15.01.2013 Views

RC Younes - Information dentaire

RC Younes - Information dentaire

RC Younes - Information dentaire

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Sandrine YOUNES*<br />

Assistante Hospitalo-Universitaire<br />

Yvon ROCHE*<br />

PU-PH<br />

(*) Université Denis Diderot Paris 7<br />

MOTS CLES<br />

Antibiotique<br />

Critères de choix<br />

Infections oro-faciales<br />

KEY WORDS<br />

Antibiotics<br />

Criteria of choice<br />

Orofacial infections<br />

FACE À L’INFECTION<br />

BACTÉRIENNE :<br />

QUAND, COMMENT<br />

ET QUEL ANTIBIOTIQUE<br />

PRESCRIRE ?<br />

C et article a pour objectif de<br />

répondre aux questions qui se posent<br />

en pratique quotidienne concernant<br />

les infections bactériennes :<br />

• quand prescrire ?<br />

• que prescrire et comment prescrire<br />

un antibiotique devant une situation<br />

clinique infectieuse bucco-<strong>dentaire</strong><br />

et/ou à risque infectieux ?<br />

Les agents anti-bactériens, substances<br />

naturelles, hémisynthétiques<br />

ou synthétiques possédant une activité<br />

antibactérienne à faible concentration<br />

et n’ayant pas de toxicité pour<br />

l’hôte, sont destinés (43) :<br />

• soit à traiter les infections bactériennes<br />

avérées : on parle d’antibiothérapie,<br />

• soit à prévenir les conséquences<br />

d’une contamination bactérienne non<br />

spécifique chez un sujet à risque. On<br />

parle d’antibioprophylaxie.<br />

Le traitement d’une infection quand il<br />

a pour objectif de contrôler des maladies<br />

infectieuses bucco-<strong>dentaire</strong>s, fait<br />

appel aux antibiotiques, même si une<br />

des conséquences signalées de leur<br />

fréquente utilisation consiste en<br />

l’apparition de résistances bactériennes<br />

(23). Il est donc nécessaire,<br />

en tant que prescripteur, d’essayer<br />

d’intégrer cet écueil écologique.<br />

REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 1, 2006 pp. 37-54


38<br />

D’autant plus que la décision de prescription<br />

d’un antibiotique repose sur<br />

l’interprétation de signes cliniques et<br />

les résultats des études cliniques qui<br />

sont souvent difficilement réalisables<br />

et/ou contradictoires.<br />

QUAND PRESCRIRE ?<br />

La décision de prescription repose sur<br />

la prise en considération des critères cliniques<br />

suivants (30) : diagnostic et<br />

appréciation de la sévérité de l’infection,<br />

appréciation du statut médical du<br />

patient, apport du traitement chirurgical.<br />

Diagnostic de l’infection<br />

et appréciation de sa sévérité<br />

Avant toute prescription, il est souhaitable<br />

d’établir un diagnostic de certitude<br />

ou de forte présomption d’infection<br />

bactérienne.<br />

Théoriquement, le diagnostic de certitude<br />

est donné par l’examen bactériologique<br />

d’un prélèvement (qui dans le<br />

domaine bucco-<strong>dentaire</strong> n’est pas justifié<br />

en première intention). Le diagnostic<br />

de présomption d’une infection<br />

bucco-<strong>dentaire</strong> d’origine bactérienne<br />

se fait sur les seuls signes cliniques<br />

(antibiothérapie probabiliste).<br />

L ’ i n f e c t i o n se définit par la pénétration et le développement de bactéries<br />

pathogènes au sein de l’organisme. En général, les infections bucco-<strong>dentaire</strong>s<br />

sont dues à des germes non spécifiques qui composent la flore buccale<br />

habituelle et qui constituent un écosystème complexe, comportant plus de<br />

500 espèces différentes (4). Ce caractère polymicrobien ne vérifie donc pas<br />

le postulat de Koch selon lequel «un micro-organisme correspond à une<br />

p a t h o l o g i e » . Les tissus cibles de l’infection <strong>dentaire</strong> sont soit :<br />

• localisés (infection locale) :<br />

- tissus durs <strong>dentaire</strong>s, pulpe <strong>dentaire</strong>, parodonte, os maxillaire et mandibul<br />

a i r e .<br />

• situés au voisinage (infection loco-régionale) :<br />

- tissus de remplissage cervico-faciaux, sinus maxillaires, tissu salivaire.<br />

• situés à distance (infection focale) :<br />

- autres organes à distance (endocarde, cerveau…), septicémie.<br />

En fonction de ces tissus cibles, l’organisme développera différentes pathologies<br />

: parodontales, complications du granulome radiculo-<strong>dentaire</strong> (les<br />

cellulites), ostéites, sinusites maxillaires odontogènes, infections salivaires,<br />

les infections focales.<br />

Les signes de l’infection peuvent être<br />

évidents, ce qui en facilite le diagnostic<br />

(fièvre, douleur, tuméfaction, érythème,<br />

suppuration, adénopathies, pouls<br />

augmenté, asthénie…), ou être discrets<br />

et limités à une fièvre modérée.<br />

Les critères sémiologiques déterminant<br />

la sévérité de l’infection sont tributaires<br />

de l’interrogatoire et de l’examen<br />

clinique qui doivent évaluer :<br />

• la vitesse d’apparition,<br />

• la rapidité de l’extension,<br />

• la localisation compromettant le carrefour<br />

aéro-digestif,<br />

• l’altération consécutive de l’état<br />

général et/ou de la conscience.<br />

L’appréciation du statut médical<br />

du patient<br />

Tout état médical altéré, quand il perturbe<br />

les défenses naturelles, doit<br />

être considéré comme un facteur<br />

aggravant de l’infection. Dans ces différentes<br />

situations, la prescription<br />

d’antibiotiques est indiquée en présence<br />

de (3) :<br />

• pathologies associant une dépression<br />

immune des défenses spécifiques<br />

et non spécifiques :<br />

- congénitale : agammaglobulinémie,<br />

- médicamenteuse : corticothérapie<br />

au long cours, chimiothérapie, etc …<br />

- infectieuse : VIH, neutropénie,<br />

- maligne : leucémie,<br />

- immunologique : lupus érythémateux.<br />

• désordres métaboliques :<br />

- alcoolisme,<br />

- malnutrition,<br />

- toxicomanie,<br />

- diabète,<br />

- insuffisance rénale et/ou hépatique.<br />

• médications immunosuppressives<br />

chez les transplantés : ciclosporine.<br />

La place du traitement chiru rg i c a l<br />

La conduite à tenir face à une infection<br />

odontogène requiert un traitement<br />

étiologique. L’antibiothérapie<br />

peut accompagner le geste local (inci-<br />

REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 1 2006


sion drainage), en fonction de la<br />

sévérité de l’infection et de l’état<br />

général du patient, sans s’y substituer.<br />

Les antibiotiques ne devraient<br />

jamais dispenser, sauf contre-indication<br />

très particulière comme des antécédents<br />

d’irradiation, de l’acte technique<br />

principal, à savoir le drainage<br />

de l’infection, c’est-à-dire l’évacuation<br />

du foyer infectieux et la suppression<br />

rapide de l’élément causal : au clinicien<br />

de choisir parmi les thérapeutiques<br />

chirurgicales, en fonction des<br />

stades évolutifs de la maladie qu’il<br />

traite (6, 23).<br />

CRITÈRES DE CHOIX<br />

D’UN ANTIBIOTIQUE<br />

Devant une infection bucco-<strong>dentaire</strong><br />

(3, 23, 33), il n’existe pas d’antibiotique<br />

idéal pour toutes les situations<br />

cliniques infectieuses et pour tous les<br />

patients. Six critères permettent<br />

d’orienter le choix (3): bactériologique,pharmacocinétique,<br />

écologique,<br />

toxicologique, individuel, économique.<br />

Critère bactériologique<br />

A chaque antibiotique sont associées<br />

différentes souches bactériennes qui<br />

constituent le «spectre d’activité de<br />

l’antibiotique».<br />

En fonction de la flore buccale et de<br />

la connaissance de sa sensibilité aux<br />

antibiotiques, ceux à spectre étroit,<br />

adaptés au risque infectieux, doivent<br />

être privilégiés en vue de respecter la<br />

flore commensale et de limiter le<br />

développement des résistances.<br />

La flore bucco-<strong>dentaire</strong> pathogène est<br />

polymorphe, sa documentation bactériologique<br />

est inenvisageable en routine.<br />

Il ne peut donc être fait appel qu’à<br />

une antibiothérapie dite probabiliste.<br />

Le choix du prescripteur est donc de<br />

concilier un spectre étroit et probabiliste.<br />

Il repose sur la sensibilité des<br />

micro-organismes prédominants les<br />

plus souvent rencontrés, pathogènes<br />

ou suspectés de l’être. La littérature<br />

S. YOUNES et Y. ROCHE<br />

LA PRESCRIPTION DES ANTIBIOTIQUES REPOSE SUR SIX CRITERES<br />

• Bactériologique : le spectre d’activité doit être adapté.<br />

• Pharmacologique : la concentration traitant le foyer infectieux doit :<br />

- être suffisante,<br />

- rester suffisamment longtemps.<br />

• Ecologique : doit respecter les flores de barrière (cutanée, digestive...).<br />

