Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

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152 transkriptionen 1703–1716 N. 131 ut paulo tardius officio satisfaciam. Nunc ergo non tantum gratias quas par est agam, sed etiam cumulate omnia vicissim precor, quibus et Tuo ad praeclara erecto animo, et inclytae familiae votis satisfacere possis. Versaris in schola prae caeteris florente, in qua sunt insignes doctrina et ingenio 5 viri, quorum meditationes, praesertim maturiores plurimo usui erunt. Sed quod caput est agis apud parentem, virum summum in rerum actu versantem, cujus institutione et exemplo Te magnis illis gerendis aptare possis. Temporis autem quod nobis plerumque parum cogitantibus defluit maximam rationem habendam censeo. Mea ejus paulo serior in fundo parsimonia est. Vellem tamen optime uti eo quod restat. Inde fit ut literis 10 amicorum, benevolentiae significationem continentibus plurimum quidem deferam; illis tamen magis cupiar, que me docent incrementa literarum. Et vestra quidem Africa semper aliquid fert novi. Sed hae etiam regiones auspiciis Magni Caesaris aspirant paulatim ad meliores studiorum cultus. Quod superest vale et fave. Dabam Viennae Austriae 27 Feb. 1714. 15 131. J. F. VON ALVENSLEBEN AN LEIBNIZ Magdeburg, 5. März 1714. [98.] Überlieferung: K LBr. 10 Bl. 106-107 Monsieur J’ay receu avec beaucoup de plaisir l’honneur de la votre du 14 Fevrier. La conference 20 de Rastadt etant reassumée, on en doit tirer un bon augure pour une heureuse fin, et l’on parle deja de plusieurs conditions arretées à la dite conference et approuvées par les Maitres des illustres negotiateurs: Je souhaite que cela ait du fondement, cependant je suis encore un peu incredule sur ce sujet, parce que je m’imagine, que la France ne songe qu’à amuser le tapis pendant que la reconvalescence ou la prochaine mort de la Reine 25 de la Grande Bretagne sont toutes deux à craindre, et je crois même, que si les traités etoient deja poussés jusqu’à la signature, la France trouvera toujours des echappatoires pour s’en 〈dedire〉, s’il arrive bientôt un changement en Angleterre. En attendant cet arrivement elle aura assés gagné par les dits traités d’avoir dissous la chaine, qui lie encore le reste des Alliés, de voir plusieurs d’eux desarmer dans la confiance à la paix, et 30 de trouver partout en Allemagne le chemin libre de fomenter les jalousies et divisions et 1. 9. 2005

N. 131 transkriptionen 1703–1716 153 d’en profiter. Pour les surdits echappatoires s’il n’y en avoit d’autre, la seule allegation de ce que le Roy de France n’a contracté aucune obligation envers le Prince successeur de la Reine d’Angleterre, lequel a refuté de prendre part par une obligation reciproque à la paix d’Utrecht, pourra paroître suffisante au dit Roy, si bien qu’il me semble, que la paix qui pourra suivre les preliminaires de Rastadt, va meriter aussi bien que celle 5 d’Utrecht le nom de platrée, et sur la durée de qui on ne pourra gueres compter. La Cour de Dresden donne à croire, que c’est pour sujet de pur amitié qu’elle est entrée en alliance avec la France; Mais voilà un nouveau paradoxe en Politique, plus grand que celuy en Theologie des Jansenistes de l’amour pur de Dieu separé de tout interest d’esperance et de crainte. 10 Je souhaite, Monsieur, que Mr le Comte de Dohna reüssisse parfaitement à lever le mefiances de la Cour Imperiale contre la notre, et à retablir entre elles une heureuse intelligence. Le rappellement de nos trouppes de Limbourg en aura facilité le chemin, et si le point d’honneur ne s’en mêle trop de part ou d’autre; mais qu’on peut trouver des expediens à en sauver au moins les apparences, je m’imagine qu’on viendra bientôt à 15 bout du susdit retablissement. Comme j’ignore les ressorts secrets des intelligences dans le Nord, dont vous faites mention, Monsieur, je ne puis vous en dire mon sentiment; Cependant notre Cour de Prusse doit etre fort excusable aux yeux du monde desinteressé si elle ne neglige pas à prendre des mesures et des precautions, car le feu du voisinage, l’exempte de tant 20 d’etats ruinés, et la consideration que les Etrangers, qui jouent toujours les Maitres dans les quartiers septentrionaux de l’Allemagne et dans les [contrées] voisines, ne sont pas de la sorte de ces esprits, dont on est defait par le jeune et par la priere ou par les exorcismes de la Diete de Ratisbonne, doivent justifier ces precautions de reste. La conference de Brounsvig est encore infans in utero, un ministre precurseur de Dannemarc 25 vient pourtant assurer que Mssrss de Rosenkranz et de Weyberg y vont arriver au plütôt. Je doute, que si même on vient au fait à la dite conference, les negotiations y soient pour suivrer jusqu’à la fin, et je crois plutôt qu’elles seront attirées et transportées aux traités dont la conference de Rastadt sert de preliminaire. Cependant qu’on acheve à Brounsvig ce qui s’y commencera, ou qu’on ne le fasse pas, il sera toujours pratiqué largement ce 30 qui se trouve marqué dans quelques contracts des vieux temps: Et biberunt super hoc contractu. Les Ministres de Pologne et de Saxe ayant liberalement pourvû à ce besoin par l’envoy des vins pour plusieurs mille ecus. Le tour de voyage, Monsieur, que vous avez dessein de faire cet eté à Hannover, me 1. 9. 2005

