Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

2 transkriptionen 1703–1716 N. 1
nement, mais moy même remarquant qu’ils insisterent plus sur ces deux points dans 7
ou 8 fois leur examinations viz mon parentè avec l’êvêque de Salisbury & et l’honneur
d’une si bonne receptione aux cours d’Hanover et Berlin etc, Je ne doubtois plus qui me
portassent haine et envie à cause de ces deux: peut être si j’eusse allè à St Germain ils
5 m’auroient ête p l u s f a v o r a b l e a u s s i. Je n’ay pas baucoup de Vous ecrire de
ce lieu ou je suis, al egard des affaires des sciences ou des letres. I ly a ici plus des savans
della seconde ou troisieme classe qu’à aucun endroit ou j’ay ête de si peu d’etendu. Ily
a ici aussi 3 ou 4 qui meritent bien être considerés au dessus bien des autres. Mais il
n’y passet rien si considerable ou si nouveau ici pour meritér l’attentione de Vôtre cu-
10 riosité. Je ne sais pas pourtant, si Vous sachiez, que c’êt ici que s’imprime par la ( Soc:
de Libraires Les Critiques de fameux Pere Pagy sur toutes les Annales de Baronius. Ce
Manuscript êt reveu des mains de Pere Pagi Le Cordelier d’aujourdhui. (Son Frere ou
Nepheu ) qui fuit foy della verité del origenal, et qui a ajouté quelques endroits de sa
propre fasson. Il y aura 4 grand volumes en folio ce qu’agrandira l’ouvrage de baucoup
15 en comparaison de premiere editione come Vous savez bien. J’en ay veu quelques cayérs
chez l’imprimeur qui furent parfaitement bien imprimés et sur de bon papier. Les caracteres
pour l’impressione sont nouvelles êt faites exppres (à ce qu’on dit) ce que les fait
bien paraitre dans cet ouvrage. Ily a assez de citationes mais fort peu de quotationes des
autheurs greques par tout le livre. Monsieur Turetin le professeur ici (dont on ne sauroit
20 pas assez rehaussér le merit) a un sion particulier de cette impressione et en revoye et examine
chaque foile qui s’imprimet, affin qu’aussi peu d’erreures d’impressione y entrent
que soit possible. Monsieur L’Abbé Longrue (Je me souviens bien ) m’a parlé toujours
de cet manuscript posthume del Autheur, non seulement come d’un ouvrage complet,
mais d’un critique plus exacte. Al egard de Monsr.Turetin je le regarde come une de
25 plus grand genies de ce siecle, et une des plus grandes raritè de cet vaste continent hors
d’Engleterre; come Vous en êt une autre. Il n’a pas une science si universelle, mais ce qui
connoit il connoit bien, et dans la matiere theologique pour l’excellence et l’elevatione
de pensé, la solidité du raisonement, la neteté del expressione, et la bonne, claire et distincte
maniere de dire les choses il semble possedér l’Esprit de notre ” Tillitson‘‘ à une
30 mesure baucoup au dessus son age. Il entends fort bien la philosophie, il semble avoir une
exa(c)titude aussi bien qu’inclinatione naturelle pour les antiquites, pour les medailes,
la chronologie, mais prinsepalement pour l’histoire ecclesiastique dont on l’a qualifiè du
titre de professeur ily a long temps. Il preche bien, dit on, en fransois , italien et Anglois,
Et je puis dire d’avoir entendu prechér, & haranguer en perfectione en fransois et en
1. 9. 2005