Donner la priorité aux antibiotiques à spectre<br />

étroit.<br />

• Toxicologique : doit être le mieux toléré possible et doit interférer le<br />

moins possible avec d’autres médicaments.<br />

• Individuel : doit interférer le moins possible avec : les états<br />

physiologiques : âge, grossesse, allaitement,<br />

les états pathologiques : insuffisance hépatique,<br />

insuffisance rénale.<br />

• Economique : les génériques doivent être prescrits préférentiellement.<br />

indique une plus forte représentation<br />

d’anaérobies en cas d’infection sévère<br />

(6, 23, 37).<br />

Critère pharmacocinétique<br />

Pour que l’antibiotique soit efficace, il<br />

doit :<br />

• parvenir au site de l’infection à des<br />

concentrations suffisamment élevées<br />

de sa forme active. Au niveau du<br />

foyer infectieux, sa concentration tissulaire<br />

doit être au moins égale à la<br />

concentration minimale inhibitrice<br />

(CMI) et si possible à la concentration<br />

minimale bactéricide (CMB) pour les<br />

germes identifiés ou suspectés ;<br />

• rester au site de l’infection le temps<br />

suffisant :<br />

- soit pour détruire les germes (bactéricidie),<br />

- soit pour arrêter leur multiplication<br />

(bactériostatisme).<br />

Ainsi, il convient de connaître les<br />

paramètres pharmacocinétiques principaux<br />

des antibiotiques (15, 20, 41) :<br />

• biodisponibilité (absorption),<br />

• concentration sérique maximale ou<br />

pic (concentration sanguine du médi-<br />

39


POUR RÉSUMER, en cas d’infection<br />

cament la plus élevée dans le temps<br />

obtenue après administration d’une<br />

dose d’antibiotique),<br />

• demi-vie (temps au bout duquel la<br />

moitié de la concentration maximale a<br />

été éliminée),<br />

• mode de biotransformation,<br />

• lieu d’élimination.<br />

La concentration sérique, la demi-vie<br />

d’élimination sont les critères principaux<br />

qui définissent la posologie<br />

moyenne et l’espacement des prises<br />

ou rythme d’administration.<br />

La finalité est d’obtenir au site infecté<br />

une concentration d’antibiotique dont<br />

la valeur ou le maintien à des taux<br />

supérieurs à la CMI permettent une<br />

activité antibactérienne (3). Il faut six<br />

demi-vies pour éliminer 97,5 % du<br />

médicament.<br />

L’une des nouvelles approches de<br />

l’antibiothérapie, pourrait consister à<br />

adapter le rythme d’administration<br />

des antibiotiques à leur mécanisme<br />

d’action antibactérienne.<br />

On distingue classiquement (12) :<br />

• les antibiotiques temps-dépendants<br />

comme les β-lactamines, les macrolides<br />

(sauf l’azythromycine), les glycopeptides,<br />

pour lesquels une administration<br />

continue permettrait de maintenir<br />

le taux sérique toujours supérieur<br />

à la valeur nécessaire à la bactéricidie,<br />

• les antibiotiques concentrationdépendants,<br />

comme les fluoroquinolones,<br />

dont l’effet antibactérien optimal<br />

s’exerce pleinement dès les pre-<br />

• Mineure chez un patient sain : la prescription est non justifiée.<br />

• Modérée avec drainage chirurgical possible chez un patient sain : la prescription<br />

est non justifiée.<br />

• Mineure chez un patient aux défenses immunitaires altérées : la prescription<br />

est justifiée en complément du traitement chirurgical.<br />

• Mineure avec chirurgie (incision drainage) impossible (absence de collection<br />

ou accès difficile) : la prescription est justifiée.<br />

40<br />

mières heures, du fait de leur vitesse<br />

de bactéricidie, justifiant des taux<br />

sériques initiaux élevés (tout en espaçant<br />

les administrations pour éviter<br />

une accumulation génératrice d’effets<br />

indésirables), d’où la tendance à les<br />

administrer en deux doses quotidiennes,<br />

voire une dose unique.<br />

Critère écologique ou pression<br />

de sélection<br />

Certains antibiotiques à spectre large<br />

peuvent rompre l’équilibre de l’écosystème<br />

bactérien en détruisant la<br />

flore de barrière, surtout aux niveaux<br />

cutané et digestif (diarrhée post-antibiotique,<br />

colite pseudo-membraneuse,<br />

candidose…). Ceux-ci sont dangereux<br />

pour la flore intestinale, car ils<br />

favorisent la transmission des plasmides<br />

de résistance sélectionnés par<br />

pression de sélection, d’où le risque<br />

non négligeable de prolifération de<br />

bactéries multi-résistantes à potentiel<br />

pathogène (3, 28).<br />

Chaque fois que cela est possible, il<br />

faut :<br />

• donner la priorité à l’utilisation d’un<br />

antibiotique à spectre étroit,<br />

• limiter l’utilisation des antibiotiques à<br />

spectre large, fortement inducteurs de<br />

résistances, d’autant plus que l’efficacité<br />

d’un antibiotique n’est pas proportionnelle<br />

à la largeur de son spectre.<br />

Il est à noter qu’aucune donnée spécifique<br />

de la littérature ne permet de<br />

conclure sur les problèmes de résistance<br />

bactérienne en odontologie.<br />

Autrement dit, il reste à démontrer,<br />

bien que ceci soit fort probable, que le<br />

chirurgien-dentiste, par sa prescription<br />

d’antibiotiques, participe au développement<br />

de résistances bactériennes.<br />

Critères de tolérance ou critères<br />

toxicologiques<br />

A efficacité équivalente, il convient de<br />

choisir l’antibiotique le mieux toléré,<br />

d’où l’importance de connaître la tolérance<br />

des différentes familles d’antibiotiques<br />

ainsi que les interactions<br />

REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 1 2006


médicamenteuses et d’évaluer le rapport<br />

coût/bénéfice/sécurité pour prescrire<br />

une antibiothérapie à bon<br />

escient (12).<br />

L’amoxicilline est l’antibiotique qui<br />

présente le rapport bénéfice/risque le<br />

plus favorable.<br />

Critère individuel ou lié<br />

au terrain<br />

La prescription d’un antibiotique,<br />

c’est-à-dire le choix de la molécule et<br />

la posologie, doit se faire judicieusement<br />

en tenant compte du terrain,<br />

(état général altéré ou non du<br />

patient), des traitements en cours<br />

éventuels et de certains états physiologiques<br />

particuliers : enfant, vieillard,<br />

femme enceinte, femme qui allaite<br />

(33).<br />

Pour les patients dont les mécanismes<br />

de défense sont altérés (voir<br />

ci-dessus), il est préférable d’administrer<br />

des antibiotiques bactéricides. En<br />

effet, dans ces conditions, les phénomènes<br />

inflammatoires sont retardés<br />

ou insuffisants et la guérison dépend<br />

essentiellement de la «puissance» de<br />

l’antibiotique qui doit être bactéricide<br />

et doit «tuer» les bactéries. A l’inverse,<br />

quand les défenses de l’hôte sont<br />

normales, elles s’associent à l’action<br />

des antibiotiques et un agent bactériostatique<br />

est souvent suffisant (5).<br />

Une insuffisance rénale ou hépatique<br />

doit être prise en considération, de<br />

façon à éviter certains antibiotiques<br />

ou à adapter correctement leur posologie<br />

(36).<br />

• Dans le cas d’une insuffisance rénale<br />

qui correspond à la diminution de la<br />

filtration glomérulaire en rapport avec<br />

une réduction permanente du nombre<br />

de néphrons fonctionnels :<br />

- la plupart des antibiotiques étant éliminés<br />

de façon prédominante ou<br />

exclusive par voie rénale, il existe un<br />

risque d’accumulation du produit avec<br />

risques toxiques extra-rénaux ou<br />

rénaux,<br />

S. YOUNES et Y. ROCHE<br />

- les posologies doivent être adaptées<br />

à la fonction rénale et ce, au prorata<br />

de la réduction néphronique (clairance<br />

de la créatinine) pour les glycopeptides,<br />

les aminosides, l’amoxicilline et<br />

le métronidazole,<br />

- l’évaluation se fait par la clairance<br />

de la créatinine (ml/mn) : l’insuffisance<br />

rénale se caractérisant par une<br />

clairance < 60 ml/mn (la normale<br />

étant de 120 ± 20 ml/mn) ; le seuil critique<br />

se situe à environ 30 ml/mn. Si<br />

la clairance de la créatinine est supérieure<br />

à 30ml/mn, l’adaptation n’est<br />

pas nécessaire.<br />

A noter que le sujet âgé doit être<br />

considéré comme insuffisant rénal.<br />

• Dans le cas d’une insuffisance<br />

hépatique, il faudra :<br />

- utiliser de préférence des produits<br />

peu ou non métabolisés,<br />

- éviter les produits hépatotoxiques<br />

comme la clindamycine. L’estolate<br />

d’érythromycine est contre-indiqué,<br />

- diminuer la posologie ou éviter l’utilisation<br />

des antibiotiques fortement<br />

métabolisés et ayant une élimination<br />

biliaire importante comme les macrolides<br />

et le métronidazole.<br />

• Par ailleurs, la notion d’allergie à un<br />

antibiotique impose d’écarter de tout<br />

traitement ultérieur les antibiotiques<br />

de la même famille. L’allergie vraie<br />

aux antibiotiques est moins fréquente<br />

que cela puisse paraître à l’interrogatoire<br />

des patients car ces derniers,<br />

confondent souvent allergie et intolérance<br />

digestive (5).<br />

• De plus, chez la femme enceinte, la<br />

pharmacocinétique de l’antibiotique<br />

est modifiée du fait de l’augmentation<br />

du secteur extra-vasculaire, du flux<br />

rénal et de la diffusion vers le fœtus<br />

(23). Si une prescription antibiotique<br />

est justifiée au cours de la grossesse,<br />

on prescrira en toute sécurité d’abord<br />

l’amoxicilline, puis les macrolides, le<br />

métronidazole et enfin l’association<br />

amoxicilline-acide clavulanique, et<br />

ceci à tous les stades de la grossesse<br />

(3, 11).<br />

41


42<br />

RECOMMANDATIONS DE L’AFSSAPS (3)<br />

Les études cliniques réalisées sur l’efficacité des antibiotiques dans les<br />

pathologies <strong>dentaire</strong>s répondent peu aux critères méthodologiques requis<br />

par la recherche clinique actuelle. Celles-ci ne sont pas assez nombreuses<br />

pour étayer une stratégie thérapeutique. La stratégie générale de prescription<br />

des antibiotiques repose donc actuellement sur un accord professionnel<br />

proposé par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits<br />

de Santé (AFSSAPS) qui recommande :<br />

• en première intention dans les infections de sévérité moyenne en odontologie<br />

et stomatologie les pénicillines A (amoxicilline) ; les 5-nitro-imidazolés<br />

seuls ou associés aux macrolides, et, notamment en cas d’allergie aux<br />

β-lactamines, les macrolides, les streptogramines (pristinamycine) et les<br />

lincosamides (ex: clindamycine),<br />

• en deuxième intention, l’association amoxicilline-acide clavulanique pourra<br />

