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Le marché immobilier romand résiste, persiste et passe au vert - Naef

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Observatoire 2009<br />

<strong>Le</strong> <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong><br />

<strong>romand</strong> <strong>résiste</strong>, <strong>persiste</strong><br />

<strong>et</strong> <strong>passe</strong> <strong>au</strong> <strong>vert</strong><br />

www.acanthe.ch


Editeur<br />

Acanthe sa<br />

Av. Eugène-Pittard 16<br />

Case postale 30<br />

1211 Genève 17<br />

Rédaction<br />

Alexandre Ba<strong>et</strong>tig<br />

Alexia Bonn<strong>et</strong><br />

Anthony Brichart<br />

Vincent Clapasson<br />

Caroline Dunst<br />

Etienne Nagy<br />

Pascale Thaler-Fortis<br />

Relecture<br />

Michaela Emch<br />

Eclosions mark<strong>et</strong>ing & communication<br />

1976 Aven<br />

Graphisme<br />

La Fonderie<br />

Clos de la Fonderie 7<br />

1227 Carouge/Genève<br />

Impression<br />

Atar Roto Presse SA<br />

Rue des Sablières 13<br />

Case Postale 565<br />

1214 Vernier/Genève<br />

Commandes<br />

Tél. +41 (0)22 839 37 77<br />

E-mail: info@acanthe.ch<br />

Directement sur notre site intern<strong>et</strong>: www.acanthe.ch<br />

Copyright<br />

Acanthe sa, septembre 2009<br />

Des extraits de la publication peuvent être cités, avec mention de la source.<br />

<strong>Le</strong>s informations <strong>et</strong> opinions, figurant dans c<strong>et</strong>te étude, émanent de sources<br />

dignes de foi. Cependant, nous déclinons toute responsabilité dans le cas où<br />

ces informations se révéleraient f<strong>au</strong>sses ou incomplètes.


Observatoire 2009<br />

<strong>Le</strong> <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong><br />

<strong>romand</strong> <strong>résiste</strong>, <strong>persiste</strong><br />

<strong>et</strong> <strong>passe</strong> <strong>au</strong> <strong>vert</strong><br />

www.acanthe.ch


TABLE DES MATIÈRES<br />

LA CRISE ÉCONOMIQUE1<br />

2<br />

LE MARCHÉ IMMOBILIER<br />

DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

ÉDITORIAL 6<br />

1. LA CRISE ÉCONOMIQUE 10<br />

1.1 De la crise économique <strong>au</strong> <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong> <strong>romand</strong><br />

1.2 Perspectives<br />

1.3 Marché <strong>immobilier</strong> <strong>romand</strong> dans un contexte<br />

de crise<br />

1. IMMOBILIER DE RENDEMENT 16<br />

1.1 T<strong>au</strong>x de capitalisation <strong>et</strong> rendement<br />

de l’<strong>immobilier</strong><br />

1.2 Evolution des transactions immobilières<br />

1.3 Marché hypothécaire<br />

2. ÉVOLUTION DES LOYERS PAR RÉGION 21<br />

2.1 Suisse – Explosion des loyers en 2008<br />

2.2 Suisse <strong>romand</strong>e – Fort ralentissement en 2009<br />

3. IMMOBILIER DE JOUISSANCE –<br />

ÉVOLUTION DES PRIX DE VENTE PAR RÉGION 25<br />

3.1 Suisse – <strong>Le</strong>s prix des transactions diminuent<br />

3.2 Genève – Inefficience sur le <strong>marché</strong> des villas<br />

3.3 V<strong>au</strong>d – Disparités de prix <strong>et</strong> prévisions contrastées<br />

3.4 Neuchâtel – Des prix attractifs<br />

3.5 Bassin lémanique: pas cher en comparaison<br />

internationale<br />

4. IMPACT DE LA DÉMOGRAPHIE SUR LA CONSTRUCTION<br />

ET LE TAUX DE VACANCE 31<br />

4.1 Suisse – La baisse de l’offre d’emploi <strong>au</strong>ra-t-elle<br />

un impact sur l’immigration ?<br />

4.2 V<strong>au</strong>d – En plein boom démographique<br />

4.3 Genève – Dans l’expectative d’une h<strong>au</strong>sse<br />

des constructions de logements<br />

4.4 Neuchâtel – La conjoncture se dégrade<br />

5. IMMOBILIER COMMERCIAL,<br />

UN SECTEUR TOURMENTÉ 36<br />

5.1 Genève – <strong>Le</strong> secteur financier est durement touché<br />

5.2 V<strong>au</strong>d – La demande <strong>persiste</strong> malgré la crise<br />

5.3 Neuchâtel – H<strong>au</strong>sse colossale du t<strong>au</strong>x de chômage<br />

5.4 Immobilier commercial international <strong>et</strong> quelques<br />

tendances pour 2009


1. ANALYSE DE PORTEFEUILLES 42<br />

1.1 Fonds de placement <strong>immobilier</strong>s<br />

1.2 Fondations de placement <strong>immobilier</strong>s<br />

1.3 Sociétés immobilières<br />

2. COUP D’ŒIL SUR LES NOUVEAUX VÉHICULES<br />

DE PLACEMENT 47<br />

3. ÉVOLUTION DU NOMBRE D’AUTORISATIONS<br />

SUITE À L’ENTRÉE EN VIGUEUR DE LA LPCC 48<br />

1. ÉNERGIE : LA CONSOMMATION DES BÂTIMENTS<br />

SOUS SURVEILLANCE 50<br />

1.1 Quelques chiffres clés en 2008<br />

1.2 Modification de la loi sur l’énergie<br />

1.3 Augmentation de la taxe CO2 1.4 Révision du modèle de prescriptions énergétiques<br />

des cantons (Edition 2008-09)<br />

1.5 Certificat énergétique des bâtiments<br />

1.6 Mesures d’encouragement<br />

2. ASSAINISSEMENT DES BÂTIMENTS 56<br />

2.1 Etat du parc <strong>immobilier</strong> suisse<br />

2.2 Bâtiments : un facteur-clé pour l’efficacité énergétique<br />

2.3 Freins à la rénovation<br />

2.4 Objectifs d’ici à 2020<br />

1. DROIT DU BAIL 60<br />

2. SUPPRESSION DE LA PRATIQUE DUMONT DÈS 2010 62<br />

3. INSTAURATION DE LA CÉDULE HYPOTHÉCAIRE<br />

SANS PAPIER, DITE « DE REGISTRE » 63<br />

3LES<br />

PLACEMENTS INDIRECTS<br />

DANS L’IMMOBILIER<br />

4L’IMMOBILIER<br />

DURABLE<br />

5MODIFICATIONS<br />

JURIDIQUES<br />

TABLE DES MATIÈRES


ÉDITORIAL


ÉDITORIAL<br />

«C’est la reprise» s’exclament certains!<br />

Depuis l’été, <strong>et</strong> de manière plus marquée c<strong>et</strong> <strong>au</strong>tomne, des<br />

vibrations de reprise conjoncturelle r<strong>et</strong>entissent ici <strong>et</strong> là, avec<br />

certains signes qui laissent supposer que le pire appartient<br />

désormais <strong>au</strong> passé.<br />

D’une crise, qualifiée de systémique, dont la durée pouvait se<br />

profiler en U ou W, un scénario plus favorable avec une récession<br />

courte en forme de V semble émerger. Ne nous méprenons<br />

pas, si nous espérons tous une reprise rapide, il est prématuré<br />

de trop vite l’anticiper.<br />

<strong>Le</strong>s conséquences de la récession sont bien présentes en<br />

Suisse, recul du PIB <strong>et</strong> de l’emploi, déflation, contraction des<br />

volumes d’exportations <strong>et</strong> d’importations ainsi qu’une confiance<br />

des consommateurs <strong>au</strong> plus bas. A cela s’ajoute le harcèlement<br />

politique des grandes puissances sur l’une des valeurs ajoutées<br />

essentielles de notre système financier: le secr<strong>et</strong> bancaire, dont<br />

la fin semble programmée.<br />

Nos pâturages n’ont pas encore r<strong>et</strong>rouvé leurs herbes <strong>vert</strong>es,<br />

tendres, grasses <strong>et</strong> fournies. Toutefois, nous relèverons que notre<br />

économie immobilière a magnifiquement résisté <strong>et</strong> pouvons<br />

espérer <strong>au</strong>jourd’hui qu’avec ces quelques frémissements de<br />

reprise, c<strong>et</strong>te stabilité s’inscrive durablement.<br />

La lecture de c<strong>et</strong>te nouvelle édition de l’Observatoire d’Acanthe<br />

devrait vous conforter dans c<strong>et</strong>te vision plutôt optimiste. On<br />

craignait le pire <strong>et</strong> du bien meilleur s’est profilé. Tout n’est cependant<br />

pas parfait. Si le <strong>marché</strong> a certes tenu en termes de prix, on<br />

relève en revanche moins de ferveur <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> du volume des<br />

transactions. <strong>Le</strong> nombre de ventes immobilières a enregistré un<br />

nouve<strong>au</strong> recul <strong>et</strong> ceci particulièrement <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de l’<strong>immobilier</strong><br />

de rendement où l’inefficience du <strong>marché</strong> est plus prononcée<br />

que jamais.<br />

6


7<br />

Dans les <strong>au</strong>tres réjouissances immobilières, r<strong>et</strong>enons le formidable<br />

engouement pour le développement durable. Il s’agit d’un<br />

enjeu social, environnemental <strong>et</strong> politique. <strong>Le</strong>s pouvoirs publics<br />

ont magnifiquement su actionner des leviers en octroyant des<br />

mannes financières considérables. Celles-ci perm<strong>et</strong>tront de<br />

rénover le parc <strong>immobilier</strong> suisse. A ce titre, Genève a été exemplaire<br />

de par sa réactivité <strong>et</strong> son action coordonnée entre les différentes<br />

administrations qui ont permis l’injection de plus de CHF<br />

20 millions en 2009, consacrés à la rénovation des immeubles.<br />

Enfin, notre Observatoire développe un chapitre consacré <strong>au</strong>x<br />

fonds de placement <strong>et</strong> à la loi sur les placements collectifs de<br />

capit<strong>au</strong>x, ouvrant de nouve<strong>au</strong>x horizons à la détention d’un<br />

patrimoine d’immeubles. Assurément par c<strong>et</strong>te loi, la FINMA,<br />

ancienne Commission fédérale des banques, a su moderniser<br />

la place financière suisse en la rendant également attractive<br />

pour les propriétaires <strong>immobilier</strong>s.<br />

La seule ombre reste le non aboutissement du proj<strong>et</strong> de révision<br />

du droit du bail, ceci pour la 2 ème fois en dix ans, alors qu’il<br />

semble des plus juste de vouloir délier l’évolution des loyers à<br />

celui des t<strong>au</strong>x d’intérêts. On peut être d’<strong>au</strong>tant plus inqui<strong>et</strong> que<br />

l’environnement actuel, offrant des t<strong>au</strong>x historiquement bas, ne<br />

s<strong>au</strong>rait perdurer. D’<strong>au</strong>tres temps suivront avec une reprise de<br />

l’inflation <strong>et</strong> une <strong>au</strong>gmentation des t<strong>au</strong>x qui impactera directement<br />

les loyers, alors que le nouve<strong>au</strong> droit devait justement<br />

perm<strong>et</strong>tre un lissage <strong>et</strong> une stabilisation de ces derniers.<br />

N’imaginons pas le pire, en l’état contentons-nous de ces<br />

temps raisonnablement stables <strong>et</strong> rassurants <strong>au</strong> demeurant. ■<br />

ÉDITORIAL


1<br />

LA CRISE ÉCONOMIQUE


LA CRISE ÉCONOMIQUE 10<br />

9%<br />

8%<br />

7%<br />

6%<br />

5%<br />

4%<br />

3%<br />

2%<br />

1%<br />

0%<br />

T<strong>au</strong>x de la Réserve Fédérale Américaine<br />

depuis 1990<br />

1990 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09<br />

Source: Statistiques de la Réserve Fédérale Américaine<br />

Source: Swiss Exchange<br />

Cours du SMI – Swiss Mark<strong>et</strong> Index –<br />

depuis janvier 2008<br />

9’000<br />

8’500<br />

8’000<br />

7’500<br />

7’000<br />

6’500<br />

6’000<br />

5’500<br />

5’000<br />

4’500<br />

4’000<br />

01/ 02/ 03/ 04/ 05/ 06/ 07/ 08/ 09/ 10/ 11/ 12/ 01/ 02/ 03/ 04/ 05/ 06/ 07/<br />

2008 08 08 08 08 08 08 08 08 08 08 08 09 09 09 09 09 09 09<br />

1<br />

LA CRISE ÉCONOMIQUE<br />

1.1 DE LA CRISE ÉCONOMIQUE AU MARCHÉ IMMOBILIER ROMAND<br />

L’<strong>immobilier</strong> <strong>romand</strong> sera-t-il touché par la crise qui a ébranlé<br />

notre société ? Pour mieux comprendre le contexte, revenons sur<br />

les événements de ces derniers mois afin d’observer la manière<br />

dont la contagion s’est propagée sur les différents <strong>marché</strong>s.<br />

<strong>Le</strong>s origines de la crise sont diverses avec une avalanche de<br />

réactions en chaîne des différents mécanismes économiques. La<br />

première relève de la politique monétaire expansionniste menée<br />

par M. Greenspan <strong>au</strong>x Etats-Unis, dès 2001. C<strong>et</strong>te politique a eu<br />

pour eff<strong>et</strong> de générer un excédent de liquidités favorisant un<br />

end<strong>et</strong>tement excessif des ménages <strong>et</strong> des organismes financiers<br />

outre-Atlantique. La situation a commencé à se dégrader à partir<br />

de 2006, lorsque la Réserve fédérale américaine, ayant pour<br />

but de contrer l’inflation, a élevé son t<strong>au</strong>x directeur poussant ainsi<br />

de nombreuses familles dans l’incapacité à rembourser leur<br />

emprunt. A l’été 2007, la « bulle » immobilière américaine explose,<br />

entrainant la chute des prix des biens <strong>immobilier</strong>s. C’est la crise<br />

du « subprime », du nom de c<strong>et</strong>te catégorie de crédits à risques<br />

proposés <strong>au</strong>x emprunteurs n’offrant pas de garanties suffisantes<br />

pour bénéficier d’un t<strong>au</strong>x d’intérêt classique. L’éclatement de la<br />

bulle immobilière occasionnera la faillite de nombreux établissements<br />

de crédit spécialisés <strong>et</strong> de banques. Un manque de<br />

confiance généralisé règne sur le <strong>marché</strong> interbancaire <strong>et</strong> conduit<br />

les banques à renoncer à effectuer des prêts entre elles. En<br />

réponse, les banques centrales injectent massivement de l’argent<br />

dans l’économie pour débloquer la situation.<br />

Nous entrons ainsi dans la deuxième phase, la crise financière<br />

à proprement parler. <strong>Le</strong>s banques, confrontées à des pertes<br />

massives, m<strong>et</strong>tent en péril le système bancaire. Pour de nombreux<br />

analystes, c<strong>et</strong>te phase débute le 6 septembre 2008 avec<br />

la nationalisation <strong>au</strong>x Etats-Unis de Freddie Mac <strong>et</strong> Fannie Mae,<br />

incapables d'assurer leur mission première, à savoir financer le<br />

secteur des prêts hypothécaires américains. Quelques jours<br />

plus tard, le 15 septembre, la banque <strong>Le</strong>hman Brothers fait<br />

officiellement faillite suite <strong>au</strong>x pertes engendrées par ses positions<br />

sur les crédits <strong>immobilier</strong>s à risques. La chute de <strong>Le</strong>hman<br />

Brothers entraîne avec elle l'ensemble de la bourse américaine,<br />

puis dans la foulée toutes les bourses mondiales. Dès le lundi<br />

6 octobre 2008, les plus fortes baisses sur une semaine sont<br />

enregistrées : –19% à Zurich, –22% à Paris, –24% à Tokyo, <strong>et</strong><br />

–21% à New-York. Entre janvier 2008 <strong>et</strong> mars 2009, le SMI a<br />

perdu près de 50% de sa valeur. Pour contrer c<strong>et</strong>te crise systémique,<br />

les gouvernements nationalisent en masse <strong>et</strong> garantissent<br />

les prêts interbancaires. <strong>Le</strong>s banques centrales, quant à<br />

elles, abaissent les unes après les <strong>au</strong>tres leur t<strong>au</strong>x directeur <strong>et</strong><br />

<strong>au</strong>gmentent la masse monétaire pour suppléer un <strong>marché</strong> interbancaire<br />

moribond. Divers plans de s<strong>au</strong>v<strong>et</strong>age du secteur bancaire<br />

vont être lancés <strong>au</strong>x Etats-Unis (plan P<strong>au</strong>lson), dans les<br />

pays européens <strong>et</strong> dans de nombreux <strong>au</strong>tres pays du monde.<br />

<strong>Le</strong> gouvernement suisse injecte CHF 6 milliards dans la banque<br />

UBS <strong>et</strong> la Banque Nationale Suisse lui rachète des actifs<br />

toxiques pour USD 39.1 milliards <strong>au</strong> cours de la même période.


11<br />

La troisième phase de la crise débute <strong>au</strong> 1 er semestre 2009. La<br />

crise financière ayant affecté l’activité économique dans sa globalité,<br />

de nombreux pays sont entrés en récession. Certes, les<br />

bourses ont repris de la vigueur, mais le chômage <strong>au</strong>gmente <strong>et</strong><br />

les exportations essuient un sérieux coup de frein. La confiance<br />

des consommateurs a atteind son plus bas nive<strong>au</strong>.<br />

1.2 LES PERSPECTIVES<br />

Un pessimisme marqué règne sur le Vieux Continent, mais les<br />

perspectives nous laissent entrevoir une stabilisation de la<br />

conjoncture internationale d’ici à la fin de l’année 2009.<br />

L’ensemble des pays de l’Organisation de coopération <strong>et</strong> de<br />

développement économiques (OCDE) sont entrés en récession<br />

<strong>et</strong> leur t<strong>au</strong>x de chômage respectifs devraient monter.<br />

Dans ce contexte, la Suisse n’échappe pas à la crise. Certes,<br />

son t<strong>au</strong>x de chômage est l’un des plus bas d’Europe, mais elle<br />

ne sera pas entièrement épargnée. L’OCDE, tout comme le<br />

Secrétariat d’Etat à l’Economie (SECO), s’entendent pour<br />

annoncer une contraction du PIB qui va perdurer jusqu’en<br />

2010. Quant <strong>au</strong> chômage suisse, il va continuer sa progression<br />

pour atteindre 5.5% voire plus en 2010.<br />

L’analyse de l’Institut Créa de macroéconomie appliquée de<br />

l’Université de L<strong>au</strong>sanne, démontre que la Suisse <strong>romand</strong>e,<br />

quant à elle, devrait s’en tirer à moindre mal, l’économie<br />

<strong>romand</strong>e étant bien diversifiée <strong>et</strong> son administration publique<br />

(environ 15% du PIB) jouant un rôle d’amortisseur en temps de<br />

crise. <strong>Le</strong>s prévisions annoncent une contraction du PIB <strong>romand</strong><br />

de –1.2% en 2009 qui devrait déjà recommencer à croître en<br />

2010 avec une <strong>au</strong>gmentation estimée à +1.1%. La reprise du<br />

secteur tertiaire, particulièrement l’industrie financière, profitera<br />

en première ligne à la Suisse <strong>romand</strong>e.<br />

PIB en volume<br />

Variation par rapport à l'année précédente<br />

2006 2007 2008 2009 2010<br />

France 2.4 2.3 0.3 -3.0 0.2<br />

Allemagne 3.2 2.6 1.0 -6.1 0.2<br />

Japon 2.0 2.3 -0.7 -6.8 0.7<br />

Espagne 3.9 3.7 1.2 -4.2 -0.9<br />

Suisse 3.4 3.3 1.6 -2.7 -0.2<br />

Suisse <strong>romand</strong>e -1.2 1.1<br />

Roy<strong>au</strong>me-Uni 2.8 3.0 0.7 -4.3 0.0<br />

États-Unis 2.8 2.0 1.1 -2.8 0.9<br />

Zone euro 3.0 2.6 0.5 -4.8 0.0<br />

Total OCDE<br />

Source: OCDE, Créa<br />

3.1 2.7 0.8 -4.1 0.7<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

-20<br />

-30<br />

-40<br />

-50<br />

Source: SECO<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

10%<br />

5%<br />

0%<br />

Source: OCDE<br />

5%<br />

4%<br />

3%<br />

2%<br />

1%<br />

0%<br />

-1%<br />

-2%<br />

1998<br />

Source: Forum des 100, Créa<br />

Indice suisse du climat de consommation<br />

LA CRISE ÉCONOMIQUE<br />

2000 01 02 03 04 05 06 07 08 09<br />

T<strong>au</strong>x de chômage dans quelques pays de l'OCDE<br />

2005<br />

Suisse<br />

Zone Euro<br />

États-Unis<br />

Roy<strong>au</strong>me-Uni<br />

Evolution comparée des PIB canton<strong>au</strong>x (réels)<br />

Genève<br />

Fribourg<br />

06<br />

99 00 01<br />

Espagne<br />

Japon<br />

Allemagne<br />

France<br />

07<br />

Suisse <strong>romand</strong>e<br />

Valais<br />

02 03<br />

08<br />

V<strong>au</strong>d<br />

Neuchâtel<br />

04 05 06<br />

09<br />

Jura<br />

07 08<br />

10P<br />

09P 10P


LA CRISE ÉCONOMIQUE<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

10%<br />

5%<br />

0%<br />

-5%<br />

-10%<br />

-15%<br />

Source: Acanthe<br />

Baromètre Acanthe du risque <strong>immobilier</strong><br />

pour le bassin lémanique<br />

Cumul des variations (échelle droite)<br />

Différentiel variation des prix<br />

<strong>et</strong> des loyers (échelle g<strong>au</strong>che)<br />

-20%<br />

1978 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10P<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

1.3 LE MARCHÉ IMMOBILIER ROMAND DANS UN CONTEXTE<br />

DE CRISE INTERNATIONALE<br />

12<br />

<strong>Le</strong> secteur de la construction semble <strong>résiste</strong>r à la crise systémique.<br />

En eff<strong>et</strong>, les indicateurs dévoilent une marche des<br />

affaires acceptable en Romandie, la demande de logements<br />

étant toujours forte sur l’Arc lémanique <strong>et</strong> les carn<strong>et</strong>s de commandes<br />

des entreprises de la branche restant stables. <strong>Le</strong> seul<br />

bémol semble encore <strong>et</strong> toujours venir des recours <strong>et</strong> <strong>au</strong>tres<br />

obstacles <strong>au</strong>x <strong>au</strong>torisations de construire pour le canton de<br />

Genève mais non de la conjoncture actuelle.<br />

Concernant l’achat <strong>et</strong> la revente de biens <strong>immobilier</strong>s, les perspectives<br />

diffèrent quelque peu. L’attentisme de nombreux<br />

ménages à l’annonce d’une baisse des prix prochaine, couplé<br />

à la baisse des revenus liée à la montée du chômage, induisent<br />

une n<strong>et</strong>te régression du nombre des transactions. On trouve<br />

<strong>au</strong>jourd’hui de nombreuses annonces immobilières à des prix<br />

trop élevés pour trouver preneur. Ainsi, une baisse des prix dans<br />

les cantons <strong>romand</strong>s se profile sur le segment des transactions<br />

sur maisons <strong>et</strong> appartements, jusqu’à ce qu’un équilibre soit<br />

r<strong>et</strong>rouvé.<br />

Du côté de l’<strong>immobilier</strong> de rapport, la baisse des prix sera moins<br />

n<strong>et</strong>te en Suisse <strong>romand</strong>e. Il s’agit, dans ce cas, d’une question<br />

d’allocation d’actifs. Détenir de l’<strong>immobilier</strong> plutôt que des<br />

actions, des obligations ou du cash ? Suite à l’effondrement des<br />

<strong>marché</strong>s boursiers <strong>et</strong> à leur extrême volatilité ces derniers mois,<br />

la demande pour un actif stable comme l’<strong>immobilier</strong> s’est<br />

encore accrue. Cela explique que la pression sur les prix n’ait<br />

pas diminué malgré la crise <strong>et</strong> ait plutôt eu tendance à <strong>au</strong>gmenter,<br />

d’<strong>au</strong>tant que le <strong>marché</strong> est asséché depuis plusieurs<br />

années, conjuguant ainsi une forte demande avec une offre très<br />

faible.<br />

<strong>Le</strong> baromètre Acanthe pour le bassin lémanique m<strong>et</strong> en parallèle<br />

la variation des prix <strong>et</strong> la variation des loyers qui devraient,<br />

sur un <strong>marché</strong> équilibré, évoluer de manière similaire. L’aire dessinée<br />

sur le graphique représente le cumul des écarts annuels<br />

entre variation des prix <strong>et</strong> variation des loyers. La situation<br />

semble évoluer en 2009 avec un r<strong>et</strong>our à l’équilibre qui se traduit<br />

par une croissance synchrone des loyers <strong>et</strong> des prix.<br />

Même si un risque déflationniste se dessine pour l’année 2009,<br />

nombreux sont les investisseurs qui se proj<strong>et</strong>tent à plus long<br />

terme <strong>et</strong> se posent la question du risque inflationniste propre à<br />

notre société de consommation. L’<strong>immobilier</strong> est un vecteur de<br />

placement à long terme qui protège de l’inflation. C<strong>et</strong>te affirmation<br />

est d’<strong>au</strong>tant plus d’actualité depuis les débats entre analystes<br />

qui, pour certains, craignent une hyperinflation due à<br />

l’<strong>au</strong>gmentation de la masse monétaire <strong>et</strong> à la politique expansive<br />

de la BNS en 2008-2009. D’<strong>au</strong>tres estiment en revanche<br />

que la crainte inflationniste n’a pas lieu d’être. C<strong>et</strong>te crise nous<br />

<strong>au</strong>ra permis de voir que personne ne peut, à ce jour, prévoir<br />

dans quel sens la situation conjoncturelle évoluera ces prochaines<br />

années.


