Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

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132 transkriptionen 1703–1716 N. 110 raisons a m’en rien faire, il espere d’avoir un souverain aux Pais Bas qui voudra appuyer la succession protestante en Angleterre dont depandoit leur salut, il croid qu’il pourra peutetre avoir bientost du bruit en Angleterre ne predit rien de bon au nouveau Roy de Suede et raisonne differamant sur la traitté de Rastadt, les Hollandois pour etre rouinés 5 n’ont pas besoin des ennemis davantages, je ne crois pas que depuis longtemps les affaires de l’Europe ayent eté si en crise que presantemant, il me samble, que l’on en est allarmé jusqu’ici, le Congres de Bronsuig s’en ira rn fumée selon toute apparance, on ne parle plus de l’arrivée de Flemming, ici, bien au contraire Nostitz part pour Dresden, Göritz de Holstein est ici, peutetre aurat on de quoy s’eveiller et sortir de l’etargie ou on se 10 plait quelque fois tant, tousjours on ne me paroit pas tranquile, j’ecris a un amis et vous sçavez ce que Ciceron dit de l’amitie, si la guerre recommancoit ce qui ne manquera pas quand meme la paix se fera, je serois faché de rester les bras croisés, mais de me jetter pour cela a la tete des gens, ou de servir a des Princes, dans le service des quels je ne pourrois pas faire connoitre, le peu que je scais, ce que je ne ferois jamais, il faudroit que 15 l’Empereur me prit sous main en son service, et que personne en eut connoissance, je me mettrois a l’instant en chemin, pour aller voir les places fortes au Pais Bas en Hollande le long du Rhin; Meuse et Moselle que je n’ai point encor vu, de meme que les situations et terrains les plus remarquables, et je passerois de la en Italie ou je ferois la meme chose, foissant des descriptions necessaires, de la manieres, comme vous en avez deja vu aupres 20 de Moy, outre que je ferois encor d’autres remarques touchant les caracteres de certaines gens d’autrer choses qui regardent la politique dans un an je serois de retour a Vienne, et je suis sur que l’on auroit des lumieres et peutetre des ouvrages qui pourroient etre de grandes consequances tant pour l’apresant que pour l’avenir et tout cela ne coutteroit que peu de chose a L. apres quoy il faudroit travailler pour faire un projet general et 25 particulier pour les frontieres et places de L. je n’ai parlé plus d’une fois au Comte de Zinzendorf qui le gouttoit beaucoup, il faudroit manier cette affaire tres delicatemant comme de vous meme, en parler directemant a l’Empereur, et en faire samblant de rien, sans cela on ne reussira pas, on pourra prandre de l’ombrage mal a propos je suis tres sincerem t , tout a vous et v.s. de bon coeur (votre serviteur?) Schoubg 1. 9. 2005

N. 111 transkriptionen 1703–1716 133 111. [JEAN-CHARLES DE FOLARD] AN [J. M. V. D. SCHULENBURG] Paris, 13. Februar 1714. Überlieferung: K Abfertigung: Paris ce 13. du Fevr. 1714. Si M r le Prince Eugene croit de nous endormir à Rastat, il se trompe, nous nous 5 preparons à la guerre, et le Ministre travaille aux preparatifs de la campagne prochaine, sans trop conter sur la paix, on n’y conte pas, ainsi on se nous trouvera en etat de pousser la guerre avec vigueur, et il ne dependra pas de M r Voisin, qu’on ne porte la guerre jusque dans le coeur de l’Empire, et bien loin que M r le Prince Eugene rattrappe sa reputation perdue, il doit craindre d’achever de la perdre entierement, il est heureux 10 qu’on n’ait pas fait la moitie des choses, que nous pouvions faire, et que je croyois qu’on feroit, il est heureux de ce qu’on ne l’a pas forcé dans ses retranchements, c’etoit par cette entreprise qu’il falloit commencer et l’obliger de se couvrir du Necker, pendant que nous aurions fait le siege de Philipsburg, dont la prise faisoit tomber Landau, et nous mettoit en etat d’entrer dans le coeur de l’Allemagne, je ne vois pas, que Landau ait ete 15 bien defendu, quoyqu’il fut mal attaqué. Friburg n’a pas fait plus grande resistance, je vous le ferai voi quand il vous plaira, la ville n’a pas ete bien defendue elle a ete encor fort mal attaquée. L’Empereur a de fort mauvais Ingenieurs, fort peu intelligents dans la defence des places, j’en vois peu qui en sont capables, et l’on ne se rend pas habile dans le metier, si l’on n’en fait une etude profonde, il est rare, qu’on trouve peu des gens qui 20 s’appliquent, et lorsque cela arrive, on ne manque pas de les perdres, ainsi il ne faut pas s’etonner, si dans toutes les choses de la guerre on voit faire une infinite de fautes toutes de plus grossiers, combien en a ton fait, bon Dieu, cela fait pitié, je me retrace tout ce que j’ay vu pendant le cours de cette guerre, et j’espere des les faire voir un jour, car un ouvrage de cette nature sera curieux et tres utile, je ne le ferai que pour son utilite, ces 25 remarques aideront à me perfectionner dans un metier ou je tache de me rendre capable autant qu’il m’est possible: a quoy vous servira cette etude, me dires vous, Monsieur, puisqu’il ne contribue en rien à votre fortune? je l’avoue, mais le fruit que j’en retire est de satisfaire ma passion. 1. 9. 2005