être prescrite.<br />

Les cyclines doivent être réservées au seul traitement de la parodontite<br />

juvénile localisée, même si d’autres antibiotiques peuvent être utilisés.<br />

L’utilisation des céphalosporines n’est pas recommandée en odontologie et<br />

stomatologie dans les infections de sévérité moyenne, en raison d’une activité<br />

insuffisante sur les bacilles anaérobies à Gram négatif.<br />

Dans les infections sévères, en milieu spécialisé, on prescrira les mêmes<br />

familles d’antibiotiques par voie parentérale avec des adaptations de posologie<br />

selon le foyer et l’état général du patient. Les glycopeptides seront prescrits<br />

en cas d’allergie et/ou de résistance aux β-lactamines (ex : Vancomycine,<br />

Teicoplanine).<br />

D’autre part, l’utilisation des céphalosporines devient possible en deuxième<br />

intention pour ce type d’infections, après documentation microbiologique et<br />

antibiogramme.<br />

D’autres antibiotiques, notamment les fluoro-quinolones, n’ont pas d’indication<br />

(AMM) en odontologie et stomatologie. Cependant, certaines pathologies<br />

(infecyions ORL) liées à des bactéries à Gram négatif justifiant leur emploi<br />

pourraient être traitées exceptionnellement par des fluoro-quinolones. Dans<br />

ces infections sévères qui dépassent le cadre local, l’utilisation des fluoro-quinolones<br />

en deuxième intention peut être indiquée mais après antibiogramme.<br />

• Enfin, chez le sujet âgé souvent<br />

polymédiqué, ce qui accroît le risque<br />

d’interactions médicamenteuses, les<br />

clairances rénales et hépatiques sont<br />

diminuées, avec un risque d’augmentation<br />

des concentrations de l’antibiotique.<br />

Le ralentissement du transit<br />

digestif, un équilibre de la flore intestinale<br />

fragile diminuent la pharmacocinétique<br />

et la pharmacodynamie des<br />

antibiotiques administrés per os.<br />

Le choix portera de préférence sur un<br />

antibiotique à marge thérapeutique<br />

large, à demi-vie courte et à faible<br />

toxicité rénale. Il faut alors prendre en<br />

compte les autres prescriptions médicamenteuses<br />

du patient et réduire les<br />

posologies (5, 33).<br />

Critère économique<br />

Il importe de faire de préférence le choix<br />

d’une molécule du domaine public,<br />

c’est-à-dire opter pour un générique.<br />

COMMENT PRESCRIRE<br />

DES ANTIBIOTIQUES ?<br />

Pour répondre à cette question (21),<br />

en se limitant aux infections de sévérité<br />

moyenne, il faut reprendre les<br />

cinq critères de choix d’un antibiotique<br />

pour les appliquer aux antibiotiques<br />

préconisés par l’AFSSAPS<br />

dans cette situation qui sont les :<br />

• β-lactamines.<br />

• 5-nitro-imidazolés.<br />

• Macrolides.<br />

• Streptogramines.<br />

• Lincosamides.<br />

Les β-lactamines avec pour<br />

molécule de référence :<br />

l’Amoxicilline (9)<br />

Critère bactériologique<br />

• Mode d’action : bactéricide.<br />

• Spectre (12) : cocci Gram positif et<br />

Gram négatif, bacilles Gram positif,<br />

(anaérobies à Gram positif), fusobacterium<br />

nucleatum, des spirochètes,<br />

porphyromonas spp et prevotella spp<br />

de façon variable.<br />

L’amoxicilline présente un «trou» dans<br />

son spectre concernant les anaérobies.<br />

Critère pharmacocinétique (16)<br />

• Absorption : biodisponibilité de<br />

l’ordre de 80 %, non influencée par<br />

les aliments.<br />

• Demi-vie : 1 heure.<br />

• Diffusion dans la plupart des tissus<br />

et milieux biologiques. Elle traverse la<br />

barrière placentaire et passe dans le<br />

lait maternel.<br />

• Le taux de liaison aux protéines est<br />

de 17 %.<br />

REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 1 2006


• Excrétion principalement urinaire.<br />

• Antibiotique temps-dépendant.<br />

Critère écologique<br />

L’amoxicilline sélectionne, en les respectant,<br />

les bactéries productrices de<br />

Blactamases. Ces bactéries acquièrent<br />

ainsi la capacité à résister aux βlactamines<br />

par la synthèse d’enzymes<br />

capables de dégrader par hydrolyse<br />

le noyau β- lactame.<br />

L’association d’un inhibiteur de β-lactamase<br />

permet une restauration de<br />

l’activité des pénicillines qui varie<br />

avec l’enzyme et son niveau de production<br />

(9) ; d’où l’intérêt de l’adjonction<br />

de l’acide clavulanique (amoxicilline<br />

+ acide clavulanique), sous forme<br />

de clavulanate.<br />

Les inhibiteurs de β-lactamase sont<br />

des molécules de β- l a c t a m i n e s<br />

dotées d’une très faible activité antibactérienne<br />

intrinsèque mais ayant la<br />

propriété de se lier irréversiblement à<br />

certaines β-lactamases qu’elles neutralisent.<br />

Critère toxicologique<br />

Les β-lactamines sont parmi les antibiotiques<br />

les mieux tolérés, eu égard<br />

à leur large prescription. Toutefois,<br />

l’amoxicilline, compte tenu de son<br />

spectre large (voir ci-dessus) est susceptible<br />

d’induire un déséquilibre de<br />

la flore digestive (28), notamment<br />

lorsqu’elle est associée à l’acide clavulanique.<br />

Les principales manifestations<br />

digestives sont des nausées,<br />

vomissements, et surtout diarrhée e t<br />

douleurs abdominales. L’acide clavulanique<br />

peut être responsable de<br />

manifestations diarrhéiques favorisées<br />

par des posologies unitaires fortes,<br />

d’où l’intérêt d’un nombre de prises<br />

quotidiennes plus fréquent (28).<br />

Ces symptômes sont en partie atténués<br />

lors de prise avec l’alimentation.<br />

Ils surviennent dans 5 à 10 % des cas.<br />

Le risque majeur reste la survenue de<br />

colite pseudo-membraneuse à Clostri -<br />

dium difficile : maladie inflammatoire<br />

du côlon induite par des toxines bactériennes,<br />

dont les symptômes sont<br />

S. YOUNES et Y. ROCHE<br />

des diarrhées importantes avec élimination<br />

de pseudomembranes, des<br />

douleurs abdominales avec des<br />

crampes, associées à une fièvre élevée.<br />

L’association avec le méthotrexate<br />

est déconseillée (40).<br />

Critère individuel<br />

• Femme enceinte ou allaitante<br />

Les β-lactamines ont fait preuve de<br />

leur innocuité chez la femme enceinte.<br />

C’est la famille antibiotique la plus<br />

prescrite pendant la grossesse, tant<br />

dans un but thérapeutique que prophylactique.<br />

Elles traversent le placenta et<br />

atteignent des concentrations élevées<br />

dans le cordon ombilical et le liquide<br />

amniotique. Elles peuvent être utilisées<br />

sans risque, en dehors d’antécédents<br />

allergiques, pendant toute la<br />

durée de la grossesse et l’allaitement.<br />

Il n’a jamais été décrit d’effet tératogène<br />

ou foetotoxique (11).<br />

Concernant l’association amoxicilline<br />

-clavulanate, il est recommandé de ne<br />

la prescrire que si cela est véritablement<br />

nécessaire (études peu nombreuses).<br />

• En cas d’insuffisance rénale<br />

La première dose de charge (D0) est<br />

équivalente à la dose (par prise) normalement<br />

prescrite puis, adaptée<br />

selon le degré de sévérité de la<br />

pathologie (16) quand la clairance de<br />

la créatinine est :<br />

- supérieure à 30ml/mn : il n’y a pas<br />

d’adaptation à faire ;<br />

- entre 10 et 30 ml/mn : la moitié de la<br />

dose de charge est administrée<br />

toutes les 12 heures ;<br />

- inférieure à 10ml/mn : la moitié de la<br />

dose de charge est administrée<br />

toutes les 24 heures.<br />

• Réactions allergiques (28)<br />

On les classe en :<br />

- réactions immédiates (urticaire,<br />

œdème de Quincke et choc anaphylactique),<br />

- manifestations moins bruyantes<br />

(exanthème maculo-papuleux, cytopénie,<br />

fièvre isolée),<br />

43


44<br />

MODALITÉ D’UTILISATION DE L’AMOXICILLINE<br />

Intervalles d’administration<br />

D’une façon générale, il faut retenir que la plupart des β-lactamines sont<br />

temps-dépendantes, justifiant donc des administrations répétées dans la journée<br />

(28). Le rythme des prises per os idéal est paramétré par la demi-vie<br />

d’élimination qui est courte (1 heure) ; cette caractéristique a des conséquences<br />

sur la fréquence des prises journalières qui devront être les plus<br />

nombreuses possibles, dans la mesure d’une bonne observance des patients<br />

(12). Idéalement, un fractionnement en trois prises par jour est le meilleur<br />

compromis, donc tous les 6 à 8 heures.<br />

Dose<br />

Les doses thérapeutiques préconisées pour l’amoxicilline vont de 1g à<br />

6 g /24 h par voie orale. Cependant, pour un sujet de 70 Kg et pour une<br />

infection bucco-<strong>dentaire</strong>, la dose moyenne préconisée est de 1.5 à 2 g/ 24 h<br />

(13). La posologie de l’Amoxicilline/acide clavulanique est exprimée par<br />

convention en amoxicilline.<br />

Durée de prescription<br />

Il n’existe pas de consensus. Elle reste assez empirique (3). La remise en<br />

cause des schémas thérapeutiques va dans le sens d’une diminution de la<br />

durée du traitement antibiotique. Elle n’est en général pas inférieure à 5 jours.<br />