13 LA CRISE ÉCONOMIQUE<br />

Dans c<strong>et</strong>te perspective, détenir de l’<strong>immobilier</strong> est un facteur<br />

rassurant <strong>et</strong> certainement pas un obj<strong>et</strong> de spéculation à court<br />

terme. Prenons l’exemple d’un immeuble ach<strong>et</strong>é CHF 3 millions<br />

en 1970. Selon l’évolution des prix <strong>immobilier</strong>s dans le bassin<br />

lémanique, il se serait revendu <strong>au</strong>x alentours de CHF 12 millions<br />

en 2008. Mais si l’on r<strong>et</strong>ranche de ce calcul le renchérissement,<br />

la valeur de c<strong>et</strong> immeuble en termes réels ne serait que de CHF<br />

4 millions, soit tout de même une plus value de 33%.<br />

Finalement, le risque conjoncturel ne doit pas être écarté du<br />

vecteur de placement qu’est l’<strong>immobilier</strong>. S’il est certes prouvé<br />

que la volatilité du <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong> est moindre que celle des<br />

actions, les années 1990 ont démontré qu’un r<strong>et</strong>ournement des<br />

prix ne doit jamais être exclu. La chute du secr<strong>et</strong> bancaire, la<br />

h<strong>au</strong>sse de la fiscalité des holdings, le départ de l’OMC ou<br />

l’hyperinflation seraient <strong>au</strong>tant d’éléments perturbateurs qui<br />

pourraient, dans un scénario catastrophe, m<strong>et</strong>tre à mal le<br />

<strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong> <strong>romand</strong>. ■<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

1977<br />

Indice des prix de l'<strong>immobilier</strong> dans le bassin lémanique,<br />

des loyers <strong>et</strong> de l'inflation à Genève (base 100 = 1977)<br />

Source: Wüest & Partner, OCSTAT, Acanthe<br />

190<br />

170<br />

150<br />

130<br />

110<br />

90<br />

70<br />

1970<br />

80<br />

Prix<br />

Loyers<br />

Inflation<br />

83<br />

86<br />

89<br />

Evolution des prix réels des logements<br />

dans le bassin lémanique<br />

73<br />

Immeubles locatifs<br />

PPE<br />

Maisons individuelles<br />

76<br />

79<br />

Source: Wüest & Partner, OCSTAT, Acanthe<br />

82<br />

85<br />

92<br />

88<br />

95<br />

91<br />

94<br />

98<br />

97<br />

01<br />

00<br />

04<br />

03<br />

07<br />

06<br />

10P<br />

Tendance immeubles locatifs<br />

Tendance PPE<br />

Tendance maisons individuelles<br />

09


2<br />

LE MARCHÉ IMMOBILIER<br />

DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE


LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

14%<br />

12%<br />

10%<br />

8%<br />

6%<br />

4%<br />

2%<br />

Source: <strong>Naef</strong> & Cie, Acanthe<br />

Prix de la transaction (en millions de CHF)<br />

8.5%<br />

8.0%<br />

7.5%<br />

7.0%<br />

6.5%<br />

6.0%<br />

5.5%<br />

5.0%<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

9.37%<br />

Indicateur Acanthe des t<strong>au</strong>x de capitalisation bruts<br />

observés à Genève (1999-2009)<br />

Nombre total de transactions = 345 T<strong>au</strong>x moyens observés par année<br />

8.69%<br />

8.04% 7.76%<br />

8.10%<br />

7.74%<br />

6.81%<br />

6.44%<br />

6.49%<br />

6.46%<br />

1999 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09P<br />

Source: <strong>Naef</strong> & Cie, Acanthe<br />

T<strong>au</strong>x de capitalisation moyen, pondéré<br />

<strong>et</strong> sans les ventes <strong>au</strong>x enchères à Genève<br />

2001<br />

Source: <strong>Naef</strong> & Cie, Acanthe<br />

02<br />

03<br />

04<br />

Moyen<br />

Pondéré<br />

Sans ventes <strong>au</strong>x enchères<br />

Répartition des transactions enregistrées à Genève<br />

en 2008 <strong>et</strong> 2009<br />

6.00%<br />

6.12%<br />

6.15%<br />

6.10%<br />

Ventes <strong>au</strong>x enchères forcées<br />

Ventes de gré à gré<br />

Ventes 2009<br />

0<br />

3% 4% 5% 6% 7%<br />

Rendement (en %)<br />

8% 9% 10% 11%<br />

05<br />

06<br />

07<br />

08<br />

09P<br />

1<br />

IMMOBILIER DE RENDEMENT<br />

1.1 TAUX DE CAPITALISATION ET RENDEMENT DE L’IMMOBILIER<br />

16<br />

<strong>Le</strong> t<strong>au</strong>x de capitalisation brut est un outil d’évaluation qui offre<br />

un premier diagnostic de l’état du <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong>. Il résulte<br />

des transactions effectuées <strong>et</strong> exprime le rapport entre l’état<br />

locatif de l’immeuble <strong>et</strong> son prix de vente. Notre indicateur se<br />

base sur des immeubles résidentiels avec une part maximale de<br />

commerces fixée à 25%.<br />

2009 risque bien de rompre la stabilité toute relative que nous<br />

avions observée ces dernières années en termes de rendements<br />

de l’<strong>immobilier</strong>. La décomposition du t<strong>au</strong>x de capitalisation<br />

brut que nous avons effectuée annonce d’ores <strong>et</strong> déjà un<br />

nouve<strong>au</strong> repli à court terme.<br />

Depuis 3 ans maintenant, le t<strong>au</strong>x de capitalisation brut observé<br />

à Genève s’était stabilisé à un nive<strong>au</strong> proche de 6.4%. Fin 2008,<br />

nous constatons qu’il s’élève encore à 6.46%. Or, ce t<strong>au</strong>x ne<br />

reflète qu’insuffisamment la réalité du <strong>marché</strong> <strong>et</strong> sa future orientation.<br />

Dès lors, pour affiner notre appréciation du <strong>marché</strong>, nous<br />

avons repensé c<strong>et</strong> indicateur <strong>et</strong> revu sa composition en ajoutant<br />

un critère lié <strong>au</strong> type de vente. Nous avons opéré un distinguo<br />

entre les ventes <strong>au</strong>x enchères forcées <strong>et</strong> les ventes de gré à gré.<br />

La différence est frappante, puisque les rendements chutent<br />

n<strong>et</strong>tement (inférieurs à 6% en moyenne) lorsque les transactions<br />

sont effectuées entre particuliers. L’année 2008 <strong>au</strong>ra donc vu<br />

naître un <strong>marché</strong> de niche avec les ventes <strong>au</strong>x enchères forcées.<br />

Toutefois, il s’agit là d’un <strong>marché</strong> d’initiés.<br />

En observant la répartition des transactions pour 2008, on<br />

constate que les ventes <strong>au</strong>x enchères ont procuré de manière<br />

générale des rendements supérieurs <strong>au</strong>x ventes de gré à gré.<br />

De belles opportunités étaient donc à saisir sur ce segment de<br />

<strong>marché</strong>. Toutefois, les bâtiments étaient localisés plutôt en<br />

périphérie <strong>et</strong> nécessitaient des trav<strong>au</strong>x de rénovation, ce qui<br />

explique en partie ces résultats. <strong>Le</strong>s années ne se ressemblent<br />

pas puisque début 2009, les ventes <strong>au</strong>x enchères se sont effectuées<br />

sur des nive<strong>au</strong>x de rendements très proches de ceux du<br />

<strong>marché</strong> des ventes de gré à gré, voire légèrement inférieurs.<br />

C<strong>et</strong>te tendance des t<strong>au</strong>x est confirmée par ceux de l’Administration<br />

fiscale genevoise, publiés chaque année pour déterminer<br />

les valeurs fiscales des immeubles de rendement. Malgré<br />

le fait que la grande majorité des catégories n’ait pas été modifiée,<br />

ou très peu, les immeubles d’habitation de moins de<br />

20 ans ont subi une forte diminution de plus de 1% passant de<br />

5.97% en 2007 à 4.96% en 2008. Ce réajustement brutal<br />

démontre parfaitement la sous-évaluation des valeurs fiscales<br />

ces derniers temps par rapport <strong>au</strong>x valeurs de <strong>marché</strong> observées.<br />

L’écart avec le t<strong>au</strong>x de capitalisation des immeubles ayant<br />

plus de 20 ans n’<strong>au</strong>ra jamais été <strong>au</strong>ssi grand (1.79%).


17 LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

Catégorie 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008<br />

Immeubles de logement – de 20 ans 8.11% 7.17% 6.70% 6.51% 6.05% 5.97% 4.96%<br />

Immeubles de logement + de 20 ans 8.27% 8.72% 8.24% 7.77% 6.99% 6.80% 6.75%<br />

Immeubles commerci<strong>au</strong>x 6.67% 6.75% 6.75% 6.20% 6.01% 5.47% 5.56%<br />

Immeubles HCM,HLM,HBM,HM 7.00% 6.71% 7.08% 6.75% 7.00% 7.00% 7.00%<br />

D’après les premiers résultats 2009, tout laisse à penser que le<br />

t<strong>au</strong>x de capitalisation brut observé sera à nouve<strong>au</strong> corrigé à la<br />

baisse c<strong>et</strong>te année. Pour l’heure, <strong>et</strong> avec les informations dont<br />

nous disposons, le nive<strong>au</strong> des transactions en termes de rendement<br />

se situerait <strong>au</strong>x alentours de 6.1%, toutes catégories<br />

confondues. Ce résultat s’explique par un déséquilibre entre<br />

l’offre <strong>et</strong> la demande. Il y a un grand nombre d’investisseurs<br />

pour peu d’obj<strong>et</strong>s en vente. En eff<strong>et</strong>, la crise boursière mondiale,<br />

les prix élevés <strong>et</strong> le faible nombre de transactions procurent un<br />

pouvoir non négligeable <strong>au</strong> propriétaire dans la négociation. De<br />

plus, l’<strong>immobilier</strong> reste un véhicule de placement attractif <strong>et</strong> relativement<br />

sûr par rapport à d'<strong>au</strong>tres solutions d'investissement,<br />

d’où un intérêt toujours croissant pour ce secteur.<br />

En comparaison internationale, nous constatons que les rendements<br />

directs dans l’<strong>immobilier</strong> ne sont que peu influencés par<br />

les enjeux boursiers <strong>et</strong> restent stables <strong>au</strong> sein d’une fourch<strong>et</strong>te<br />

entre 4.9% <strong>et</strong> 7.2%, avec une moyenne à 5.5% selon les données<br />

publiées par IPD (Investment Property Databank), société<br />

d’analyse des performances dans le domaine <strong>immobilier</strong>. En<br />

revanche, la composante indirecte a fortement chuté passant<br />

de +7.1% en 2007 à -4.6% en 2008. Des pays comme<br />

l’Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> l’Irlande ont d’ailleurs enregistré une moins-value<br />

de leur patrimoine <strong>immobilier</strong> supérieure à -17%.<br />

Dans ce contexte économique difficile, la Suisse fait figure de<br />

bon élève, puisqu’elle conserve une composante indirecte positive<br />

(+1.2%) <strong>et</strong> un rendement total acceptable de 6.1%. Pour<br />

information, le rendement total ou performance globale agrège<br />

<strong>au</strong> rendement locatif les plus ou moins values en capital (rendement<br />

indirect). Nos voisins frontaliers quant à eux affichent des<br />

résultats inférieurs ; la France (-0.9%), l’Allemagne (+3.5%),<br />

l’Italie (+2.0%) <strong>et</strong> l’Autriche (+3.6%).<br />

1.2 ÉVOLUTION DES TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES<br />

L’année 2008 prolonge le déclin pressenti <strong>et</strong> annoncé du<br />

nombre de transactions réalisées sur les immeubles de rendement.<br />

L’attentisme qui prév<strong>au</strong>t actuellement dans le domaine de<br />

l’<strong>immobilier</strong> engendre un blocage des ventes <strong>et</strong> soulève plus<br />

que jamais la problématique de l’inefficience du <strong>marché</strong>. Une<br />

éventuelle reprise n’est pas attendue avant 2010. Comme expliqué<br />

dans notre précédente édition, le <strong>marché</strong> continue de<br />

« tourner <strong>au</strong> ralenti ».<br />

France<br />

Suède<br />

Australie<br />

Espagne<br />

Afrique du Sud<br />

Nouvelle-Zélande<br />

Canada<br />

Portugal<br />

Pays-Bas<br />

Italie<br />

Danemark<br />

Finlande<br />

Belgique<br />

Autriche<br />

Allemagne<br />

Suisse<br />

UK<br />

Irlande<br />

Norvège<br />

Corée<br />

Source: IPD<br />

Décomposition par pays des rendements <strong>immobilier</strong>s<br />

en 2008 selon IPD<br />

Rendement indirect<br />

Rendement direct<br />

-30% -25% -20% -15% -10% -5% 0% 5% 10% 15%<br />

Synthèse des résultats internation<strong>au</strong>x<br />

2007 2008<br />

Rendement total 13.2% 0.8%<br />

Rendement direct 5.7% 5.5%<br />

Rendement indirect 7.1% -4.6%<br />

Nombre de biens évalués 45’682 45’478<br />

Source : IPD, Acanthe


LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

Source: <strong>Naef</strong> & Cie, Acanthe<br />

Evolution des transactions sur immeubles à Genève<br />

En milliards En nombre<br />

CHF 3.0<br />

10 millions – en million CHF<br />

400<br />

CHF 2.5<br />

10 millions – en nombre<br />

350<br />

300<br />

CHF 2.0<br />

250<br />

CHF 1.5<br />

CHF 1.0<br />

CHF 0.5<br />

0<br />

En nombre<br />

160<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09P<br />

Source: <strong>Naef</strong> & Cie, Acanthe<br />

Evolution du nombre total de transactions sur<br />

immeubles <strong>et</strong> du volume d'investissement par catégorie<br />

de prix réalisées à Genève entre 2007 <strong>et</strong> 2009<br />

1 er semestre 2007<br />

>4 millions<br />

entre 4 <strong>et</strong> 10 millions<br />


19 LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

1.3 MARCHÉ HYPOTHÉCAIRE<br />

La chute récente des t<strong>au</strong>x a redessiné le paysage hypothécaire<br />

helvétique <strong>et</strong> rendu plus attrayante la propriété immobilière.<br />

Néanmoins, les professionnels s’accordent à dire que dans le<br />

sillage du redémarrage de l’économie, les t<strong>au</strong>x fixes <strong>et</strong> variables<br />

ne peuvent désormais que remonter <strong>et</strong> se normaliser. <strong>Le</strong> t<strong>au</strong>x<br />

Libor, t<strong>au</strong>x directeur de la Banque nationale suisse (BNS), conditionne<br />

les t<strong>au</strong>x variables <strong>et</strong> ne devrait, selon les prévisions,<br />

remonter qu’à partir de 2010 pour atteindre 1.5% en 2011. Par<br />

le biais de ce t<strong>au</strong>x, la BNS influence l’activité économique.<br />

Dans un contexte de crise, le but de la politique monétaire est<br />

de stimuler la demande à l’aide de t<strong>au</strong>x bas. <strong>Le</strong> <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong><br />

constitue à c<strong>et</strong> égard un vecteur important <strong>et</strong> profite de<br />

c<strong>et</strong>te politique. La faiblesse des t<strong>au</strong>x hypothécaires perm<strong>et</strong> de<br />

réduire fortement les charges financières des propriétaires. <strong>Le</strong>s<br />

ménages disposent alors d’une marge de manœuvre plus<br />

importante pour investir. Ceci consolide le <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong><br />

suisse alors que l’on craignait, il y a moins d’une année, d’importantes<br />

corrections de prix.<br />

A la fin des années 80, le t<strong>au</strong>x de croissance des emprunts<br />

hypothécaires des ménages privés dépassait les 10% pour<br />

tomber 10 ans plus tard, après l’éclatement de la bulle immobilière,<br />

<strong>au</strong>-dessous des 2%. Dès 2002, la croissance des<br />

emprunts a été soutenue par une reprise du <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong><br />

couplée à une baisse des t<strong>au</strong>x hypothécaires. Toutefois, c<strong>et</strong>te<br />

croissance observée entre 2000 <strong>et</strong> 2005 n’est en rien comparable<br />

avec celle que nous avions connue à la fin des années 80,<br />

avant l’éclatement de la bulle immobilière. Dès 2005, la politique<br />

monétaire plus restrictive de la BNS a inversé la tendance.<br />

Aujourd’hui, on assiste à un nouve<strong>au</strong> renversement de la tendance.<br />

La BNS a procédé à de nouvelles baisses de son t<strong>au</strong>x<br />

directeur. <strong>Le</strong> défi consiste à soutenir l’économie en abaissant<br />

les t<strong>au</strong>x, sans comprom<strong>et</strong>tre la stabilité du système financier <strong>et</strong><br />

du <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong>. <strong>Le</strong> risque, en cas de persistance de t<strong>au</strong>x<br />

faibles, se situe <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> d’un éventuel relâchement des conditions<br />

d’octroi des hypothèques qui pourrait entraîner des spéculations<br />

immobilières. Néanmoins, <strong>et</strong> malgré la concurrence,<br />

les banques ont jusqu’à présent fait preuve de sagesse en respectant<br />

les t<strong>au</strong>x maximum de nantissement <strong>et</strong> en basant leurs<br />

prêts sur des évaluations conservatrices des biens <strong>immobilier</strong>s.<br />

En mai 2009, le t<strong>au</strong>x de croissance des emprunts est de 3% par<br />

rapport à mai 2008 <strong>et</strong> la d<strong>et</strong>te hypothécaire des ménages privés<br />

se monte à près de CHF 523 milliards.<br />

Si la Suisse reste encore <strong>au</strong>jourd’hui préservée d’un crash<br />

<strong>immobilier</strong>, c’est d’une part grâce à c<strong>et</strong>te faible croissance du<br />

volume d’emprunt hypothécaire <strong>et</strong> grâce à son faible t<strong>au</strong>x de<br />

propriétaires d’<strong>au</strong>tre part.<br />

5.0%<br />

4.5%<br />

4.0%<br />

3.5%<br />

3.0%<br />

2.5%<br />

2.0%<br />

1.5%<br />

1.0%<br />

0.5%<br />

0.0<br />

2007<br />

Source: Banque Nationale Suisse (BNS)<br />

12%<br />

10%<br />

8%<br />

6%<br />

4%<br />

2%<br />

0%<br />

Source: Banque Nationale Suisse (BNS)<br />

9%<br />

8%<br />

7%<br />

6%<br />

5%<br />

4%<br />

3%<br />

2%<br />

Evolution des t<strong>au</strong>x hypothécaires<br />

T<strong>au</strong>x fixes à 10 ans (moyenne<br />

des plus importants prêteurs)<br />

T<strong>au</strong>x variable (moyenne<br />

des Banques Cantonales)<br />

T<strong>au</strong>x Libor à 3 mois<br />

2008<br />

2009<br />

2010P<br />

Croissance des emprunts hypothécaires<br />

<strong>et</strong> t<strong>au</strong>x d’intérêt<br />

Croissance du volume hypothécaire des ménages privés<br />

T<strong>au</strong>x Libor à 3 mois<br />

2011P<br />

90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09P10P<br />

1960<br />

Source: Banque Nationale Suisse (BNS)<br />

Evolution du t<strong>au</strong>x d'intérêt variable<br />

4.76%<br />

T<strong>au</strong>x d'intérêt d'hypothèques en 1 er rang (Banques Cantonales)<br />

Moyenne 1958-2008<br />

1965<br />

1970<br />

1975<br />

1980<br />

1985<br />

1990<br />

1995<br />

2000<br />

2005<br />

2009


LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Source: Comparis<br />

Evolution des différents types d’hypothèques<br />

demandées<br />

T3 06 T4 06 T1 07 T2 07 T3 07 T4 07 T1 08 T2 08 T3 08 T4 08 T1 09 T2 09<br />

Hypothèque t<strong>au</strong>x fixe Modèle LIBOR<br />

Hypothèque variable Modèle spécifique<br />

20<br />

En comparaison internationale, l’Irlande a vu ses créances<br />

hypothécaires croître de 330% <strong>et</strong> l’Espagne de 240% entre<br />

2000 <strong>et</strong> 2007, alors que, pour la même période, la Suisse enregistre<br />

une h<strong>au</strong>sse de moins de 50%. Deux éléments contribuent<br />

également à la bonne santé de l’<strong>immobilier</strong> suisse : l’absence<br />

de titrisation de ces créances hypothécaires <strong>et</strong> la prudence des<br />

banques en matière de prêts.<br />

Une <strong>au</strong>tre particularité du <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong> helvétique est son<br />

faible t<strong>au</strong>x de propriétaires, c’est le plus bas d’Europe. Si c<strong>et</strong>te<br />

caractéristique est regr<strong>et</strong>table sous bien des aspects comme le<br />

déficit d’entr<strong>et</strong>ien du parc <strong>immobilier</strong>, elle perm<strong>et</strong> <strong>au</strong>jourd’hui de<br />

préserver une certaine stabilité du <strong>marché</strong>. <strong>Le</strong>s locataires qui<br />

représentent plus de 60% de la population sont préservés des<br />

aléas de la conjoncture immobilière <strong>et</strong> de la volatilité de la valeur<br />

de leur bien. Pour rappel, les cantons de Genève <strong>et</strong> Zürich ne<br />

comptent respectivement que 16% <strong>et</strong> 25% de propriétaires de<br />

leur logement. A l’inverse, l’Espagne, l’Irlande ou la Grande-<br />

Br<strong>et</strong>agne ont des t<strong>au</strong>x de propriétaires respectifs de 82%, 77%<br />

<strong>et</strong> 70%. Ils ont vu leur <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong> s’effondrer récemment<br />

(Source : ERA, Enquête 2008).<br />

Au nive<strong>au</strong> des types d’hypothèques demandées, on constate<br />

<strong>au</strong> troisième trimestre 2008 que la demande pour les t<strong>au</strong>x<br />

variables s’élevait à 22%. <strong>Le</strong>s t<strong>au</strong>x étaient à c<strong>et</strong>te période plus<br />

élevés qu’<strong>au</strong>jourd’hui <strong>et</strong> dans une perspective de baisse. Au<br />

deuxième trimestre 2009, la demande pour ces derniers ne<br />

représente plus que 1%. En revanche, suite <strong>au</strong>x baisses successives<br />

de la Banque nationale, les t<strong>au</strong>x hypothécaires en<br />

général se trouvent à un nive<strong>au</strong> plancher avec comme conséquence<br />

une très forte demande pour les t<strong>au</strong>x fixes. En toute<br />

logique, le long terme est privilégié avec plus de la moitié des<br />

demandes pour des hypothèques fixes entre 7 <strong>et</strong> 10 ans.<br />

On peut même craindre que c<strong>et</strong> engouement des Suisses<br />

pour les hypothèques à long terme fasse courir des risques<br />

<strong>au</strong>x banques pour leur refinancement. Ces dernières se défendent<br />

en disant fixer un t<strong>au</strong>x hypothécaire théorique à long<br />

terme perm<strong>et</strong>tant d’assumer à la fois la charge de crédit <strong>et</strong><br />

son adaptation en cas de h<strong>au</strong>sse des t<strong>au</strong>x, même en cas<br />

d’hyperinflation. ■


21<br />

2<br />

ÉVOLUTION DES LOYERS PAR RÉGION<br />

2.1 SUISSE – EXPLOSION DES LOYERS EN 2008<br />

<strong>Le</strong>s loyers suisses ont progressé de 3.9% en 2008 selon<br />

Homegate 1 <strong>et</strong> de 3.0% selon l’Office fédéral de la statistique<br />

(OFS) 2 , contre 2.1% en 2007 (base 100 = janvier 2002).<br />

Comme l’illustre le graphique de l’évolution des loyers selon les<br />

zones géographiques suisses, la crise économique n’a pas eu<br />

de répercussion à la baisse sur les prix des locations en 2008.<br />

Bien <strong>au</strong> contraire, c’est en particulier vrai pour l’Arc lémanique<br />

qui affiche une progression des loyers de 4.2%, la plus forte<br />

depuis 2002. Une exceptionnelle croissance démographique<br />

est à l’origine de c<strong>et</strong>te explosion des prix. La Suisse a en eff<strong>et</strong><br />

enregistré le flux migratoire le plus conséquent depuis 1990,<br />

+91’000 (voir chapitre 2.4 : Impact de la démographie sur la<br />

construction <strong>et</strong> le t<strong>au</strong>x de vacance).<br />

Bien que la Suisse ait jusque là mieux résisté à la crise que nos<br />

voisins, les prévisions économiques annoncent une h<strong>au</strong>sse<br />

conséquente du chômage pour 2009-2010. Cela devrait diminuer<br />

provisoirement l’attractivité de la Suisse <strong>et</strong>, en toute<br />

logique, m<strong>et</strong>tre un frein à l’afflux de ressortissants étrangers.<br />

La h<strong>au</strong>sse des prix des logements locatifs devrait fortement<br />

ralentir en 2009. Cela se vérifie déjà à mi-année. Entre juin 2008<br />

<strong>et</strong> juin 2009, la progression des loyers n’est plus que de 2.7%<br />

<strong>et</strong> <strong>au</strong> 1 er semestre 2009, se profile une stagnation avec une<br />

timide progression de 0.8%. La variation des loyers est moindre<br />

dans les régions de Berne <strong>et</strong> Zürich.<br />

Ce ralentissement général est plus marqué pour les loyers de<br />

l’Arc lémanique, qui ont baissé de 0.7% <strong>au</strong> 1 er semestre 2009.<br />

Contrairement à 2007, en 2008, la progression des loyers des<br />

logements anciens a été légèrement supérieure à celle des nouve<strong>au</strong>x<br />

logements. C<strong>et</strong>te observation semble s’inverser pour<br />

2009, ceci en raison d’une offre des nouve<strong>au</strong>x logements en<br />

diminution (-5% en 2008 <strong>et</strong> –11% <strong>au</strong> 1 er semestre 2009) dont<br />

découle une pression sur les prix.<br />

LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

120<br />

115<br />

110<br />

105<br />

100<br />

95<br />

125<br />

120<br />

115<br />

110<br />

105<br />

100<br />

95<br />

Source: Homegate<br />

Comparaison de l'évolution des loyers suisses<br />

selon Homegate <strong>et</strong> l'OFS<br />

Suisse Homegate<br />

Suisse OFS<br />

2002 03 04 05 06 07 08 09<br />

Source: Homegate, Office fédéral de la statistique (OFS)<br />

Evolution des loyers en Suisse<br />

Arc lémanique<br />

Suisse<br />

Zürich<br />

Bern<br />

Basel<br />

2008<br />

+3.9%<br />

+3.0%<br />

2008<br />

+4.2%<br />

+3.9%<br />

+3.7%<br />

+3.0%<br />

+3.1%<br />

2002 03 04 05 06 07 08 09<br />

OFS HOMEGATE<br />

Suisse Suisse Arc lémanique Basel Bern Zürich<br />

Décembre 2006 – décembre 2007 2.1% 2.1% 4.1% 1.0% 0.2% 3.0%<br />

Décembre 2007 – décembre 2008 3.0% 3.9% 4.2% 3.1% 3.0% 3.7%<br />

Juin 2008 – juin 2009 2.6% 2.7% 1.2% 1.7% 2.6% 2.8%<br />

Décembre 2008 – juin 2009 1.4% 0.8% -0.7% -0.2% 1.1% 1.2%


LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

1 Homegate<br />

• Loyers offerts<br />

• L’indice des loyers de homegate.ch est établi selon la<br />

méthode dite hédoniste<br />

Il est épuré des variations de qualité (si un grand nombre de<br />

logements de très h<strong>au</strong>t nive<strong>au</strong> qualitatif, chers <strong>et</strong> très bien situés<br />

sont soudain proposés, cela ne signifie pas que les loyers ont<br />

progressé en général).<br />

Loyer mensuel moyen des logements loués à de nouve<strong>au</strong>x locataires en 2008, dans le canton de V<strong>au</strong>d<br />

22<br />

Nous rappelons que les écarts entre les indices de loyers de<br />

l’Office fédéral de la statistique (OFS) <strong>et</strong> de Homegate sont<br />

imputables <strong>au</strong>x différences de méthodes de calcul. <strong>Le</strong> premier<br />

est basé sur le calcul de loyers moyens <strong>et</strong> le second sur l’offre<br />

des loyers. De plus, 1/8 de l’échantillon (5’000 logements) de<br />

l’OFS est renouvelé tous les trimestres.<br />

2.2 SUISSE ROMANDE – FORT RALENTISSEMENT EN 2009<br />

Dans le canton de V<strong>au</strong>d, la catégorie de logements dont le<br />

loyer a le plus <strong>au</strong>gmenté en 2008 est le « 3 pièces » (cuisine<br />

non-comprise), particulièrement dans les régions de la Côte <strong>et</strong><br />

de la Riviera. Pour le reste du canton, les loyers des régions<br />

d’Aigle <strong>et</strong> de la Broye ont enregistré de très fortes progressions,<br />

plus de 3.9% (progression suisse selon Homegate) toutes<br />

catégories de logements confondues.<br />

en CHF 1 pièce 2 pièces 3 pièces 4 pièces 5 pièces 6 pièces <strong>et</strong> +<br />

V<strong>au</strong>d (Côte <strong>et</strong> Riviera)<br />

Nyon 840 1’310 1’740 2’090 2’480 3’870<br />

Morges 740 1’150 1’510 1’830 2’160 3’560<br />

L<strong>au</strong>sanne 720 1’110 1’460 1’770 2’160 3’520<br />

Lav<strong>au</strong>x- Riviera 680 1’053 1’400 1’680 2’040 4’460<br />

Pays-d'Enh<strong>au</strong>t 590 950 1’220 1’530 1’910 3’270<br />

V<strong>au</strong>d (hors Côte <strong>et</strong> Riviera)<br />

Gros-de-V<strong>au</strong>d 590 940 1’230 1’500 1’880 2’440<br />

Aigle 560 870 1’120 1’397 1’660 2’280<br />

Broye-Vully 540 840 1’090 1’340 1’670 2’160<br />

Jura-Nord v<strong>au</strong>dois 490 780 970 1’270 1’560 2’120<br />

Source : Acanthe<br />

= Côte <strong>et</strong> Riviera, h<strong>au</strong>sses supérieures à la moyenne lémanique de 4.2%<br />

= hors Côte <strong>et</strong> Riviera, h<strong>au</strong>sses supérieures à la moyenne suisse de 3.9%<br />

2 OFS<br />

• Loyers moyens<br />

• L’indice est établi sur la base d’un échantillon d’environ<br />

5’000 ménages dans toute la Suisse<br />

Pour éliminer le biais induit par le vieillissement des logements<br />

<strong>et</strong> la dégradation conséquente, l’échantillon est réparti par<br />

classes d’âge <strong>et</strong> renouvelé à raison d’un huitième chaque trimestre.


