"Planète métisse" | (pdf - musée du quai Branly

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Planète Métisse To mix or not to mix ? Exposition d’anthropologie Galerie Ouest 18 mars 2008 – 19 juillet 2009 Commissaire de l’exposition : Serge Gruzinski Adjointe au commissaire : Alessandra Russo

<strong>Planète</strong> Métisse<br />

To mix or not to mix ?<br />

Exposition d’anthropologie<br />

Galerie Ouest<br />

18 mars 2008 – 19 juillet 2009<br />

Commissaire de l’exposition : Serge Gruzinski<br />

Adjointe au commissaire : Alessandra Russo


SOMMAIRE<br />

* Editorial par Serge Gruzinski, commissaire de l’exposition p 3<br />

* « Musiques métisses, musiques populaires » par Carmen Bernand p 4<br />

* Parcours de l’exposition p 6<br />

1. Métis ? p 6<br />

2. Chocs et rencontres des mondes p 8<br />

3. La fabrique des métissages p 11<br />

4. Horizons métis ? p 14<br />

* Biographie de Serge Gruzinski p 16<br />

* Autour de l’exposition p 17<br />

Visite guidée de l’exposition p 17<br />

Parcours audioguidé p 17<br />

Le cycle cinéma « <strong>Planète</strong> Métisse » p 17<br />

Le cycle de conférences « Villes Métisses » p 17<br />

Le site internet « <strong>Planète</strong> Métisse » p 18<br />

Le catalogue de l’exposition p 19<br />

* Informations pratiques p 20<br />

* Sélection de visuels disponibles pour la presse p 21<br />

* Les partenaires de l’exposition p 24<br />

2


* EDITORIAL par Serge Gruzinski, commissaire de l’exposition<br />

« Métissages, « chocs des civilisations », mondialisations, colonisations… Le <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong><br />

<strong>Branly</strong> ne pouvait rester à l’écart des questions majeures qui traversent les vies et les<br />

imaginaires de nos contemporains.<br />

Au-delà de la notion de mélange biologique à quoi on ramène trop souvent le phénomène<br />

<strong>du</strong> métissage, <strong>Planète</strong> Métisse questionne l’imaginaire des visiteurs, au cours d’un parcours<br />

non exhaustif qui fait dialoguer les objets entre eux.<br />

Il est souvent malaisé de définir les contours des objets métis, car on les aborde rarement<br />

comme tels. Formes, fonctions, croyances, matériaux… n’ont cessé de se mélanger depuis<br />

les premiers contacts entre l’Homo Sapiens et l’Homme de Neandertal. Ma perspective<br />

d’historien des Amériques m’a con<strong>du</strong>it à privilégier un moment de l’histoire de l’humanité,<br />

les XV e -XVI e siècles, et à analyser les répercussions de l’expansion européenne,<br />

principalement ibérique, sur les autres civilisations. Je définirai donc l’objet métis comme<br />

l’expression d’une création humaine surgie à la confluence des mondes européens et<br />

des sociétés d’Asie, d’Afrique et d’Amérique. Ces sociétés se sont construites à distance<br />

<strong>du</strong> Vieux Monde et parfois, c’est le cas des Amériques, sans aucun contact avec lui.<br />

L’irruption des Européens a déclenché, à son tour, des contacts directs entre l’Afrique et<br />

l’Amérique, puis entre l’Amérique et l’Asie, sources d’autres métissages tout aussi<br />

déterminants pour l’avenir.<br />

Cette exposition sur les objets et les arts métis attire donc l’attention sur ce que les peuples<br />

et les indivi<strong>du</strong>s ont inventé à l’interface des sociétés et des civilisations. En un parcours à la<br />

fois réflexif et ludique, le public est amené à observer les phénomènes de métissage, à les<br />

interroger dans leurs contextes, et à en mesurer les implications. »<br />

Serge Gruzinski<br />

3


Radio enveloppée de perles © <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong><br />

<strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries<br />

* « Musiques métisses, musiques populaires » par Carmen Bernand,<br />

Université de Paris X-Nanterre, Institut Universitaire de France (IUF)<br />

Extrait <strong>du</strong> catalogue de l’exposition<br />

« La musique est, par excellence, le creuset<br />

des métissages. Les in<strong>du</strong>stries culturelles <strong>du</strong><br />