- éruption cutanée morbiliforme ou<br />

scarlatiniforme (vraisemblablement<br />

d’ordre immunologique) le plus souvent<br />

lors du traitement d’une mononucléose<br />

infectieuse, d’une infection à<br />

CMV et au cours d’autres viroses.<br />

En cas de réaction cutanée, s’il s’agit<br />

d’un simple rash peu ou pas prurigineux,<br />

l’arrêt du traitement en fonction<br />

de son intérêt thérapeutique est discutable<br />

(29). L’évolution spontanée se<br />

fait cependant vers la guérison et ne<br />

contre-indique pas l’utilisation ultérieure<br />

des β-lactamines. Seule un urticaire<br />

MODALITÉ D’UTILISATION DU METRONIDAZOLE<br />

Il est indiqué dans les infections anaérobies.<br />

Intervalles d’administration (12)<br />

La demi-vie de 8 heures impose 2 à 3 prises par 24h.<br />

Dose<br />

La posologie recommandée pour le métronidazole est de 1 g à 1,5 g par 24h<br />

pour un sujet adulte.<br />

Durée de prescription<br />

Elle ne doit pas être inférieure à 7 jours.<br />

précoce, très prurigineux, impose<br />

l’arrêt impératif du traitement et l’arrêt<br />

de toute prescription ultérieure de βlactamines.<br />

Dans 10 à 15 % des cas,<br />

les manifestations sont croisées avec<br />

celles dues aux céphalosporines.<br />

Les manifestations allergiques semblent<br />

liées aux produits de dégradation<br />

du noyau bêtalactame (28).<br />

Les nitro-imidazolés avec<br />

pour molécule de référence<br />

le métronidazole<br />

Critère bactériologique<br />

• Mode d’action : bactéricide.<br />

• Spectre (29) : actif sur les souches<br />

anaérobies et les aérobies à Gram<br />

négatif.<br />

Critère pharmacocinétique<br />

• Absorption : de l’ordre de 80 %, non<br />

modifiée par l’alimentation.<br />

• Demi-vie : 8 à 10 heures.<br />

• Diffusion tissulaire : excellente.<br />

• Métabolisme hépatique.<br />

• Excrétion biliaire.<br />

Critère écologique<br />

Les résistances bactériennes acquises<br />

sont rares.<br />

Critère toxicologique<br />

Effets indésirables (12)<br />

• Système gastro-intestinal :<br />

- troubles digestifs bénins : nausées,<br />

vomissements, diarrhées,<br />

- glossite avec sensation de sécheresse<br />

de la bouche, goût métallique,<br />

anorexie.<br />

• Peau : prurit, éruption cutanée parfois<br />

fébrile.<br />

• Système nerveux central et périphérique<br />

: céphalées, neuropathies sensitives<br />

périphériques, convulsions, vertiges,<br />

ataxie.<br />

• Divers :<br />

- apparition d'une coloration brun-rougeâtre<br />

des urines,<br />

- effet antabuse si association avec<br />

alcool.<br />

Interactions médicamenteuses<br />

• Potentialisation des effets des AVK.<br />

• Réduction de la demi-vie du métronidazole<br />

par le Phénobarbital.<br />

REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 1 2006


• Augmentation des effets toxiques du<br />

5FU (5 Fluoro-Uracile) par diminution<br />

de sa clairance.<br />

Critère individuel<br />

Femme enceinte ou allaitante (11)<br />

L’utilisation du métronidazole pendant<br />

la grossesse est plus controversée (il<br />

a été montré que ce produit était cancérigène<br />

chez les rongeurs, mais ces<br />

propriétés n’ont jamais été décrites<br />

chez l’homme). Cette utilisation reste<br />

à éviter pendant la grossesse et pendant<br />

l’allaitement.<br />

En cas d’insuffisance hépatique<br />

L’espacement de l’intervalle entre<br />

deux doses est impératif (28).<br />

Les macrolides (1, 34)<br />

Ils sont classés selon le nombre<br />

d’atomes du noyau lactone :<br />

• 14 atomes : Erythromycine,<br />

• 15 atomes : Azithromycine,<br />

• 16 atomes : Spiramycine.<br />

Critère bactériologique<br />

• Mode d’action : bactériostatique.<br />

• Spectre :<br />

- essentiellement Cocci et bacilles<br />

Gram positif,<br />

- activité inconstante sur les anaérobies<br />

; inactifs sur les bacilles à Gram<br />

négatif, principales bactéries impliquées<br />

dans les pathologies parodontales.<br />

Bacteroides spp ; Porphyromo -<br />

nas spp, Prevotella spp, et Fusobacterium<br />

psp. présentent une sensibilité<br />

inconstante avec des pourcentages<br />

de résistance pouvant varier de 20<br />

à 60 % (34),<br />

- l’association du métronidazole actif<br />

sur les anaérobies permet d’élargir le<br />

spectre antibactérien, pour obtenir un<br />

effet synergique. C’est le cas de<br />

l’association spiramycine et métronidazole.<br />

Critère pharmacocinétique<br />

• Absorption<br />

- Erythromycine : elle est incomplète,<br />

influencée par les aliments : donc à<br />

prendre 1 heure avant ou 2 heures<br />

après un repas,<br />

S. YOUNES et Y. ROCHE<br />

- Azithromycine : elle est incomplète,<br />

non influencée par les aliments. Elle<br />

résiste beaucoup mieux au pH gastrique<br />

que les autres macrolides, ce<br />

qui lui assure une meilleure absorption<br />

de l’ordre de 37 %.<br />

- Spiramycine : elle est incomplète,<br />

non influencée par les aliments.<br />

• Demi-vie :<br />

- Erythromycine : 2 heures,<br />

- Azithromycine : 10 à 40 heures,<br />

- Spiramycine : 7 heures.<br />

• Diffusion : faiblement ionisés et liposolubles,<br />

les macrolides présentent<br />

une très bonne diffusion tissulaire<br />

dans la plupart des compartiments et<br />

une accumulation intra-cellulaire<br />

(polynucléaires, monocytes, macrophages<br />

alvéolaires, et fibroblastes (5,<br />

12). La spiramycine et l’azithromycine<br />

sont les molécules présentant les<br />

concentrations tissulaires les plus élevées<br />

et persistantes (tant au niveau<br />

osseux que salivaire) (12, 29).<br />

• Métabolisme essentiellement hépatique.<br />

• Excrétion : l’élimination est biliaire ;<br />

la faible élimination rénale permettant<br />

l’utilisation des macrolides en cas<br />

d’insuffisance rénale.<br />

MODALITÉS D’UTILISATION DES MACROLIDES<br />

Les macrolides ont une activité moins intéressante que les β- l a c t a m i n e s .<br />

Cependant, en cas d’allergie aux pénicillines, les macrolides sont une alternative<br />

de choix, à condition d’être vigilant aux particularités pharmacodynamiques<br />

de la molécule choisie et aux interactions médicamenteuses fréquentes<br />

associées à cette famille.<br />

• Pour la spiramycine, 6 à 9 millions d’U.I. par jour en deux ou trois prises<br />

pendant 7 jours.<br />

• Pour l’érythromycine, 2 à 3 g/24 h en 2 à 3 prises pendant 7 jours au minimum.<br />

• Pour l’azithromycine, 500mg/24h en 1 prise pendant trois jours (durée de<br />

prescription courte compte tenu de la demi-vie longue de la molécule : activité<br />

sur plus de 7 jours).<br />

Le respect des intervalles de prescription est d’autant plus rigoureux qu’il<br />

s’agit d’antibiotiques bactériostatiques (de l’ordre de 4 fois la demi-vie).<br />

• Pour l’association spiramycine et métronidazole, 3 à 4.5 millions d’U.I. de<br />