23 LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

Dans le canton de Neuchâtel, toutes les catégories d’appartements<br />

(tous districts confondus) ont vu leur loyer baisser en<br />

2008 excepté les catégories « 5 pièces » <strong>et</strong> « 6 pièces <strong>et</strong> plus ».<br />

On remarque également que ce sont les « 4 pièces » qui ont le<br />

mieux résisté à la baisse générale des loyers sur l’ensemble du<br />

canton.<br />

Loyer mensuel moyen des logements vacants à louer <strong>au</strong> 1 er juin 2008 à Neuchâtel, par district<br />

en CHF 1 pièce 2 pièces 3 pièces 4 pièces 5 pièces 6 pièces <strong>et</strong> +<br />

Canton de Neuchâtel 415 548 727 1’032 1’414 1’801<br />

Districts<br />

Neuchâtel 597 838 1’095 1’389 2’386 –<br />

Boudry 489 768 1’125 1’378 1’810 –<br />

Val-de-Ruz 400 792 989 1’400 – –<br />

La Ch<strong>au</strong>x-de-Fonds 382 555 711 1’019 1’187 1’624<br />

Val-de-Travers 366 498 744 859 – –<br />

<strong>Le</strong> Locle 278 409 516 776 1’044 –<br />

Source : Neuchâtel statistique<br />

= h<strong>au</strong>sses supérieures à la moyenne suisse de 3.9%<br />

A Genève, entre mai 2008 <strong>et</strong> mai 2009, les loyers ont affiché la<br />

plus forte progression depuis 1993, soit plus de 2.5%.<br />

Depuis l’entrée en vigueur de la révision de l’ordonnance sur le<br />

bail à loyer, <strong>au</strong> 1 er janvier 2008, le t<strong>au</strong>x d’intérêt de référence<br />

pour l’adaptation des loyers est basé sur le t<strong>au</strong>x hypothécaire<br />

moyen appliqué par les banques suisses. En septembre 2009,<br />

le t<strong>au</strong>x d’intérêt de référence s'est établi à 3.25%, nive<strong>au</strong> historiquement<br />

bas. Si ce t<strong>au</strong>x se maintenait, cela devrait fortement<br />

contenir la h<strong>au</strong>sse des loyers entre 2009 <strong>et</strong> 2012.<br />

Ce sont toujours les loyers des logements construits avant 1947<br />

qui affichent les progressions les plus importantes, deux à trois<br />

fois plus importantes que pour les bâtiments construits après<br />

1960. Ceci n’a rien d’étonnant, car ces h<strong>au</strong>sses reposent généralement<br />

sur d’importants trav<strong>au</strong>x de rénovation de logements<br />

anciens <strong>et</strong> vétustes.<br />

<strong>Le</strong>s communes <strong>et</strong> quartiers avec les h<strong>au</strong>sses de loyers moyens<br />

les plus fortes, c’est-à-dire supérieures à l’<strong>au</strong>gmentation de<br />

2.5% sont :<br />

Carouge 4.1%<br />

E<strong>au</strong>x-Vives – Lac 3.2%<br />

Cité-Centre 2.9%<br />

Jonction – Plainpalais 2.6%<br />

Bâtie – Acacias 2.6%<br />

L’écart entre les loyers de la périphérie <strong>et</strong> ceux de la ville de<br />

Genève s’est accentué en 2008. <strong>Le</strong>s loyers du centre sont 13.3%<br />

plus chers qu’à l’extérieur de la ville (12.9% en 2007). D’ailleurs<br />

on remarque <strong>au</strong> premier coup d’œil sur le graphique ci-contre,<br />

qu’excepté Carouge, les loyers des « villes de périphérie » sont<br />

tous inférieurs à la moyenne cantonale de CHF 211/m 2 .<br />

En CHF<br />

1’800<br />

1’600<br />

1’400<br />

1’200<br />

1’000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

Source: OCSTAT<br />

Evolution du loyer mensuel moyen selon l'époque<br />

de construction de l'immeuble, à Genève<br />

Avant<br />

1947<br />

+1.8%<br />

Ville de Genève<br />

Cité-Centre<br />

Pâquis - Navigation<br />

Bâtie - Acacias<br />

Saint-Gervais - Chantepoul<strong>et</strong><br />

E<strong>au</strong>x-Vives - Lac<br />

Sécheron - Prieuré<br />

Florissant - Malagnou<br />

ONU - Rigot<br />

Champel - Roseraie<br />

La Cluse - Philosophes<br />

Délices - Grottes<br />

Jonction - Plainpalais<br />

Bouch<strong>et</strong> - Moillebe<strong>au</strong><br />

Charmilles - Châtelaine<br />

Saint-Jean - Aïre<br />

Grand-Pré - Vermont<br />

Villes de la périphérie<br />

Carouge<br />

Grand-Saconnex<br />

Thônex<br />

Onex<br />

Meyrin<br />

Versoix<br />

Chêne-Bougeries<br />

Lancy<br />

Vernier<br />

Source: OCSTAT<br />

2006 2007 2008<br />

Loyer mensuel moyen 2008<br />

= CHF 1’165<br />

1947-<br />

1960<br />

+2.8%<br />

1961-<br />

1970<br />

+2.4%<br />

1971-<br />

1980<br />

+1.4%<br />

1981-<br />

1990<br />

+1.3%<br />

1991-<br />

2000<br />

+1.5%<br />

Loyer annuel moyen <strong>au</strong> m 2 , selon le secteur<br />

de la ville de Genève <strong>et</strong> la commune, en 2008<br />

194<br />

220<br />

Depuis<br />

2001<br />

-0.4%<br />

Loyer annuel<br />

moyen à<br />

Genève en<br />

2008 =<br />

CHF 211/ m 2 )<br />

0 50 100 150 200 250 300


LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

Loyer mensuel moyen des logements à loyer libre loués à de nouve<strong>au</strong>x locataires <strong>au</strong> cours des douze derniers mois,<br />

selon le nombre de pièces, à Genève, en 2008<br />

en CHF 1 pièce 2 pièces 3 pièces 4 pièces 5 pièces 6 pièces 7+ pièces Ensemble<br />

Ville de Genève<br />

Logements non neufs 795 977 1’334 1’749 2’892 3’488 5’326 1’528<br />

Logements neufs - – – – – – – –<br />

Ensemble 795 977 1’334 1’750 2’892 3’488 5’326 1’528<br />

Autres communes<br />

Logements non neufs 780 857 1’160 1’558 1’878 2’315 – 1’354<br />

Logements neufs - – 2’281 – – – 2’342<br />

Ensemble 780 857 1’160 1’565 1’878 2’327 – 1’357<br />

Source : OCSTAT<br />

10%<br />

8%<br />

6%<br />

4%<br />

2%<br />

= h<strong>au</strong>sses supérieures à la moyenne lémanique de 4.2%<br />

Variation annuelle de l'indice cantonal des loyers<br />

<strong>et</strong> de l'indice genevois des prix à la consommation;<br />

t<strong>au</strong>x hypothécaire<br />

Indice des loyers<br />

Indice des prix à la consommation<br />

T<strong>au</strong>x hypothécaire<br />

0%<br />

1986 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09<br />

Source: OCSTAT<br />

Synthèse des loyers mensuels moyens offerts en 2008<br />

24<br />

<strong>Le</strong>s logements de grande taille, « 5 pièces » <strong>et</strong> « 7 pièces <strong>et</strong><br />

plus », ont vu leur loyer prendre l’ascenseur en 2008, avec des<br />

<strong>au</strong>gmentations de plus de 20%.<br />

En cas de changement de locataire, la h<strong>au</strong>sse moyenne du<br />

loyer atteint 16.3%. En revanche, pour les logements qui restent<br />

occupés par le même détenteur de bail, l’<strong>au</strong>gmentation est<br />

très modérée <strong>et</strong> ne dé<strong>passe</strong> pas environ 1%.<br />

Il apparaît ainsi qu’en 2008, les logements de grande taille (plus<br />

de 4 pièces, cuisine non-comprise) ont été totalement épargnés<br />

par la crise économique, que ce soit dans le canton de<br />

Neuchâtel ou à Genève.<br />

A l’origine de ce constat, le nive<strong>au</strong> historiquement bas des t<strong>au</strong>x<br />

hypothécaires, même si le lien de c<strong>au</strong>se à eff<strong>et</strong> n’est pas évident<br />

de prime abord. <strong>Le</strong>s t<strong>au</strong>x hypothécaires étant particulièrement<br />

avantageux, de nombreux locataires ont choisi d’accéder<br />

à la propriété après un rapide calcul perm<strong>et</strong>tant d’établir que<br />

payer des intérêts hypothécaires se révélait moins cher ou de<br />

charge égale avec un loyer. Ces « anciens locataires » ont<br />

délaissé d’avantage d’appartements de 2, 3 <strong>et</strong> 4 pièces que<br />

ceux de grande taille, car le gain d’espace est une des motivations<br />

principales dans le choix d’acquérir un logement. Depuis<br />

plusieurs années la demande pour les appartements de plus de<br />

4 pièces semblait faiblir <strong>au</strong> profit des logements de p<strong>et</strong>ite taille.<br />

<strong>Le</strong> segment semble avoir repris de la vigueur. ■<br />

en CHF 1 pièce 2 pièces 3 pièces 4 pièces 5 pièces 6 pièces <strong>et</strong> +<br />

Canton de Genève<br />

Ville de Genève 977 1’334 1’750 2’892 3’488 5’326<br />

Autres communes genevoises<br />

Canton de V<strong>au</strong>d<br />

857 1’160 1’565 1’878 2’327 –<br />

L<strong>au</strong>sanne 720 1’110 1’460 1’770 2’160 3’520<br />

Aigle<br />

Canton de Neuchâtel<br />

560 870 1’120 1’397 1’660 2’280<br />

Neuchâtel 597 838 1’095 1’389 2’386 –<br />

La Ch<strong>au</strong>x-de-Fonds 382 555 711 1’019 1’187 1’624<br />

Source : OCSTAT, Acanthe, Neuchâtel statistique


25 LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

3<br />

IMMOBILIER DE JOUISSANCE –<br />

ÉVOLUTION DES PRIX PAR RÉGION<br />

3.1 SUISSE – LES PRIX DES TRANSACTIONS DIMINUENT<br />

Pour la première fois depuis 10 ans, les prix de l’<strong>immobilier</strong><br />

suisse de jouissance ne progressent que très peu, voire diminuent<br />

sur certains segments. A l’échelle nationale, les prix des<br />

maisons individuelles (MI) ont baissé depuis le début 2009<br />

(–1.5% en Suisse <strong>et</strong> –1.3% en Suisse <strong>romand</strong>e).<br />

<strong>Le</strong> tassement est également perceptible pour les appartements.<br />

La croissance des PPE en 2008 a été inférieure à 2%, ce qui<br />

marque un sérieux changement de cap en comparaison des<br />

h<strong>au</strong>sses annuelles de 4% à 6% enregistrées depuis 5 ans.<br />

La correction a débuté dans les régions éloignées des pôles<br />

urbains, comme le Jura, les districts neuchâtelois du Locle <strong>et</strong><br />

du Val-de-Travers ainsi que dans les districts v<strong>au</strong>dois d’Aigle, de<br />

la Broye <strong>et</strong> du Gros-de-V<strong>au</strong>d.<br />

Bien que la demande ait été dynamique ces 10 dernières<br />

années dans ces régions, l’évolution des prix y a été plus faible,<br />

<strong>et</strong> conforte le célèbre adage selon lequel « l’<strong>immobilier</strong> est déterminé<br />

par trois facteurs : situation, situation <strong>et</strong> situation ».<br />

Seule la région lémanique échappe encore à ce fort ralentissement,<br />

les régions excentrées étant <strong>au</strong>x avant-postes de la<br />

« douce » correction qui s’installe.<br />

L’Arc lémanique a, à ce jour, moins souffert de ce r<strong>et</strong>ournement<br />

de tendance. <strong>Le</strong>s t<strong>au</strong>x d’intérêt bas ont un eff<strong>et</strong> « modérateur »<br />

indéniable qui contient la baisse des prix généralisée. De plus,<br />

crise ou pas crise, la pénurie d’obj<strong>et</strong>s <strong>immobilier</strong>s perdure <strong>et</strong> la<br />

demande reste soutenue grâce à l’attractivité de la région<br />

lémanique.<br />

Depuis 1985, les prix des transactions ont progressé de 86%<br />

pour les PPE <strong>et</strong> de 91% pour les maisons. Néanmoins, en<br />

termes réels, la h<strong>au</strong>sse est be<strong>au</strong>coup plus modérée, moins de<br />

1% par an. Bien qu’<strong>au</strong>cune baisse ne soit effective pour le<br />

moment, le graphique de l’indice des prix des transactions<br />

exprimés en prix réels (c’est-à-dire corrigés de l’inflation) illustre<br />

la tendance vers la stagnation, voire une légère baisse de l’ordre<br />

de 5%. A noter que, pour la première fois depuis 1985, entre<br />

2008 <strong>et</strong> 2009, la croissance des prix en termes réels est<br />

supérieure à la croissance des prix nomin<strong>au</strong>x en raison d’un<br />

recul de l’indice des prix à la consommation de –0.8% (variation<br />

annuelle entre août 2008 <strong>et</strong> août 2009).<br />

Source: Wüest & Partner, Acanthe<br />

Indice des prix des transactions en Suisse<br />

200 Croissance annuelle PPE (en %) Croissance annuelle MI (en %) 20%<br />

180<br />

160<br />

Indice PPE<br />

Tendance PPE<br />

Indice MI<br />

Tendance MI<br />

15%<br />

140<br />

10%<br />

120<br />

100<br />

5%<br />

80<br />

0%<br />

60<br />

-5%<br />

40<br />

20<br />

-10%<br />

0<br />

-15%<br />

1985 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09<br />

Source: Wüest & Partner, Acanthe<br />

Indice des prix des transactions en Suisse <strong>romand</strong>e<br />

200 Croissance annuelle PPE (en %) Croissance annuelle MI (en %) 20%<br />

180<br />

160<br />

Indice PPE<br />

Tendance PPE<br />

Indice MI<br />

Tendance MI<br />

15%<br />

140<br />

10%<br />

120<br />

100<br />

5%<br />

80<br />

0%<br />

60<br />

40<br />

-5%<br />

20<br />

-10%<br />

0<br />

1985 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09<br />

-15%<br />

Source: Wüest & Partner, Acanthe<br />

Indice des prix des transactions dans le bassin<br />

lémanique<br />

200<br />

Croissance annuelle PPE (en %) Croissance annuelle MI (en %)<br />

20%<br />

180<br />

160<br />

Indice PPE<br />

Tendance PPE<br />

Indice MI<br />

Tendance MI<br />

15%<br />

140<br />

10%<br />

120<br />

100<br />

5%<br />

80<br />

0%<br />

60<br />

-5%<br />

40<br />

20<br />

-10%<br />

0<br />

-15%<br />

1985 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09<br />

Indice des prix réels des transactions<br />

dans le bassin lémanique<br />

200 Croissance annuelle PPE (en %) Croissance annuelle MI (en %) 20%<br />

180<br />

160<br />

Indice PPE<br />

Tendance PPE<br />

Indice MI<br />

Tendance MI<br />

15%<br />

140<br />

10%<br />

120<br />

100<br />

5%<br />

80<br />

0%<br />

60<br />

40<br />

-5%<br />

20<br />

-10%<br />

0<br />

-15%<br />

1985 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09<br />

Source: Wüest & Partner, OCSTAT, Acanthe


LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

en millions de CHF<br />

Transactions sur appartements anciens à Genève<br />

0<br />

-100<br />

1990 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09P<br />

Source: Feuille d'avis officielle (FAO), <strong>Naef</strong> <strong>et</strong> Cie, Acanthe<br />

en millions de CHF<br />

1’200<br />

1’000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

en million de CHF<br />

en nombre<br />

Transactions sur appartements neufs à Genève<br />

en million de CHF<br />

en nombre<br />

0<br />

-100<br />

1990 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 P<br />

Source: Feuille d'avis officielle (FAO), <strong>Naef</strong> <strong>et</strong> Cie, Acanthe<br />

30.06.09<br />

30.06.09<br />

1’100<br />

900<br />

700<br />

500<br />

300<br />

100<br />

1’100<br />

900<br />

700<br />

500<br />

300<br />

100<br />

en nombre<br />

en nombre<br />

Depuis 1985<br />

Prix nomin<strong>au</strong>x par an Prix réels par an<br />

PPE 86% 2.6% 20% 0.8%<br />

Maisons 91% 2.7% 23% 0.9%<br />

Depuis 2000<br />

Prix nomin<strong>au</strong>x par an Prix réels par an<br />

PPE 81% 6.8% 65% 5.7%<br />

Maisons 79% 6.7% 64% 5.7%<br />

Entre 2008 <strong>et</strong> 2009<br />

Prix nomin<strong>au</strong>x Prix réels<br />

PPE 6.5% 7.3%<br />

Maisons 3.0% 3.8%<br />

Source : OCSTAT, Acanthe, Neuchâtel statistique<br />

3.2 GENÈVE – INEFFICIENCE SUR LE MARCHÉ DES VILLAS<br />

361 transactions sur appartements neufs<br />

+ 952 transactions sur appartements anciens<br />

= 1’313 transactions sur appartements en 2008<br />

26<br />

A Genève, la crispation du <strong>marché</strong> est à son comble. <strong>Le</strong>s prix<br />

des appartements ont encore gravi un échelon en 2008, particulièrement<br />

les « appartements neufs », avec comme impact<br />

une baisse de 7% du nombre de transactions sur appartements<br />

neufs. En revanche, les records de prix n’ont pas découragé les<br />

ach<strong>et</strong>eurs des « appartements anciens », le nombre de transactions<br />

n’ayant quasiment pas évolué.<br />

Selon nos prévisions, en 2009, le nombre de transactions sur<br />

« appartements anciens » devrait baisser entre 25%<br />

<strong>et</strong> 30% car les prix peinent à s’ajuster. <strong>Le</strong> volume de transactions<br />

des « appartements neufs » mis sur le <strong>marché</strong> a<br />

considérablement <strong>au</strong>gmenté <strong>et</strong> les prix ont diminué<br />

d’environ 6%, ce qui a permis une reprise sur ce segment<br />

(+20% de transactions).<br />

1’100’000 en CHF<br />

1’000’000<br />

900’000<br />

800’000<br />

700’000<br />

600’000<br />

500’000<br />

400’000<br />

Nombre de transactions sur appartements (anciens<br />

<strong>et</strong> neufs), prix moyens par appartement, à Genève<br />

90<br />

92<br />

91<br />

95<br />

150<br />

250<br />

350<br />

450<br />

550<br />

650<br />

750<br />

850<br />

950<br />

1’050<br />

1’150<br />

1’250<br />

1’350<br />

1’450<br />

1’550<br />

Source: Feuille d'avis officielle (FAO), <strong>Naef</strong> <strong>et</strong> Cie, Acanthe<br />

93<br />

94<br />

96<br />

97<br />

98<br />

09P<br />

99<br />

06<br />

00<br />

10P<br />

01<br />

03<br />

02<br />

08<br />

07<br />

04<br />

1’650<br />

05<br />

en nombre<br />

1’750<br />

1’850


27 LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

<strong>Le</strong> décalage entre l’offre <strong>et</strong> la demande s’est également<br />

intensifié en 2008. Seuls 3% des appartements offerts sur le<br />

<strong>marché</strong> sont à moins de CHF 1 million, tandis que 28% des<br />

appartements vendus se trouvent dans la tranche de prix<br />

CHF 0.5–1 million.<br />

Alors que 25% de l’offre se situe à des prix supérieurs à<br />

CHF 1.5 million, les transactions effectives sur ce segment<br />

n’en représentent que 16%.<br />

Est-ce que l’offre est en <strong>passe</strong> de s’adapter à la demande<br />

en 2009 ?<br />

Il semblerait que ce ne soit pas le cas, comme l’illustre le<br />

graphique « évolution de la répartition des offres sur appartements<br />

à Genève, selon le montant ». En 2008, l’offre<br />

d’appartements à des prix inférieurs à CHF 1.5 millions<br />

représentait 75% du <strong>marché</strong>. Au premier semestre 2009, elle<br />

s’est réduite à 64%. Cela ne laisse <strong>au</strong>cunement présager<br />

d’une <strong>au</strong>gmentation du nombre de transactions. <strong>Le</strong> <strong>marché</strong><br />

m<strong>et</strong>tra encore quelques mois avant de r<strong>et</strong>rouver un équilibre.<br />

En ce qui concerne les villas, le constat est un peu différent<br />

<strong>et</strong> les prémices de la correction sont observables. Avec une<br />

appréciation des prix de 11% en 2008, le nombre de<br />

transactions a reculé de 15%, signe que la demande est en<br />

train de faiblir.<br />

En CHF<br />

2’400’000<br />

1’900,000<br />

1’400’000<br />

900’000<br />

400’000<br />

Nombre de transactions sur villas <strong>et</strong> prix moyens<br />

par villa, à Genève<br />

90<br />

Source: Feuille d'avis officielle (FAO), <strong>Naef</strong> <strong>et</strong> Cie, Acanthe<br />

91<br />

92<br />

A cela s’ajoute un fort déséquilibre entre offre <strong>et</strong> demande,<br />

plus prononcé encore que pour les appartements.<br />

En eff<strong>et</strong>, l’offre des villas de moins de CHF 1.5 million représentait<br />

à peine 22%, alors que la part des transactions<br />

effectives sur ce segment de prix était de 50% en 2008, soit<br />

plus du double.<br />

A noter que le résidentiel de « luxe » concernant les villas de<br />

plus de CHF 3 millions est le seul segment où offre <strong>et</strong><br />

demande sont quasiment en équilibre avec 19% d’offres <strong>et</strong><br />

18% de transactions effectives.<br />

08<br />

09P<br />

10P<br />

07<br />

06 05<br />

02<br />

01<br />

95 96<br />

04<br />

00<br />

03<br />

99<br />

98<br />

93 94<br />

97<br />

en nombre<br />

150 250 350 450 550 650 750 850<br />

Source: Tout l'<strong>immobilier</strong>, Acanthe<br />

Comparaison entre la répartition des offres<br />

<strong>et</strong> des transactions sur appartements à Genève,<br />

selon le montant, en 2008<br />

11%<br />

Source: Tout l'<strong>immobilier</strong>, Feuille d'avis officielle (FAO), <strong>Naef</strong> <strong>et</strong> Cie, Acanthe<br />

en millions de CHF<br />

1’400<br />

1’200<br />

1’000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

Evolution de la répartition des offres<br />

sur appartements à Genève, selon le montant<br />

11%<br />

14%<br />

36%<br />

15%<br />

14%<br />

36%<br />

14%<br />

7%<br />

21%<br />

9%<br />

3%<br />

43%<br />

3%<br />

3%<br />

29%<br />

28%<br />

32%<br />

36%<br />

36%<br />

Transactions sur villas à Genève<br />

Source: Feuille d'avis officielle (FAO), <strong>Naef</strong> <strong>et</strong> Cie, Acanthe<br />

En CHF<br />

< 500’000<br />

0.5 – 1 million<br />

1 – 1.5 million<br />

1.5 – 2 millions<br />

> 2 millions<br />

Grand anne<strong>au</strong>: offres<br />

P<strong>et</strong>it anne<strong>au</strong>: transactions<br />

En CHF<br />

< 500’000<br />

0.5 – 1 million<br />

1 – 1.5 million<br />

1.5 – 2 millions<br />

> 2 millions<br />

Grand anne<strong>au</strong>: 2008<br />

P<strong>et</strong>it anne<strong>au</strong>: 2009<br />

en million de CHF 493 transactions en 2008<br />

en nombre<br />

0<br />

-100<br />

1990 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 P<br />

Comparaison entre la répartition des offres <strong>et</strong><br />

des transactions sur villas à Genève, selon le montant,<br />

en 2008<br />

19%<br />

15%<br />

39%<br />

18%<br />

17%<br />

Source: Tout l'<strong>immobilier</strong>, Feuille d'avis officielle (FAO), <strong>Naef</strong> <strong>et</strong> Cie, Acanthe<br />

0%<br />

24%<br />

26%<br />

22%<br />

21%<br />

< 1 million<br />

30.06.09<br />

1 – 1.5 million<br />

1.5 – 2 millions<br />

2 – 3 millions<br />

> 3 millions<br />

1’100<br />

900<br />

700<br />

500<br />

300<br />

100<br />

Grand anne<strong>au</strong>: offres<br />

P<strong>et</strong>it anne<strong>au</strong>: transactions<br />

en nombre


LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

Indicateurs Courtiers Partenaires<br />

28<br />

Contrairement <strong>au</strong>x appartements, l’adaptation des prix de l’offre<br />

a déjà commencé en 2009. On trouve <strong>au</strong>jourd’hui 2% de villas<br />

inférieures à CHF 1 million, tranche inexistante en 2008. <strong>Le</strong>s<br />

villas entre CHF 2 <strong>et</strong> 3 millions sont en baisse (27% en 2009,<br />

contre 39% en 2008), partiellement <strong>au</strong> profit de la tranche inférieure,<br />

mais également à celui de la tranche supérieure.<br />

Il est difficile d’<strong>au</strong>gurer de l’avenir de l’<strong>immobilier</strong> de « luxe » <strong>et</strong> de<br />

sa capacité à <strong>résiste</strong>r à la conjoncture, mais dans la mesure où<br />

on ne note <strong>au</strong>cun fléchissement sur ce segment, la correction<br />

risque d’être sévère en cas de crise économique persistante.<br />

3.3 VAUD – DISPARITÉS DE PRIX ET PRÉVISIONS CONTRASTÉES<br />

Dans le canton de V<strong>au</strong>d, les écarts de prix entre différentes<br />

régions, en l’occurrence l’Arc lémanique v<strong>au</strong>dois <strong>et</strong> la région<br />

« hors Arc lémanique (Gros-de-V<strong>au</strong>d, Broye, Nord-V<strong>au</strong>dois) »,<br />

sont plus marqués que dans n’importe quel <strong>au</strong>tre canton<br />

<strong>romand</strong>. <strong>Le</strong> prix moyen d’un appartement « catégorie standard<br />

» est 60% plus élevé sur la Côte que dans le Chablais.<br />

L’écart entre les deux régions est encore plus important pour<br />

les villas « catégorie standard », dont le prix est deux fois plus<br />

cher sur la Côte.<br />

Profitant également d’une <strong>au</strong>gmentation du flux migratoire grâce<br />

à l’implantation de multinationales, <strong>et</strong> bénéficiant d’un peu plus<br />

de terrains disponibles que Genève, l’Arc lémanique v<strong>au</strong>dois<br />

continuera d’attirer de nouve<strong>au</strong>x habitants <strong>et</strong> devrait vivre un<br />

tassement des prix plus « feutré » que ses voisins.<br />

En revanche, les régions « hors Arc lémanique », particulièrement<br />

le Nord v<strong>au</strong>dois <strong>et</strong> la Broye vont être mises à rude<br />

épreuve. Tout comme le canton de Neuchâtel, une grande<br />

partie des activités de ces régions périphériques appartient <strong>au</strong><br />

secteur secondaire. La crise économique a déjà contraint<br />

certaines industries à réduire leurs activités. <strong>Le</strong>s nouve<strong>au</strong>x arrivants<br />

se feront plus rares <strong>et</strong> la faiblesse de la demande exercera<br />

une pression à la baisse sur les prix.<br />

Canton App. Reventes App. Neufs Villas Ecart prix Vitesse de<br />

CHF Prix/ m 2 CHF Prix/ m 2 offert <strong>et</strong> réalisation<br />

transaction<br />

effective<br />

CATÉGORIE CATÉGORIE Prix moyen/ CATÉGORIE CATÉGORIE Prix moyen/ CATÉGORIE CATÉGORIE Prix moyen/ Nombre<br />

Région STANDARD SUPÉRIEURE m 2 STANDARD SUPÉRIEURE m 2 STANDARD SUPÉRIEURE m 2 de jours<br />

Genève<br />

Centre 7’850 11’080 9’370 7’990 – 7’990 1’400’000 – 1’400’000 3.9% 81<br />

Rive droite 5’330 9’300 6’180 6’020 – 6’020 1’143’000 2’700’000 1’588’000 13.1% 58<br />

Rhône Arve 7’560 – 7’560 5’730 10’370 6’760 1’380’000 2’328’000 1’668’000 5.6% 91<br />

Rive g<strong>au</strong>che 7’060 13’110 12’270 8’140 – 8’140 1’449’000 3’590’000 1’962’000 8.6% 107<br />

V<strong>au</strong>d<br />

Evolution de la répartition des offres sur villas<br />

à Genève, selon le montant<br />

19%<br />

Source: Tout l'<strong>immobilier</strong>, Acanthe<br />

26%<br />

27%<br />

39%<br />

0%<br />

2%<br />

22%<br />

23%<br />

22%<br />

21%<br />

< 1 million<br />

1 – 1.5 million<br />

1.5 – 2 millions<br />

2 – 3 millions<br />

> 3 millions<br />

Grand anne<strong>au</strong>: 2008<br />

P<strong>et</strong>it anne<strong>au</strong>: 2009<br />

La Côte 5’710 10’000 6’040 6’340 – 6’340 1’016’000 2’555’000 1’545’000 7.5% 102<br />

L<strong>au</strong>sanne 5’230 8’660 7’060 5’490 8’550 5’970 1’040’000 2’990’000 1’155’000 3.1% 116<br />