XXe siècle et les moyens de diffusion<br />

modernes (radio, disques, enregistrements,<br />

cinéma, média audiovisuels divers ) ont<br />

accéléré de façon jusque là inédite le<br />

mélange des genres musicaux, qui s’était<br />

pro<strong>du</strong>it avant ces inventions techniques.<br />

Pour virevolter autour de ces tourbillons<br />

sonores, le continent américain servira ici<br />

de guide. Ce choix n’est pas arbitraire<br />

quand on sait que les Amériques ont<br />

inventé les deux grandes musiques<br />

contemporaines ayant une diffusion<br />

universelle, celles dites « latines », parmi<br />

lesquelles le tango, la samba brésilienne, la rumba cubaine, la cumbia et la salsa, pour n’en<br />

citer que les plus connues et le jazz. Bien évidemment l’histoire de ces différents styles n’est<br />

jamais linéaire et les rebondissements les plus improbables ne sont pas des exceptions; une<br />

mélodie européenne s’alanguit sous les tropiques à Cuba et devient « habanera », inspirant à<br />

son tour le compositeur Georges Bizet dans « L’amour est un oiseau sauvage » de<br />

« Carmen » 1 . La rumba des Caraïbes, inventée par les Noirs et les mulâtres et enrichie<br />

d’éléments européens retourne aujourd’hui en Afrique et devient le genre très prisé de la<br />

« rumba congolaise ». Les vers « folkloriques » des Repentistas, ambassadeurs lumineux des<br />

paysans cubains sur la scène <strong>du</strong> Musée <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, appartenaient jadis à la culture<br />

savante espagnole, avant de tomber en désuétude au cours <strong>du</strong> XVIIe siècle et de se réfugier<br />

dans les campagnes. Dans l’impossibilité de retracer tous ces allers retour, on se bornera à<br />

présenter les grandes lignes de cette musique métisse dont les genres dépassent le demimillier<br />

selon Michel Plisson 2<br />

.<br />

Ces musiques métisses américaines, il est bon de le rappeler, sont le pro<strong>du</strong>it d’un<br />

triple héritage : indien, africain et européen. L’Europe notamment a intro<strong>du</strong>it à partir <strong>du</strong><br />

XVIe siècle les instruments les plus courants aujourd’hui: guitares, violons et violes, harpes,<br />

piano, orgue, trompettes, suivis au XIXe siècle <strong>du</strong> bandonéon et de l’accordéon. Ils ont tous<br />

été apprivoisés très vite aussi bien par les élites que par les couches les plus humbles de la<br />

société. Les Noirs, arrivés sur le continent par la traite, ont imprimé à leur tour une marque<br />

très profonde, en imposant leurs structures rythmiques et en accentuant les contre-temps et<br />

les syncopes. Les Indiens, surtout dans la Cordillère des Andes, ont conservé leurs flûtes et<br />

leurs grelots, mais ils ont adapté à leurs mélodies les harpes et les violons, les guitares,<br />

l’orgue et les trompettes.<br />

Le chroniqueur péruvien Guaman Poma de Ayala est probablement le premier à avoir<br />

parlé de musique créole (« criolla ») et à l’associer au métissage et aux joutes amoureuses,<br />

condiment indispensable de toute musique populaire et « latine ». Parmi les nombreuses<br />

illustrations qui accompagnent sa chronique, une image attire le regard, celle d’un jeune<br />

homme métis, habillé à l’espagnole, qui entonne à la guitare une chanson d’amour à<br />

1<br />

Alejo Carpentier, La musique à Cuba, Paris, Gallimard, 1979. Cet auteur a insisté sur ces influences réciproques.<br />

2<br />

Michel Plisson, « Systèmes rythmiques, métissages et enjeux symboliques des musiques d’Amérique Latine », Cahiers de<br />

Musiques Traditionnelles, 13, 2000.<br />

4


l’adresse d’une jeune indienne. Le battement <strong>du</strong> pied chez l’homme et le claquement des<br />

doigts chez la femme, suggèrent qu’ils esquissent un pas de danse 3 . Guaman était un<br />

contempteur des métissages et par conséquent, de cette nouvelle musique qu’il jugeait trop<br />

sensuelle pour être honnête. Mais son dessin nous intéresse en cela qu’il résume la triple<br />

fonction de la musique créole : le son, la danse et la parole chantée, sollicitant à la fois le<br />

corps, les sens et la parole. Ici le métis chuchote à sa belle des paroles d’amour en quechua :<br />

