Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716
Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716
Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716
- TAGS
- leibniz
- bobson.ludost.net
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
N. 86 transkriptionen 1703–<strong>1716</strong> 97<br />
86. STEINGHENS AN J. M. VON DER SCHULENBURG<br />
, 8. August 1714.<br />
Überlieferung: K Abfertigung:<br />
Je vous demande mil pardons et de n’avoir repondu plutot à l’ecrit tres important,<br />
que vous m’aves envoyé et de ne le faire que fort foiblement à present à cause de mon 5<br />
incommodité augmentée à la main.<br />
Le raisonnement y contenu sur les affaires du Nord et sur les vues apparentes de<br />
la Cour de Vienne est si juste que j’y souscris sans peine; mais je m’attend à quelque<br />
indulgence de l’autheur, si pour les affaires d’ici j’ose combattre ses sentiments. Les<br />
raisons, sur lesquelles il les fonde ne me sont pas nouvelles, ce sont celles du parti opposé 10<br />
à la Cour toutes crachées, mais il n’est pas aussi difficile d’y repondre qu’il le croit, ni<br />
de persuader le contraire pourvu qu’on puisse se depouiller de certains prejugés et de<br />
l’esprit de parti, hoc opus hic labor est.<br />
La crainte de l’auteur de la Puissance exorbitante, ou la Paix d’Utrecht a mise<br />
la France, est fort louable, je souhaite que l’Empire ne la quitte jamais de vue, mais 15<br />
d’en rendre le Ministere d’Angleterre seul responsable, c’est d’etre peu versé dans les<br />
anecdotes de cette paix, c’est d’ignorer entierement les obstacles incroyables que les<br />
ennemis du Ministere ont mis en dedans et au dehors pour empecher la Paix telle qu’elle<br />
eut pû etre, et c’est en un mot de n’etre pas informé ni de la droiture des intentions de la<br />
Reine et des premiers Ministres, ni de la maniere, dont la fourberie de la France en a scû 20<br />
profiter dans la necessité fatale, ou l’on etoit reduit de ne pouvoir plus differer d’accorder<br />
l’Espagne à Philippe sans exposer la bourse de Londres et le credit de la Nation (en quoy<br />
consiste sa principale reccource) à une combustion generale, hinc illae lachrymae.<br />
Je ne pretens pas d’entrer en discussion avec l’autheur au sujet du pouvoir de la<br />
France pour introduire le Pretender quoy qu’il y ait des raisons tres fortes d’en douter 25<br />
selon l’opinion de ceux, qui en ont fait depuis peu des recherches tres exactes, mais<br />
quelle garantie, outre celle des Wiggs, a l’auteur d’affirmer positivement, que la France a<br />
la volonte d’introduire le Pretender? Pour moy quelque portée que je soubconne l’Ecosse<br />
de le recevoir, on ne me persuadera jamais, que la France dans les circonstances presentes<br />
voudra faire une seconde tentative de l’y memer, et je vois de plus la saine partie de la 30<br />
Nation, de quelque faction qu’elle soit, meme de la Iacobite, tout a fait revenue de la<br />
pensée, que la Maison de Bourbon seule puisse introduire et affermir le Pretender en<br />
1. 9. 2005