Riviera 5’170 9’000 6’150 5’460 9’290 6’390 833’000 1’696’000 1’157’000 4.0% 124<br />

Hors Arc lémanique 4’390 - 4’390 4’340 – 4’340 639’000 1’630’000 721’000 0.4% 165<br />

Chablais 3’610 - 3’610 4’530 – 4’530 492’000 – 492’000 7.9% 194


29 LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

3.4 NEUCHÂTEL – DES PRIX ATTRACTIFS<br />

Avec un t<strong>au</strong>x de chômage de 6.1% en juill<strong>et</strong> 2009, il apparaît<br />

que le canton de Neuchâtel est touché plus durement par la<br />

crise économique que le reste du pays. A l’origine de c<strong>et</strong> inquiétant<br />

constat, la vague de licenciements observée c<strong>et</strong>te année<br />

dans le secteur horloger <strong>et</strong> qui risque de se réitérer. En eff<strong>et</strong>,<br />

Neuchâtel est plus sensible <strong>au</strong>x cycles conjoncturels <strong>et</strong> par<br />

conséquent immédiatement impacté, car son secteur industriel<br />

(horlogerie <strong>et</strong> microtechnique) est plus important que dans<br />

d’<strong>au</strong>tres régions suisses.<br />

De surcroît, le solde migratoire est relativement faible en temps<br />

normal, <strong>et</strong> il ne risque pas d’<strong>au</strong>gmenter à l’avenir, bien <strong>au</strong><br />

contraire. Si les prix sont très avantageux par rapport <strong>au</strong>x cantons<br />

de V<strong>au</strong>d <strong>et</strong> de Genève, très peu de personnes souhaitent<br />

s’installer à Neuchâtel tout en continuant de travailler hors du<br />

canton, en grande partie en raison d’un t<strong>au</strong>x d’imposition désavantageux.<br />

En conséquence, les prix pourraient devenir encore<br />

plus attractifs.<br />

Prix des appartements neufs PPE <strong>au</strong> 31.03.2009 (CHF)<br />

Neuchâtel<br />

Auvernier 719’000<br />

Corcelles-Cormondrèche 713’000<br />

H<strong>au</strong>terive 703’000<br />

Colombien 700’000<br />

Saint-Blaise 696’000<br />

Cortaillod 693’000<br />

Bevaix 628’000<br />

Neuchâtel 628’000<br />

Gorgier 622’000<br />

Peseux 619’000<br />

<strong>Le</strong> Landeron 604’000<br />

Bôle 600’000<br />

Boudry 584’000<br />

Cressier 564’000<br />

La Ch<strong>au</strong>x-de-Fonds 526’000<br />

Fontainemelon 525’000<br />

Cernier 514’000<br />

Villiers 505’000<br />

La Brévine 445’000<br />

<strong>Le</strong> Locle 407’000<br />

Source : Centre d’information <strong>et</strong> de formation immobilières (CIFI)<br />

V<strong>au</strong>d<br />

L’appartement type évalué par le CIFI est un 4.5 pièces,<br />

bien situé dans un immeuble de 10 logements dont la<br />

construction vient de s’achever. Il est doté de 2 salles<br />

d’e<strong>au</strong> <strong>et</strong> de 15 m 2 de balcon, avec un garage sous-terrain<br />

<strong>et</strong> une place de parc extérieure.<br />

Founex 1’186’000<br />

Crans-près-Céligny 1’170’000<br />

Pully 1’035’000<br />

Renens 1’035’000<br />

Lutry 1’027’000<br />

Nyon 998’000<br />

Morges 894’000<br />

L<strong>au</strong>sanne 885’000<br />

Vevey 859’000<br />

Gland 854’000<br />

Epalinges 838’000<br />

Prilly 828’000<br />

Montreux 767’000<br />

Grandv<strong>au</strong>x 730’000<br />

Yverdon-les-Bains 654’000<br />

Grandson 604’000<br />

Aigle 565’000<br />

Payerne 531’000<br />

Moudon 521’000<br />

Bex 475’000<br />

Genève<br />

Cologny 1’592’000<br />

Vandoeuvres 1’485’000<br />

Anières 1’422’000<br />

Chêne-Bougeries 1’356’000<br />

Collonge-Bellerive 1’326’000<br />

Genève 1’319’000<br />

Veyrier 1’200’000<br />

Thônex 1’178’000<br />

Meinier 1’156’000<br />

Chêne-Bourg 1’151’000<br />

Versoix 1’149’000<br />

Genthod 1’144’000<br />

<strong>Le</strong> Grand-Saconnex 1’124’000<br />

Bernex 1’102’000<br />

Carouge 1’089’000<br />

Onex 1’077’000<br />

Satigny 1’045’000<br />

Lancy 1’022’000<br />

Meyrin 986’000<br />

Vernier 940’000


LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

Londres<br />

Manhattan<br />

Moscou<br />

Paris<br />

Tokyo<br />

Hong Kong<br />

Rome<br />

Singapour<br />

Sydney<br />

Genève<br />

Comparaisons internationales des prix moyens<br />

<strong>au</strong> m 2 des appartements «catégorie supérieure»<br />

Moncaco 76’252<br />

25’163<br />

24’706<br />

24’401<br />

24’172<br />

24’019<br />

20’588<br />

18’072<br />

16’776<br />

15’352<br />

0 10’000 20’000 30’000 40’000 50’000 60’000 70’000 80’000<br />

en CHF/ m2 Source: "The wealth report 2009" Knight Frank, Acanthe<br />

42’701<br />

3.5 BASSIN LÉMANIQUE: PAS CHER EN COMPARAISON<br />

INTERNATIONALE<br />

30<br />

Genève arrive en dernière position du classement des prix les<br />

plus chers pour des appartements de « catégorie supérieure ».<br />

Genève est une localisation prisée par les sociétés internationales<br />

<strong>et</strong> les ressortissants étrangers. <strong>Le</strong>s prix de l’<strong>immobilier</strong> y<br />

demeurent « raisonnables » en comparaison internationale. De<br />

nombreux indicateurs montrent que Genève arrive en tête des<br />

classements comparatifs internation<strong>au</strong>x avec d’<strong>au</strong>tres métropoles<br />

<strong>et</strong> centres d’affaires mondi<strong>au</strong>x. Que ce soit en termes de<br />

qualité de vie, d’éducation, d’impôts ou de qualité des infrastructures,<br />

ces critères lui confèrent une compétitivité capable<br />

de lutter contre les eff<strong>et</strong>s de la crise financière <strong>et</strong> économique<br />

actuelle.<br />

S’il ne f<strong>au</strong>t pas ignorer les prévisions annonçant une récession<br />

jusqu’en 2011, on peut tout de même supposer que Genève<br />

<strong>résiste</strong>ra mieux à la crise, grâce à l’attractivité de son <strong>marché</strong><br />

local, <strong>et</strong> que la baisse des prix sera contenue. ■


31 LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

4<br />

IMPACT DE LA DÉMOGRAPHIE SUR LA<br />

CONSTRUCTION ET LE TAUX DE VACANCE<br />

4.1 SUISSE – LA BAISSE DE L’OFFRE D’EMPLOI AURA-T-ELLE<br />

UN IMPACT SUR L’IMMIGRATION ?<br />

En 2008, la population suisse a franchi la barre des 7.7 millions<br />

d’habitants. Avec une progression de +1.4%, c<strong>et</strong>te h<strong>au</strong>sse est<br />

la plus forte enregistrée depuis 45 ans. <strong>Le</strong>s arrivées sur sol helvète<br />

se sont encore intensifiées avec un solde migratoire de<br />

+91’500 personnes, soit 2.5 fois plus élevé qu’en 2005.<br />

L’excellente conjoncture précédant la crise, alliée à l’entrée en<br />

vigueur des accords bilatér<strong>au</strong>x avec l’Union Européenne, ont<br />

créé un climat propice <strong>au</strong>x migrations vers la Suisse. Forts de<br />

ces relevés, les statisticiens prévoient une Suisse à 10 millions<br />

d’habitants en 2050 voire en 2030 déjà.<br />

Reste à savoir si la crise actuelle freinera c<strong>et</strong>te immigration ? La<br />

réponse réside essentiellement dans l’offre d’emplois. En comparaison<br />

internationale, le t<strong>au</strong>x de chômage suisse reste bas<br />

(voir chapitre 1 : La crise économique). <strong>Le</strong> Secrétariat d’Etat à<br />

l’économie (SECO) prévoit toutefois un accroissement important<br />

du chômage <strong>et</strong> table sur un t<strong>au</strong>x à 5.5% en 2010. Il est<br />

important de garder à l’esprit que les soubres<strong>au</strong>ts migratoires<br />

peuvent parfois être violents ; le premier choc pétrolier de 1974<br />

a provoqué, les années suivantes, un recul de la population<br />

suisse, comme l’illustre le graphique ci-contre. Phénomène qui<br />

s’est reproduit suite à l’éclatement de la bulle immobilière <strong>au</strong><br />

début des années 90.<br />

La situation actuelle ne devrait pas se dégrader à ce point <strong>et</strong><br />

nous estimons que l’immigration ne va pas s’arrêter, mais se<br />

tasser quelque peu. La Suisse restera attractive pour les<br />

personnes qualifiées. Concernant les employés originaires de<br />

l’UE <strong>et</strong> de l’AELE qui seront licenciés, il leur sera sans doute plus<br />

facile de r<strong>et</strong>rouver du travail en Suisse que dans leur pays<br />

d’origine, la récession ayant frappé souvent plus durement ces<br />

pays. L’émigration ne devrait ainsi que peu <strong>au</strong>gmenter.<br />

Si l’on regarde les cantons <strong>romand</strong>s de manière détaillée, les<br />

t<strong>au</strong>x de chômage sont contrastés. Genève reste en tête avec<br />

un t<strong>au</strong>x de 6.7%. La m<strong>au</strong>vaise surprise vient de Neuchâtel <strong>et</strong> du<br />

Jura, lourdement impactés par la baisse des exportations mondiales,<br />

<strong>et</strong> qui ont vu le nombre de leurs chômeurs prendre<br />

l’ascenseur courant 2009. Dans ce contexte, les migrations vers<br />

ces deux cantons risquent de s’arrêter en 2009.<br />

Revenons <strong>au</strong>x variations de population de manière détaillée. <strong>Le</strong>s<br />

statistiques indiquent que le gagnant est le canton de V<strong>au</strong>d qui<br />

a bénéficié de 2.4% d’<strong>au</strong>gmentation de sa population. La population<br />

genevoise, trop à l’étroit sur son territoire, s’est exilée en<br />

terres v<strong>au</strong>doise <strong>et</strong> française. A son tour, la population v<strong>au</strong>doise,<br />

particulièrement sur la Côte <strong>et</strong> la Riviera, a épuisé son stock de<br />

logements poussant certaines familles à s’exiler en terres fribourgeoises<br />

ou valaisannes en quête d’un logement abordable.<br />

Personnes (en milliers)<br />

7’800<br />

7’600<br />

7’400<br />

7’200<br />

7’000<br />

6’800<br />

6’600<br />

6’400<br />

6’200<br />

1990 91 92<br />

Source: OFS<br />

Personnes (en milliers)<br />

Source: OFS<br />

Evolution démographique suisse<br />

93<br />

94<br />

Population en fin d’année (échelle g<strong>au</strong>che)<br />

Variation annuelle (échelle droite)<br />

95<br />

96<br />

97<br />

98<br />

99<br />

Evolution du solde migratoire, du solde naturel<br />

<strong>et</strong> de la population suisse, depuis 1972<br />

120<br />

7,8<br />

100<br />

7,6<br />

80<br />

7,4<br />

60<br />

7,2<br />

40<br />

7,0<br />

20<br />

0<br />

-20<br />

6,8<br />

6,6<br />

-40<br />

Mouvement naturel (échelle g<strong>au</strong>che)<br />

6,4<br />

-60<br />

-80<br />

Mouvement migratoire (échelle g<strong>au</strong>che)<br />

Population totale en fin d’année (échelle droite)<br />

6,2<br />

6,0<br />

1972 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08<br />

Source: SECO<br />

Jura<br />

Neuchâtel<br />

Genève<br />

Suisse<br />

Valais<br />

Fribourg<br />

V<strong>au</strong>d<br />

Source: OFS, OCSTAT, SCRIS<br />

00<br />

T<strong>au</strong>x de chômage des cantons <strong>romand</strong>s en juin 2009<br />

VAUD 4.9%<br />

GENEVE 6.7%<br />

NEUCHATEL 5.8%<br />

01<br />

JURA 5.1%<br />

02<br />

FRIBOURG 3.0%<br />

Variation de la population suisse par canton <strong>romand</strong><br />

en 2008<br />

0.0% 0.5% 1.0% 1.5% 2.0% 2.5% 3.0%<br />

03<br />

04<br />

VALAIS 3.4%<br />

05<br />

06<br />

07<br />

08<br />

1.6%<br />

1.4%<br />

1.2%<br />

1.0%<br />

0.8%<br />

0.6%<br />

0.4%<br />

0.2%<br />

0.0%<br />

Population (en millions)


LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

18’000<br />

16’000<br />

14’000<br />

12’000<br />

10’000<br />

8’000<br />

6’000<br />

4’000<br />

2’000<br />

Source: SCRIS<br />

3.5%<br />

3.0%<br />

2.5%<br />

2.0%<br />

1.5%<br />

1.0%<br />

0.5%<br />

0.0%<br />

Source: SCRIS<br />

3.0%<br />

2.5%<br />

2.0%<br />

1.5%<br />

1.0%<br />

0.5%<br />

Source: SCRIS<br />

0<br />

1991 92<br />

Variation annuelle de la population <strong>et</strong> du nombre<br />

de logements construits dans le canton de V<strong>au</strong>d<br />

Population<br />

Nouve<strong>au</strong>x logements<br />

94<br />

96<br />

98<br />

00<br />

Variation de la population du canton de V<strong>au</strong>d en 2008<br />

Aigle<br />

Gros-de-V<strong>au</strong>d<br />

Ouest l<strong>au</strong>sannois<br />

Broie-Vully<br />

Lav<strong>au</strong>x-Oron<br />

Morges<br />

02<br />

Nyon<br />

Riviera-Pays d’Enh<strong>au</strong>t<br />

Axe horizontal: variation effective<br />

Axe <strong>vert</strong>ical: variation en pourcent<br />

Taille des bulles: population totale du district <strong>au</strong> 31.12.2008<br />

04<br />

caché: Jura-Nord v<strong>au</strong>dois<br />

06<br />

L<strong>au</strong>sanne<br />

1’000 2’000 3’000 4’000 5’000<br />

Evolution du t<strong>au</strong>x de logements vacants<br />

dans le canton de V<strong>au</strong>d depuis 1991<br />

0.0%<br />

1991 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10P<br />

1.8% 2007<br />

1.6%<br />

2008<br />

1.4%<br />

2009<br />

1.2%<br />

1.0%<br />

0.8%<br />

0.6%<br />

0.4%<br />

0.2%<br />

0.0%<br />

Source: SCRIS<br />

Logements vacants par district v<strong>au</strong>dois <strong>au</strong> 1 er juin<br />

L<strong>au</strong>sanne<br />

Ouest l<strong>au</strong>sannois<br />

Morges<br />

Lav<strong>au</strong>x-Oron<br />

Nyon<br />

Canton<br />

Riviera-<br />

Pays-d’Enh<strong>au</strong>t<br />

Gros-de-V<strong>au</strong>d<br />

Jura-Nord v<strong>au</strong>dois<br />

Broye-Vully<br />

Aigle<br />

08<br />

4.2 VAUD - EN PLEIN BOOM DÉMOGRAPHIQUE<br />

32<br />

En 2008, le canton de V<strong>au</strong>d se démarque par une croissance<br />

impressionnante de sa population (+2.4%, ce qui correspond à<br />

+16’341 personnes). Une <strong>au</strong>gmentation qui ne s’était plus vue<br />

depuis les années 1960. <strong>Le</strong>s flux migratoires en sont à l’origine.<br />

<strong>Le</strong> canton profite pleinement de l’attractivité de l’Arc lémanique.<br />

Il est <strong>au</strong>jourd’hui évident que l’entrée en vigueur des Accords<br />

bilatér<strong>au</strong>x <strong>et</strong> son vol<strong>et</strong> sur la libre circulation des personnes ont<br />

entrainé une immigration importante sur le territoire helvétique<br />

<strong>et</strong> particulièrement sur l’Arc lémanique. Ce phénomène est<br />

notamment visible <strong>au</strong>x frontières Allemagne-Suisse <strong>et</strong> France-<br />

Suisse. L’attrait fiscal ainsi qu’un <strong>marché</strong> de l’emploi dynamique<br />

pour les trois premiers trimestres 2008 ont d’<strong>au</strong>tant plus participé<br />

à intensifier l’attractivité de l’Arc lémanique. Genève étant<br />

saturée, le canton de V<strong>au</strong>d profite pleinement de c<strong>et</strong>te <strong>au</strong>baine.<br />

La croissance de la population a été spécialement vive dans<br />

les districts de L<strong>au</strong>sanne <strong>et</strong> de Nyon. Pour ce dernier, l’explication<br />

tient à l’implantation de multinationales telles que<br />

« Yahoo ! ». La suppression de l’arrêté Bonny <strong>au</strong> 1 er janvier<br />

2008 (allègements fisc<strong>au</strong>x pour les sociétés qui venaient s’implanter<br />

dans les régions suisses confrontées à des difficultés<br />

économiques) ne devrait a priori n’avoir que peu d’eff<strong>et</strong> sur la<br />

venue de headquarters européens dans la région, car l’attrait<br />

global de la Suisse reste persistant. En revanche, la crise<br />

actuelle a sans doute gelé pour un temps donné les réorganisations<br />

d’entreprises. A souligner également que le canton de<br />

V<strong>au</strong>d est en tête des cantons suisses qui accueillent des immigrés<br />

pour motif de formation.<br />

Côté construction, le canton de V<strong>au</strong>d a n<strong>et</strong>tement <strong>au</strong>gmenté<br />

ses capacités ces dernières années. Cependant, le nombre de<br />

nouve<strong>au</strong>x logements construits ne perm<strong>et</strong> pas de combler la<br />

forte demande. <strong>Le</strong> t<strong>au</strong>x de vacance diminue en proportion pour<br />

se situer à 0.43% <strong>au</strong> 1 er juin 2009. Ce t<strong>au</strong>x va sans doute continuer<br />

à baisser en 2010. <strong>Le</strong>s districts de L<strong>au</strong>sanne <strong>et</strong> de l’Ouest<br />

l<strong>au</strong>sannois ont enregistré ces deux dernières années des<br />

baisses record pour s’établir <strong>au</strong> 1 er juin 2009 à respectivement<br />

0.09% <strong>et</strong> 0.17% de logements vacants, nive<strong>au</strong> de pénurie dorénavant<br />

plus sévère qu’à Genève.<br />

En ville de L<strong>au</strong>sanne, le nombre de logements construits a<br />

ralenti en 2008, en revanche de nombreux chantiers devraient<br />

s’achever courant 2009.


33 LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

4.3 GENÈVE – DANS L’EXPECTATIVE D’UNE HAUSSE<br />

DES CONSTRUCTIONS DE LOGEMENTS<br />

La population genevoise progresse à un rythme d’environ<br />

+5’000 personnes par an. En 2009, la croissance de la population<br />

continue <strong>et</strong> ce, malgré la m<strong>au</strong>vaise conjoncture. Ce<br />

phénomène s’explique, entre <strong>au</strong>tres, par la venue de traders<br />

anglo-saxons qui fuient en masse une fiscalité défavorable<br />

dans leur pays d’origine, depuis que le Roy<strong>au</strong>me-Uni a<br />

changé la donne en matière de fiscalité. La Suisse est <strong>au</strong>ssi<br />

un refuge pour les grosses fortunes en quête d’un pays stable,<br />

les t<strong>au</strong>x d’intérêt y sont bas <strong>et</strong> le prix <strong>au</strong> m 2 n’est pas excessif<br />

en comparaison internationale. Eldorado des grandes fortunes<br />

<strong>et</strong> bientôt des gérants de fonds, le bassin lémanique tire<br />

son épingle du jeu, grâce, entre <strong>au</strong>tres, à ses forfaits fisc<strong>au</strong>x<br />

<strong>et</strong> à une crise qui y sévit sans doute moins qu’ailleurs.<br />

Forte de c<strong>et</strong>te croissance démographique, Genève garde une<br />

demande de logements plus qu’excédentaire. La nouvelle<br />

politique du logement entrée en vigueur suite à l’accord du<br />

même nom, signé en 2007, ne déploie pas encore tous ses<br />

eff<strong>et</strong>s. Certes, les logements prévus dans les requêtes en<br />

<strong>au</strong>torisation de construire se multiplient, mais le nombre de<br />

logements construits est toujours en baisse. <strong>Le</strong>s procédures<br />

d’<strong>au</strong>torisation de construire restent très longues. Du dépôt de<br />

l’<strong>au</strong>torisation de construire <strong>au</strong>x logements « clé en main », il<br />

f<strong>au</strong>t compter en moyenne 32 mois, soit près de 3 ans selon<br />

l’Office cantonal de la statistique. Pour ce qui est des plans<br />

localisés de quartier (PLQ), il ne f<strong>au</strong>t pas moins de 35 préavis<br />

de différents services <strong>et</strong> commissions pour que ces derniers<br />

soient acceptés. Sans parler d’intérêts parfois contradictoires<br />

entre les divers commissions <strong>et</strong> services concernés, comme<br />

par exemple la pose de panne<strong>au</strong>x solaires contestée par la<br />

Commission de la nature des monuments <strong>et</strong> des sites, mais<br />

en revanche prônée par le Service de l’énergie. En mars 2009,<br />

le Tribunal administratif a tranché <strong>et</strong> pris position en faveur des<br />

économies d’énergie. Un <strong>au</strong>tre phénomène que les anglosaxons<br />

nomment « NIMBY », Not In My Backyard, (Pas Dans<br />

Mon Jardin) bloque les <strong>au</strong>torisations de construire. <strong>Le</strong> terme<br />

qualifie les oppositions individuelles contre des proj<strong>et</strong>s de<br />

développement de collectivités. <strong>Le</strong>s particuliers privilégient leur<br />

confort à l’intérêt général.<br />

Personnes (en milliers)<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

-2<br />

1952 56<br />

Source: OFS<br />

8’000<br />

7’000<br />

6’000<br />

5’000<br />

4’000<br />

3’000<br />

2’000<br />

1’000<br />

0<br />

1991<br />

Source: OCSTAT<br />

6’000<br />

5’000<br />

4’000<br />

3’000<br />

2’000<br />

1’000<br />

Source: OCSTAT<br />

Evolution du solde migratoire, du solde naturel<br />

<strong>et</strong> de la population genevoise, depuis 1952<br />

60<br />

64<br />

68<br />

Mouvement migratoire (échelle g<strong>au</strong>che)<br />

Mouvement naturel (échelle g<strong>au</strong>che)<br />

Population totale en fin d’année (échelle droite)<br />

72<br />

76<br />

80<br />

Variation annuelle de la population résidante<br />

<strong>et</strong> du nombre de logements construits à Genève<br />

93<br />

Population<br />

Logements construits<br />

95<br />

97<br />

99<br />

Mouvement de la construction de logements<br />

dans le canton de Genève, depuis 1985<br />

84<br />

01<br />

88<br />

92<br />

03<br />

96<br />

05<br />

00<br />

04<br />

07<br />

Logements construits<br />

Logements <strong>au</strong>torisés<br />

Logements en construction en fin d’année<br />

Logements prévus dans les requêtes<br />

500<br />

450<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

08<br />

0<br />

1985 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 0809P10P<br />

Durée des étapes de construction des proj<strong>et</strong>s de bâtiments résidentiels dans le canton de Genève achevés en 2008 (en mois)<br />

Total<br />

constructions<br />

Habitat<br />

collectif<br />

Habitat<br />

individuel<br />

Source: OCSTAT<br />

du dépôt de la requête à l’<strong>au</strong>torisation<br />

de l’<strong>au</strong>torisation à l’ou<strong>vert</strong>ure du chantier<br />

de l’ou<strong>vert</strong>ure du chantier à la fin des trav<strong>au</strong>x<br />

durée totale<br />

du dépôt de la requête à l’<strong>au</strong>torisation<br />

de l’<strong>au</strong>torisation à l’ou<strong>vert</strong>ure du chantier<br />

de l’ou<strong>vert</strong>ure du chantier à la fin des trav<strong>au</strong>x<br />

durée totale<br />

du dépôt de la requête à l’<strong>au</strong>torisation<br />

de l’<strong>au</strong>torisation à l’ou<strong>vert</strong>ure du chantier<br />

de l’ou<strong>vert</strong>ure du chantier à la fin des trav<strong>au</strong>x<br />

durée totale<br />

MOIS<br />

0 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 44 48 52 56 60<br />

09<br />

Population en fin d’année (en milliers)


LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

8.0%<br />

7.5%<br />

7.0%<br />

6.5%<br />

6.0%<br />

5.5%<br />

5.0%<br />

4.5%<br />

4.0%<br />

3.5%<br />

3.0%<br />

Source: OCSTAT<br />

2.00%<br />

1.75%<br />

1.50%<br />

1.25%<br />

1.00%<br />

0.75%<br />

0.50%<br />

0.25%<br />

Source: OCSTAT<br />

T<strong>au</strong>x de chômage à Genève<br />

2000 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10P<br />

Evolution du t<strong>au</strong>x de logements vacants à Genève<br />

0.00%<br />

1990 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09<br />

10P<br />

34<br />

Néanmoins, nous estimons que la production de logements<br />

devrait <strong>au</strong>gmenter ces prochaines années en raison de nombreux<br />

chantiers qui vont sortir de terre dès 2010/2011.<br />

Par ailleurs, Genève devra compter avec un t<strong>au</strong>x de chômage<br />

à 7.5% d’ici un an, selon les prévisions de l’Office cantonal de<br />

l’emploi. C<strong>et</strong>te perspective devrait calmer l’immigration.<br />

Une diminution de l’immigration associée à une h<strong>au</strong>sse des<br />

constructions, voici de quoi annoncer une détente du <strong>marché</strong><br />

du logement genevois. A noter que ces deux facteurs peuvent<br />

devenir plutôt volatils en période de récession. Nous ne pouvons<br />

donc pas écarter le risque d’une h<strong>au</strong>sse importante du<br />

t<strong>au</strong>x de vacance, même si tout laisse à croire que le phénomène<br />

ne se produira pas en raison de l’attractivité persistante de<br />

Genève <strong>et</strong> de son <strong>au</strong>ra internationale.