« pourquoi es-tu ici, rose en fleur ? Pourquoi es-tu ici, fleur de grive ? Pourquoi es-tu ici, petit<br />

lys ? ». Le chanteur répète un refrain, « murmure, ombre » , puis « murmure en secret ».<br />

Dans ces paroles si brèves il y a déjà la rhétorique poétique de la chanson andine. Le<br />

caractère profane de la scène, l’allusion au « secret » et les métaphores pour désigner la<br />

bien-aimée révèlent le lien étroit entre cette sérénade musicale et l’érotisme.<br />

La sensualité de la musique métisse qui se dégageait des zambras morisques, avait<br />

été remarquée non sans inquiétude par l’Eglise. Ces danses, agrémentées de castagnettes et<br />

de tambourins, animaient les réjouissances familiales et les cortèges mais elles ne<br />

ressemblaient plus à celles que prati<strong>quai</strong>ent les frères musulmans des morisques espagnols<br />

en Afrique <strong>du</strong> Nord. Elles avaient une touche andalouse qui les ferait dériver vers le<br />

flamenco. Dans une gravure allemande intitulée « Danza morisca » on distingue un couple<br />

qui marque la cadence en claquant les doigts, comme la jeune fille péruvienne de Guaman<br />

Poma 4 . De façon impropre mais révélatrice, le mot d’origine arabe réapparaît au Mexique, en<br />

1600, sous la plume d’un jésuite. Le religieux fait l’éloge des fêtes organisées par la confrérie<br />

des esclaves noirs, qui remplacent avantageusement « les danses et les zambras qu’ils<br />

avaient coutume de faire tous les dimanches » 5 . En somme tout ce qui sort <strong>du</strong> canon<br />

occidental classique fait désordre. Les Indiens aussi sont attirés par les nouvelles musiques<br />

intro<strong>du</strong>ites par les Européens. Au Michoacán, sous la tutelle des missionnaires, ils dansent<br />

aussi bien « à l’ancienne » que dans le style « espagnol ». (…) »<br />

3<br />

Guaman Poma de Ayala, Nueva Corónica y buen gobierno. Paris, Institut d’Ethnologie, 1936, fol. 856. Le texte de la chanson<br />

est repro<strong>du</strong>it par Richard Pietschmann à la page XXII.<br />

4<br />

Rachel Arié, España musulmana (siglos VIII-XV), Barcelone, Labor, 1984, p. 321.<br />

5<br />

Monumenta Mexicana VII [1599-1602], Rome, Institutum Romanum Societatis Jesu, 1981, p. 588.<br />

5


© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo<br />

Patrick Gries<br />

* PARCOURS DE L’EXPOSITION<br />

Le parcours de <strong>Planète</strong> Métisse est à la fois thématique, chronologique et géographique. Il<br />

invite à passer à travers quatre sections, sans seuil ni rupture, mais par des changements de<br />

rythme. Alors que la première partie, « Métis ? » se veut être un moment de découverte, de<br />

trouble et de perplexité, la seconde section de l’exposition est une phase de<br />

contextualisation, « Chocs et rencontres des mondes ». Celle-ci mène vers la séquence « La<br />

fabrique des métissages », qui traite <strong>du</strong> processus de création de l’objet métis, pour<br />

terminer par la section « Horizons métis ? », offrant un aperçu des manifestations<br />

contemporaines des métissages, à travers l’exemple <strong>du</strong> cinéma.<br />

Deux cent quatre-vingt dix objets sont exposés pendant toute la <strong>du</strong>rée de l’exposition.<br />

1. MÉTIS ?<br />

La première partie de l’exposition part de la question suivante : pourquoi nous est-il si<br />

difficile de penser l’intermédiaire, de l’expliquer et de le montrer ?<br />

Ce parcours vise à remettre en question le goût marqué de l’Occident pour le <strong>du</strong>alisme, les<br />

oppositions tranchées et les « rhétoriques de l’altérité ». A l’issue de la première partie de<br />

l’exposition, le visiteur peut déjà comprendre que les objets métis exposés sont les résultats<br />

tangibles de la rencontre des différentes parties <strong>du</strong> monde, et des interactions qui se sont<br />

nouées entre elles.<br />

« To mix… »<br />

Trésor métis<br />

Dans ce qui s’apparente à une salle au trésor, le visiteur découvre d’abord une présentation<br />

