Programme du soir (PDF) - Philharmonie Luxembourg

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4 le producteur Nitin Sawhney ou le compositeur Allah Rakha Rahman, auteur de la bande originale du film triomphant Slum- dog Millionaire. Suite indo-jazz Le fil d’Ariane qui relie la musique indienne aux courants occiden- taux n’est pas nouveau. Dans les années 1960, le maître du sitar Ravi Shankar flirtait déjà avec le jazz, de même que de grands solistes comme John Coltrane puis sa femme Alice, Yusef Lateef, Bud Shank ou Don Cherry ont effectué le chemin inverse en ab- sorbant quelques éléments indiens à leur cuisine. L’exemple le plus flagrant de cet échange demeure l’expérience Indo-Jazz Fusions réalisée en 1965 par le compositeur et violoniste John Mayer et le saxophoniste alto Joe Harriott, à la tête d’un quintette de jazz et d’un autre formé de musiciens indiens. L’album «Indo- Jazz Suite» qui en découla célébrait de nouvelles noces entre l’est et l’ouest tout comme il désarçonna les critiques interdits et sans repères. Par la suite, le guitariste écossais John McLaughlin, attiré par la méditation transcendantale, devait s’intéresser au rapproche- ment des deux cultures avec le célèbre Mahavishnu Orchestra qui produisit «The Inner Mounting Flame» en 1971 et surtout le projet Shakti mené avec le violoniste Lakshminarayanan Shankar et le percussionniste Zakir Hussain, dont les tablas illuminent les trois albums publiés par le groupe. Dans le domaine de la pop, la contagion indienne toucha jusque les Beatles qui, au sommet de leur créativité et par l’intermédiaire du guitariste George Harri- son, injectèrent du sitar et des tablas dans les chansons Norwegian Wood, Love You To et Within You Without You, extraits respective- ment des albums «Rubber Soul» (1965), «Revolver» (1966) et le fameux «Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band» (1967), album pivot de l’histoire du rock. D’autres groupes de rock, parfois pré- curseurs, se joignirent au mouvement, tels The Kinks (See My Friends), The Yardbirds (Hearf Full Of Soul), The Byrds (Eight Miles High) ou The Paul Butterfield Blues Band avec East-West, longue improvisation de treize minutes.
Légataire d’une histoire écrite en filigrane, Red Baraat ouvre les portes d’un nouvel univers où se mêlent et s’entrechoquent les infusions bhangra, les cuivres des fanfares de La Nouvelle-Orléans et de larges effluves provenant du free jazz. Cette drôle de dhol’n’brass toute en démesure s’écrit au présent au rythme de concerts dans la chaleur des clubs de New York et de tournées intensives à courir les festivals. Refuge des amateurs de jazz pointu, la célèbre Knitting Factory de Brooklyn a accueilli les ébats scé- niques de Red Baraat comme The Kitchen dans le quartier de Chelsea ou le très huppé Lincoln Center. La réputation du collectif établie sur ses prestations de folie l’a ensuite conduit à tourner dans des sites plus étendus comme le Bonnaroo Festival du Tennessee qui chaque année draine une foule avide de sensations hétéroclites. La troupe festive et colorée menée par le joueur de dhol américano-indien Sunny Jain ne cesse d’enthousiasmer un public de plus en plus large, curieux de voir s’opérer en direct la fusion inédite produite par les neuf sages se réclamant autant de la tradition que de l’avant-garde. Vague alternative indienne Natif de Rochester dans l’État de New York, Sunny Jain s’est frotté très tôt à la musique par le biais de parents mélomanes, originaires du Pendjab, qui lui ont transmis le savoir de la musique tradition- nelle indienne comme on hérite d’un code génétique. En grandis- sant, le garçon bien de son époque s’est trouvé d’autres passions pour le jazz, le rap ou le rock. Ces découvertes l’ont amené à participer à des groupes comme ceux que les adolescents de son âge fréquentent pour sortir du quotidien ordinaire, pour le plai- sir de jouer plus que par ambition, tout en conservant ce qui fait sa spécificité musicale. Musicien accompli et compositeur doué, Sunny Jain est aussi un pédagogue demandé à qui le Kennedy Center et d’autres institutions musicales confient des missions d’Ambassadeur du jazz dans les écoles. En 2006, après une colla- boration à la comédie musicale Bombay Dreams jouée sur Broad- way, la Chambre musicale américaine lui commandite la musique d’un spectacle intitulé Taboo, tournant autour des percussions. Parallèlement, le musicien lie connaissance avec le groupe Junoon 7
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