35 LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

4.4 NEUCHÂTEL – LA CONJONCTURE SE DÉGRADE<br />

La population de Neuchâtel évolue en dents de scie, car sa<br />

structure économique est très dépendante des cycles conjoncturels<br />

en raison de son secteur industriel plus présent que dans<br />

d’<strong>au</strong>tres cantons <strong>romand</strong>s. La population est en h<strong>au</strong>sse en<br />

2008 avec +1’257 personnes (+0.74%), c<strong>et</strong>te progression<br />

démographique perm<strong>et</strong> <strong>au</strong> canton de franchir la barre des<br />

170’000 habitants. Au nive<strong>au</strong> national, c<strong>et</strong>te h<strong>au</strong>sse demeure<br />

toutefois parmi les plus faibles. <strong>Le</strong> district de Boudry enregistre<br />

la h<strong>au</strong>sse la plus forte devant La Ch<strong>au</strong>x-de-Fonds <strong>et</strong> Neuchâtel.<br />

<strong>Le</strong> canton est fortement dépendant du secteur industriel <strong>et</strong> subit<br />

de plein fou<strong>et</strong> la récession ; la situation ne cesse de se dégrader<br />

depuis un an. Suite à la baisse des exportations, les<br />

<strong>marché</strong>s de l’horlogerie <strong>et</strong> de la microtechnique (qui entre dans<br />

la construction de voitures) sont en chute libre. Ainsi, le t<strong>au</strong>x<br />

de chômage de Neuchâtel est en très forte h<strong>au</strong>sse. Il a plus<br />

que doublé en un an passant de 3% en 2008 à plus de 6 % en<br />

juill<strong>et</strong> 2009.<br />

En 2010, l’activité ne reprendra que faiblement <strong>et</strong> le t<strong>au</strong>x de<br />

chômage risque de rester élevé pour la région. Ce dernier<br />

devrait même dé<strong>passe</strong>r le t<strong>au</strong>x de Genève actuellement à 6.8%.<br />

<strong>Le</strong> climat conjoncturel neuchâtelois n’a pas fini de se dégrader<br />

<strong>et</strong> ceci <strong>au</strong>ra sans nul doute un impact sur la construction <strong>et</strong> le<br />

<strong>marché</strong> du logement. Cependant, le canton de Neuchâtel a été<br />

un des premiers cantons à voter un plan de relance à h<strong>au</strong>teur<br />

de CHF 35 millions pour faire face à la crise.<br />

Nous nous attendons tout de même à une h<strong>au</strong>sse importante<br />

du t<strong>au</strong>x de vacance pour 2010. ■<br />

3’000<br />

2’500<br />

2’000<br />

1’500<br />

1’000<br />

500<br />

0<br />

-500<br />

Source: SCRIS, OFS<br />

Variation annuelle de la population <strong>et</strong> du nombre<br />

de logements construits dans le canton de Neuchâtel<br />

1992<br />

Source: Neuchâtel statistique<br />

Population<br />

Logements construits<br />

94<br />

T<strong>au</strong>x de chômage par disctrict<br />

> 3%<br />

2 - 2.9%<br />

1 - 1.9%<br />

Source: Neuchâtel statistique<br />

T<strong>au</strong>x de chômage par disctrict<br />

> 7%<br />

6 - 6.9%<br />

5 - 5.9%<br />

4 - 4.9%<br />

3 - 3.9%<br />

Source: Neuchâtel statistique<br />

2.5%<br />

2.0%<br />

1.5%<br />

1.0%<br />

0.5%<br />

0.0%<br />

1991 92<br />

96<br />

98<br />

Evolution du t<strong>au</strong>x de logements vacants<br />

dans le canton de Neuchâtel depuis 1991<br />

00<br />

T<strong>au</strong>x de chômage en mai 2008<br />

3.3%<br />

3%<br />

3.6%<br />

2.7%<br />

T<strong>au</strong>x de chômage en mai 2009<br />

6.1%<br />

5.7%<br />

7.6%<br />

4.4%<br />

93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10P<br />

02<br />

1.7%<br />

3.1%<br />

04<br />

06<br />

3.4%<br />

08<br />

T<strong>au</strong>x de chômage NE: 3.1%<br />

T<strong>au</strong>x de chômage CH: 2.4%<br />

5.3%<br />

T<strong>au</strong>x de chômage NE: 5.5%<br />

T<strong>au</strong>x de chômage CH: 3.4%


LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

en milliers<br />

3’400<br />

3’300<br />

3’200<br />

3’100<br />

3’000<br />

2’900<br />

Source: OFS, STATEM<br />

Evolution de l'emploi <strong>et</strong> du t<strong>au</strong>x de chômage en Suisse<br />

T<strong>au</strong>x de chômage (échelle droite)<br />

Emplois (échelle g<strong>au</strong>che)<br />

2’800<br />

1991 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09<br />

115<br />

110<br />

105<br />

100<br />

95<br />

90<br />

Source: OFS, STATEM<br />

18’000<br />

16’000<br />

14’000<br />

12’000<br />

10’000<br />

8’000<br />

6’000<br />

4’000<br />

2’000<br />

0<br />

2000<br />

Source: Creditreform<br />

Evolution trimestrielle de l'emploi en Suisse<br />

pour le secteur secondaire <strong>et</strong> tertiaire (base 100 = 2000)<br />

Secteur tertiaire<br />

Secteur secondaire<br />

01<br />

02<br />

03<br />

04<br />

Solde n<strong>et</strong> des sociétés inscrites <strong>au</strong> Registre<br />

du commerce<br />

2004<br />

05<br />

06<br />

05<br />

07<br />

06<br />

07<br />

08<br />

08<br />

09P<br />

09<br />

6%<br />

5%<br />

4%<br />

3%<br />

2%<br />

1%<br />

0%<br />

5<br />

IMMOBILIER COMMERCIAL,<br />

UN SECTEUR TOURMENTÉ<br />

36<br />

L’<strong>immobilier</strong> commercial en Suisse a connu une année 2008<br />

paradoxalement tranquille. L’impact de la crise ne s’est pas fait<br />

ressentir immédiatement sur l’économie du pays. Selon les données<br />

de l’Office fédéral de la statistique (OFS) <strong>et</strong> de la statistique<br />

de l’emploi (STATEM), en 2008, le nombre d’emplois a continué<br />

d’<strong>au</strong>gmenter entraînant le t<strong>au</strong>x de chômage à la baisse. <strong>Le</strong>s<br />

premiers chiffres 2009 sont <strong>au</strong> contraire bien moins réjouissants<br />

avec un scénario complètement inversé. Si l’on observe les<br />

données détaillées pour les secteurs secondaire <strong>et</strong> tertiaire, le<br />

nombre d’emplois s’oriente clairement à la baisse. Effectivement,<br />

ces deux secteurs, qui comprennent notamment le secteur<br />

industriel <strong>et</strong> le secteur financier, ont été particulièrement touchés<br />

par la crise. L’indice du secondaire est en chute depuis la<br />

seconde moitié 2008, celui du tertiaire ne semble que ralentir.<br />

Ce résultat s’explique probablement par le fait que les pertes<br />

d’emplois des grandes métropoles sont diluées sur le plan<br />

national. De plus, suite <strong>au</strong>x licenciements opérés dans le<br />

domaine bancaire <strong>et</strong> financier, nous observons que la demande<br />

en surfaces commerciales a diminué parallèlement à l’indice <strong>au</strong><br />

deuxième semestre 2008.<br />

Au regard des sociétés inscrites <strong>au</strong> Registre du commerce, le<br />

constat est similaire. En eff<strong>et</strong>, l’année 2008 a été une année<br />

florissante pour les entreprises, le solde n<strong>et</strong>, c’est-à-dire la différence<br />

entre les sociétés nouvellement inscrites <strong>et</strong> celles<br />

radiées, a atteint un pic <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> Suisse. C<strong>et</strong>te h<strong>au</strong>sse est tout<br />

de même relative pour les cantons <strong>romand</strong>s puisqu’elle n’est<br />

que de 2.9% contre 13.3% <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> national. <strong>Le</strong>s conséquences<br />

de la crise sur le <strong>marché</strong> des bure<strong>au</strong>x semblent avoir<br />

été différées sur 2009. Effectivement, selon une projection faite<br />

par nos soins, le solde devrait être inférieur <strong>au</strong>x deux dernières<br />

années. <strong>Le</strong> <strong>marché</strong> de l’<strong>immobilier</strong> ne réagit donc pas de<br />

manière instantanée, mais souvent en réaction à l’évolution<br />

conjoncturelle. L’<strong>immobilier</strong> commercial n’échappe pas à c<strong>et</strong>te<br />

règle. Entre le moment de la demande d’<strong>au</strong>torisation de<br />

construire <strong>et</strong> le bouqu<strong>et</strong> de chantier, il peut se <strong>passe</strong>r jusqu’à<br />

3 ans. Cela crée un décalage entre l’offre <strong>et</strong> la demande. <strong>Le</strong>s<br />

proj<strong>et</strong>s entrepris en temps de conjoncture florissante devraient<br />

ainsi m<strong>et</strong>tre sur le <strong>marché</strong> un grand nombre de surfaces commerciales<br />

dans les 2-3 prochaines années. C’est à ce moment<br />

que le véritable impact de la crise pourra être évalué, si elle ne<br />

s’est pas résorbée d’ici-là.


37 LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

5.1 GENÈVE – LE SECTEUR FINANCIER EST DUREMENT TOUCHÉ<br />

Comme nous l’avons expliqué ci-dessus, le décalage qui existe<br />

entre offre <strong>et</strong> demande ne perm<strong>et</strong> pas de se prononcer de<br />

manière affirmative sur les conséquences de la crise. En eff<strong>et</strong>,<br />

si l’on peut voir une légère h<strong>au</strong>sse des surfaces de bure<strong>au</strong>x disponibles,<br />

il f<strong>au</strong>dra attendre que les grands proj<strong>et</strong>s <strong>immobilier</strong>s<br />

comme ceux de Blandonn<strong>et</strong>, de Lancy <strong>et</strong> de Vernier se terminent<br />

pour déterminer si tous ces nouve<strong>au</strong>x loc<strong>au</strong>x trouveront<br />

preneurs.<br />

Si le nombre de transactions n’a pas diminué entre 2008 <strong>et</strong><br />

2009, le volume des transactions a, lui, décliné d’environ 80%.<br />

Au premier semestre 2009, le montant total est 4 fois moins<br />

important que lors du premier semestre 2008 <strong>et</strong> du deuxième<br />

semestre 2008. <strong>Le</strong>s investisseurs semblent plus réticents à<br />

l’idée d’acquérir des biens commerci<strong>au</strong>x ce qui a un eff<strong>et</strong> stabilisateur,<br />

voire correcteur sur les prix.<br />

La période de h<strong>au</strong>sse générale des loyers de bure<strong>au</strong>x découlant<br />

d’une offre incapable de répondre rapidement à la demande<br />

semble révolue depuis le deuxième semestre 2008. L’<strong>immobilier</strong><br />

commercial à Genève est rentré dans une phase de ralentissement.<br />

<strong>Le</strong>s loyers ont commencé à se stabiliser. Selon les données<br />

de Colliers AMI (Suisse) SA, la fourch<strong>et</strong>te de prix s’est resserrée<br />

pour les surfaces dites « standard ». Au nive<strong>au</strong> des<br />

loc<strong>au</strong>x de luxe, à l’image des loc<strong>au</strong>x commerci<strong>au</strong>x sis rue du<br />

Rhône, le <strong>marché</strong> est différent. <strong>Le</strong>s investisseurs ou locataires à<br />

la recherche d’adresses prestigieuses sont toujours présents.<br />

Si la crise ne parvient pas à se résorber, l’offre sera plus abondante<br />

que par le passé pour une demande moins importante.<br />

<strong>Le</strong>s loyers des bure<strong>au</strong>x « standard » risquent de continuer à se<br />

stabiliser voire à décroître. En revanche, les bure<strong>au</strong>x de « catégorie<br />

supérieure », récents, construits <strong>et</strong> aménagés avec des<br />

technologies de pointe seront touchés dans une moindre<br />

mesure <strong>et</strong> bénéficieront de la consolidation des prix en vigueur.<br />

A Genève, une part importante des loc<strong>au</strong>x commerci<strong>au</strong>x est<br />

détenue ou louée par des sociétés financières <strong>et</strong> des banques.<br />

Or, le graphique nous indique une montée spectaculaire du t<strong>au</strong>x<br />

de chômage dans ces secteurs d’activité. C<strong>et</strong> accroissement<br />

des personnes sans emploi laisse planer quelques doutes quant<br />

à la capacité immédiate de ces sociétés à traverser la crise <strong>et</strong> à<br />

continuer leur expansion tant économique que physique. Si ce<br />

n’était pas le cas, il découlerait de ces éventuelles faillites davantage<br />

de surfaces commerciales disponibles. Par ailleurs, dans<br />

un souci de réduction des coûts, d’importantes banques<br />

quittent le centre-ville <strong>et</strong> abandonnent de prestigieuses adresses<br />

pour la périphérie. C’est notamment le cas de la banque Pict<strong>et</strong><br />

& Cie installée <strong>au</strong>x Acacias, de Lombard Odier Darier Hentsch<br />

& Cie <strong>au</strong> P<strong>et</strong>it-Lancy <strong>et</strong> pour 2010 de HSBC Private Bank<br />

(Suisse) SA. C<strong>et</strong>te dernière va investir une des tours de<br />

Blandonn<strong>et</strong>, près de l’aéroport, dans le complexe d’affaires où<br />

siège déjà Ralph L<strong>au</strong>ren, l’Oréal ou encore IBM, mais gardera<br />

comme ses consœurs quelques loc<strong>au</strong>x <strong>au</strong> centre-ville pour<br />

l’accueil de la clientèle privée.<br />

millions de CHF<br />

500<br />

450<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

Source: FAO, Acanthe<br />

CHF 1’200<br />

CHF 1’000<br />

CHF 800<br />

CHF 600<br />

CHF 400<br />

CHF 200<br />

CHF 0<br />

Evolution du nombre <strong>et</strong> du volume de transactions<br />

sur immeubles commerci<strong>au</strong>x à Genève<br />

1 er semestre 2008<br />

Source: Colliers AMI (Suisse) SA<br />

en m 2<br />

Source: OCSTAT<br />

> CHF 10 millions<br />

CHF 5 – 10 millions<br />

< CHF 10 millions<br />

Nombre de transactions<br />

2 e semestre 2008 1 er semestre 2009<br />

Loyers des surfaces de bure<strong>au</strong>x à Genève<br />

<strong>au</strong> 2 e semestre 2008<br />

std sup std sup std sup std sup std sup std sup std sup<br />

Hypercentre<br />

200’000<br />

180’000<br />

160’000<br />

140’000<br />

120’000<br />

100’000<br />

80’000<br />

60’000<br />

40’000<br />

20’000<br />

0<br />

1990 91<br />

1’200<br />

1’000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

Source: OCE, SECO<br />

Centre<br />

Rive g<strong>au</strong>che/<br />

E<strong>au</strong>x-Vives<br />

Centre<br />

Rive droite<br />

Aéroport/<br />

OrganisationsInternationales<br />

Meyrin/<br />

Vernier<br />

Lancy/<br />

Carouge/<br />

Acacias<br />

Evolution des surfaces de bure<strong>au</strong>x vacantes<br />

à Genève (en m²)<br />

Minimum<br />

Maximum<br />

Chêne/<br />

Thônex<br />

92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09<br />

Chômeurs des banques <strong>et</strong> sociétés financières<br />

à Genève<br />

2001 02 03 04 05 06 07 08 09<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0


LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

Source: Colliers AMI (Suisse) SA<br />

en m 2<br />

CHF 500<br />

CHF 450<br />

CHF 400<br />

CHF 350<br />

CHF 300<br />

CHF 250<br />

CHF 200<br />

CHF 150<br />

CHF 100<br />

CHF 50<br />

CHF 0<br />

Source: SCRIS<br />

en m 2<br />

90’000<br />

80’000<br />

70’000<br />

60’000<br />

50’000<br />

40’000<br />

30’000<br />

20’000<br />

10’000<br />

0<br />

Source: SCRIS<br />

en m 2<br />

60’000<br />

50’000<br />

40’000<br />

30’000<br />

20’000<br />

10’000<br />

0<br />

40’000<br />

35’000<br />

30’000<br />

25’000<br />

20’000<br />

15’000<br />

10’000<br />

5’000<br />

0<br />

Source: SCRIS<br />

Loyers des surfaces de bure<strong>au</strong>x à L<strong>au</strong>sanne<br />

<strong>au</strong> 2 e semestre 2008<br />

Minimum<br />

Maximum<br />

std sup std sup std sup std sup std sup std sup<br />

Hypercentre Est Centre Sud Sud Ouest Nord<br />

Evolution des surfaces de bure<strong>au</strong>x vacantes<br />

à L<strong>au</strong>sanne <strong>et</strong> dans le canton de V<strong>au</strong>d<br />

2004<br />

05<br />

06<br />

07<br />

08<br />

Canton<br />

L<strong>au</strong>sanne<br />

Surfaces de loc<strong>au</strong>x industriels <strong>et</strong> commerci<strong>au</strong>x vacants,<br />

par district v<strong>au</strong>dois<br />

Aigle<br />

2004<br />

2005<br />

2006<br />

2007<br />

2008<br />

2009<br />

Morges<br />

Jura-<br />

Nord v<strong>au</strong>dois<br />

Ouest<br />

L<strong>au</strong>sannois<br />

Nyon<br />

09<br />

L<strong>au</strong>sanne<br />

Surfaces de loc<strong>au</strong>x industriels <strong>et</strong> commerci<strong>au</strong>x vacants<br />

à L<strong>au</strong>sanne<br />

Bure<strong>au</strong>,<br />

cabin<strong>et</strong> médical<br />

Magasin,<br />

local de vente<br />

Atelier, usine<br />

Dépôt,<br />

entrepôt, hangar<br />

Autre<br />

2006<br />

2007<br />

2008<br />

2009<br />

5.2 VAUD – LA DEMANDE PERSISTE MALGRÉ LA CRISE<br />

<strong>Le</strong> canton de V<strong>au</strong>d connaît un sort contrasté. Il s’avère que les<br />

surfaces de bure<strong>au</strong>x vacantes ne cessent de diminuer, indiquant<br />

que bon nombre d’entreprises continuent leur implantation.<br />

Elles s’installent principalement sur les rives du Léman, entre<br />

Nyon <strong>et</strong> L<strong>au</strong>sanne. De grands groupes tels que Yahoo ! ou<br />

Nissan se sont installés juste avant la suppression de l’arrêté<br />

Bonny, qui leur perm<strong>et</strong>tait de bénéficier d’allègements fisc<strong>au</strong>x ;<br />

ceux-ci ne sont plus en vigueur pour d’éventuels nouve<strong>au</strong>x<br />

arrivants.<br />

En quatre ans, les surfaces vacantes de bure<strong>au</strong>x ont diminué<br />

de plus de 35% dans le canton de V<strong>au</strong>d. <strong>Le</strong>s bure<strong>au</strong>x <strong>et</strong> magasins<br />

restent en tête des catégories les plus offertes sur le<br />

<strong>marché</strong>. Malgré la baisse générale, des régions comme Nyon<br />

ou Morges ont connu une <strong>au</strong>gmentation de leurs surfaces disponibles<br />

entre 2008 <strong>et</strong> 2009, soit 11’981 m 2 supplémentaires<br />

(+280%) pour la première <strong>et</strong> 3’168 m 2 pour la seconde (+160%)<br />

en raison de nombreuses constructions récentes. Bien que l’arrêté<br />

Bonny ait été abrogé, le canton de V<strong>au</strong>d reste particulièrement<br />

attractif en termes de prix <strong>et</strong> de localisation. A proximité<br />

de l’aéroport international de Genève, profitant du lac <strong>et</strong> de la<br />

verdure environnante, la Côte v<strong>au</strong>doise dispose d’un cadre<br />

agréable pour une entreprise désireuse d’y baser ses loc<strong>au</strong>x<br />

tout en bénéficiant des avantages traditionnellement associés à<br />

la Suisse (attrait fiscal, nive<strong>au</strong> de formation, bonnes écoles, <strong>et</strong>c.).<br />

Au nive<strong>au</strong> des loyers, l’attractivité du canton est importante. <strong>Le</strong>s<br />

loyers de l’Hypercentre l<strong>au</strong>sannois plafonnent à CHF 430 contre<br />

CHF 1’025 dans le centre-ville genevois pour des loc<strong>au</strong>x dits de<br />

catégorie « supérieure ou de prestige ». Or, la demande reste<br />

soutenue à L<strong>au</strong>sanne, ce qui perm<strong>et</strong> de maintenir les loyers<br />

actuels malgré la crise.<br />

L<strong>au</strong>sanne est d’ailleurs dans une phase extrêmement positive,<br />

non seulement les nouvelles constructions trouvent directement<br />

preneurs, mais la demande parvient également à absorber les<br />

surfaces vacantes déjà disponibles depuis les années précédentes.<br />

En quatre ans, les loc<strong>au</strong>x commerci<strong>au</strong>x vacants ont<br />

diminué de moitié.<br />

38


39 LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

5.3 NEUCHÂTEL – HAUSSE COLOSSALE DU TAUX DE CHÔMAGE<br />

Malgré les apparences, le canton va <strong>au</strong> devant d’une crise<br />

annoncée. Bien que les surfaces disponibles aient n<strong>et</strong>tement<br />

diminué en 2008, les secteurs de l’horlogerie <strong>et</strong> de la micromécanique<br />

vont être particulièrement touchés par le ralentissement<br />

conjoncturel. C<strong>et</strong>te perspective risque d’engendrer des licenciements<br />

<strong>et</strong> des restructurations pour ces types d’entreprises qui<br />

devront impérativement réduire leurs coûts. Une h<strong>au</strong>sse importante<br />

des surfaces disponibles est donc à prévoir pour 2009.<br />

Neuchâtel reste une région fortement industrialisée <strong>et</strong> dépendante<br />

de ses exportations. Par conséquent, elle subit de plein<br />

fou<strong>et</strong> les cycles conjoncturels. Avec un t<strong>au</strong>x de chômage déjà<br />

supérieur à 6% (6.1% en juill<strong>et</strong> 2009) <strong>et</strong> <strong>au</strong> rythme actuel, le<br />

canton pourrait donc bien dé<strong>passe</strong>r Genève, la traditionnelle<br />

lanterne rouge <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> national, dès c<strong>et</strong> <strong>au</strong>tomne. <strong>Le</strong> recours<br />

massif des entreprises <strong>au</strong> chômage partiel ne laisse que peu de<br />

doute quant à la tendance pour c<strong>et</strong>te fin d’année.<br />

Avec une moyenne cantonale de CHF 159/m 2 /an, estimée par<br />

Neuchâtel statistique, pour les bure<strong>au</strong>x, les prix sont très modérés<br />

pour un canton qui, grâce à son secteur horloger, possède<br />

un rayonnement d’importance nationale. La m<strong>au</strong>vaise conjoncture<br />

n’incitera pas l’acquisition de loc<strong>au</strong>x commerci<strong>au</strong>x dans<br />

c<strong>et</strong>te région. La préférence ira vers de grands centres d’affaires<br />

comme Genève, Zürich voire L<strong>au</strong>sanne. La demande va donc<br />

se détendre dans le canton <strong>et</strong> les prix devraient baisser.<br />

en m 2<br />

40’000<br />

35’000<br />

30’000<br />

25’000<br />

20’000<br />

15’000<br />

10’000<br />

5’000<br />

0<br />

Source: Neuchâtel statistique<br />

7%<br />

6%<br />

5%<br />

4%<br />

3%<br />

2%<br />

1%<br />

0%<br />

Source: SECO, Neuchâtel statistique<br />

CHF 400<br />

CHF 350<br />

CHF 300<br />

CHF 250<br />

CHF 200<br />

CHF 150<br />

CHF 100<br />

CHF 50<br />

CHF 0<br />

Surface des loc<strong>au</strong>x industriels <strong>et</strong> commerci<strong>au</strong>x vacants<br />

par district neuchâtelois<br />

Neuchâtel<br />

2005<br />

2006<br />

2007<br />

2008<br />

Source: Colliers AMI (Suisse) SA<br />

Boudry<br />

Val-de-Travers<br />

Val-de-Ruz<br />

<strong>Le</strong> Locle<br />

T<strong>au</strong>x de chômage dans le canton de Neuchâtel<br />

La Ch<strong>au</strong>xde-Fonds<br />

2000 01 02 03 04 05 06 07 08 09<br />

Loyers des surfaces de bure<strong>au</strong>x à Neuchâtel<br />

<strong>au</strong> 2 e semestre 2008<br />

Hypercentre<br />

Centre<br />

Est<br />

Centre<br />

Nord<br />

Centre<br />

Ouest<br />

Est<br />

Nord<br />

Minimum<br />

Maximum<br />

std sup std sup std sup std sup std sup std sup std sup<br />

Ouest


LE MARCHÉ IMMOBILIER DE LA MÉTROPOLE LÉMANIQUE<br />

Euro/m 2 /an<br />

Source: CB Richard Ellis Group<br />

croissance en %<br />

1’800<br />

1’600<br />

1’400<br />

1’200<br />

1’000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

-20<br />

Loyer commercial moyen annuel dans quelques grands<br />

centres d'affaires<br />

Tokyo<br />

62<br />

Londres<br />

Moscou Hong-Kong<br />

Paris<br />

Dublin<br />

Zürich<br />

Genève New-York<br />

Choix de relocalisation pour les investisseurs étrangers<br />

36<br />

33<br />

Source: Promotion économique de Genève<br />

27<br />

27<br />

Genève Bruxelles Dublin New York Madrid<br />

Barcelone Amsterdam Vienne Londres<br />

25<br />

18<br />

16<br />

13<br />

9<br />

Paris<br />

-16<br />

Milan<br />

5.4 IMMOBILIER COMMERCIAL INTERNATIONAL<br />

ET QUELQUES TENDANCES POUR 2009<br />

40<br />

<strong>Le</strong>s prévisions pour 2010 se résument dans le table<strong>au</strong> ci-contre.<br />

<strong>Le</strong>s variations sont fonctions des emplacements <strong>et</strong> du degré<br />

d’équipement <strong>et</strong> de vétusté du bâtiment. <strong>Le</strong>s obj<strong>et</strong>s excentrés<br />

<strong>et</strong> obsolètes <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> technique seront les plus impactés par<br />

la réduction des surfaces commerciales louées.<br />

Certes loin des loyers annuels londoniens ou japonais, les loyers<br />

genevois (€ 596) ne sont pas en reste par rapport à ceux de ses<br />

voisins européens. D’<strong>au</strong>tant plus que Genève n’a pas connu la<br />

même baisse que les grandes villes internationales, où les loyers<br />

ont perdu jusqu’à 30%. La très bonne situation <strong>et</strong> les loyers,<br />

certes élevés mais modérés en comparaison internationale, perm<strong>et</strong>tent<br />

de rester positifs quant à l’avenir des bure<strong>au</strong>x à Genève.<br />

P<strong>et</strong>ite ombre <strong>au</strong> table<strong>au</strong> qui pourrait réveiller la conscience des<br />

plus sceptiques, l’indice du PIB <strong>romand</strong>, <strong>et</strong> plus généralement<br />

suisse, connaît une chute depuis 2007 (voir chapitre 1 : La crise<br />

économique). Chute à relativiser du point de vue des derniers<br />

chiffres de la promotion économique qui place la Suisse parmi<br />

les pays possédant le meilleur PIB par habitant en 2008.<br />

De manière générale, il subsistera toujours une « nouvelle »<br />

demande d’entreprises souhaitant bénéficier de la place privilégiée<br />

qu’occupe Genève.<br />

<strong>Le</strong> classement des premiers emplacements choisis par les<br />

entreprises étrangères donne Genève largement en tête, avec<br />

62% d’<strong>au</strong>gmentation de relocalisations en 2007, comme illustré<br />

sur le graphique ci-contre.<br />

En revanche, il <strong>persiste</strong> un risque concernant les sociétés déjà<br />

installées. La levée du secr<strong>et</strong> bancaire suisse pourrait avoir des<br />

répercussions catastrophiques. Dès lors, les banques privées<br />

étrangères pourraient, à plus ou moins long terme, décider de<br />

dégraisser leur contingent basé en Suisse qui n’<strong>au</strong>rait plus lieu<br />

d’être.<br />

La levée du secr<strong>et</strong> bancaire est un des facteurs exogènes à<br />

même d’impacter lourdement l’économie suisse, mais il ne<br />

f<strong>au</strong>t pas non plus négliger la possibilité d’un départ des<br />

organisations internationales telles l’ONU ou l’OMC. De telles<br />

relocalisations <strong>au</strong>raient des répercussions extrêmement<br />

négatives pour tout le bassin lémanique <strong>et</strong> Genève perdrait un<br />

atout indéniable sur le plan international. ■


3<br />

LES PLACEMENTS INDIRECTS<br />

DANS L’IMMOBILIER


LES PLACEMENTS INDIRECTS DANS L’IMMOBILIER<br />

20’000<br />

19’000<br />

18’000<br />

17’000<br />

16’000<br />

15’000<br />

14’000<br />

13’000<br />

12’000<br />

11’000<br />

10’000<br />

Source: SWX<br />

210<br />

190<br />

170<br />

150<br />

130<br />

110<br />

90<br />

2001<br />

1995<br />

Source: CAFP, SWX, CIFI<br />

Evolution du nombre de fonds de placement <strong>immobilier</strong>s<br />

<strong>et</strong> de leur capitalisation boursière<br />

02<br />

Capitalisation boursière des fonds de placement<br />

cotés en bourse (en millions) (échelle g<strong>au</strong>che)<br />

Nombre de fonds de placement (échelle droite)<br />

03<br />

04<br />

05<br />

Performance fonds de placement <strong>immobilier</strong>s,<br />

fondations de placement immobilières <strong>et</strong> <strong>immobilier</strong> direct<br />

96<br />

06<br />

Fonds <strong>immobilier</strong>s (Indice Immofonds SWX TR)<br />

Fondations immobilières (Indice CAFP, Acanthe)<br />

CIFI (Investment Real Estate Performance Index)<br />

97<br />

98<br />

99<br />

00<br />

01<br />

02<br />

Performance fonds de placement <strong>immobilier</strong>s, actions,<br />

obligations <strong>et</strong> <strong>immobilier</strong> direct depuis 2000<br />

(base 100 = 30.06.2000)<br />

180 (CIFI Investment Real Estate Performance Index)<br />

160<br />

(Indice Immofonds SWX TR)<br />

(SPI TR index)<br />

140<br />

(SBI GOV Bond Index TR)<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

Source: SWX, CIFI<br />

2000<br />

01<br />

02<br />

03<br />

04<br />

05<br />

03<br />

04<br />

06<br />

07<br />

05<br />

07<br />

06<br />

08<br />

07<br />

08<br />

08<br />

09<br />

09<br />

09<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

1<br />

ANALYSE DE PORTEFEUILLES<br />

42<br />

<strong>Le</strong>s placements <strong>immobilier</strong>s indirects gardent la cote. Preuve en<br />

est avec la multitude de nouve<strong>au</strong>x fonds mis sur le <strong>marché</strong> ces<br />

douze derniers mois. La stabilité des prix <strong>immobilier</strong>s, contrairement<br />

<strong>au</strong>x <strong>marché</strong>s des actions <strong>et</strong> obligations, a stimulé la<br />

demande tant <strong>au</strong>près d’investisseurs privés qu’<strong>au</strong>près des<br />

caisses de pensions ou gérants de fonds du 3 e pilier. Ces derniers<br />

ont pour la plupart connu un exercice 2008 catastrophique.<br />

Une estimation conclut à un t<strong>au</strong>x de sous-cou<strong>vert</strong>ure<br />

pour deux-tiers des caisses de pension. <strong>Le</strong>s c<strong>au</strong>ses résident<br />

bien évidemment dans les m<strong>au</strong>vaises performances boursières<br />

ainsi que dans le transfert des fonds en cas de licenciements.<br />

Pour les investisseurs institutionnels, ces éléments ont permis<br />

une nouvelle fois de stimuler la demande pour les placements<br />

indirects dans l’<strong>immobilier</strong>.<br />

<strong>Le</strong>s fonds de placements connaissent une croissance marquée<br />

depuis 2004 en termes d’évolution de la fortune brute. Ce<br />

mouvement confirme ainsi la progression de l’<strong>immobilier</strong> titrisé<br />

en Suisse.<br />

En dehors de la fusion annoncée entre le fonds DREF <strong>et</strong><br />

Bonhôte – Immobilier qui débouchera sur le plus grand fonds<br />

<strong>immobilier</strong> <strong>romand</strong>, le nombre de fonds cotés en bourse tend<br />

également à <strong>au</strong>gmenter depuis 2004.<br />

La diversification de l’offre dans le segment des fonds de placement<br />

<strong>immobilier</strong>s <strong>passe</strong> <strong>au</strong>ssi par des concepts novateurs,<br />

tel que l’investissement dans des proj<strong>et</strong>s de construction souvent<br />

qualifiés d’immeubles durables ou a vocation efficace du<br />

point de vue énergétique. Ainsi, le Crédit Suisse a lancé en<br />

début d’année le fonds <strong>immobilier</strong> « CS Real Estate Fund Green<br />

Property ».<br />

Dans le domaine des fonds <strong>immobilier</strong>s réservés <strong>au</strong>x institutionnels,<br />

l’évolution de l’offre a été be<strong>au</strong>coup plus modérée <strong>au</strong><br />

cours de ces dernières années. Dès c<strong>et</strong> <strong>au</strong>tomne, un nouve<strong>au</strong><br />

fonds verra le jour, « Immobilier-CH pour institutionnels 56J »<br />

géré par Solufonds SA, réservé uniquement <strong>au</strong>x institutionnels.<br />

En termes de performances, les fonds <strong>immobilier</strong>s ont atteint<br />

leur somm<strong>et</strong> avant la crise <strong>au</strong> 31 mars 2007. Avec les replis des<br />

cours sur l’ensemble des <strong>marché</strong>s, l’indice SWX des fonds de<br />

placements a ensuite oscillé dans un canal <strong>et</strong> testé à 2 reprises<br />

son nive<strong>au</strong> de résistance situé à 200%. Au 30 juin dernier, l’indice<br />

a toutefois atteint le nive<strong>au</strong> de 220%.<br />

En ce qui concerne les performances entre les différentes<br />

classes d’actifs, nous pouvons observer la bonne performance<br />

de l’<strong>immobilier</strong>, que ce soit en tant qu’investissement direct ou<br />

par le biais de fonds de placements. Nous pouvons également<br />

souligner la faible corrélation des actions avec les obligations <strong>et</strong><br />

les véhicules de placement dans la pierre.