d’objets métis, où différents continents se côtoient : mêlés à la création d’un grand couturier<br />

parisien, des outils venus de sociétés qu’on imagine restées à l’origine des temps, mais aussi<br />

des objets témoins de la naissance de l’Amérique latine.<br />

Les Castas : une imagerie exotique<br />

Les Cuadros de Castas, cycles de tableaux<br />

réalisés au XVIII e siècle au Mexique,<br />

mettent en scène les multiples<br />

manifestations de métissage biologique et<br />

culturel qu’on observe dans la société<br />

coloniale de l’époque. Destinés à être<br />

exportés en Espagne pour y exhiber la<br />

singularité métisse et la diversité de<br />

l’Amérique tropicale, ces tableaux en<br />

offrent une représentation exotique et<br />

pittoresque à la manière des scènes de<br />

genre alors en vogue sur le continent<br />

européen.<br />

Un théâtre d’anatomie<br />

Pour comprendre ce qu’est un objet métis, le visiteur est invité à entrer dans un théâtre<br />

d’anatomie, un de ces laboratoires d’autrefois où les médecins exploraient les mystères de la<br />

vie, afin d’examiner un objet déployé sur la table d’observation. Quels secrets recèle donc ce<br />

corps précieux ? Les experts qui l’entourent peuvent-ils nous aider à l’identifier ?<br />

6


Modèle Gaultier © Jean Paul Gaultier<br />

« … Not to mix »<br />

Le visiteur est ensuite confronté à une série d’oppositions communes qui entravent notre<br />

compréhension des métissages :<br />

Antique ou Primitif ?<br />

Une statue antique <strong>du</strong> Louvre fait face à une statue océanienne <strong>du</strong> <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>,<br />

illustrant la distinction entre l’Antique et le Primitif, enseignée à l’école et par les <strong>musée</strong>s.<br />

Alors que l’art gréco-romain incarne une pureté classique censée symboliser les sources<br />

prestigieuses de notre civilisation, les arts dits Primitifs évoquent l’austérité et les<br />

tâtonnements des origines.<br />

Néo-classique ou Premier ?<br />

Le Classique traverse les siècles de l’histoire européenne pour renaître en Néo-Classique. La<br />

confrontation d’une statue néo-classique <strong>du</strong> Louvre et d’une statue océanienne <strong>du</strong> <strong>musée</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> rappelle que face à l’idéal occidental de beauté, ce qui est dit Premier nous<br />

renvoie vers des mondes archaïques, radicalement différents <strong>du</strong> nôtre.<br />

Ces questions sont posées à partir d’un objet-phare :<br />

le Codex Borbonicus, un calendrier divinatoire, qui<br />

n’est ni classique, ni primitif, ni ethnique, ni<br />

folklorique ; il appartient à deux mondes à la fois,<br />

celui des anciens Mexicains et des conquérants<br />

espagnols. Il s’agit d’un objet métis conçu pour être<br />

déchiffré par des Indiens mais aussi par des<br />

Européens. L’histoire qu’il révèle est tissée<br />

d’affrontements, de chocs et d’emprunts.<br />

Classique ou Ethnique ?<br />

La mode et les in<strong>du</strong>stries culturelles n’échappent pas à ces<br />

partages dont elles offrent une déclinaison plus contemporaine.<br />

Comme l’illustre le face à face entre un mannequin Chanel et<br />

un mannequin Jean-Paul Gaultier, le Classique renvoie à une<br />

sobriété et une élégance épurée qui dissimule de subtiles<br />

combinaisons de savoir-faire, alors que l’Ethnique nous plonge<br />

dans un flamboiement de mélanges et dans l’expression d’une<br />

culture parisienne sophistiquée.<br />

Folklorique ou Exotique ?<br />

La notion de Folklorique nous renvoyant au traditionnel des<br />

villes et campagnes occidentales, témoin de modes et d’usages<br />

révolus, l’Exotique correspond quant à lui à l’image que<br />

l’Occident se crée des mondes lointains et tropicaux, en la<br />

chargeant d’une étrangeté insolite et sé<strong>du</strong>isante.<br />

Le Codex Borbonicus représente les grandes cérémonies religieuses qui scandaient<br />

l’existence des anciens Mexicains. L’irruption de l’écriture alphabétique et de la langue<br />

espagnole tout comme la mise en forme <strong>du</strong> document révèlent pourtant l’influence subtile<br />

de la tradition occidentale. Ainsi, le découpage de l’information imite les pages d’un livre,<br />

des lignes tracées à la règle encadrent des glyphes tra<strong>du</strong>its en espagnol, et des<br />

commentaires en espagnol sont insérés au sein d’espaces laissés libres à cet effet.<br />

