Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716
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118 transkriptionen 1703–<strong>1716</strong> N. 98<br />
une paix plus glorieuse au moins si elle ne sera pas plus profitable, que celle qu’on a voulu<br />
prescrire indignement à Sa Majté Imperiale et à l’Empire. La conference de Brounsvig<br />
n’est pas de la sorte de ces fruit precoces, qu’un soin extraordinaire produit dans le<br />
coeur de l’hyver, et elle a la mine de n’aller meurir que vers le printemps. On s’en pourra<br />
5 promettre un meilleur succes depuis qu’on peut esperer que la Suede en prendra part,<br />
et y envoira de ses Ministres; car sans cela elle auroit fort ressemblée à u n p r o c e s<br />
i n c o n t u m a c i a m sujet à revision.<br />
Je ne sçay, Monsieur, ce qu’on doit croire de la personne du Roy de Suede, et si<br />
l’opinion commune qu’on a de luy en Hollande, qu’il est devenu blöde, est trop mal fondée;<br />
10 Car à bien examiner tout ce qui se passe dans son Royaume: scavoir la Convocation d’une<br />
Diete generale, la declaration de la Princesse 〈Oulrique〉 pour Regente, les cabales de la<br />
vieille et de la nouvelle noblesse, la hardiesse du jeune Comte de Güldenstern de se<br />
produire en Pretendant de la Princesse, et en fin le commendement des trouppes en<br />
〈chef〉 conferé, à ce qu’on ecrit, au comte de Bielcke, tout cela ne se peut gueres accordir<br />
15 avec la crainte et le respect absolu qu’on a coustume de voir à la Nation envers son<br />
souverain, sans qu’il faille presupposer quelque raison aussi forte que celle qu’il n’est<br />
plus capable de gouverner luy même.<br />
En considerant tous les empechemens des salutaires intentions qui tendent à faire<br />
restituer le pays de Holstein à son Maitre legitime, il faut croire que la destinée aye resolu<br />
20 aussi la ruine entiere de ce pays, et que le Cercle de la Basse Saxe, qui est deja bien enervé<br />
par l’epuisement de tant d’autres des Etats qui le composent, doit perdre encore ce qu’il<br />
pouvoit se promettre d’assistence du dit pays pour ses besoins et pour ceux de l’Empire,<br />
et que ce dit Cercle aura le sort des autres qui sont reduits à l’impuissance de contribuer<br />
à l’avenir à la conservation du bien commun.<br />
25 Le bon Dieu veuille benir le mariage de Leur Majtés Imperiales par une fertilité<br />
qui previenne un bouleversement universel de notre Patrie, lequel sans cette benediction<br />
divine paroit comme presque inevitable.<br />
Je suis avec une passion zelée 〈...〉<br />
Je vous felicite de tout mon coeur, Monsieur, sur ce que Dieu vous a conservé dans<br />
30 la contagion. et sur la juste distinction que la Cour Imperiale fait de vos merites.<br />
1. 9. 2005