PROGRAMME - Opéra Théâtre de Saint-Etienne

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22 le Mage synoPsis aCte i - « Le camp de Zarâstra [sic pour Zoroastre ou Zarathoustra], près de la ville de Bakhdi [sic pour Balkh, capitale de la Bactriane désormais située au Nord de l’Afghanistan] » : les Touraniens, vaincus par les Iraniens et leur chef Zarâstra, pleurent leur condition par des chants puis maudissent le prêtre des Dévas, Amrou, qui les avait incités à combattre et s’est désormais rallié aux Iraniens. Mais sa fille Varedha, prêtresse de la Djahi, divinité malfaisante de la volupté, aime d’un amour sans retour Zarâstra qui n’a d’yeux que pour Anahita, reine du Touran. Malgré le trouble qu’elle ressent, cette dernière ne peut se donner à Zarâstra en raison de la situation. aCte ii - premier tableau : « Les souterrains du temple de la Djahi » : résolue à mourir, Varedha décide de se venger après que son père lui ait dévoilé l’amour de Zarâstra pour Anahita. aCte ii - second tableau : « La place royale de Bakhdi » : acclamé par le peuple, Zarâstra présente au Roi d’Iran prisonniers, butins et troupes triomphantes. Il demande Anahita pour prix de son action lorsque surgit Amrou qui, en s’appuyant sur le témoignage des Dévas, soutient que Zarâstra est déjà engagé avec Varedha. Face à la consternation générale et l’indignation d’Anahita, le Roi exige que Zarâstra épouse la fille du prêtre. Furieux, Zarâstra maudit les Iraniens et leurs divinités avant de s’enfuir pour faire éclater la vérité grâce au dieu Ahoura-Mazda auquel il va désormais se vouer. aCte iii - « La Montagne sainte » : accompagné de ses disciples, le Mage Zarâstra rend hommage à son dieu. Resté seul, il est rejoint par Varedha qui tente encore de le séduire mais en vain. Elle lui apprend alors par dépit qu’Anahita est prête à s’unir au Roi. Troublé, Zarâstra chasse Varedha. aCte iv - « La salle du sanctuaire dans le Temple de la Djahi » : danses festives et initiatiques. En dépit des supplications d’Anahita, le mariage est prononcé par Amrou. Varedha savoure sa vengeance lorsque les Touraniens envahissent le temple et la massacrent avec le Roi et Amrou.

aCte v - « Les ruines du Temple de la Djahi » : évoluant sur un champ de ruines, Zarâstra est partagé entre son désir de servir son pays et celui de revoir Anahita qu’il finit par retrouver. Les deux amants s’abandonnent lorsque Varedha, expirante, les maudit et supplie la Djahi de les embraser. Mais sur l’ordre du Mage les flammes s’écartent pour les laisser passer. le Mage : une résurrection aMPleMent JustiFiée Le Mage reste un des opéras les plus méconnus de Massenet. Le sort de cet ouvrage, oublié des scènes lyriques et du disque, est d’autant plus curieux que sa création au palais Garnier, le 16 mars 1891, n’avait pas été suivie d’une désaffection du public malgré les avis souvent défavorables de la critique. Mais, après plus de trente représentations données jusqu’en octobre, l’opéra quitte subitement l’affiche pour sombrer dans l’oubli en dépit d’une reprise à La Haye en 1896. Cette destinée, aussi inattendue qu’injuste, tient d’abord à des circonstances défavorables. Quelques mois avant la création, des voix s’élèvent pour exiger en vain la création parisienne de Salammbô de Reyer au détriment de celle du Mage ; la polémique n’a sans doute pas été sans conséquence sur les avis de certains critiques… Ensuite, peu après la création, l’éditeur et fidèle soutien de Massenet, Georges Hartmann fait faillite tandis que les directeurs de l’Opéra, Ritt et Gailhard, qui comptaient beaucoup sur la renommée du compositeur pour atténuer une hostilité à laquelle ils étaient en butte, ne sont pas reconduits dans leurs fonctions. Leur successeur, Eugène Bertrand, va alors obtenir une importante refonte de son cahier des charges afin de pouvoir introduire au répertoire les œuvres de Wagner. Or, Le Mage ne répond pas de prime abord aux critères du théâtre wagnérien qui constitue à cette époque une référence absolue. Au contraire, sans les rejeter, Massenet s’est évertué, comme dans ses autres ouvrages, à ne pas marcher strictement dans les pas du compositeur allemand en proposant des ouvrages dont les sources d’inspiration sont multiples et en perpétuel renouvellement. Cet objectif, qu’il s’est clairement fixé depuis Manon, se vérifie une nouvelle fois avec Le Mage. le Mage 23

