Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

N. 106 transkriptionen 1703–1716 127
les fera agir de tout temp en tattonant il y a trop de speculatif dans leur fait
Göritz de Gotterfest ici vous le connoissez è questo basta, il voudra mener cette Cour
ici a quelque demarche reele je l’en defie, on est trop sur les gardes bon Danois avec cela
outre le panchant et la Hayne du Ministre envers le partis contraire voulez vous quelque
chose de plus pour juger juste de l’avenir, s’il faut connoitre son fort foible, pour peu 5
que le dernier se montre trop le mepris n’en est pas loin, et qu’en arrive t il, la Cour
de Prusse agiroit sans doute pour peu qu’on gouttertoit leurs desseins ici; mais jllegen
tousjours attantif de ce coté ici eloignera la bonne jntelligance entre ces deux Cours tant
qu’il pourra; vous scavez la declaration du Czaar a l’egard des Danois ce n’est que pour
jntimider la Cour de Berlin et sur tout jllegen [?] qui est timide a l’exes, ainsi qu’on 10
tiendra les Esprits en suspans de meme que les demarches reelles, dont la Suede profitera
considerablement, puisqu’un chacun doit observer son voisin de pret et n’osera songer a
profiter de l’occasion pour avancer de plus en plus la ruine de cette Couronne, et ce n’est
pas peu, le Czaar meme sera assez occupe a se garantir de tout coté, et il n’y a pas de
tranquilité a esperer pour le Nord aussi longtemps que le Roy de Suede restera parmis 15
les jnfidels car les Turques voudront profiter de l’occasion en cas que la guerre contre
la France continue, vous etez dans une Cour qui a du rapport a tout, ainsi vous verrez
plus clair qu’ici ainsi vous aurez la bonté de me redresser par tout ou je donne a gauche,
ce qui ne peut manquer, n’etant pas dans les affaires mais la plus part a la campagne,
que faire les hommes ne sont pas fait autremant, ils ne scauroient etre en patiance sur 20
ce qu’ils sont on anticipe tousjours surt autruy et sur l’avenir, quelle bizarre condition
que celle de ces animaux, qui aspirent a tout et ne jouissent de rien, si la guerre continue
quoyqu’elle sera de peu de durée, je seray faché entre vous et moy, de n’etre pas de la
partié, mais que faire je ne scavrois me jetter a la teté des gens, ni j’ai en vue quelque
argant de plus moins, de rester le bras croisés je voudrois avoir une carriere pour faire 25
voir le peu que je scais, et que l’on ne vaut pas moins que tant d’autres, si le P. voulut ce
seroit bientost fait, mais on veut des gens souples et qui admirent tout, hereux, qui peut
se deguiser jusqu’a faire le sot bien a propos, il faut prandre patiance et se tranquiliser
apres avoir fait ce qui depand de nous, si vous trouves des couvertures et des occasions
favorables souvenez vous de moy, je vous parle en amis etant entre les mains d’un homme 30
sage et prudant, car je serois faché de paroitre en rien je suis tres sinceremant et plus
que personne du monde
votre tres humble et tres obeissant serviteur Schlg.
1. 9. 2005