spiramycine et 500 à 700mg de métronidazole par 24h pendant 7 jours.<br />

45


46<br />

• Antibiotiques temps-dépendants à<br />

l’exception de l’azithromycine (12).<br />

Critère toxicologique<br />

Les macrolides présentent de nombreuses<br />

interactions médicamenteuses.<br />

Contre-indications<br />

- Association macrolides (sauf spiramycine)<br />

et dérivés de l’ergot de seigle<br />

(ergotamine) du fait d’ergotisme aigu<br />

(accidents ischémiques parfois mortels)<br />

(28).<br />

- Association érythromycine et astémizole<br />

(Hismanal ® ) : risque de torsades<br />

de pointe.<br />

Associations déconseillées<br />

Certains macrolides (dont principalement<br />

l’érythromycine) peuvent augmenter<br />

les taux sériques de certains<br />

médicaments par compétition au<br />

niveau du cytochrome P450 et réduire<br />

leur métabolisation.<br />

Les anti-acides contenant de l’aluminium<br />

ou du magnésium diminuent<br />

l’absorption de l’érythromycine.<br />

En cas de traitement prolongé, l’augmentation<br />

de l’effet des anticoagulants<br />

oraux nécessite un contrôle plus<br />

fréquent de l’INR.<br />

Les autres associations déconseillées<br />

sont : digoxine et érythromycine,<br />

ciclosporine et macrolide (sauf spiramycine),<br />

carbamazépine (Tégrétol ® )<br />

et érythromycine, pimozide (Orap ® :<br />

antipsychotique) et macrolides, bépridil<br />

(Unicordium ® : inhibiteur calcique<br />

donné en prévention d’une crise<br />

d’angor) et macrolides. L’accumulation<br />

de ces produits peut être à l’origine<br />

d’effets indésirables, comme des<br />

troubles du rythme ventriculaire avec<br />

torsades de pointe.<br />

Dans le cadre des indications relatives<br />

au spectre usuel des macrolides,<br />

il n’y a pas de choix préférentiel<br />

d’une molécule sur l’autre en terme<br />

d’efficacité. Le critère essentiel de<br />

choix est la tolérance.<br />

Effets indésirables-toxicité<br />

• Troubles digestifs : nausées, vomissements,<br />

diarrhées. Ces manifestations<br />

s’observent en prédominance<br />

pour les macrolides possédant un<br />

cycle lactone à 14 atomes, particulièrement<br />

l’érythromycine. La spiramycine<br />

est mieux tolérée.<br />

• Toxicité hépatique à type d’hépatite<br />

cytolytique justifie la surveillance des<br />

transaminases et phosphatases alcalines.<br />

• Risque d’hépatite immunoallergique<br />

(hépatite cholestatique).<br />

• Eruption cutanée, prurit.<br />

Les interactions médicamenteuses<br />

sont cependant moins fréquentes<br />

avec la spiramycine et les effets indésirables<br />

moindres.<br />

Pour l’association spiramycine-métronidazole,<br />

les effets indésirables sont<br />

ceux de la spiramycine et/ou du<br />

métronidazole.<br />

Critère individuel<br />

L’administration de macrolides n’est<br />

pas recommandée chez l’insuffisant<br />

hépatique (toxicité hépatique et élimination<br />

principalement biliaire).<br />

Les réactions d’hypersensibilité sont<br />

rares : 0,5 % pour l’érythromycine.<br />

Les macrolides peuvent être prescrits<br />

à tous les stades de la grossesse à<br />

l’exception de l’azithromycine dont<br />

l’innocuité n’a pas été établie (11). La<br />

spiramycine n’a aucun effet tératogène<br />

et est bien supportée (antibiotique<br />

de première intention dans le traitement<br />

de la toxoplasmose chez la<br />

femme enceinte). Les macrolides passent<br />

faiblement dans le lait maternel.<br />

Pour l’association spiramycine-métronidazole,<br />

il est conseillé par mesure<br />

de prudence d’éviter son administration<br />

pendant le premier trimestre de<br />

grossesse, en raison de son passage<br />

dans le placenta. L’allaitement est à<br />

éviter (40).<br />

REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 1 2006


Les lincosamides avec pour<br />

molécule de référence :<br />

la clindamycine (2)<br />

Critère bactériologique<br />

• Mode d’action : bactériostatique.<br />

• Spectre (5,28) :<br />

- Aérobies à Gram positif : C o r y n e -<br />

bacterium diphtheriae ; Staphylococ -<br />

cus méti-S ; Staphylococcus méti-R*<br />

(70-80%) ; Streptococcus B ; Strepto -<br />

coccus pneumoniae (35-70 %) ;<br />

- Aérobies à Gram négatif : Campylo -<br />

bacter.<br />

- Les Anaérobies constituent l’une<br />

des cibles bactériennes principales de<br />

la clindamycine : Actinomyces ; Bac -<br />

t e r o i d e s (5-30%) ; Capnocytophaga ;<br />

Eubacterium ; Fusobacterium ; Gard -<br />

nerella vaginalis ; Mobiluncus ; Pep -<br />

tostreptococcus (20-30%) ; Porphyro -<br />

monas ; Prevotella ; Propionibacte -<br />

rium acnes (5-15%) ; Veillonella.<br />

- Autres : Chlamydia trachomatis ;<br />

Mycoplasma pneumoniae<br />

Le spectre antibactérien couvre donc<br />

essentiellement les cocci à gram positif,<br />

les bactéries anaérobies et certaines<br />

bactéries atypiques. Elles sont<br />

inactives sur les entérobactéries.<br />

Critère pharmacocinétique<br />

• Absorption : de l’ordre de 90 %.<br />

• Demi-vie : 2,5 à 4 heures.<br />

• Liaison aux protéines : 80 à 94 % (à<br />

l’α-1-glycoprotéine).<br />

• Distribution tissulaire : la clindamycine<br />

atteint des concentrations élevées<br />

dans la salive et l’os.<br />

• Métabolisme hépatique.<br />

• Élimination principalement biliaire (l’élimination<br />

urinaire est de l’ordre de 27 %).<br />

Critère écologique<br />

Les anaérobies sont peu touchées<br />

par la résistance aux lincosamides à<br />

l’exception de B. fragilis dont 10 à 20 %<br />

des souches, selon les pays, résistent<br />

à la clindamycine (5).<br />

Critère toxicologique<br />

Effets indésirables<br />

Il s’agit principalement d’intolérance<br />

S. YOUNES et Y. ROCHE<br />

digestive (douleurs abdominales, nausées,<br />

vomissements).<br />

La clindamycine a pour effet indésirable<br />

majeur les colites pseudomembraneuses<br />

dues à Clostridium difficile,<br />

apparaissant pendant ou après un traitement<br />

par la clindamycine. Celles-ci<br />

sont graves si elles ne sont pas traitées<br />

par un antibiotique actif contre C l o s t r i -<br />

dium difficile comme la vancomycine<br />

ou le métronidazole (5). Dans ces cas,<br />

l’arrêt immédiat de la clindamycine<br />

s’impose. Des troubles hématologiques<br />

peuvent se manifester à type de leucopénie,<br />

neutropénie, purpura thrombopénique<br />

et d’agranulocytose (28).<br />

Critère individuel<br />

Grossesse<br />

Par mesure de précaution, la clindamycine<br />

ne doit pas être utilisée au<br />

cours de la grossesse (40). En effet,<br />

bien que les données cliniques soient<br />

rassurantes, elles sont en nombre<br />

limité et les données animales sont<br />

insuffisantes. La clindamycine traverse<br />

rapidement la barrière fœto-placentaire<br />

et se concentre dans le foie,<br />

le rein et le poumon du fœtus.<br />

Contre-indications<br />

La clindamycine est contre-indiquée<br />

chez la femme allaitant et le patient<br />

colitique.<br />

MODALITÉS D’UTILISATION DE LA CLINDAMYCINE<br />

La gravité de certains troubles digestifs induits par les lincosamides (colite<br />

pseudo-membraneuse) a fortement limité l’usage de cette famille, bien que<br />

son efficacité soit incontestable.<br />

En moyenne, la posologie est de 600 -1200 mg/24h en 3 à 4 prises.<br />

MODALITÉS D’UTILISATION DE LA PRISTINAMYCINE<br />

La pristinamycine (spreptogramines) est indiquée en cas d’allergie aux β-lactamines,<br />

dans la prophylaxie de l’endocardite bactérienne lors de soins <strong>dentaire</strong>s<br />

invasifs chez des sujets à risque ou dans le cadre d’un traitement<br />

curatif.<br />

La posologie préconisée est de 2g/j en 2 ou 3 prises chez un sujet adulte de<br />