43 LES PLACEMENTS INDIRECTS DANS L’IMMOBILIER<br />

En termes de prix, les parts de fonds de placement se montrent<br />

be<strong>au</strong>coup plus volatiles qu’un investissement direct dans l’<strong>immobilier</strong>.<br />

Par définition, le prix de la part est équivalent <strong>au</strong> prix<br />

échangé en bourse. Il est composé de la valeur n<strong>et</strong>te d’inventaire<br />

de la part à laquelle s’ajoute la prime ou encore agio (dans<br />

le cas d’une prime positive). La corrélation entre les prix des<br />

parts des fonds <strong>et</strong> les prix de l’<strong>immobilier</strong> direct est donc<br />

relativement faible, le prix des fonds affichant une corrélation<br />

supérieure avec le <strong>marché</strong> des actions.<br />

1.1 FONDS DE PLACEMENT IMMOBILIERS<br />

<strong>Le</strong> table<strong>au</strong> de la page suivante nous perm<strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en évidence<br />

les principales caractéristiques des fonds de placements.<br />

Nous avons volontairement sélectionné un échantillon représentant<br />

la Suisse <strong>romand</strong>e ainsi qu’un fonds du Crédit Suisse <strong>et</strong><br />

d’UBS qui figurent parmi les plus importants de Suisse.<br />

<strong>Le</strong> fonds Solvalor a profité de l’exercice 2007/2008 pour rembourser<br />

l’ensemble de ses d<strong>et</strong>tes hypothécaires. <strong>Le</strong> fonds est<br />

donc passé d’un coefficient d’end<strong>et</strong>tement situé à 11.95% <strong>au</strong><br />

30 juin 2007 à un t<strong>au</strong>x de 0% <strong>au</strong> 30 juin 2008. La Foncière a<br />

également effectué un bon exercice avec un rendement <strong>et</strong> une<br />

performance constante. <strong>Le</strong> léger repli de son cours en bourse,<br />

<strong>au</strong> 30 septembre 2008, a eu pour impact de réduire l’agio à<br />

11.31% par rapport à 20.40% un an <strong>au</strong>paravant. <strong>Le</strong> nouve<strong>au</strong><br />

fonds <strong>romand</strong> Realstone affiche un coefficient d’end<strong>et</strong>tement<br />

relativement élevé, maximisant ainsi l’eff<strong>et</strong> de levier <strong>et</strong> profitant<br />

de ce fait des faibles t<strong>au</strong>x d’intérêts. De même son disagio s’explique<br />

par la croissance très rapide de la valeur d’inventaire de<br />

la part par rapport <strong>au</strong> cours de la part en bourse. <strong>Le</strong> fonds à<br />

dominance commerciale Procimmo, qui a été lancé fin 2007 <strong>et</strong><br />

qui a bouclé son premier exercice en juin 2008, est end<strong>et</strong>té avec<br />

un t<strong>au</strong>x de 31%. <strong>Le</strong>s performances oscillent entre 1.96% <strong>et</strong><br />

7.94%.<br />

Dans l’ensemble, les fonds de placement affichent un agio en<br />

baisse par rapport <strong>au</strong>x années précédentes. Ceci s’explique par<br />

le fait que les cours en bourse ont lourdement chuté pour<br />

certains fonds. La valeur d’inventaire ne progressant pas <strong>au</strong>ssi<br />

rapidement que la baisse des cours, une diminution de l’agio<br />

est donc inévitable. <strong>Le</strong>s deux fonds les plus récents, à savoir<br />

Realstone <strong>et</strong> Procimmo, ont un agio légèrement négatif. Cela<br />

est dû <strong>au</strong> fait que la valeur n<strong>et</strong>te d’inventaire progresse plus rapidement<br />

suite <strong>au</strong>x nombreux investissements initi<strong>au</strong>x du fonds.<br />

140<br />

130<br />

120<br />

110<br />

100<br />

90<br />

80<br />

Source: SWX, CIFI<br />

2000<br />

Indice des prix des fonds de placements, villas,<br />

PPE <strong>et</strong> immeubles de rendement depuis 2000<br />

(base 100 = 30.06.2000)<br />

Indice CIFI des prix de l'<strong>immobilier</strong> direct (SI Investment PR)<br />

Indice SWX des prix des fonds de placement (SWX SWIIP PR)<br />

Indice CIFI des prix des villas (SI Private House PR)<br />

Indice CIFI des prix des PPE (SI Condominium PR)<br />

01<br />

02<br />

03<br />

04<br />

05<br />

06<br />

07<br />

08<br />

09


LES PLACEMENTS INDIRECTS DANS L’IMMOBILIER<br />

Solvalor La Foncière Realstone Procimmo Bonhôte UBS Crédit suisse<br />

"Mixed SIMA" "SIAT"<br />

<strong>au</strong> 30.06.2008 <strong>au</strong> 30.09.2008 <strong>au</strong> 31.03.2009 <strong>au</strong> 30.06.2008 <strong>au</strong> 30.09.2008 <strong>au</strong> 31.12.2008 <strong>au</strong> 30.09.2008<br />

Valeur d'inventaire 172.57 577 107.74 106.3 103.9 75.04 125.94<br />

Valeur boursière 222 643 101 102.68 110.49 77.5 139.4<br />

Agio/disagio 28.64% 11.31% -6.26% -3.40% 6.35% 3.30% 10.69%<br />

Rendement sur distribution 2.93% 3.03% 0.00% 0.00% 2.99% 4.10% 3.73%<br />

Rendement de placement 3.64% 7.94% 7.74% 6.30% 1.96% 5.10% 6.53%<br />

Fortune n<strong>et</strong>te (en millions) 613 651 94 130 318 3704 1926<br />

Quote-part des charges d'exploitation 0.77% 0.88% 1.33% 1.35% 1.06% 0.89% 0.80%<br />

Coefficient d'end<strong>et</strong>tement, en %<br />

Prime d'émission, en %<br />

0.00% 16.46% 49.81% 31.28% 3.31% 20.60% 15.77%<br />

(t<strong>au</strong>x max. selon règlem<strong>et</strong>)<br />

Commission de gestion, en %<br />

5% 4% 3% 5% 5% 5% 5%<br />

(t<strong>au</strong>x max. selon règlement)<br />

Prime de rachat, en %<br />

0.25% 0.50% 1% 1.5% 1% 1% 0.70%<br />

(t<strong>au</strong>x max. selon règlement) 1% 2% 1% 1% 1% 2% 2%<br />

Diversification sectorielle, en %<br />

Industriel<br />

Résidentiel 85 62 82 8 81 45 62<br />

Commerces/Bure<strong>au</strong>x 16 12 85 14 41 30<br />

Entrepôts 1.25<br />

Parkings 6 7 5<br />

Autres 2 1.5<br />

Mixtes 15 22 12 5.5<br />

Diversification géographique, en %<br />

Suisse <strong>romand</strong>e 93 96 72 85 100 8 17<br />

Reste de la Suisse 7 4 28 15 92 83<br />

Sources : Divers rapports de gestion annuels<br />

La méthode d’estimation employée par les experts des fonds<br />

de placement est la méthode DCF (méthode des discounted<br />

cash flows). C<strong>et</strong>te dernière est par ailleurs recommandée par la<br />

directive sur les fonds de placements ainsi que par la loi sur les<br />

placements collectifs de capit<strong>au</strong>x (LPCC). <strong>Le</strong>s t<strong>au</strong>x d’actualisation<br />

employés varient en fonction de la qualité de l’obj<strong>et</strong>, de son<br />

emplacement ou encore de son potentiel d’exploitation. Nous<br />

avons répertorié ces derniers t<strong>au</strong>x dans le table<strong>au</strong> ci-dessous.<br />

Solvalor La Foncière Realstone Procimmo Bonhôte UBS Crédit suisse<br />

"Mixed SIMA" "SIAT"<br />

T<strong>au</strong>x d'actualistion moyen<br />

T<strong>au</strong>x de capitalisation<br />

5.12% 5.19% n/a n/a n/a 4.80% 4.88%<br />

(ratio état locatif / valeur vénale) 6.70% n/a 7.02% 6.60% 5.88% 6.30% 6.46%<br />

Fourch<strong>et</strong>te t<strong>au</strong>x d'actualistion utilisé 4.7% <strong>et</strong> 4.55% <strong>et</strong> 4.36% à 4.37% <strong>et</strong> 3.95% <strong>et</strong> 4.1% à<br />

5.6% 6.35% 4.71% 4.82% 4.90% 5.5% n/a<br />

Sources : Divers rapports de gestion annuels<br />

On notera la plus forte valorisation du parc <strong>immobilier</strong> en rapport<br />

avec l’état locatif pour le fonds <strong>immobilier</strong> de la banque<br />

Bonhôte. Ce dernier est le seul fonds de notre analyse investissant<br />

uniquement en Suisse <strong>romand</strong>e.<br />

44


45 LES PLACEMENTS INDIRECTS DANS L’IMMOBILIER<br />

1.2 FONDATIONS DE PLACEMENT IMMOBILIERS<br />

Un coup d’œil sur les fondations de placements investissant<br />

dans l’<strong>immobilier</strong>, nous perm<strong>et</strong> de voir que ces dernières ont<br />

toutes réalisé de bons exercices. <strong>Le</strong>s performances oscillent<br />

entre 4.7% <strong>et</strong> 5.9%. Comparativement <strong>au</strong>x fonds de placement,<br />

les rendements sont moins dispersés, ce qui confirme le<br />

caractère lissé des fondations de placement. Par ailleurs, les<br />

primes d’émission varient également d’une fondation à une<br />

<strong>au</strong>tre, mais restent moins élevées que celles pratiquées par les<br />

fonds de placements. <strong>Le</strong> constat est le même pour les<br />

commissions de gestion. <strong>Le</strong>s performances sont, quant à elles<br />

situées dans une fourch<strong>et</strong>te allant de 4.7% à 5.9%.<br />

La plupart des fondations ont leur siège administratif situé en<br />

Suisse alémanique <strong>et</strong> sont par conséquent moins investies en<br />

Suisse <strong>romand</strong>e. Ceci perm<strong>et</strong> de présager un important développement<br />

à venir de ce type d’investissement pour la clientèle<br />

institutionnelle <strong>romand</strong>e.<br />

UBS CS Swisscanto Ass<strong>et</strong> Immo FIDIP HIG Lithos<br />

"Immeubles "Real Estate" "Immeubles "Immeubles<br />

Suisses" Switzerland Suisses" Habitation"<br />

<strong>au</strong> 30.09.2008 <strong>au</strong> 30.06.2008 <strong>au</strong> 30.06.2008 <strong>au</strong> 31.03.2009 <strong>au</strong> 30.09.2008 <strong>au</strong> 30.09.2008 <strong>au</strong> 30.09.2008<br />

Valeur d'inventaire 1’033.98 1’097.31 136.28 448.56 147,295.00 11,847 116,325.26<br />

Rendement direct, en % réinvestissement réinvestissement 5.71% 4.49% réinvestissement 5.26% 4.90%<br />

Rendement total (performance), en % 4.70% 4.82% 5.90% 5.68% 5.36% 5.44% 5.62%<br />

Fortune n<strong>et</strong>te (en millions)<br />

Ratio d'end<strong>et</strong>tement,<br />

789 2908 3167 800 148 457 122<br />

en % des valeurs vénales 2.20% 18.96% 0.00% 4.92% 43% 29% 22%<br />

Prime d'émission, en % 1% 0.40% 3% na 1% à 3% 0.75%<br />

Commission de gestion, en % 0.40% 0.40% 0.40% na na 0.25%<br />

Prime de rachat, en % 1% 0.40% na 0% 0.75%<br />

Diversification sectorielle, en %<br />

Industriel 10<br />

Bure<strong>au</strong>x 14 1<br />

Résidentiel 73 62 45 100 100 78 93<br />

Commerces 20 26 4 6<br />

Entrepôts<br />

Parkings 7<br />

Autres 2 4 1<br />

Mixtes 5 8 41<br />

Diversification géographique, en %<br />

Suisse <strong>romand</strong>e 10 25 36 20 72 13 100<br />

Reste de la Suisse 90 75 64 80 28 87 0<br />

Sources : Divers rapports de gestion annuels


LES PLACEMENTS INDIRECTS DANS L’IMMOBILIER<br />

1.3 SOCIÉTÉS IMMOBILIÈRES<br />

46<br />

<strong>Le</strong>s sociétés immobilières sont également présentes en Suisse<br />

<strong>et</strong> affichent des performances correctes malgré la turbulence<br />

des <strong>marché</strong>s. <strong>Le</strong>urs cours en bourse ont chuté de manière<br />

moins importante qu’<strong>au</strong> cours de l’année 2007. <strong>Le</strong>s trois sociétés<br />

présentes dans notre analyse affichent ainsi toutes une<br />

prime négative.<br />

Contrairement <strong>au</strong>x fonds de placement <strong>et</strong> fondations, les sociétés<br />

immobilières investissent largement dans les activités commerciales.<br />

En raison de la récession actuelle, nous pensons que<br />

ces dernières seront à surveiller de près l’année prochaine.<br />

Ainsi, nous recommandons de ne pas surpondérer un portefeuille<br />

<strong>immobilier</strong> titrisé en recourant <strong>au</strong>x sociétés immobilières.<br />

Même si les cours des actions des sociétés immobilières sont<br />

fortement corrélés <strong>au</strong> <strong>marché</strong> des actions <strong>et</strong> que ces dernières<br />

sont susceptibles de les entraîner à la h<strong>au</strong>sse, il s’agit d’être<br />

prudent quant à la valorisation intrinsèque de la société. La<br />

récession économique qui commence seulement à se faire ressentir<br />

en Suisse risque certainement d’impacter les surfaces<br />

commerciales en 2010 encore.<br />

Swiss Prime Site PSP Swiss Property Allreal<br />

<strong>au</strong> 31.12.2008 <strong>au</strong> 31.12.2008 <strong>au</strong> 31.12.2008<br />

Valeur d'inventaire 59.25 61.83 110.25<br />

Valeur boursière 50.8 52.7 107<br />

Agio/disagio –14.26% –14.77% -2.95%<br />

Rendement sur distribution 6.69% 4.74% 4.67%<br />

Evolution de l'action sur les 12 derniers mois –13.19% –7.87% –18.01%<br />

Capitalisation boursière (en millions de CHF) 1303 2471 1213<br />

Ratio fonds étrangers / fonds propres 63% 51% 56%<br />

Diversification sectorielle, en %<br />

Industriel<br />

Bure<strong>au</strong>x 57 66 68<br />

Résidentiel 2 12<br />

Commerces 22 15<br />

Entrepôts 6<br />

Parkings 5 6<br />

Autres 3 13<br />

Promotion, construction 20<br />

Diversification géographique, en %<br />

Suisse <strong>romand</strong>e 10 18 na<br />

Reste de la Suisse 90 82 na<br />

Sources : Divers rapports de gestion annuels


47 LES PLACEMENTS INDIRECTS DANS L’IMMOBILIER<br />

2<br />

COUP D’ŒIL SUR LES NOUVEAUX VÉHICULES<br />

DE PLACEMENTS<br />

La nouvelle loi sur les placements collectifs de capit<strong>au</strong>x (LPCC)<br />

ainsi que son ordonnance (OPCC) sont entrées en vigueur <strong>au</strong><br />

1 er janvier 2007, remplaçant ainsi la loi sur les fonds de placement<br />

(LFP). Divers buts ont justifié ce remaniement législatif mais<br />

le principal est le développement <strong>et</strong> l’amélioration de la compétitivité<br />

des structures juridiques de placements suisses par rapport<br />

à celles d’<strong>au</strong>tres pays.<br />

La nouvelle loi distingue ainsi les véhicules de placements dits<br />

« fermés » <strong>et</strong> ceux dits « ou<strong>vert</strong>s ». Une structure de placements<br />

fermée est un placement par déf<strong>au</strong>t, sans droit de rachat pour<br />

un investisseur. Sous l’égide de la LPCC, ces placements prennent<br />

la forme d’une société d’investissement non cotée à capital<br />

fixe (SICAF) ou d’une société en commandite de placements<br />

collectifs (SCPC). La catégorie de placement dit ou<strong>vert</strong>, avec un<br />

droit de rachat, prend la forme connue plus traditionnellement<br />

du grand public d’un fonds commun de placement (FCP) ou<br />

encore la forme d’une société d’investissement à capital variable<br />

(SICAV). La LPCC introduit également la notion d’investisseur<br />

qualifié pour des personnes physiques fortunées (art.10 al.3<br />

LPCC). C<strong>et</strong>te spécificité, déjà présente dans d’<strong>au</strong>tres législations<br />

européennes ou américaines, perm<strong>et</strong> à des individus ayant<br />

<strong>au</strong> minimum CHF 2 millions de fortune ou qui disposent d’un<br />

mandat de gestion de fortune écrit, de pouvoir investir dans des<br />

placements qui étaient <strong>au</strong>paravant uniquement réservés <strong>au</strong>x<br />

personnes morales.<br />

Nombreux sont encore les instruments de placements qui ne<br />

sont pas assuj<strong>et</strong>tis à la LPCC, notamment les fondations de<br />

placement. Ces dernières sont soumises <strong>au</strong> règlement édité par<br />

l’Office Fédéral des Assurances Sociales (OFAS).<br />

Fonds commun de placement (FCP)<br />

Fonds traditionnels comprenant des valeurs mobilières, ou<br />

immobilières, le fonds commun de placement se base sur un<br />

contrat entre la direction du fonds, l’investisseur <strong>et</strong> la banque<br />

dépositaire. L’investisseur acquiert dans ce cas une part du<br />

fonds qui est évaluée <strong>et</strong> cotée en bourse sur la base de sa<br />

valeur d’inventaire majorée d’une prime ou d’une décote suivant<br />

les conditions du <strong>marché</strong>.<br />

La société d’investissement à capital variable (SICAV)<br />

Sous la LPCC, la SICAV prend la forme d’une société <strong>et</strong> ne se<br />

base pas sur un contrat comme le fonds commun de placement.<br />

Son origine vient du droit luxembourgeois. L’investisseur<br />

devient donc actionnaire de la société <strong>et</strong> participe à la société<br />

ainsi qu’<strong>au</strong> bénéfice résultant de son bilan. Comme le fonds<br />

commun de placement, son capital est variable <strong>et</strong> évolue avec<br />

les entrées <strong>et</strong> sorties des actionnaires qui peuvent à tout<br />

moment réclamer le rachat de leur parts, moyennant un préavis.<br />

En droit suisse, la SICAV est un nouvel instrument de placement<br />

qui se distingue de la société anonyme en raison de son capital<br />

variable. L’imposition de la société reste semblable à celle<br />

d’un fonds commun de placement.<br />

Placements collectifs de capit<strong>au</strong>x<br />

ou<strong>vert</strong>s avec droit de rachat<br />

Fonds commun<br />

de placement<br />

(FCP)<br />

Placements collectifs de capit<strong>au</strong>x<br />

réglementés par la LPCC<br />

Société<br />

d’investissement<br />

à capital variable<br />

(SICAV)<br />

Placements collectifs de capit<strong>au</strong>x<br />

fermés sans droit de rachat<br />

Société<br />

en commandite<br />

de placements<br />

collectifs (SCPC))<br />

Société<br />

d’investissement<br />

non cotée<br />

à capital fixe


LES PLACEMENTS INDIRECTS DANS L’IMMOBILIER<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

Source: FINMA<br />

Nombre d'<strong>au</strong>torisations de véhicules de placements<br />

collectifs <strong>immobilier</strong>s<br />

2002<br />

03<br />

04<br />

05<br />

06<br />

Entrée en vigeur de la LPCC<br />

07<br />

08<br />

09<br />

48<br />

La société en commandite de placements collectifs<br />

(SCPC)<br />

C<strong>et</strong>te structure est considérée comme celle ayant le plus grand<br />

potentiel à l’heure actuelle, étant donné qu’elle s’approche le<br />

plus possible du modèle anglo-saxon qu’est le Limited<br />

Partnership. <strong>Le</strong>s associés, ou commandités, représentés dans<br />

la LPCC par une société anonyme, sont indéfiniment responsables,<br />

tandis que les associés commanditaires ne sont responsables<br />

qu’à h<strong>au</strong>teur du montant apporté. La notion d’investisseur<br />

qualifié intervient ici, étant donné que les commanditaires<br />

doivent avoir c<strong>et</strong>te qualification.<br />

La structure de la SCPC pourra servir <strong>au</strong>x investissements dans<br />

le capital-risque, l’<strong>immobilier</strong>, mais également les fonds alternatifs<br />

comme les hedge funds.<br />

La société d’investissement à capital fixe (SICAF)<br />

La société d’investissement à capital fixe est une société de placement<br />

dont le capital-actions est fixe. L’avantage d’une telle<br />

structure dépend de la stratégie d’investissement. L’absence de<br />

reprise de parts peut ainsi perm<strong>et</strong>tre à certains gestionnaires<br />

d’appliquer leur stratégie de gestion sans se soucier d’un éventuel<br />

problème de liquidité qui pourrait survenir en cas de r<strong>et</strong>rait<br />

de capital par un actionnaire. <strong>Le</strong>s actionnaires ne sont pas des<br />

investisseurs qualifiés <strong>au</strong> sens de la LPCC (art. 110 LPCC). La<br />

SICAF n’est pas cotée en bourse. La SICAF ne rentre pas dans<br />

le cadre de l’harmonisation partielle de la LPCC. Son traitement<br />

fiscal <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de la société n’est pas transparent contrairement<br />

<strong>au</strong>x fonds commun de placement, les SCPC <strong>et</strong> les SICAV.<br />

3<br />

ÉVOLUTION DU NOMBRE D’AUTORISATIONS<br />

SUITE À L’ENTRÉE EN VIGUEUR DE LA LPCC<br />

L’entrée en vigueur de la LPCC (le 1 er janvier 2007) a eu un<br />

impact favorable sur le nombre d’<strong>au</strong>torisations accordées pour<br />

la création de véhicules de placement collectifs <strong>immobilier</strong>s<br />

suisses, seulement depuis ce début d’année. <strong>Le</strong> graphique<br />

ci-contre montre que ces derniers ont logiquement suivi la crise<br />

financière <strong>et</strong> ont donc commencé à baisser en 2007 <strong>et</strong> 2008.<br />

A mi-juin de c<strong>et</strong>te année, 5 <strong>au</strong>torisations avaient cependant<br />

déjà été délivrées.<br />

Avec la reprise économique <strong>et</strong> la h<strong>au</strong>sse des <strong>marché</strong>s qui se<br />

profilent à l’horizon, on assistera sans doute à une croissance<br />

plus importante des demandes en vue de la création de<br />

nouve<strong>au</strong>x véhicules de placement qu’<strong>au</strong> cours des deux<br />

dernières années. ■


4<br />

L’IMMOBILIER DURABLE


L’IMMOBILIER DURABLE<br />

3’500<br />

3’000<br />

2’500<br />

2’000<br />

1’500<br />

1’000<br />

500<br />

0<br />

Source: Minergie<br />

Source: Minergie<br />

1998<br />

Evolution du nombre de labels Minergie ®<br />

décernés chaque année depuis 1998<br />

99<br />

00<br />

01<br />

02<br />

03<br />

Répartition des constructions type Minergie ®<br />

par canton (<strong>au</strong> 1 er juill<strong>et</strong> 2009)<br />

04<br />

05<br />

06<br />

07<br />

08<br />

09P<br />

GE 3.2%<br />

VD 2.3%<br />

FR 2.3%<br />

JU 0.4%<br />

NE 1.9%<br />

BE 11.1%<br />

VS 4.5%<br />

ZH 26.1%<br />

TI 1.7%<br />

SG 5.9%<br />

AR 0.9%<br />

GR 2.2%<br />

Autres 36.5%<br />

1<br />

ÉNERGIE : LA CONSOMMATION<br />

DES BÂTIMENTS SOUS SURVEILLANCE<br />

50<br />

La gestion de la crise financière avec ses multiples programmes<br />

de relance économique <strong>au</strong>ra eu le mérite d’accélérer le mouvement<br />

en faveur de l’assainissement des bâtiments. Fin 2008, le<br />

constat est édifiant, moins de 1% du parc <strong>immobilier</strong> suisse est<br />

rénové chaque année. A ce rythme, le t<strong>au</strong>x de vétusté général<br />

s’accroît constamment. L’une des principales composantes<br />

mesurables des améliorations réalisées dans le domaine de la<br />

rénovation concerne la consommation d’énergie. La part de<br />

c<strong>et</strong>te dernière attribuée <strong>au</strong>x immeubles s’élève actuellement à<br />

près de 45% de la consommation d’énergie finale totale en<br />

Suisse sous forme de ch<strong>au</strong>ffage <strong>et</strong> d’électricité. Avec l’arrivée<br />

imminente du futur certificat énergétique des bâtiments,<br />

l’optimisation énergétique devient une composante essentielle<br />

dans la manière de gérer son bâtiment. La problématique liée à<br />

l’énergie <strong>et</strong> à la vétusté des habitations dans notre pays est<br />

devenue prioritaire sur le plan politique <strong>et</strong> législatif. Dès lors,<br />

les changements prévus en 2009 risquent fort d’avoir des<br />

conséquences importantes sur le <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong>.<br />

1.1 QUELQUES CHIFFRES CLÉS EN 2008<br />

Labels Minergie ®<br />

<strong>Le</strong> nombre de constructions labellisées Minergie ® (label de<br />

qualité basé sur la consommation énergétique) en Suisse a<br />

progressé de 33% durant l’année 2008, passant de 8’273 à<br />

10’992 bâtiments. <strong>Le</strong>s résultats du premier semestre 2009<br />

confirment l’intérêt de plus en plus marqué pour les habitations<br />

durables <strong>et</strong> l’on peut tabler sur une croissance annuelle de 40%<br />

à l’avenir. Or, la part des labels plus contraignants (type<br />

Minergie-P ® ou Minergie-Eco ® ) ne représente que 2.8% du total<br />

(soit 308 obj<strong>et</strong>s toutes catégories confondues). La Suisse<br />

<strong>romand</strong>e, y compris le canton de Berne <strong>et</strong> du Valais, compte<br />

près d’un quart (28% <strong>au</strong> 1 er juill<strong>et</strong> 2009) de l’ensemble des<br />

constructions Minergie ® . En comparaison, le canton de Zürich<br />

en présente à lui seul une proportion quasiment similaire (26%).<br />

Après une année 2008 de transition suite à l’introduction d’une<br />

série d’innovations, les nouvelles exigences pour l’obtention de<br />

la certification Minergie ® durcissent encore plus la composante<br />

énergétique des constructions ainsi que des rénovations.<br />

L’accent est actuellement mis sur le renforcement de l’enveloppe<br />

du bâtiment <strong>et</strong> sur le confort thermique. En 2009,<br />

Minergie ® a étendu sa gamme de labels à de nouvelles catégories;<br />

celle des Dépôts <strong>et</strong> celle de l’Industrie (plus d’informations<br />

sur le site minergie.ch).<br />

Consommation d’électricité<br />

La consommation totale d’électricité en Suisse est représentative<br />

de la tendance qui se dessine pour les années à venir<br />

avec, en ligne de mire (horizon 2050), le proj<strong>et</strong> d’une société<br />

à 2’000 Watts par habitant par an. En 2008, la consommation<br />

totale du pays a progressé de 2.3% passant de 61’750 GWh<br />

à 63’147 GWh.


