusqu’ en Pomeranie, et 25 le General Lieben a ecrit aussi que le depart du Roy se feroit appacemment aus mois d’Aoust et que les Turcs n’en seroient point fachés. L’arrest et l’evasion de M. Eccard a Goslar fait grand bruit icy et cause une contestation entre la Cour Imperiale et la S me Maison de Bronsvic. Mon avis seroit que M. Eccard, s’il est innocent, comme j’ay du panchant à croire; feroit bien de demander en 30 justice et dans les formes une restitution in integrum contra id quod vi et metu gestum est et contre une obligation qui luy a eté extorquée metu mortis. Et de cette maniere (s’il donnoit caution en meme temps) l’affaire de l’arrest et l’[ - ] de la Maison de Bronsvic cesseroit. 1. 9. 2005
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seulement la succession protestante, mais aussi la religion protestante meme, et la Reine<br />
avec la Nation en danger.<br />
La demande aussi d’un Writ que M. de Schuz a faite au chancelier a causé un<br />
changement notable dans les Esprits. Et la defense de la Cour faite a M. de Schuz,<br />
avec son depart aussi bien que le depart subit de Mons. Harley d’Hannover allarment 5<br />
les esprits, et font soubçonner de plus en plus quelque mauvaise intention du Coté du<br />
Ministere.<br />
Mad. l’Electrice me fait l’honneur de me mander que c’est Elle qui a donné a M.<br />
Schuz ordre de demander ce Writ et qu’Elle a refuse une gratification que M. Harley luy<br />
a offerte de la part de la Reine; pretendant qu’on luy doit un Etablissement ou Liste 10<br />
Civile dans les Formes. Comme a la premiere personne apres la Reine.<br />
Nous verrons si la Reine temoignera une repugnance positive contre le passage du<br />
Prince. Car on voudra peutetre avoir là dessus une declaration plus expresse. La France<br />
semble menacer qu’Elle assistera la Reine si on luy fait du deplaisir; et cherchera peutetre<br />
un pretexte pour couvrir ses intentions en faveur du pretendant. Ainsi il faut agir avec 15<br />
beaucoup de circomspection, mais aussi il ne faut point se rallentir.<br />
Il semble maintenant que le Roy de Suede pense serieusement à son retour, et pourroit<br />
le prendre par les terres hereditaires de l’Empereur, puisque c’est le chemin le moins<br />
embarassant. Car on sait que M. Bernhoek Secretaire resident de Suede icy en a parlé au<br />
Prince Eugene, il n’y a que peu de jours. Le Prince luy a dit que le Roy de Suede avoit 20<br />
traité fort cavallierenent l’Empereur Joseph mais puisque c’estoit une chose terminée par<br />
un Traité que sa Majesté Imperiale vouloit bien l’oublier et donneroit au Roy de Suede<br />
en toute occasion convenable des marques d’amitié et de distinction, et que le Roy seroit<br />
bien reçeu s’il passoit par ses Etats. Les apparences sont qu’il passera par la Wallachie,<br />
Transsyvannie, Haute Hongrie, Silesie, et pays de Brandebourg; jusqu’ en Pomeranie, et 25<br />
le General Lieben a ecrit aussi que le depart du Roy se feroit appacemment aus mois<br />
d’Aoust et que les Turcs n’en seroient point fachés.<br />
L’arrest et l’evasion de M. Eccard a Goslar fait grand bruit icy et cause une contestation<br />
entre la Cour Imperiale et la S me Maison de Bronsvic. Mon avis seroit que M.<br />
Eccard, s’il est innocent, comme j’ay du panchant à croire; feroit bien de demander en 30<br />
justice et dans les formes une restitution in integrum contra id quod vi et metu gestum<br />
est et contre une obligation qui luy a eté extorquée metu mortis. Et de cette maniere (s’il<br />
donnoit caution en meme temps) l’affaire de l’arrest et l’[ - ] de la Maison de Bronsvic<br />
cesseroit.<br />
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