Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

N. 127 transkriptionen 1703–1716 149
vous juges bien qu’il n’y va pas pour rien. Mon Correspondant de France m’ecrit une
longue lettre sur son travail de guerre, et sur des choses qui regardent l’affaire de Demain
et des faits de la guerre passé. je vous envoi ce qu’il me dit au sujet de la paix et de la
campagne passé. Si la guerre continue, les Francois tracheront de prendre Philipsburg,
d’ou ils pousseront vers Heilbrunn, et meme s’il est possible jusque vers Nördlingen, car 5
de vouloir entrer par la foret noire et de soutenir la guerre par là c’est trop difficile,
sujet meme à des contretemps et demande bien plus de depense que de venir par le plat
pais, est on tout a fait sûr du Duc de Würtenberg on est reduit à bien peu de choses
en donnant le commandement general à ce Prince pendant l’absence du Prince Eugene.
Le Prince de Bevern qui a servi à l’armee ne peut assez dire avec quelle pauvreté et 10
negligence la guerre s’est faite cette année ici, tout a ete en confusion et desordre il n’y a
pas des gens du premier ordre, personne pense a des voyes extraordinaires, on ne songe
qu’à marcher le grand chemin et on est contant d’avoir achevé la journée et de voir la fin
de la campagne: si j’avois l’honneur de vous parler une quart d’heure je vous expliquerai
à fond ce qui en est la cause, trop de suffisance cause le mepris des autres et emperche 15
de conferer et de concerter avec ceux qui pourroient donner de bons avis et les animer
à se mieux prendre pour l’execution, vous en ferez telles reflexions que vous trouveres le
plus à propos, on ne croiroit pas qu’il fut possible que les hommes puissent changer si
vite du bien en mal et du mal en bien, il est difficile de prendre des messures justes avec
de semblables mortels. 20
127. [X] AN [J. M. VON DER SCHULENBURG]
, 25. Februar 1714.
Überlieferung: K Abfertigung:
Le Congres de Brunsuic va assez lentement, et que se peut on promettre de cette assambée,
pendant que les Puissances garantes des Paix du Nord me font aucun mouvement 25
pour y concourir et que le Roy de Suede a declaré de ne pouvoir entrer en negociacion,
que la France n’y fut admis, laquelle sans doute entretienne la Suede et la Holstein dans
l’esperance de les faire retablir avec toute la satsisfaction et dedommagement, quand elle
aura fini ses affaires avec l’Empereur et l’Empire, cependant les interessés flattés d’un
coté de ces promesses, et de l’autre cote comme de Dannemarck de se maintenir aussi long 30
1. 9. 2005