51 L’IMMOBILIER DURABLE<br />

A Genève, on dénombre près de 2’876 GWh consommés par<br />

l’ensemble du canton (hors CERN) pour l’année 2007. Sur une<br />

durée de 20 ans, l’<strong>au</strong>gmentation s’élève à plus de 35%. Dans<br />

le canton de V<strong>au</strong>d, la consommation s’élève à 3’880 GWh<br />

(+2,3% par rapport à 2007 <strong>et</strong> +39% depuis 1987). Pour<br />

Neuchâtel, le nombre est sensiblement plus faible avec seulement<br />

1’009 GWh (+26,5% en 20 ans).<br />

Progression des énergies renouvelables<br />

dans la construction<br />

<strong>Le</strong>s énergies renouvelables progressent en partie grâce <strong>au</strong><br />

milieu bâti. Depuis 1990, l’énergie solaire produite en Suisse a<br />

<strong>au</strong>gmenté de 292%, soit de 16% par année. La géothermie,<br />

grâce <strong>au</strong>x pompes à chaleur plus sophistiquées, a fait un s<strong>au</strong>t<br />

de plus de 112% sur la même période. <strong>Le</strong>s ménages sont<br />

constamment incités à se diriger vers ce type d’énergie, que ce<br />

soit par le biais d’avantages fisc<strong>au</strong>x ou de contraintes légales<br />

lors de nouvelle construction. En 2007, l’Office fédéral de<br />

l’Energie mesurait la part des énergies renouvelables dans la<br />

consommation totale à 18.7%.<br />

En Suisse, les demandes pour l’installation de panne<strong>au</strong>x solaires<br />

ou la pose de sondes géothermiques sont en plein boom. Rien<br />

qu’à Genève, on dénombre une dizaine de demandes par<br />

semaine. <strong>Le</strong> parc de capteurs solaires vitrés s’élevait à<br />

593’980 m 2 à la fin 2008 (+30% par rapport à 2007), soit 80 m 2<br />

pour 1’000 habitants. A relever que la Suisse, de par sa topographie,<br />

exploite majoritairement la force hydr<strong>au</strong>lique comme<br />

énergie renouvelable (voir graphique ci-contre).<br />

Dans le canton de Neuchâtel, un indicateur statistique calcule<br />

la part d’énergie renouvelable dans la consommation d’énergie<br />

depuis 1992. Celui-ci a progressé de 5.6% à 9.6% sur 15 ans,<br />

soit une <strong>au</strong>gmentation de plus de 70%.<br />

Quelques définitions :<br />

Biomasse : Ensemble de la matière organique d’origine végétale<br />

ou animale. Elle perm<strong>et</strong> de produire de l’énergie sous<br />

forme de biocarburants ou de chaleur à travers l’incinération<br />

des déch<strong>et</strong>s ou du bois.<br />

Géothermie : Chaleur que l’on tire des profondeurs de la terre.<br />

Un rése<strong>au</strong> de distribution est exploité pour faire circuler la chaleur<br />

encore sous pression.<br />

Energie éolienne : Energie produite grâce à la force du vent<br />

sur une éolienne.<br />

135<br />

130<br />

125<br />

120<br />

115<br />

110<br />

105<br />

100<br />

Source: OFS, OCSTAT, SCRIS<br />

Indice de la consommation finale d'électricité<br />

Suisse<br />

V<strong>au</strong>d<br />

Genève<br />

Neuchâtel<br />

+31.7%<br />

en moyenne Suisse<br />

depuis 20 ans<br />

95<br />

1987 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08<br />

Pour information :<br />

<strong>Le</strong> «Watt»(W) est l’unité de mesure d’une puissance d’un flux<br />

d’énergie. Il représente une quantité de 1 Joule (unité de mesure<br />

d’un travail produit par une force) pendant une seconde.<br />

<strong>Le</strong> « Gigawatt/heure » (GWh) représente quant à lui une quantité<br />

d’énergie de 10 9 Watts pendant une durée d’une heure.<br />

en GWh<br />

3’000<br />

2’500<br />

2’000<br />

1’500<br />

1’000<br />

500<br />

Source: OFS<br />

Source: OFEN<br />

0<br />

1990 91 92<br />

Evolution de la production des nouvelles<br />

énergies renouvelables<br />

Energie solaire<br />

Energie éolienne<br />

Biomasse<br />

Géothermie<br />

93<br />

94<br />

95<br />

96<br />

97<br />

98<br />

99<br />

Part des énergies renouvelables dans la consommation<br />

totale de 2007 en Suisse<br />

Consommation finale<br />

non renouvelable 81.7%<br />

00<br />

Consommation finale<br />

renouvelable 18.3%<br />

01<br />

02<br />

03<br />

04<br />

05<br />

06<br />

07<br />

Biocarburants<br />

liquides 0.05%<br />

Soleil 0.13%<br />

Biogaz 0.19%<br />

Parts renouvelables<br />

des déch<strong>et</strong>s 0.47%<br />

Chaleur à distance 0.53%<br />

Chaleur ambiante 0.79%<br />

Bois 3.53%<br />

Electricité 12.58%


L’IMMOBILIER DURABLE<br />

en CHF<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

Source: OFS<br />

Source: OFS<br />

Evolution des prix à la consommation de l'énergie<br />

Répartition de la consommation par type<br />

de consommateur en 2007<br />

34.7%<br />

15.8%<br />

1.6%<br />

27.7%<br />

20.2%<br />

Prix à la consommation<br />

Mazout<br />

Carburant<br />

Gaz<br />

Electricité<br />

0<br />

1970 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08<br />

Ménages<br />

Industrie<br />

Services<br />

Transports<br />

Autres (y. c. agriculture)<br />

52<br />

Prix <strong>et</strong> consommation de l’énergie en Suisse<br />

D’après le dernier communiqué du département fédéral de<br />

l’Energie, paru en juin 2009, les Suisses ont consommé davantage<br />

d’énergie en 2008 qu’en 2007. A l’encontre des objectifs<br />

<strong>et</strong> des attentes, la consommation finale du pays est passée de<br />

240’440 GWh à 250’210 GWh, soit une <strong>au</strong>gmentation de 4%,<br />

<strong>et</strong> ce malgré la progression des prix des énergies, parfois fulgurante,<br />

comme cela a été le cas pour le mazout en été 2008.<br />

Par type de consommateur, les ménages sont responsables de<br />

plus d’un quart de la consommation finale (27.7% en 2007)<br />

d’énergie. Agir sur le comportement des habitants <strong>et</strong> leurs habitudes<br />

s’avère donc une composante à ne pas négliger <strong>et</strong> à<br />

m<strong>et</strong>tre en œuvre parallèlement à des trav<strong>au</strong>x de rénovation.<br />

1.2 MODIFICATION DE LA LOI SUR L’ÉNERGIE<br />

L’inst<strong>au</strong>ration de la nouvelle politique énergétique en Suisse<br />

<strong>passe</strong> inévitablement par un remaniement des bases légales.<br />

Qu’il s’agisse de la loi fédérale ou des diverses lois cantonales<br />

relatives à l’énergie, toutes sont suj<strong>et</strong>tes <strong>au</strong>jourd’hui à modification<br />

: révision de l’ordonnance fédérale sur l’énergie, nouvelles<br />

prescriptions, harmonisation européenne, <strong>et</strong>c.<br />

Au nive<strong>au</strong> fédéral :<br />

Depuis février 2007, un proj<strong>et</strong> de modification de la loi fédérale sur<br />

l’énergie a été déposé. Toujours en attente de traitement <strong>au</strong>près<br />

du Parlement, il a pour objectif de définir des mesures d’efficacité<br />

énergétique uniformes <strong>et</strong> de promouvoir l’utilisation des énergies<br />

renouvelables. En eff<strong>et</strong>, la Confédération délègue en grande partie<br />

la gestion de la politique énergétique <strong>au</strong>x cantons. Toutefois,<br />

elle annonce les grandes lignes directrices à suivre.<br />

<strong>Le</strong>s modifications proposées se concentrent essentiellement sur<br />

3 aspects :<br />

• L’intégration du futur certificat des bâtiments dans les politiques<br />

énergétiques cantonales. C<strong>et</strong> instrument devrait<br />

perm<strong>et</strong>tre d’évaluer l’efficacité d’un bâtiment de manière<br />

comparable dans toute la Suisse. Son caractère obligatoire<br />

reste néanmoins du ressort des cantons.<br />

• Un soutien accru de la Confédération en termes de contributions<br />

globales pour les programmes canton<strong>au</strong>x. <strong>Le</strong>s mesures<br />

relatives à l’utilisation efficace de l’énergie sont principalement<br />

visées comme la formation, le perfectionnement, le conseil ou<br />

la sensibilisation.<br />

• La concrétisation des objectifs, des réflexions <strong>et</strong> des différents<br />

modèles (Plan d’action Efficacité énergétique, MoPEC 2008,<br />

<strong>et</strong>c.) menés depuis plusieurs années pour donner une nouvelle<br />

impulsion à la politique énergétique.<br />

Au nive<strong>au</strong> cantonal, le cas de Genève :<br />

Modifiée à plusieurs reprises depuis son entrée en vigueur en<br />

1986, la Loi sur l’énergie cantonale est soumise à révision.<br />

Découlant des mesures prises dans le cadre du plan directeur<br />

cantonal de l’énergie adopté en mars 2008, le proj<strong>et</strong> de loi<br />

(N° 10258), datant de mai 2008, m<strong>et</strong> l’accent sur la consommation<br />

énergétique, afin de la rationaliser <strong>et</strong> de cibler les potentiels<br />

d’économies. <strong>Le</strong>s bâtiments sont clairement identifiés<br />

comme la cible prioritaire.


53 L’IMMOBILIER DURABLE<br />

<strong>Le</strong>s grandes lignes de ce proj<strong>et</strong> se résument de la manière<br />

suivante :<br />

• Premièrement, l’utilisation des énergies fossiles sera limitée<br />

<strong>au</strong> maximum à 80% pour satisfaire les besoins en chaleur<br />

(ch<strong>au</strong>ffage <strong>et</strong> production d’e<strong>au</strong> ch<strong>au</strong>de) dans les bâtiments<br />

neufs. L’installation de panne<strong>au</strong>x solaires thermiques sera<br />

obligatoire pour toutes nouvelles constructions ou rénovations<br />

de toiture existante.<br />

• Deuxièmement, les modifications perm<strong>et</strong>tront d’assurer un<br />

meilleur suivi de l’exploitation du parc <strong>immobilier</strong> existant. En<br />

cas de dé<strong>passe</strong>ment des seuils de tolérance fixés par le service<br />

compétent, des mesures contraignantes devront obligatoirement<br />

être prises pour abaisser la consommation, comme<br />

par exemple, l’établissement d’un <strong>au</strong>dit énergétique compl<strong>et</strong>.<br />

• Troisièmement, l’intégration dans les plans directeurs canton<strong>au</strong>x<br />

d’une planification énergétique territoriale. C<strong>et</strong>te dernière<br />

visera le dimensionnement des rése<strong>au</strong>x <strong>et</strong> infrastructures, à<br />

l’échelle communale ou du quartier.<br />

• Finalement, les collectivités publiques devront montrer<br />

l’exemple puisque les bâtiments neufs devront répondre à un<br />

h<strong>au</strong>t standard énergétique. Une classe minimale d’efficacité<br />

pourra être fixée par le Conseil d’Etat. Chaque construction<br />

sera soumise à un <strong>au</strong>dit en vue de l’attribution du certificat<br />

énergétique.<br />

1.3 AUGMENTATION DE LA TAXE CO 2<br />

Entrée en vigueur le 1 er mai 2000 par l’adoption d’une loi <strong>et</strong><br />

introduite dès le 1 er janvier 2008, la taxe CO 2 découle directement<br />

de l’engagement pris par la Suisse en termes de réduction<br />

des émissions de CO 2 lors du Protocole de Kyoto. Elle<br />

devait perm<strong>et</strong>tre <strong>au</strong> pays de réduire ses émissions liées <strong>au</strong>x<br />

agents énergétiques fossiles à un nive<strong>au</strong> inférieur de 10% à celui<br />

de 1990 d’ici 2012. C<strong>et</strong>te taxe est prélevée sur tous les combustibles<br />

fossiles utilisés à des fins énergétiques. Son t<strong>au</strong>x suit<br />

un échelonnement progressif en fonction des objectifs à<br />

atteindre chaque année.<br />

En 2008, la quantité d’émissions de CO 2 atteignait 88.5% de la<br />

valeur de 1990. Clairement <strong>au</strong>-dessus de l’exigence fixée par le<br />

Parlement de 86.5%, qui vise dorénavant une valeur de 80% à<br />

l’horizon 2020, ce résultat implique que la taxe <strong>passe</strong>ra de<br />

CHF 12 la tonne à CHF 36 en 2010. C<strong>et</strong>te <strong>au</strong>gmentation devrait<br />

<strong>au</strong> final se répercuter sur le propriétaire, puis sur le locataire <strong>au</strong><br />

travers des charges de ch<strong>au</strong>ffage, à h<strong>au</strong>teur de CHF 125 pour<br />

une surface habitable moyenne de 100 m 2 , soit une h<strong>au</strong>sse<br />

mensuelle de l’ordre de CHF 10. Malgré son incidence négative<br />

sur le consommateur final, les associations de protection des<br />

locataires <strong>et</strong> propriétaires restent favorables à c<strong>et</strong>te mesure, car<br />

les rec<strong>et</strong>tes engrangées (estimées à près de CHF 600 millions)<br />

par la taxe seront partiellement réinvesties dans le financement<br />

des programmes d’assainissement des bâtiments. Pour information,<br />

le citoyen suisse ém<strong>et</strong> en moyenne 6 tonnes de CO 2<br />

par an.<br />

40<br />

36<br />

32<br />

28<br />

24<br />

20<br />

16<br />

12<br />

8<br />

4<br />

0<br />

Schéma du montant de la taxe CO 2 en fonction<br />

des objectifs fixés<br />

Source: OFEN, Conférence ENERGISSIMA 2008<br />

Source: OFS<br />

Proposition du<br />

Conseil fédéral<br />

Objectif:<br />

Emissions ><br />

94% (1990)<br />

CHF 12/tonne<br />

2008<br />

Objectif:<br />

Emissions ><br />

90% (1990)<br />

CHF 24/tonne<br />

2009<br />

Objectif:<br />

Emissions > 86.5% (1990)<br />

CHF 36/tonne<br />

2010<br />

Redistribution des rec<strong>et</strong>tes de la taxe CO 2<br />

34%<br />

33%<br />

33%<br />

CHF 35/tonne<br />

2008-2010<br />

Au milieu du bâtiment:<br />

via le financement<br />

des programmes d'assainissement<br />

A la population:<br />

via l'assurance maladie<br />

Aux entreprises:<br />

via l'AVS<br />

En 2008:<br />

CHF 200 millions<br />

de rec<strong>et</strong>tes engrangées<br />

Pour 2010:<br />

CHF 650 millions<br />

de rec<strong>et</strong>tes estimées


L’IMMOBILIER DURABLE<br />

en litre de mazout par m 2<br />

Champ d’actions<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

Source: SIA, EnDK<br />

Source: EnDK<br />

Exigences de chaleur pour les nouve<strong>au</strong>x bâtiments<br />

selon le type de programme<br />

22 l<br />

Bâtiments<br />

typiques<br />

1975<br />

Chaleur résiduelle<br />

Couplage chaleur-force<br />

Installation solaire<br />

12 l<br />

selon modèle<br />

d’ordonnance<br />

1992<br />

MoPEC<br />

2000<br />

Révision du MoPEC 2007/2008<br />

Performance globale en 2001<br />

9 litres/m 2<br />

Performance globale MoPEC 2008 initial<br />

6 litres/m 2<br />

Ch<strong>au</strong>ffage <strong>au</strong> bois<br />

Ventilation de confort<br />

Meilleure isolation<br />

4.2 l<br />

standard<br />

Minergie 1998<br />

Performance globale module 2<br />

(Edition MoPEC 2008)<br />

4.8 litres/m 2<br />

4.8 l<br />

MoPEC<br />

2008<br />

Pompe à chaleur<br />

Illustration de l’étiqu<strong>et</strong>te énergétique d’un bâtiment<br />

Evaluation<br />

Très performant<br />

Source: CECB<br />

A<br />

B<br />

Peu performant<br />

C<br />

9 l<br />

Performance<br />

de l’enveloppe<br />

du bâtiment<br />

D D 172%<br />

E<br />

F<br />

G<br />

3.8 l<br />

standard<br />

Minergie 2009<br />

Performance<br />

énergétique<br />

globale<br />

C 111%<br />

100%<br />

1.4 RÉVISION DU MODÈLE DE PRESCRIPTIONS ENERGÉTIQUES<br />

DES CANTONS (EDITION 2008-09)<br />

54<br />

<strong>Le</strong> Modèle de Prescriptions Energétiques des Cantons, abrégé<br />

MoPEC, a été élaboré pour la première fois en 2000 par la<br />

Conférence des directeurs canton<strong>au</strong>x de l’énergie (EnDK) <strong>et</strong> fait<br />

suite <strong>au</strong>x modèles d’ordonnance développés dès 1992<br />

(Protocole de Kyoto). Il constitue un ensemble de prescriptions<br />

énergétiques élaborées conjointement entre les cantons sur la<br />

base de leurs expériences. Il s’inscrit dans la politique énergétique<br />

de SuisseEnergie (seconde phase 2006-2011) <strong>et</strong> a subi<br />

une révision totale en 2008, initialement prévue en 2010.<br />

L’édition 2008 a été approuvée en avril de la même année <strong>et</strong><br />

devra être introduite dans les nouvelles lois cantonales sur<br />

l’énergie.<br />

<strong>Le</strong>s ambitions du MoPEC (édition 2008) sont très proches des<br />

exigences imposées pour l’obtention du label Minergie ® .<br />

L’objectif principal est de ramener la consommation de<br />

mazout à 4,8 litres par m 2 de surface de référence énergétique<br />

(= ensemble des surfaces ch<strong>au</strong>ffées pondérées par un coefficient<br />

attribué en fonction de la température ambiante).<br />

Actuellement, certains bâtiments non rénovés consomment<br />

encore plus de 20 litres <strong>au</strong> m 2 . <strong>Le</strong>s énergies renouvelables<br />

ainsi qu’une meilleure isolation sont les éléments directement<br />

visés par le modèle.<br />

1.5 CERTIFICAT ÉNERGÉTIQUE DES BÂTIMENTS<br />

Depuis août 2009, le certificat énergétique des bâtiments<br />

(CECB) a fait son apparition sur le <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong> suisse.<br />

Inst<strong>au</strong>ré afin d’améliorer la transparence en termes de qualité<br />

de construction, le certificat tient compte des consommations<br />

d’énergie primaire de l’ensemble du bâtiment (= forme<br />

d’énergie disponible dans la nature avant toute transformation).<br />

Il est octroyé par des experts accrédités qui proposent<br />

en parallèle des solutions techniques pour améliorer l’état du<br />

bâtiment.<br />

A l’instar de l’étiqu<strong>et</strong>te existante pour les appareils électroménagers,<br />

le certificat indique l’efficacité énergétique globale<br />

du bâtiment. C<strong>et</strong>te dernière peut toutefois être décomposée<br />

en plusieurs paramètres comme la consommation<br />

d’électricité, les besoins en chaleur ou la part d’énergies<br />

renouvelables. <strong>Le</strong> Conseil fédéral a fait savoir, lors d’un<br />

récent communiqué, son intention de le rendre obligatoire <strong>et</strong><br />

uniforme pour l’ensemble du territoire suisse. Pour cela, il<br />

devra impérativement créer de nouvelles bases légales à<br />

intégrer dans la réflexion sur l’énergie.


55 L’IMMOBILIER DURABLE<br />

1.6 MESURES D’ENCOURAGEMENT<br />

<strong>Le</strong> montant des contributions fédérales s’élève à CHF 100 millions<br />

en 2009 (contre CHF 14 millions en 2007). Grâce à c<strong>et</strong>te<br />

manne financière, le nive<strong>au</strong> général de subvention entre 2008<br />

<strong>et</strong> 2009 a quasiment triplé ! Ce résultat s’inscrit parfaitement<br />

dans la politique de la Confédération <strong>et</strong> fait figure de premier<br />

jalon dans la mise en œuvre du programme national d’assainissement<br />

des bâtiments prévu pour 2010. Ce programme est<br />

destiné à la rénovation des bâtiments construits avant 1995 en<br />

vue d’atteindre le standard Minergie ® . Quant <strong>au</strong>x incitations<br />

financières provenant du domaine de l’énergie, elles devraient<br />

rester élevées l’année prochaine, même si l’on s’attend à une<br />

légère baisse des montants unitaires, afin d’inciter un plus grand<br />

nombre de proj<strong>et</strong>s de rénovation. La gestion pourrait bien en<br />

être centralisée <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> national pour uniformiser <strong>et</strong> harmoniser<br />

les actions <strong>et</strong> les procédures. Pour l’heure, chaque canton<br />

est compétent en la matière pour m<strong>et</strong>tre en place la politique de<br />

rénovation la plus adéquate sur son territoire <strong>et</strong> ainsi choisir les<br />

mesures qu’il souhaite privilégier.<br />

A Genève, l’année 2009 marque un tournant dans l’octroi des<br />

aides financières cantonales en termes d’assainissement des<br />

bâtiments. Souvent considérées comme trop faibles <strong>et</strong> compliquées<br />

à obtenir (procédure longue <strong>et</strong> nombreux documents à<br />

présenter), les subventions en faveur des économies d’énergie<br />

sont devenues fortement incitatives. Lancé en mars 2009 pour<br />

une durée d’une année, <strong>et</strong> appelé Programme « Chèque 2009<br />

Energie » par le Service cantonal de l’Energie (ScanE), ce dernier<br />

comprend une série de mesures ciblées qui se concentrent<br />

principalement sur les éléments de l’enveloppe du bâtiment,<br />

comme le remplacement des fenêtres, l’isolation ou l’utilisation<br />

des énergies renouvelables pour la production d’énergie (ch<strong>au</strong>ffage,<br />

panne<strong>au</strong>x solaires, géothermie, <strong>et</strong>c.). En complément à ce<br />

programme, il f<strong>au</strong>t également mentionner l’action Eco21 initié<br />

par les Services Industriels Genevois que nous évoquions dans<br />

notre précédente parution <strong>et</strong> dont les objectifs sont orientés vers<br />

l’optimisation énergétique, principalement <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de l’éclairage.<br />

En 2010, la manne financière en faveur des subventions<br />

sera alimentée en grande partie par la redistribution des rec<strong>et</strong>tes<br />

importantes engendrées par la taxe CO 2 .<br />

D’<strong>au</strong>tres mesures d’encouragement sont également disponibles<br />

<strong>au</strong> nive<strong>au</strong> cantonal <strong>et</strong> sont présentées de manière succincte<br />

dans le schéma récapitulatif ci-contre. ■<br />

en millions de CHF<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

Source: EnDK<br />

Contributions financières fédérales <strong>et</strong> cantonales<br />

en faveur des politiques énergétiques<br />

2003<br />

Cantons<br />

Confédération<br />

04<br />

05<br />

06<br />

07<br />

+CHF 86 millions<br />

Synthèse des mesures d’encouragement <strong>et</strong> contraintes légales<br />

Au nive<strong>au</strong> fédéral<br />

Taxe CO 2<br />

Source: Acanthe<br />

Financement CHF<br />

Mesures ou programme<br />

d’encouragement:<br />

– Fondation Centime Climatique*<br />

– Programme Suisse Energie*<br />

– OBLF: répercussion des trav<strong>au</strong>x<br />

d’assainissement sur les loyers<br />

– Modèle de Prescriptions<br />

Energétiques des cantons<br />

(MoPEC édition 2008)<br />

Au nive<strong>au</strong> cantonal<br />

Mesures ou programme<br />

d’encouragement:<br />

– Chèque 2009 Energie*<br />

– Eco21*<br />

– Incitations fiscales<br />

– T<strong>au</strong>x d’intérêts préférentiels<br />

Confédération<br />

Office fédéral de l’Energie (OFEN)<br />

Contributions globales <strong>au</strong>x cantons<br />

pour la mise en place<br />

d’un programme cantonal<br />

d’assainissement des bâtiments<br />

(CHF 100 millions)<br />

Service cantonal de l’Energie<br />

(ScanE)<br />

* Mesures qui sont appelées à disparaître à court terme<br />

08<br />

2009 Avenir<br />

Contraintes:<br />

– LDTR: blocage des loyers<br />

– Procédures longues <strong>et</strong> compliquées<br />

– Normes imposées (ex. vitrages)<br />

09<br />

Programme national<br />

d’assainissement<br />

des bâtiments<br />

= Gestion centralisée<br />

(CHF 200 millions)<br />

Nouve<strong>au</strong> cadre:<br />

– LDTR assouplie<br />

– Nouvelle loi sur l’Energie<br />

– Certificat énergétique


L’IMMOBILIER DURABLE<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

%0<br />

Source: OFS<br />

50’000<br />

45’000<br />

40’000<br />

35’000<br />

30’000<br />

25’000<br />

20’000<br />

15’000<br />

10’000<br />

5’000<br />

0<br />

Source: OFS<br />

35’000<br />

30’000<br />

25’000<br />

20’000<br />

15’000<br />

10’000<br />

5’000<br />

Source: OFS<br />

en millions<br />

de CHF<br />

50’000<br />

45’000<br />

40’000<br />

35’000<br />

30’000<br />

25’000<br />

20’000<br />

15’000<br />

10’000<br />

5’000<br />

0<br />

0<br />

Source: OFS<br />

1980<br />

Part des logements construits avant 1980<br />

<strong>et</strong> non rénovés en 2000<br />

GE NE VD BE BS BL VS CH ZH SH UR SO GR AI OWGL<br />

AG SG LU AR TGNWJU<br />

SZ FR ZG TI<br />

Parc <strong>immobilier</strong> résidentiel genevois selon l'époque<br />

de construction <strong>et</strong> de rénovation en 2000<br />

79%<br />

Avant<br />

1919<br />

en % des immeubles construits la même période<br />

74%<br />

1919-<br />

1945<br />

80%<br />

1946-<br />

1960<br />

81%<br />

1961-<br />

1970<br />

89%<br />

1971-<br />

1980<br />

93%<br />

1981-<br />

1990<br />

Non rénovés<br />

Rénovés entre 1996 <strong>et</strong> 2000<br />

Rénovés entre 1991 <strong>et</strong> 1995<br />

Rénovés entre 1981 <strong>et</strong> 1990<br />

Rénovés entre 1971 <strong>et</strong> 1980<br />

97%<br />

1991-<br />

1995<br />

Parc <strong>immobilier</strong> résidentiel v<strong>au</strong>dois selon l'époque<br />

de construction <strong>et</strong> de rénovation en 2000<br />

34%<br />

en % des immeubles construits la même période<br />

Avant<br />

1919<br />

40% 49% 56% 62% 78%<br />

1919-<br />

1945<br />

1946-<br />

1960<br />

1961-<br />

1970<br />

1971-<br />

1980<br />

1981-<br />

1990<br />

1991-<br />

1995<br />

98%<br />

1996-<br />

2000<br />

Non rénovés<br />

Rénovés entre 1996 <strong>et</strong> 2000<br />

Rénovés entre 1991 <strong>et</strong> 1995<br />

Rénovés entre 1981 <strong>et</strong> 1990<br />

Rénovés entre 1971 <strong>et</strong> 1980<br />

82%<br />

Evolution des dépenses dans la construction<br />

1984<br />

Dépenses dans la construction<br />

Dont agrandissements, transformations, démolitions<br />

Part des agrandissements, transformations, démolitions<br />

dans les dépenses dans la construction<br />

1988<br />

1992<br />

1996<br />

2000<br />

2004<br />

88%<br />

1996-<br />

2000<br />

40%<br />

35%<br />

30%<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

2007<br />

2<br />

ASSAINISSEMENT DES BÂTIMENTS :<br />

DIAGNOSTIC SUR L’ÉTAT DE SANTÉ DU PARC IMMOBILIER<br />

SUISSE ET GENEVOIS<br />

2.1 ÉTAT DU PARC IMMOBILIER SUISSE<br />

56<br />

<strong>Le</strong> parc <strong>immobilier</strong> suisse est vieillissant. On note un important<br />

déficit <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de la rénovation des bâtiments. Deux raisons<br />

perm<strong>et</strong>tent de comprendre pourquoi les Suisses ne rénovent<br />

pas leurs immeubles : d’une part plus de 60% des Suisses sont<br />

locataires avec le constat logique que les logements locatifs<br />

sont be<strong>au</strong>coup moins souvent rénovés que les logements en<br />

propriété. D’<strong>au</strong>tre part, 90% des bâtiments d’habitation comprenant<br />

plusieurs logements sont en mains privées <strong>et</strong>, par<br />

conséquent, la gestion des immeubles manque de professionnalisme<br />

<strong>et</strong> l’entr<strong>et</strong>ien des bâtiments est souvent négligé. En<br />

général, les propriétaires n’adoptent pas une planification cohérente<br />

mais réalisent des trav<strong>au</strong>x <strong>au</strong> coup par coup, dans une<br />

majorité des cas lorsque ceux-ci s’imposent d’eux-mêmes.<br />

Néanmoins, la part des « agrandissements, transformations,<br />

démolitions » est croissante depuis 1980 dans les dépenses<br />

liées à la construction. Chaque année plus de CHF 60 milliards<br />

sont dépensés dans la construction, dont près de 35% dans les<br />

rénovations, sans compter les nouvelles constructions dite « de<br />

remplacement ». Au vu de l’état d’entr<strong>et</strong>ien du parc <strong>immobilier</strong><br />

suisse <strong>et</strong> genevois en particulier, c<strong>et</strong>te part est encore amenée<br />

à croître dans les années à venir. L’Office fédéral de l’énergie<br />

estime qu’environ 1.5 millions de bâtiments, principalement<br />

construits entre 1950 <strong>et</strong> 1980, devraient faire l’obj<strong>et</strong> d’un assainissement<br />

énergétique.