aCte v - « Les ruines du Temple <strong>de</strong> la Djahi » : évoluant sur un champ<br />

<strong>de</strong> ruines, Zarâstra est partagé entre son désir <strong>de</strong> servir son pays et celui<br />

<strong>de</strong> revoir Anahita qu’il finit par retrouver. Les <strong>de</strong>ux amants s’abandonnent<br />

lorsque Varedha, expirante, les maudit et supplie la Djahi <strong>de</strong> les embraser.<br />

Mais sur l’ordre du Mage les flammes s’écartent pour les laisser passer.<br />

le Mage : une résurrection aMPleMent JustiFiée<br />

Le Mage reste un <strong>de</strong>s opéras les plus méconnus <strong>de</strong> Massenet. Le sort <strong>de</strong><br />

cet ouvrage, oublié <strong>de</strong>s scènes lyriques et du disque, est d’autant plus<br />

curieux que sa création au palais Garnier, le 16 mars 1891, n’avait pas été<br />

suivie d’une désaffection du public malgré les avis souvent défavorables<br />

<strong>de</strong> la critique. Mais, après plus <strong>de</strong> trente représentations données jusqu’en<br />

octobre, l’opéra quitte subitement l’affiche pour sombrer dans l’oubli en<br />

dépit d’une reprise à La Haye en 1896.<br />

Cette <strong>de</strong>stinée, aussi inattendue qu’injuste, tient d’abord à <strong>de</strong>s circonstances<br />

défavorables. Quelques mois avant la création, <strong>de</strong>s voix s’élèvent pour<br />

exiger en vain la création parisienne <strong>de</strong> Salammbô <strong>de</strong> Reyer au détriment<br />

<strong>de</strong> celle du Mage ; la polémique n’a sans doute pas été sans conséquence<br />

sur les avis <strong>de</strong> certains critiques… Ensuite, peu après la création, l’éditeur<br />

et fidèle soutien <strong>de</strong> Massenet, Georges Hartmann fait faillite tandis que<br />

les directeurs <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong>, Ritt et Gailhard, qui comptaient beaucoup sur la<br />

renommée du compositeur pour atténuer une hostilité à laquelle ils étaient<br />

en butte, ne sont pas reconduits dans leurs fonctions. Leur successeur,<br />

Eugène Bertrand, va alors obtenir une importante refonte <strong>de</strong> son cahier <strong>de</strong>s<br />

charges afin <strong>de</strong> pouvoir introduire au répertoire les œuvres <strong>de</strong> Wagner. Or,<br />

Le Mage ne répond pas <strong>de</strong> prime abord aux critères du théâtre wagnérien<br />

qui constitue à cette époque une référence absolue. Au contraire, sans les<br />

rejeter, Massenet s’est évertué, comme dans ses autres ouvrages, à ne pas<br />

marcher strictement dans les pas du compositeur allemand en proposant<br />

<strong>de</strong>s ouvrages dont les sources d’inspiration sont multiples et en perpétuel<br />

renouvellement. Cet objectif, qu’il s’est clairement fixé <strong>de</strong>puis Manon, se<br />

vérifie une nouvelle fois avec Le Mage.<br />

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