152 transkriptionen 1703–<strong>1716</strong> N. 131<br />

ut paulo tardius officio satisfaciam. Nunc ergo non tantum gratias quas par est agam,<br />

sed etiam cumulate omnia vicissim precor, quibus et Tuo ad praeclara erecto animo, et<br />

inclytae familiae votis satisfacere possis.<br />

Versaris in schola prae caeteris florente, in qua sunt insignes doctrina et ingenio<br />

5 viri, quorum meditationes, praesertim maturiores plurimo usui erunt. Sed quod caput<br />

est agis apud parentem, virum summum in rerum actu versantem, cujus institutione et<br />

exemplo Te magnis illis gerendis aptare possis. Temporis autem quod nobis plerumque<br />

parum cogitantibus defluit maximam rationem habendam censeo. Mea ejus paulo serior<br />

in fundo parsimonia est. Vellem tamen optime uti eo quod restat. Inde fit ut literis<br />

10 amicorum, benevolentiae significationem continentibus plurimum quidem deferam; illis<br />

tamen magis cupiar, que me docent incrementa literarum. Et vestra quidem Africa semper<br />

aliquid fert novi. Sed hae etiam regiones auspiciis Magni Caesaris aspirant paulatim ad<br />

meliores studiorum cultus. Quod superest vale et fave. Dabam Viennae Austriae 27 Feb.<br />

1714.<br />

15 131. J. F. VON ALVENSLEBEN AN LEIBNIZ<br />

Magdeburg, 5. März 1714. [98.]<br />

Überlieferung: K LBr. 10 Bl. 106-107<br />

Monsieur<br />

J’ay receu avec beaucoup de plaisir l’honneur de la votre du 14 Fevrier. La conference<br />

20 de Rastadt etant reassumée, on en doit tirer un bon augure pour une heureuse fin, et<br />

l’on parle deja de plusieurs conditions arretées à la dite conference et approuvées par les<br />

Maitres des illustres negotiateurs: Je souhaite que cela ait du fondement, cependant je<br />

suis encore un peu incredule sur ce sujet, parce que je m’imagine, que la France ne songe<br />

qu’à amuser le tapis pendant que la reconvalescence ou la prochaine mort de la Reine<br />

25 de la Grande Bretagne sont toutes deux à craindre, et je crois même, que si les traités<br />

etoient deja poussés jusqu’à la signature, la France trouvera toujours des echappatoires<br />

pour s’en 〈dedire〉, s’il arrive bientôt un changement en Angleterre. En attendant cet<br />

arrivement elle aura assés gagné par les dits traités d’avoir dissous la chaine, qui lie<br />

encore le reste des Alliés, de voir plusieurs d’eux desarmer dans la confiance à la paix, et<br />

30 de trouver partout en Allemagne le chemin libre de fomenter les jalousies et divisions et<br />

1. 9. 2005

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