70 Kg. Il n’existe pas de formes pédiatriques.<br />

47


48<br />

Les synergistines<br />

ou streptogramines avec pour<br />

molécule de référence :<br />

la pristinamycine<br />

Critère bactériologique<br />

• Mode d’action : bactéricides.<br />

• Spectre (5,28) :<br />

- Aérobies à Gram positif : Staphylo -<br />

coccus aureus ; Staphylococcus non<br />

aureus ; Streptococcus ; Streptococ -<br />

cus pneumoniae.<br />

- Aérobies à Gram négatif : B r a n h a -<br />

mella catarrhalis ; Legionella ; Neisse -<br />

ria.<br />

- Anaérobies : Actinomyces ; Bacte -<br />

roides fragilis ; Clostridium perfrin -<br />

gens ; Eubacterium ; Fusobacterium ;<br />

Mobiluncus ; Peptostreptococcus ;<br />

Porphyromonas ; Prevotella ; Propio -<br />

nibacterium acnes.<br />

- Autres : Chlamydia ; Mycoplasma<br />

pneumoniae.<br />

Le spectre antibactérien recouvre<br />

donc les cocci à gram positif, les<br />

cocci à gram négatif et les anaérobies.<br />

Critère pharmacocinétique<br />

La complexité de structure des synergistines<br />

a considérablement limité<br />

l’exploration de la cinétique in vivo et<br />

du métabolisme de ces agents antibactériens,<br />

très difficiles à doser. Il<br />

n’existe pas de cinétiques publiées<br />

chez l’enfant, le sujet âgé, et chez les<br />

patients insuffisants rénaux ou hépatiques<br />

(5).<br />

Après administration de 500mg de<br />

pristinamycine, la concentration plasmatique<br />

est d’environ 1mg/l à la<br />

deuxième heure. Les concentrations<br />

plasmatiques sont faibles ou nulles<br />

dès la 4e-6e heure selon les sujets.<br />

• Liaison aux protéines : 40 à 45 %.<br />

• Demi-vie : 5 heures (12).<br />

• Distribution tissulaire : elle n’a pas<br />

été étudiée chez l’Homme.<br />

• Métabolisme hépatique.<br />

• Élimination principalement biliaire<br />

(l’élimination urinaire est de l’ordre de<br />

10 %).<br />

Critère écologique<br />

Les bacilles à Gram négatif (entérobactéries,<br />

Pseudomonas spp) ont une<br />

résistance naturelle aux streptogramines<br />

par imperméabilité de la paroi<br />

(5).<br />

Critère toxicologique<br />

Troubles digestifs<br />

• Diarrhée (colite pseudomembraneuse,<br />

colite aiguë hémorragique).<br />

• Pesanteur gastrique : la prise à la fin<br />

des repas améliore la tolérance<br />

digestive (12).<br />

Troubles cutanés<br />

• Eruption bulleuse.<br />

• Pustulose exanthématique aiguë<br />

généralisée.<br />

Critère individuel<br />

Grossesse<br />

En raison du bénéfice attendu, l’utilisation<br />

de la pristinamycine peut être<br />

envisagée au cours de la grossesse<br />

si besoin, malgré des données expérimentales<br />

et cliniques insuffisantes.<br />

Allaitement<br />

Compte tenu du profil de tolérance de<br />

ce médicament, il est contre-indiqué.<br />

APPLICATIONS<br />

AUX INFECTIONS<br />

BUCCO-DENTAIRES<br />

La maladie carieuse<br />

Les phénomènes complexes faisant<br />

intervenir l'hôte (surfaces <strong>dentaire</strong>s),<br />

ses défenses, l'alimentation et la présence<br />

de bactéries cariogènes, sont à<br />

l’origine de cette maladie infectieuse<br />

qu’est la carie <strong>dentaire</strong>, transmissible<br />

et multifactorielle. Son traitement ne<br />

relève évidemment pas d’un traitement<br />

ni systémique ni local à base<br />

d’antibiotique.<br />

Les infections parodontales (24, 35)<br />

Le traitement principal et le plus souvent<br />

unique des gingivites, est mécanique<br />

associé à une antisepsie locale.<br />

La gingivite ulcéro-nécrotique corres-<br />

REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 1 2006


pond à une entité clinique bien précise<br />

(12). La flore bactérienne causale<br />

est particulièrement virulente, riche en<br />

bacilles à Gram négatif anaérobie<br />

strict (Prevotella intermedia et Fuso -<br />

bacterium nucleatum) et en spirochètes<br />

(Treponema spp). Elle impose<br />

une antibiothérapie à base d’association<br />

amoxicilline/métronidazole à des<br />

posologies respectives de 1,5 à 2g et<br />

de 1 à 1,5g pendant 7 à 10 jours.<br />

En cas de parodontite, la flore de la<br />

poche parodontale contient une plus<br />

grande proportion de bacilles à Gram<br />

négatif. Parmi ces bacilles, Actinoba -<br />

cillus actinomycetemcomitans, P o r -<br />

phyromonas gingivalis et P r e v o t e l l a<br />

i n t e r m e d i a sont considérés comme<br />

les trois principales bactéries responsables<br />

des principales affections<br />

infectieuses des gencives.<br />

L’antibiothérapie n’est cependant pas<br />

systématique : la preuve de l’efficacité<br />

des traitements locaux (détartrage,<br />

surfaçage, chirurgie parodontale)<br />

étant faite. Elle est cependant obligatoire,<br />

comme pour les gingivites, avec<br />

une autre visée, chez les patients à<br />

risque oslérien.<br />

Rappelons ici les recommandations<br />

de prescription en terme de prévention<br />

du risque oslérien avant des<br />

gestes <strong>dentaire</strong>s licites (3) :<br />

• prophylaxie standard : 3g d’amoxicilline<br />

1 h avant le geste per os ; 2g<br />

d’amoxicilline 1 h avant le geste per<br />

os chez le patient ayant un poids<br />

inférieur à 60 kg ;<br />

• allergie aux bêta-lactamines : clindamycine<br />

: 600 mg 1 h avant le geste<br />

per os ; pristinamycine : 1g 1 h avant<br />

le geste per os.<br />

Pour les parodontites sévères ou<br />

agressives, une antibiothérapie est<br />

préconisée par beaucoup d’auteurs ;<br />

en complément des traitements<br />

locaux, en particulier pendant la<br />

phase initiale du traitement afin de<br />

réduire la charge bactérienne.<br />

S. YOUNES et Y. ROCHE<br />

Selon le résultat d’une étude réalisée<br />

dans la région Nord Pas-de-Calais,<br />

l’abcès parodontal serait à l’origine de<br />

près de la moitié des prescriptions<br />

non justifiées (3).<br />

En ce qui concerne l’abcès parodontal,<br />

les recommandations de<br />

l’AFSSAPS confirmant celles de<br />

l’Agence Nationale pour le Développement<br />

de l’Evaluation Médicale<br />

(ANDEM (1996)), ne préconisent pas<br />

la prescription d’antibiotiques dans<br />

cette pathologie.<br />

Les cellulites (13-38)<br />

L’infection endodontique est une<br />

infection elle aussi polymicrobienne<br />

qui résulte soit d’une nécrose septique<br />

de la pulpe, par passage de bactéries<br />

vers l’endodonte, soit de l’infection<br />

d’une pulpe nécrosée par colonisation<br />

secondaire de l’endodonte.<br />

On peut observer un déséquilibre de<br />

la flore en faveur des anaérobies à<br />

Gram négatif : au cours des infections<br />

endodontiques, une sélection des<br />

espèces bactériennes s'opère au sein<br />

du canal radiculaire : ce sont essentiellement<br />

:<br />

• des cocci à Gram positif (P e p t o s -<br />

treptococcus spp, Streptococcus spp,<br />

Enterococcus spp)<br />

• et des bacilles anaérobies stricts à<br />

Gram négatif (Porphyromonas spp,<br />

Prevotella spp, Fusobacterium spp).<br />

• On trouve de même majoritairement<br />

des micro-organismes anaérobies<br />

dans les abcès péri-apicaux, mais<br />

aussi très fréquemment des genres<br />

bactériens tels que les streptocoques,<br />

les staphylocoques, les entérocoques<br />

et des entérobactéries.<br />

Les formes cliniques de l’infection<br />

endodontique dépendent de l’équilibre<br />

qui s’opère entre les défenses de<br />

l’organisme hôte et les bactéries présentes.<br />

La symptomatologie sera<br />

fonction du stade aigu ou chronique<br />

de la pathologie endodontique. La<br />

conduite à tenir comportera nécessai-<br />

49


EN PRAT I Q U E<br />

rement un traitement canalaire, si on<br />

a jugé la dent conservable. Hormis<br />

les rares cas de patients à risque<br />

oslérien modéré justifiant d'une antibioprophylaxie<br />

(associée à des conditions<br />

opératoires particulières), une<br />

mono-antibiothérapie ne sera instaurée<br />

que si le patient présente une<br />

adénopathie ou des signes d’abcès<br />

dento-alvéolaire.<br />

Comme évoqué précédemment, la<br />

flore endodontique dominante étant<br />

principalement composée de bactéries<br />

à Gram positif et à Gram négatif<br />

anaérobie strict, les pénicillines et<br />

principalement l'amoxicilline doivent<br />

être données en première intention.<br />

Si un échec est constaté au bout de<br />

48 à 72 heures (aggravation des<br />

symptômes), une alternative peut être<br />

l'association de l'acide clavulanique<br />

ou du métronidazole à l'amoxicilline.<br />

Lors d'une prescription antibiotique, le<br />

rapport bénéfice/risque pour le patient<br />

doit toujours être évalué.<br />

Complication entre autres de l’abcès<br />

dento-alvéolaire, la cellulite est une<br />

inflammation exsudative à tendance<br />

suppurative des tissus cellulo-adipeux<br />

de la face (tissu de remplissage).<br />

La prescription d’un antibiotique doit être faite après avoir considéré :<br />

• le tableau clinique, en particulier les signes de gravité de l’infection,<br />

• la résolution éventuelle par le traitement local,<br />

• l’état général du patient, et le risque d’infection focale,<br />

• le risque allergique.<br />

Les molécules les plus prescrites sont l’amoxicilline, le métronidazole, et<br />

les macrolides.<br />

Mais toutes les infections ne justifient pas l’emploi d’un antibiotique :<br />

certaines peuvent se résoudre spontanément ou après traitement local.<br />

D’autres infections doivent être appréhendées avec un traitement antibiotique<br />

de première intention, qui en cas d’échec devra être relayé par<br />

le choix de molécules plus récentes, ou ciblées au moyen d’un antibiogramme.<br />