N. 111 transkriptionen 1703–<strong>1716</strong> 133<br />

111. [JEAN-CHARLES DE FOLARD] AN [J. M. V. D. SCHULENBURG]<br />

Paris, 13. Februar 1714.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Paris ce 13. du Fevr. 1714.<br />

Si M r le Prince Eugene croit de nous endormir à Rastat, il se trompe, nous nous 5<br />

preparons à la guerre, et le Ministre travaille aux preparatifs de la campagne prochaine,<br />

sans trop conter sur la paix, on n’y conte pas, ainsi on se nous trouvera en etat de<br />

pousser la guerre avec vigueur, et il ne dependra pas de M r Voisin, qu’on ne porte la<br />

guerre jusque dans le coeur de l’Empire, et bien loin que M r le Prince Eugene rattrappe<br />

sa reputation perdue, il doit craindre d’achever de la perdre entierement, il est heureux 10<br />

qu’on n’ait pas fait la moitie des choses, que nous pouvions faire, et que je croyois qu’on<br />

feroit, il est heureux de ce qu’on ne l’a pas forcé dans ses retranchements, c’etoit par<br />

cette entreprise qu’il falloit commencer et l’obliger de se couvrir du Necker, pendant que<br />

nous aurions fait le siege de Philipsburg, dont la prise faisoit tomber Landau, et nous<br />

mettoit en etat d’entrer dans le coeur de l’Allemagne, je ne vois pas, que Landau ait ete 15<br />

bien defendu, quoyqu’il fut mal attaqué. Friburg n’a pas fait plus grande resistance, je<br />

vous le ferai voi quand il vous plaira, la ville n’a pas ete bien defendue elle a ete encor<br />

fort mal attaquée. L’Empereur a de fort mauvais Ingenieurs, fort peu intelligents dans la<br />

defence des places, j’en vois peu qui en sont capables, et l’on ne se rend pas habile dans<br />

le metier, si l’on n’en fait une etude profonde, il est rare, qu’on trouve peu des gens qui 20<br />

s’appliquent, et lorsque cela arrive, on ne manque pas de les perdres, ainsi il ne faut pas<br />

s’etonner, si dans toutes les choses de la guerre on voit faire une infinite de fautes toutes<br />

de plus grossiers, combien en a ton fait, bon Dieu, cela fait pitié, je me retrace tout ce<br />

que j’ay vu pendant le cours de cette guerre, et j’espere des les faire voir un jour, car un<br />

ouvrage de cette nature sera curieux et tres utile, je ne le ferai que pour son utilite, ces 25<br />

remarques aideront à me perfectionner dans un metier ou je tache de me rendre capable<br />

autant qu’il m’est possible: a quoy vous servira cette etude, me dires vous, Monsieur,<br />

puisqu’il ne contribue en rien à votre fortune? je l’avoue, mais le fruit que j’en retire est<br />

de satisfaire ma passion.<br />

1. 9. 2005

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