57 L’IMMOBILIER DURABLE<br />

2.2 BÂTIMENTS : UN FACTEUR-CLÉ POUR L’EFFICACITÉ<br />

ÉNERGÉTIQUE<br />

Comme nous l’avons mentionné, les bâtiments représentent un<br />

facteur-clé pour l’efficacité énergétique. 16’800 bâtiments d’habitation<br />

se sont construits en 2007, dont quelque 11’900 maisons,<br />

or ces nouve<strong>au</strong>x bâtiments, qui doivent satisfaire à des<br />

standards énergétiques <strong>et</strong> de construction toujours plus élevés,<br />

ne constituent qu’environ 1% du parc <strong>immobilier</strong> total.<br />

<strong>Le</strong>s bâtiments anciens sont la cible prioritaire des programmes<br />

d’assainissement. En eff<strong>et</strong>, les nouvelles constructions sont bien<br />

plus efficientes <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> énergétique. On comprend dès lors<br />

mieux l’importance à donner <strong>au</strong>x rénovations des immeubles<br />

existants d’un point de vue technique, thermique <strong>et</strong> énergétique.<br />

En d’<strong>au</strong>tres termes, si l’on veut avoir un impact conséquent<br />

sur la politique climatique <strong>et</strong> énergétique, c’est bien sur la<br />

rénovation des anciens bâtiments qu’il f<strong>au</strong>t se concentrer.<br />

2.3 FREINS À LA RÉNOVATION<br />

Si Genève tient le h<strong>au</strong>t du classement en matière de r<strong>et</strong>ard<br />

d’entr<strong>et</strong>ien de son parc <strong>immobilier</strong>, le canton de V<strong>au</strong>d arrive à la<br />

4 ème place. Seuls ces deux cantons doivent composer avec des<br />

lois très contraignantes en matière de rénovation, les fameuses<br />

LDTR (loi sur la démolition, transformation <strong>et</strong> la rénovation d’immeubles).<br />

Ces fameuses lois compliquent tout proj<strong>et</strong> de rénovation,<br />

en imposant des contraintes très strictes qui posent le<br />

problème de la rentabilité des trav<strong>au</strong>x de ce type. <strong>Le</strong>s dossiers<br />

techniques <strong>et</strong> financiers à présenter font l’obj<strong>et</strong> de nombreux<br />

examens qui alourdissent les procédures d’<strong>au</strong>torisation.<br />

Pourtant, la qualité des rénovations est en jeu. En eff<strong>et</strong>, face à<br />

ces contraintes, les propriétaires adoptent des stratégies d’investissement<br />

à court terme en fonction des prix plafonds imposés.<br />

Dans certaines rénovations, des matéri<strong>au</strong>x de moindre<br />

qualité sont utilisés, des interventions sont insuffisantes, souvent<br />

qualifiées de « bricolage » ou simplement reportées.<br />

A Genève, comme dans le canton de V<strong>au</strong>d, le maintien, l’abrogation<br />

ou la modification de ces lois sensibles font l’obj<strong>et</strong> de<br />

batailles politiques acerbes.<br />

Suite à une motion déposée en 2005 visant entre <strong>au</strong>tre à l’abrogation<br />

de sa LDTR, le Grand Conseil du canton de V<strong>au</strong>d a<br />

refusé en janvier 2009 d’abroger c<strong>et</strong>te loi. Deux motions contradictoires<br />

ont alors été déposées, l’une demandant <strong>au</strong> Conseil<br />

d’Etat de proposer un proj<strong>et</strong> de loi perm<strong>et</strong>tant d’alléger c<strong>et</strong>te<br />

LDTR <strong>et</strong> l’<strong>au</strong>tre préconisant un renforcement des droits des<br />

locataires dans la LDTR actuelle, le combat continue… ! Par<br />

ailleurs, la nouvelle loi sur l’énergie présentée plus h<strong>au</strong>t viendra<br />

m<strong>et</strong>tre de l’huile sur le feu, car si les propriétaires devaient se<br />

voir contraint par une loi cantonale d’investir dans des trav<strong>au</strong>x<br />

d’amélioration énergétique, ils devraient être assurés de pouvoir<br />

les rentabiliser. La modification de l’ordonnance sur le bail à loyer<br />

(OBLF) garantit c<strong>et</strong>te prérogative puisque depuis le 1 er janvier<br />

2008, les bailleurs peuvent répercuter sur le loyer le coût des<br />

trav<strong>au</strong>x d’amélioration énergétique.<br />

Indice de dépense d’énergie Eth<br />

(MJ/m2a) jusqu’en 1900<br />

1900-1920<br />

1921-1946<br />

1947-1960<br />

800<br />

700<br />

600<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

0<br />

0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700 750 800<br />

Source: Assurances immobilières <strong>et</strong> Wüest & Partner<br />

Années de construction<br />

1961-1970<br />

1971-1975<br />

1976-1980<br />

1981-1985<br />

1986-1990<br />

Surface de référence énergétique (millions de m 2 )<br />

Recommandations selon norme SIA 380/1<br />

1991-1995<br />

1996<br />

La consommation annuelle d’énergie des bâtiments construits entre 1996 <strong>et</strong> 2020 pour une période<br />

de 25 ans correspond à la consommation d’énergie pendant 5 ans des bâtiments construits.<br />

2020


L’IMMOBILIER DURABLE<br />

58<br />

Il sera donc nécessaire de prévoir une modification de la LDTR,<br />

car c<strong>et</strong>te dernière prévoit actuellement que seules les mesures<br />

d’économie d’énergie qui dé<strong>passe</strong>nt les exigences légales perm<strong>et</strong>tent<br />

une répercussion du coût des trav<strong>au</strong>x sur les loyers.<br />

Dans la mesure où le droit cantonal prévoirait une obligation<br />

pour le bailleur de procéder à de tels trav<strong>au</strong>x, ce même droit ne<br />

pourrait limiter ou empêcher l’application du droit fédéral en inst<strong>au</strong>rant<br />

un contrôle des loyers.<br />

Si la conscience écologique des Suisses semble clairement<br />

se réveiller, les intentions sont parfois rattrapées par des considérations<br />

purement économiques. Des rénovations à grandes<br />

échelles ne sont envisageables qu’à la condition d’adopter des<br />

mesures incitatives puissantes.<br />

2.4 OBJECTIFS D’ICI À 2020<br />

Selon les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental<br />

sur l’évolution du climat (GIEC), la Suisse doit réduire<br />

ses émissions de CO 2 de 40% d’ici à 2020. Que représentent<br />

concrètement ces objectifs à l’échelle d’un canton comme<br />

Genève ?<br />

L’association Noé 21 est chargée d’évaluer le plus précisément<br />

possible les efforts à entreprendre <strong>et</strong> leur coût <strong>et</strong> publiera un<br />

rapport qui sera distribué à l’ensemble des candidats <strong>au</strong> Grand<br />

Conseil. Si ce document est encore en cours d’élaboration, certains<br />

chiffres ont déjà été évoqués <strong>et</strong> sont édifiants.<br />

Pour répondre <strong>au</strong>x recommandations du GIEC d’ici à 2020, il<br />

f<strong>au</strong>drait rénover <strong>au</strong>x normes Minergie ® <strong>au</strong> moins 4’000 des<br />

20’000 immeubles du canton. <strong>Le</strong> coût estimé en moyenne par<br />

bâtiment est de CHF 2’000’000. Ce qui impliquerait un investissement<br />

d’environ un milliard par an jusqu’en 2020, soit 10 à<br />

20 fois plus que les sommes déboursées actuellement si on ne<br />

prend que la part énergétique des rénovations.<br />

Toujours selon les calculs de Noé 21, ces milliards ne nécessiteraient<br />

pas moins d’un doublement du nombre d’apprentis <strong>et</strong><br />

d’ouvriers dans le bâtiment… Et on commence à peine à mesurer<br />

l’ampleur des efforts à fournir. ■


5<br />

MODIFICATIONS JURIDIQUES


MODIFICATIONS JURIDIQUES<br />

1990 Entrée en vigueur du droit du bail actuel<br />

1997 Dépôt de l’initiative populaire de l’ASLOCA<br />

« Pour des loyers loy<strong>au</strong>x »<br />

2003-2004 Rej<strong>et</strong> de l’initiative par le peuple <strong>et</strong> les cantons<br />

<strong>et</strong> rej<strong>et</strong> du contre-proj<strong>et</strong> du Parlement<br />

Fin 2007 Compromis entre locataires <strong>et</strong> propriétaires<br />

prévoyant une adaptation des loyers à l’indice<br />

suisse des prix à la consommation (ISPC)<br />

7%<br />

6%<br />

5%<br />

4%<br />

3%<br />

2%<br />

1%<br />

0%<br />

-1%<br />

-2%<br />

Source: OFS, OFL, BCGE<br />

Evolution des loyers, de l'inflation<br />

<strong>et</strong> des t<strong>au</strong>x hypothécaires<br />

Croissance annuelle des loyers<br />

Inflation selon l’OFS<br />

T<strong>au</strong>x directeur BCGE<br />

T<strong>au</strong>x de référence fédéral<br />

1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010<br />

1<br />

LE DROIT DU BAIL<br />

60<br />

<strong>Le</strong> droit du bail actuel est entré en vigueur en 1990. Il devait<br />

constituer une solution durable, mais tant les locataires que les<br />

propriétaires n’ont cessé d’en demander des modifications.<br />

En 1997, l’Association suisse des locataires (ASLOCA) déposait<br />

son initiative populaire «pour des loyers loy<strong>au</strong>x». <strong>Le</strong>s<br />

initiants demandaient que les loyers ne subissent plus le contrecoup<br />

de chaque <strong>au</strong>gmentation du t<strong>au</strong>x hypothécaire, mais que<br />

les adaptations de loyer soient calculées à partir d’une valeur<br />

moyenne du t<strong>au</strong>x hypothécaire revue tous les cinq ans. Ils réclamaient<br />

également une meilleure protection contre les <strong>au</strong>gmentations<br />

de loyer injustifiées.<br />

<strong>Le</strong> Conseil fédéral <strong>et</strong> le Parlement ont décidé de lui opposer un<br />

contre-proj<strong>et</strong>. <strong>Le</strong> peuple <strong>et</strong> les cantons ont rej<strong>et</strong>é l’initiative en<br />

mai 2003. <strong>Le</strong> contre-proj<strong>et</strong> du Parlement, contre lequel les organisations<br />

des locataires ont lancé un référendum avec succès,<br />

a été soumis à votation le 8 février 2004 <strong>et</strong> a également été<br />

refusé par le peuple.<br />

Un <strong>au</strong>tre proj<strong>et</strong> prévoyant un modèle dualiste de fixation des<br />

loyers, avec la possibilité de choisir entre un loyer indexé <strong>et</strong> un<br />

loyer basé sur les coûts, n’a convaincu ni les organisations des<br />

propriétaires ni celles des locataires lors de la consultation<br />

menée <strong>au</strong> début de 2006, raison pour laquelle le Conseil fédéral<br />

a décidé de ne pas poursuivre le proj<strong>et</strong>.<br />

<strong>Le</strong> compromis, passé fin 2007, entre représentants des locataires<br />

<strong>et</strong> des propriétaires prévoit, quant à lui, d’adapter pleinement<br />

les loyers à l’indice des prix à la consommation. <strong>Le</strong> but de<br />

ce proj<strong>et</strong> de modification est de protéger les locataires des abus<br />

sans pour <strong>au</strong>tant empêcher les investissements dans le <strong>marché</strong><br />

du logement. Il s’agit également d’éviter les confrontations politiques<br />

découlant de l’<strong>au</strong>gmentation des t<strong>au</strong>x hypothécaires en<br />

abandonnant ce lien entre loyer <strong>et</strong> t<strong>au</strong>x hypothécaire.<br />

<strong>Le</strong> Conseil fédéral a entrepris, en attendant la refonte totale du<br />

droit du bail, une révision de l’ordonnance sur le bail à loyer<br />

(OBLF). Entrée en vigueur le 1 er janvier 2008, elle prévoit que les<br />

adaptations de loyer se fondent désormais sur un t<strong>au</strong>x d’intérêt<br />

de référence unique. Ce t<strong>au</strong>x de référence se base sur le t<strong>au</strong>x<br />

d’intérêt moyen des créances hypothécaires en Suisse.<br />

Ce nouve<strong>au</strong> mode de calcul perm<strong>et</strong> un certain lissage <strong>et</strong> offre<br />

plus de réalisme que les t<strong>au</strong>x directeurs canton<strong>au</strong>x mais n’apporte<br />

pas de changement fondamental <strong>au</strong> système en vigueur.


61 MODIFICATIONS JURIDIQUES<br />

Pour ce qui est de la réforme proprement dite, si toutes les parties<br />

s’accordent à déplorer le couplage actuel entre les loyers <strong>et</strong><br />

les t<strong>au</strong>x hypothécaires, la pierre d’achoppement se situe <strong>au</strong><br />

nive<strong>au</strong> de l’ampleur de la répercussion du renchérissement. La<br />

droite <strong>et</strong> les bailleurs exigent un t<strong>au</strong>x de 100% de l’indice suisse<br />

des prix à la consommation (ISPC) alors que la g<strong>au</strong>che prône<br />

une indexation à 80%, sous peine de lancer un référendum.<br />

C<strong>et</strong>te dernière craint l’eff<strong>et</strong> spirale d’une h<strong>au</strong>sse des loyers qui,<br />

par le biais de l’ISPC, entrainerait une h<strong>au</strong>sse des loyers.<br />

<strong>Le</strong> Conseil fédéral propose, de son côté, un compromis avec<br />

un t<strong>au</strong>x de 90% à appliquer à un indice spécifique, appelé indice<br />

directeur, qui exclut les coûts du logement <strong>et</strong> de l’énergie.<br />

Ce système soulève deux questions : la première, est-il logique<br />

d’indexer les loyers par le biais d’un indice directeur lui-même<br />

lié à l’évolution de variables comme la santé, les loisirs, l’enseignement<br />

ou encore l’alcool <strong>et</strong> le tabac ? Nous ajoutons par<br />

ailleurs que l’ISPC, même lorsque son panier n’est pas amputé<br />

des postes « logement » <strong>et</strong> « énergie », est un instrument plus<br />

politique qu’économique, dont la capacité à refléter la réalité est<br />

très discutable.<br />

La deuxième question qui se pose est la suivante : F<strong>au</strong>t-il<br />

adm<strong>et</strong>tre que le rendement d’un bien <strong>immobilier</strong> soit fixé de<br />

manière définitive <strong>et</strong> ne puisse pas évoluer en termes réels ?<br />

Ceci revient à couper l’évolution des loyers de toutes réalités<br />

immobilières, telles que la fiscalité, les assurances, les coûts de<br />

rénovation <strong>et</strong> construction ou encore les coûts d’exploitation<br />

des bâtiments avec comme conséquence des loyers contractuels<br />

souvent très éloignés des loyers du <strong>marché</strong>.<br />

Pour la fixation du loyer initial, le proj<strong>et</strong> propose de ne plus faire<br />

référence <strong>au</strong> calcul de rendement, mais de ne r<strong>et</strong>enir que le critère<br />

des loyers comparatifs.<br />

La réforme prévoit que les loyers résultent d’un modèle statistique<br />

dit « hédoniste » qui perm<strong>et</strong> de déterminer le loyer de<br />

chaque logement locatif du pays en fonction de ses caractéristiques<br />

propres. Ce sont les loyers des b<strong>au</strong>x conclus dans<br />

les cinq dernières années qui seraient intégrés dans la statistique.<br />

Fixer des loyers à l’échelle nationale exclusivement sur<br />

la base d’éléments objectifs semble peu concevable. Compte<br />

tenu des divergences culturelles <strong>et</strong> de la diversité de notre territoire,<br />

le <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong> résidentiel helvétique ressemble<br />

davantage à un agrégat de micro<strong>marché</strong>s qu’à un <strong>marché</strong><br />

national homogène.<br />

<strong>Le</strong> risque d’un tel système est que, pour pouvoir ajuster les<br />

loyers <strong>au</strong> <strong>marché</strong>, les bailleurs utiliseront le seul moyen dont ils<br />

disposent, soit c<strong>et</strong>te référence <strong>au</strong>x loyers comparatifs, par le<br />

biais de b<strong>au</strong>x à durée déterminée. Ainsi, ils pourront régulièrement<br />

adapter leurs loyers.<br />

<strong>Le</strong> 24 mai 2009, le Conseil National a refusé d’entrer en matière<br />

sur le proj<strong>et</strong> de loi qui doit maintenant être examiné par le<br />

Conseil des Etats. Ce dernier pourrait lui donner une nouvelle<br />

forme, mais pour quand ? ■<br />

110<br />

108<br />

106<br />

104<br />

102<br />

100<br />

98<br />

96<br />

94<br />

2000<br />

Source: OFS, Acanthe<br />

Indice des prix à la consommation <strong>et</strong> scénarios<br />

de répercussion du renchérissement sur les loyers<br />

2001<br />

Répercussion ISPC 100%<br />

Répercussion ISPC 80%<br />

Répercussion à 90% de l’indice directeur<br />

Indice des prix à la consommation<br />

Indice directeur – hors logement <strong>et</strong> énergie<br />

2002<br />

2003<br />

2004<br />

2005<br />

2006<br />

2007<br />

Echéancier – Révision du droit du bail<br />

13.11.2007<br />

Accord des partenaires soci<strong>au</strong>x,<br />

sous la direction de la CF <strong>Le</strong>uthard<br />

27.02.2008<br />

CF charge le DFE<br />

de l’organisation<br />

d’une consultation<br />

28.11.2007<br />

Modification de<br />

l’ordonnance sur le droit<br />

du bail (t<strong>au</strong>x de référence)<br />

Source: Office fédéral du logement (OFL)<br />

12.12.2008<br />

Adoption du message<br />

par le CF<br />

2008<br />

2009<br />

Session d’<strong>au</strong>tomne 2009<br />

Examen <strong>au</strong> sein<br />

du Conseil des Etats<br />

01.01.2008 01.01.2009 01.01.2010<br />

19.09.2008<br />

CF charge le DFE<br />

de la rédaction<br />

d’un message<br />

25.05.2009<br />

<strong>Le</strong> Conseil national décide<br />

de ne pas entrer en matière<br />

3.0%<br />

2.5%<br />

2.0%<br />

1.5%<br />

1.0%<br />

0.5%<br />

0.0%<br />

-0.5%<br />

-1.0%


MODIFICATIONS JURIDIQUES<br />

2<br />

SUPPRESSION DE LA PRATIQUE DUMONT<br />

DÈS 2010<br />

62<br />

<strong>Le</strong> Conseil fédéral, en adoptant la loi fédérale du 3 octobre 2008<br />

sur le traitement fiscal des frais de remise en état des immeubles,<br />

a abrogé la pratique Dumont datant de 1973.<br />

C<strong>et</strong>te pratique reposait sur un arrêt du Tribunal fédéral de 1973,<br />

selon lequel les investissements opérés pour un immeuble dont<br />

les trav<strong>au</strong>x de rénovation avaient été négligés n’étaient pas<br />

déductibles des impôts pendant les 5 années suivant son<br />

acquisition.<br />

L’abrogation de c<strong>et</strong>te pratique perm<strong>et</strong>tra la déduction des frais<br />

de remise en état d’un immeuble, <strong>et</strong> ce immédiatement après<br />

son acquisition, à partir du 1 er janvier 2010, date de l’entrée en<br />

vigueur de la nouvelle loi. Dès lors, la pratique Dumont sera définitivement<br />

supprimée, tant sur le plan de l’impôt fédéral direct,<br />

qu’<strong>au</strong> nive<strong>au</strong> des impôts canton<strong>au</strong>x <strong>et</strong> commun<strong>au</strong>x, en <strong>vert</strong>u de<br />

la loi sur l’harmonisation des impôts <strong>et</strong> afin d’éviter une complication<br />

inutile du droit fiscal intercantonal.<br />

La perte des rec<strong>et</strong>tes fiscales, engendrée par l’abandon de c<strong>et</strong>te<br />

pratique, devrait être compensée par deux <strong>au</strong>tres sources<br />

d’imposition :<br />

1. <strong>Le</strong>s rec<strong>et</strong>tes supplémentaires issues de l’impôt sur les gains<br />

<strong>immobilier</strong>s (grâce à la plus-value réalisée sur la valeur de l’immeuble<br />

suite <strong>au</strong>x trav<strong>au</strong>x de remise en état).<br />

2. <strong>Le</strong>s rec<strong>et</strong>tes supplémentaires issues de l’impôt sur le revenu<br />

(grâce à l’<strong>au</strong>gmentation des loyers conséquente <strong>au</strong>x trav<strong>au</strong>x<br />

de remise en état).<br />

Dans la mesure où l’ère du temps est <strong>au</strong>x améliorations énergétiques<br />

<strong>et</strong> à l’assainissement des bâtiments, c<strong>et</strong>te modification<br />

de la loi va encourager les futurs propriétaires à acquérir des<br />

logements anciens, même s’ils requièrent des trav<strong>au</strong>x de rénovation<br />

importants <strong>et</strong> ainsi participer à rénover le patrimoine<br />

<strong>immobilier</strong> suisse.<br />

C<strong>et</strong>te nouvelle situation profitera également <strong>au</strong>x locataires qui<br />

bénéficieront d’une tendance accrue à rem<strong>et</strong>tre en état les logements.<br />

C<strong>et</strong>te suppression est non seulement une incitation à l’investissement<br />

mais pourra également contribuer à la redynamisation<br />

du <strong>marché</strong> de la rénovation <strong>et</strong> du <strong>marché</strong> <strong>immobilier</strong>. ■


63 MODIFICATIONS JURIDIQUES<br />

3<br />

INSTAURATION DE LA CÉDULE HYPOTHÉCAIRE<br />

SANS PAPIER, DITE « DE REGISTRE »<br />

<strong>Le</strong> Conseil fédéral, en 2007, puis le Parlement, en juin 2009, ont<br />

approuvé la modification de dispositions du code civil concernant<br />

les droits réels <strong>immobilier</strong>s <strong>et</strong> le registre foncier.<br />

<strong>Le</strong> Code civil suisse, dans sa version actuelle, prévoit qu’un<br />

gage <strong>immobilier</strong> peut être constitué sous forme d’hypothèque,<br />

de cédule hypothécaire ou de l<strong>et</strong>tre de rente, (art. 793 CC <strong>et</strong> suivants).<br />

Ces trois formes subsistent dans sa nouvelle teneur. La<br />

différence réside dans la forme de la cédule hypothécaire, qui<br />

pourra dorénavant prendre la forme d’une inscription électronique<br />

<strong>au</strong> registre foncier. La création de la cédule hypothécaire<br />

de registre a pour but d’alléger les relations en matière de crédits.<br />

Elle a toute les qualités de la cédule hypothécaire actuelle<br />

à la différence qu’elle est sans titre ou sans papier.<br />

La cédule hypothécaire de registre naît par son inscription<br />

constitutive <strong>au</strong> registre foncier. (art. 857 al. 1 nouve<strong>au</strong> CC). Elle<br />

doit être inscrite <strong>au</strong> nom du créancier ou <strong>au</strong> nom du propriétaire<br />

foncier. De ce fait, une cédule hypothécaire de registre <strong>au</strong> porteur<br />

n’est pas possible.<br />

« La cédule hypothécaire conserve, sous ses deux formes,<br />

l’avantage de sa nature de droit non accessoire : après le remboursement<br />

de la créance initialement garantie, elle peut être<br />

utilisée afin de garantir une <strong>au</strong>tre créance du même créancier<br />

ou celle d’un nouve<strong>au</strong> créancier. » (Extraits du message 07.061<br />

du Conseil fédéral du 27 juin 2007).<br />

<strong>Le</strong>s avantages de ce changement sont multiples. Il perm<strong>et</strong>tra<br />

d’économiser les frais d’établissement <strong>et</strong> de conservation des<br />

titres physiques, ainsi que les frais de communication entre le<br />

registre foncier, les notaires <strong>et</strong> les banques. L’élimination du<br />

risque de perte est par ailleurs indéniable. Sans compter une<br />

transparence accrue de la part du registre foncier qui sera dès<br />

lors le seul déterminant.<br />

Sans oppositions pendant la période de consultation, la nouvelle<br />

version du Code civil pourrait entrer en vigueur dès 2011. ■<br />

L’hypothèque L’hypothèque garantit une créance en cours<br />

ou future. L’enjeu principal est la créance,<br />

la responsabilité personnelle du débiteur ;<br />

la garantie immobilière est purement<br />

accessoire. Si la créance disparaît, le droit<br />

de gage disparaît avec elle. Aucun papiervaleur<br />

n’est émis.<br />

La l<strong>et</strong>tre<br />

de rente*<br />

La cédule<br />

hypothécaire<br />

La l<strong>et</strong>tre de rente grève le terrain<br />

<strong>et</strong> lui seul, mais pas la personne du débiteur<br />

(la responsabilité est purement matérielle).<br />

Un papier-valeur est émis.<br />

Outre l’immeuble mis en gage, le débiteur<br />

répond personnellement de la d<strong>et</strong>te.<br />

Un papier-valeur est émis s’il s’agit<br />

d’une cédule hypothécaire sur papier.<br />

Source : PWC, Flash, juill<strong>et</strong> 2009<br />

* à relever que c<strong>et</strong>te dernière sera prochainement abolie, car tombé en désuétude.


Acanthe sa<br />

av. Eugène-Pittard 16<br />

case postale 30<br />

1211 Genève 17<br />

tél: +41 22 839 37 77<br />

fax: +41 22 839 38 38<br />

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