Enfin, certaines infections justifient l’emploi de molécules antibiotiques<br />

spécifiques, comme les ostéites et les sialites bactériennes persistantes.<br />

50<br />

La conduite à tenir est fonction du<br />

stade évolutif de la cellulite circonscrite.<br />

Elle passe avant tout par un traitement<br />

étiologique et symptomatique<br />

local.<br />

En terme de prescription, l'antibiothérapie<br />

doit tenir compte de la présence<br />

accrue d'anaérobies.<br />

Les molécules recommandées<br />

regroupent l'amoxicilline, le métronidazole<br />

seul ou associé aux macrolides<br />

ou à l'amoxicilline, et, notamment<br />

en cas d'allergie aux béta-lactamines,<br />

les macrolides, les streptogramines<br />

(pristinamycine) et les lincosamides<br />

(clindamycine). L'association<br />

amoxicilline-acide clavulanique est<br />

intéressante. L'identification du ou<br />

des germes responsables n’est pas<br />

justifiée devant une cellulite circonscrite<br />

(infection non spécifique).<br />

L’antibiothérapie accompagne le<br />

geste local, en fonction de la sévérité<br />

de l'infection et du statut médical du<br />

patient, sans s'y substituer. Certaines<br />

situations cliniques imposent une<br />

prise en charge hospitalière (cellulites<br />

diffuses ou diffusées...).<br />

Pour ces infections sévères, en milieu<br />

spécialisé, la prescription antibiotique<br />

concerne les mêmes familles, par<br />

voie parentérale, avec adaptation<br />

posologique selon le foyer et l'état<br />

fonctionnel. L'utilisation des céphalosporines<br />

est possible en seconde<br />

intention, après prélèvement microbiologique<br />

et antibiogramme.<br />

La péricoronarite<br />

Accident localisé, la péricoronarite<br />

mérite une place à part en terme de<br />

prescription. Quand elle est congestive<br />

elle est inhérente à la dentition ; l'évolution<br />

de cette péricoronarite est fonction<br />

des possibilités évolutives de la<br />

dent. Elle peut régresser spontanément<br />

ou après un traitement local antiseptique.<br />

Mais elle peut exister sous<br />

forme suppurée qui peut encore évoluer<br />

vers les complications infectieuses<br />

REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 1 2006


mentionnées ci-dessus. La microbiologie<br />

des péricoronarites est caractérisée<br />

par la prédominance des bactéries<br />

anaérobies (Prevotella spp., Veillonella<br />

spp, et Bacteroides spp, Actinomyces<br />

s p p . . .) dont certaines sont productrices<br />

de bêta-lactamases. Si la péricoronarite<br />

congestive ne nécessite pas, en<br />

principe, d'antibiothérapie pour les<br />

formes suppurée et chronique, une<br />

antibiothérapie, à base d'amoxicilline +<br />

acide clavulanique ou de macrolide +<br />

métronidazole est prescrite.<br />

Les ostéites (19, 26)<br />

L'infection osseuse peut être circonscrite<br />

au site alvéolaire. II s'agit des<br />

alvéolites ou ostéites alvéolaires. Elle<br />

peut déborder le cadre alvéolaire et<br />

diffuser pour donner des ostéites centrales<br />

et/ou corticales. Une forme particulière<br />

est l'ostéite post-radique ou<br />

ostéoradionécrose.<br />

L'alvéolite sèche nécessite une irrigation<br />

et un lavage avec un antiseptique,<br />

généralement la chlorhexidine ou<br />

l’alcool iodé et l'application intra-alvéolaire<br />

d'un pansement anesthésique sous<br />

forme de pâte ou de mèche à renouveler<br />

toutes les 24 à 48 heures. La guérison<br />

survient généralement après 10 à<br />

15 jours sans antibiothérapie associée.<br />

L'alvéolite suppurée nécessite une<br />

révision du site alvéolaire sous anesthésie<br />

locale, avec curetage alvéolaire<br />

et élimination d'un éventuel reste<br />

radiculaire, granulome inflammatoire,<br />

séquestre osseux ; on associera une<br />

prescription antibiotique habituelle.<br />

L'ostéite circonscrite concerne surtout<br />

l'os mandibulaire, plus rarement l'os<br />

maxillaire.<br />

L'identification du ou des germes responsables<br />

est fortement recommandée ;<br />

lorsqu'il n'est pas possible d'établir un<br />

antibiogramme, l'antibiothérapie probabiliste<br />

peut faire préférer des molécules<br />

ayant une bonne diffusion osseuse<br />

(pristinamycine, clindamycine...). Il<br />

s'agit toujours d'une antibiothérapie au<br />

S. YOUNES et Y. ROCHE<br />

long cours. L’identification du germe<br />

dirigera une antibiothérapie adaptée.<br />

Les sinusites maxillaires<br />

odontogènes (16)<br />

Les sinusites maxillaires d'origine <strong>dentaire</strong><br />

peuvent se présenter sous une<br />

forme aiguë ou chronique. Les sinusites<br />

odontogènes sont unilatérales<br />

contrairement aux sinusites rhinogènes<br />

(bilatérales, terrain allergique).<br />

Le tableau clinique associe alors douleurs<br />

sinusiennes et infra-orbitaire,<br />

odontalgies, oedème jugal, rhinorrhée<br />

fétide et obstruction nasale. Le passage<br />

à la chronicité est fréquent.<br />

En plus du traitement étiologique (traitement<br />

conservateur ou avulsion<br />

après évaluation, exérèse kystique,<br />

fermeture des communications et<br />

ablation des corps étrangers), il faut<br />

également instaurer une antibiothérapie<br />

pendant une dizaine de jours, qui<br />

tient compte de la présence des anaérobies<br />

de la flore buccale ainsi que de<br />

la flore naso-sinusienne : amoxicilline<br />

+ acide clavulanique, pristinamycine<br />

ou association de métronidazole à<br />

une céphalosporine orale de 2 e ( c é f uroxime)<br />

ou de 3 e génération (cefpodoxime,<br />

céfotiam).<br />

Les infections salivaires<br />

bactériennes (7, 27)<br />

Les sialites bactériennes sont le plus<br />

souvent non spécifiques. Le Staphylo -<br />

coccus aureus est la bactérie aérobie<br />

la plus souvent rencontrée dans les<br />

parotidites aiguës suppuratives (50 à<br />

90 % des cas). Mais différentes<br />

espèces de Streprococques aérobies<br />

(Streptococcus pneumoniae, bêtahemolytic<br />

streptococcus), ou encore<br />

Haemophilus influenzae, ont pu être<br />

également trouvées dans les sialadénites<br />

pyogènes. Les bactéries anaérobies<br />

Gram négatif comme P e p t o s -<br />

treptococcus sp., Prevotella et P o r -<br />

phyromonas spp., sont fortement<br />

représentées.<br />

A noter que les Caisses Primaires<br />

d’Assurance Maladie<br />

(CPAM) ont engagé une<br />

action auprès du grand<br />

public dont les items peuvent<br />

aussi concerner les<br />

prescripteurs.<br />

• Les antibiotiques sont «précieux»<br />

• Beaucoup de pathologies<br />

infectieuses bénignes n’en<br />

justifient pas<br />

• Le bénéfice ressenti n’est<br />

souvent pas prouvé<br />

• Un bénéfice mineur n’est<br />

pas suffisant pour justifier<br />

une prescription<br />

• Les effets indésirables sont<br />

nombreux, immédiats et<br />

individuels, secondaires et<br />

collectifs (résistances)<br />

• Toute fièvre n’est pas infectieuse,<br />

toute infection n’est<br />

pas bactérienne, toute infection<br />

bactérienne ne justifie<br />

pas obligatoirement un traitement<br />

antibiotique et dans<br />

beaucoup de cas, le traitement<br />

antibiotique n’est pas<br />

une urgence<br />

• Les antibiotiques ne sont<br />

pas le traitement symptomatique<br />

et systématique de la<br />

fièvre<br />

L’utilisation raisonnable et<br />

raisonnée fondée sur la<br />

preuve des antibiotiques<br />

est la seule manière de préserver<br />

leur efficacité.<br />

51


52<br />

Le traitement antimicrobien de la sialadénite<br />

aiguë est en première intention<br />

dirigé contre les bactéries Gram<br />

positif et anérobies les plus communément<br />

rencontrées. La plupart de<br />

ces bactéries produisant des β-lactamases<br />

(rendant inefficace l’amoxicilline<br />

seule), l’utilisation de l’association<br />

amoxicilline-acide clavulanique est<br />

recommandée en première intention.<br />

Devant une infection sévère et persistante,<br />

la vancomycine ou la téicoplanine<br />

est recommandée en deuxième<br />

intention, agissant contre les staphylococques<br />

dorés résistants à la<br />

pénicilline (Staphylococcus méti-R).<br />

Lorsque l'identification est possible,<br />

cela permet, outre l'adaptation du<br />

traitement antibiotique, l'élimination<br />

d'une éventuelle sialite tuberculeuse.<br />

CONCLUSION<br />

L’antibiothérapie, si précieuse dans<br />

beaucoup de traitements odontologiques,<br />

est encore parfois abusive-<br />

1. ADDY LD. et MARTIN MV. - Azithromycin<br />

and dentistry-a useful agent ? Br Dent J. 2004 ;<br />

197(3) : 141-3.<br />

2 . ADDY LD. et MARTIN MV. - Clindamycin<br />

and dentistry. Br Dent J. 2005 ; 199(1) : 23-6.<br />

3. AFSSAPS. - Prescription des antibiotiques en<br />

odontologie et stomatologie. R e c o m m a n d ations<br />

et argumentaire. Juillet 2001.<br />

4. BARSOTTI O., MORRIER J, et Coll.- Bactériologie<br />

buccale. In : Précis de bactériologie<br />

clinique. Freney J, Renaud F, Hansen W, Bollet<br />

C. Ed, Eska, Paris 2000.<br />

5 . BERGOGNE-BEREZIN E. et DELLAMONI-<br />

CA P. - Antibiothérapie en pratique clinique.<br />

2e ed Masson, Paris 1999<br />

6. BRATTON TA., JACKSON DC., NKUNGU-<br />

LA-HOWLETT T., WILLIAMS CW. e t<br />

BENNETT CR. - Management of complex<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

ment utilisée ou mal adaptée. Le<br />

choix des antibiotiques doit être fait :<br />

• en fonction des bactéries pathogènes<br />

supposées présentes au cours<br />

d’une pathologie donnée,<br />

• en fonction du spectre d’activité<br />

antibactérienne.<br />

Selon l’AFSSAPS, les règles de<br />

prescription suivantes doivent impérativement<br />

être respectées :<br />

• ne prescrire un antibiotique que s’il<br />

existe une indication,<br />

• ne pas substituer un antibiotique à<br />

un drainage,<br />

• choisir l’antibiotique de rapport<br />

bénéfice/risque le plus favorable,<br />

• choisir l’antibiotique efficace avec<br />

un spectre le plus étroit possible,<br />

• prescrire une posologie adéquate<br />

(dose et durée),<br />

• choisir l’antibiotique avec le moins<br />

d’effets indésirables possibles,<br />

• choisir le médicament le moins<br />

cher, à efficacité égale.<br />

multi-space odontogenic infections. J Tenn<br />

Assoc. 2002 ; 82(3) : 39-47.<br />

7. BROOK I. - Aerobic and anaerobic microbiology<br />

of suppurative sialdenitis. J Med Micro -<br />

biol. 2002 ; 51: 526-529.<br />

8. BROOK I. - Microbiology and management of<br />

periodontal infections. Gen Dent. 2003; 51(5) :<br />

424-8.<br />

9 . CAVALLO JD., FABRE R., JEHL F., RAPP<br />

C. et GARRABÉ E. - Bêtalactamines Betalactam<br />

antibiotics. E M C -Maladies Infectieuses<br />

1. 2004 ; 129–202.<br />

1 0 . DE MELLO G., SIXOU JL., JEANDOT J.,<br />

DURAN D., FEKI A., ROCHE Y et<br />

DUBREUIL L. - Etude comparative de<br />

l ’ a s s ociation spiramycine-métronidazole et de<br />

l’amoxicilline dans le traitement des péricoronarites<br />

de l’adulte. Med Bucc Chir Bucc. 2003 ;<br />

9(3) : 159-165.<br />

REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 1 2006


1 1 . DESCROIX V. - Proscrire ou prescrire !<br />

Médicaments, un choix raisonné chez la<br />

femme enceinte. Rev Odontostomatol. 2005 ;<br />

34(2) : 83-99.<br />

1 2 . DOSSIERS DE L’ADF. Comprendre et<br />

prendre en charge le traitement antibiotique<br />

des infections bucco-<strong>dentaire</strong>s. 2004<br />

1 3 . DUBREUIL L. et NEUT C. - Arguments<br />

microbiologiques pour optimiser l’antibiothérapie<br />

empirique des cellulites cervico-faciales.<br />

Med Bucc Chi Bucc. 2005 ; 11(1) :7-15.<br />

1 4 . EHMKE B., MOTER A., BEIKLER T.,<br />

MILIAN E. et FLEMMIG TF. - Adjunctive<br />

antimicrobial therapy of periodontitis : longterm<br />

effects on disease progression and oral<br />

colonization. J Periodontol. 2005 ; 76: 749-<br />

759.<br />

15. ESTES L. - Review of Pharmacokinetics and<br />

pharmacodynamics of antimicrobial agents.<br />

Mayo Clin Proc. 1998 ; 73 : 1114-1122.<br />

1 6 . GILAIN L. et LAURENT S. - Sinusites<br />

maxillaires. Encycl Med Chir (Editions Scientifiques<br />

et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous<br />

droits réservés), O t o - r h i n o - l a r y n g o l o g i e , 2 0 -<br />

530-A-10, 2005.<br />

1 7 . HARGREAVES KH. - P h a r m a c o l o g i c a l<br />

treatment of odontogenic infections. Sympo -<br />

sium: clinical aspects of endodontic microbio -<br />

l o g y . American Association of Endodontists<br />

Annual Session, Tampa, 2003.<br />

18. HORN J., BENDER BS. et BARLETT JG. -<br />

Role of anaerobic bacteria in perimandibular<br />

infections. Ann Otol Rhinol Laryngol. 1 9 9 1 ;<br />

154 : 34-39.<br />

19. HOUSTON JP., Mc COLLUM J., PIETZ D.<br />

et SCHNEK D. - Alveolar osteitis: a review<br />

of its etiology, prevention, and treatment<br />

modalities. Gen Dent. 2002 ; 50(5) : 457-463.<br />

20. ISLA A, CANUT A, GASCON AR, LABO-<br />

RA A, ARDANZA-TREVIJANO B, SOLI-<br />

NIS MA, PEDRAZ JL. - Pharmacokinetic/<br />

pharmacodynamic evaluation of antimicrobial<br />

treatments of orofacial odontogenic infections.<br />

Clin Pharmacokinet. 2005 ; 44(3) : 305-<br />

16.<br />

2 1 . KIRKWOOD KL. - Update on antibiotics<br />

used to treat orofacial infections. Alpha Ome -<br />

gan. 2003 ; 96(4) : 28-34.<br />

2 2 . KURIYAMA T, KARASAWA T, NAKA-<br />

GAWA K, SAIKI Y, YAMAMOTO E. e t<br />

NAKAMURA S. - Bacteriologic features and<br />

antimicrobial susceptibility in isolates from<br />

orofacial odontogenic infections. Oral Surg<br />

Oral Med Oral Pathol Oral Radiol Endod.<br />

2000 ; 90 : 600-608.<br />

23. KURYAMA T., ABSI EG, WILLIAMS DW.,<br />

et LEWIS MAO. - An outcome audit of the<br />

treatment of acute dento-alveolar infection:<br />

S. YOUNES et Y. ROCHE<br />

impact of penicillin resistance. Br Dent J .<br />

2005 ; 198(12).<br />

24. LEMAITRE P. et DE PORTZAMPA<strong>RC</strong> C. -<br />

Traitement des urgences : les maladies parodontales<br />

nécrosantes : GUN et PUN. Journal<br />

de parodontologie et d’implantologie orale ;<br />

24(4) : 271-7.<br />

25. LOESCHE WJ, GIORDANO JR, SOEHREN<br />

S. et KACIROTI N. - The non surgical treatment<br />

of patients with periodontal disease:<br />

results after 6.4 years. Gen Dent. 2005 ; 53(4):<br />

298-306.<br />

2 6 . MAES JM., RAOUL G., OMEZZINE M. et<br />

FERRI J. - Ostéites des os de la face. Encycl<br />

Med Chir (Editions Scientifiques et Médicales<br />

Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Sto -<br />

matologie. 22-062-D-10, 2005.<br />

2 7 . MCQUONE SJ. – Acute viral and bacterial<br />

infections of the salivary glands. Otolaryngol<br />

Clin North Am. 1999 ; 32(5) : 793-811.<br />

28. MOUTON Y., BINGEN E., DEBOSKER Y.<br />

et DUBREUIL L. - Antibiotiques, antiviraux<br />

et antiinfectieux. John Libbey Eurotext, Paris<br />

2000.<br />

2 9 . MUSTER D. - Thérapeutiques anti-infectieuses<br />

: antibiotiques, antifongiques, antiviraux.<br />

Encycl Med Chir (Editions Scientifiques<br />

et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits<br />

réservés), Stomatologie/Odontologie, 22-012-<br />

B-10, 2001, 9p.<br />

3 0 . PETERSON LJ. - Principles of management<br />

and prevention of odontogenic infections. In<br />

Oral and Maxillofacial Surgery. Peterson LJ,<br />

Ed. 3e ed. St-Louis :Mosby-Year Book, 1998a :<br />

398-417.<br />

3 1 . RAGOT JP. - Les complications loco-régionales<br />

et générales des foyers infectieux <strong>dentaire</strong>s.<br />

Actua Odontostomatol. 1999 ; 205 : 91-<br />

119.<br />

32. ROCHE Y. et YOSHIMORI RN. - Spyramycin<br />

and métronidazole in oral abscesses. J<br />

Antimicrob Chemother. 1997 ; 40(3) : 353-7.<br />

3 3 . ROCHE Y. et CASAMAJOR P. - Antibiotiques<br />

: les connaître pour une prescription<br />

efficace. Cah Proth. Hors-série Prescription.<br />

2003 : 5-12.<br />

34. SEFTON A. - Macrolides and changes in the<br />

oral flora. Int J Antimicrob Agent. 1999 ; 11<br />

Suppl 1: S23-9 ; discussion S31-2.<br />

35. SLOTS J. - Selection of antimicrobial agents<br />

in periodontal therapy. J Periodontal Res.<br />

2002 ; 37(5) 389 -98.<br />

3 6 . ST PETER W., REDIC-KILL K. et HAL-<br />

STENSON C. - Clinical pharmacokinetics of<br />

antibiotics in patients with impaired renal<br />

function. Clin Pharmacokinet. 1992 ; 22 :169-<br />

210.<br />

53


54<br />

Correspondance<br />

Sandrine <strong>Younes</strong><br />

5 rue Garancière<br />

75006 Paris<br />

FRANCE<br />

email : davi<strong>dentaire</strong>@yahoo.fr<br />

RÉSUMÉ<br />

ABSTRACT<br />

WHEN FACED WITH BACTERIAL INFECTION: WHEN, HOW, AND WHICH ANTI-<br />

BIOTIC TO PRESCRIBE?<br />

Antibiotics are drugs whose aim is to combat bacterial infection. In view of the specificity of these drugs, the present<br />

study seeks to propose criteria for the choice of antibiotics and to apply them to antibiotics specifically adapted to the<br />

treatment of dental/oral infections. The respect for these criteria will permit a rational approach to the prescription of<br />

this class of drugs, so that we can avoid the appearance of resistant bacteria and deal with their pharmaco-economic<br />

limitations.<br />

RESUMEN<br />

3 7 . STEFANOPOULOS PK. et KOLOKOTRO-<br />

NIS AE. - The clinical significance of anaerobic<br />

bacteria in acute orofacial odontogenic<br />

infections. Oral Surg Oral Med Oral Pathol<br />

Oral Radiol Endod. 2004 ; 98 : 398-408.<br />

3 8 . SWIFT JQ. et GULDEN WS. - Antibiotic<br />

therapy managing odontogenic infections.<br />

Dent Clin North Am. 2002 ; 46(4) : 623-633.<br />

3 9 . Van WINKELHOFF AJ. et WINKEL EG. -<br />

Microbiological diagnostics in periodontics:<br />

biological significance and clinical validity.<br />

Periodontol 2000. 2005 ; 39 : 40-52.<br />

40. VIANEY D. et YASUKAWA K. - Les médi -<br />

caments en odonto-stomatologie. Ed Maloine,<br />

Paris. 2005.<br />

FACE À L’INFECTION BACTÉRIENNE : QUAND, COMMENT<br />

ET QUEL ANTIBIOTIQUE PRESCRIRE ?<br />

4 1 . VOGTLÄNDER NPJ, VAN KASTEREN<br />

MEE, NATSCH S, KULLBERG BJ, HEKS-<br />

TER YA, Van DER MEER JWM. - Improving<br />

the process of antibiotic therapy in daily<br />

practice. Arch Intern Med. 2004 ; 164 : 1206-<br />

1212.<br />

4 2 . WALKER C. et KARPINIA K. - Rationale<br />

for use of antibiotics in periodontics. J Perio -<br />

dontol. 2002 ; 73 (10).<br />

4 3 . YASUKAWA K., ARRETO CD.- Du bon<br />

usage des antibiotiques en odontologie. I n f<br />

Dent. 2002 ; 84(10) : 1-8.<br />

Les antibiotiques sont des médicaments à visée étiologique destinés à combattre les infections bactériennes. Devant<br />

la spécificité de ces médicaments, le présent travail se propose de présenter les critères de choix des antibiotiques et<br />

de les appliquer aux antibiotiques adaptés au traitement des infections odonto-stomatologiques. Le respect de ces<br />

critères doit permettre une rationalisation de la prescription de cette classe médicamenteuse afin d’éviter l’apparition<br />

des résistances bactériennes et de tenir compte des contraintes pharmaco-économiques.<br />

FRENTE A LA INFECCIÓN BACTÉRIANA : ¿CUANDO, CÓMO Y QUÉ ANTIBIÓTICOS<br />

PRESCRIBIR ?<br />

Los antibióticos son medicamentos con fines etiológicos destinados a combatir las infecciones bacterianas. Ante la<br />

especificidad de estos medicamentos, el presente trabajo se propone presentar los criterios de elección de los<br />

antibióticos y aplicarlos a aquéllos adaptados al tratamiento de las infecciones odontoestomatológicas. El respeto de<br />

estos criterios debe permitir una racionalización de la prescripción de esta clase medicamentosa, para evitar la<br />

aparición de resistencias bacterianas y tomar en cuenta las condiciones fármaco-económicas.<br />

REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 1 2006

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!