₪ Un programme multimédia présente la transformation d’un objet en objet métis, à partir<br />

de l’exemple <strong>du</strong> Codex Borbonicus : un codex préhispanique se transforme en codex colonial,<br />

influencé par le livre.<br />

7<br />

Codex Borbonicus© Bibliothèque de l'Assemblée<br />

Nationale, Photo Irène Andréani


Codex Azcatitlan©BnF<br />

2. CHOCS ET RENCONTRES DES MONDES<br />

Les métissages se déploient dans l’espace et le temps : leur exploration doit donc<br />

obligatoirement passer par l’histoire des sociétés et des civilisations. Les débuts de<br />

l’expansion européenne, aux XV e<br />

et XVI e<br />

siècles, marquent un moment privilégié dans<br />

l’histoire de la fabrication des métissages. Cela ne signifie en aucun cas que l’histoire des<br />

métissages se confond avec celle de notre continent, mais qu’elle mobilise sans cesse<br />

d’autres passés, d’autres points de vue, d’autres mémoires, tous et toutes confrontés aux<br />

assauts de la colonisation européenne et des formes d’occidentalisation dont elle était<br />

porteuse.<br />

Les arrivées<br />

La découverte de l’Amérique (1492) et le tour <strong>du</strong><br />

monde de Magellan (1521) ouvrent l’ère de la<br />

mondialisation moderne, entraînant pour la<br />

première fois la plupart des habitants de la<br />

planète dans une histoire commune. En<br />

Amérique, en Afrique et en Asie, des artistes<br />

observent l’arrivée des Européens. Ils peignent ou<br />

sculptent l’irruption de ces intrus dans la vie<br />

quotidienne ; mêlant éléments européens et<br />

éléments indigènes, ces œuvres sont des<br />

créations métisses.<br />

Ainsi, le Codex Azcatitlan associe des conventions préhispaniques à des motifs européens<br />

tirés des gravures européennes envoyées dans le Nouveau Monde : chevaliers en armure,<br />

oriflammes… Il a été réalisé pour les Indiens de Mexico mais également pour les nouvelles<br />

autorités espagnoles. Le métissage des images permet plusieurs interprétations, en fonction<br />

des regards.<br />

paravent à six volets © Daniel Arnaudet<br />

Trois objets phares proposent trois regards sur ces arrivées : le Codex Duran offre une<br />

représentation de l’irruption des Espagnols au Mexique par des peintres indiens au XVI e<br />

siècle, le Codex Casanatense de la rencontre des Portugais avec les sociétés de l’océan Indien<br />

et le biombo (paravent) japonais <strong>du</strong> débarquement des Portugais au Japon, à la fin XVI e –<br />

début XVIIe siècle. Face à ces objets, le visiteur découvre un chef d’œuvre européen : le<br />

8


Socle d'image religieuse© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong><br />

<strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries<br />

Theatrum orbis terrarum de A. Ortelius, premier atlas <strong>du</strong> monde, dont les couleurs restituent<br />

la diversité <strong>du</strong> monde.<br />

₪ Un programme multimédia présente une vidéo <strong>du</strong> Codex Durán, (Biblioteca Nacional,<br />

Madrid) montrant l'irruption des Espagnols au Mexique vue par des peintres indiens au XVIe<br />

siècle, et <strong>du</strong> Codex Casanatense (Bibliothèque Casanatense, Rome) qui illustre la rencontre<br />

des Portugais avec les sociétés de l'océan Indien.<br />

Le tour <strong>du</strong> Monde<br />

L’Afrique<br />

Le continent africain est le premier à être touché par la colonisation européenne : dès la<br />

seconde moitié <strong>du</strong> XVe siècle, les Portugais visitent régulièrement ses côtes et des groupes<br />

métissés apparaissent. Alors que se développent la traite des esclaves et le commerce de l’or,<br />

des artistes s’inspirent de modèles européens pour créer des pièces d’ivoire et de métal :<br />

salières, plats et défenses sculptées… Objets métis et esclaves sont envoyés en Europe et en<br />

Amérique ; ces trafics se perpétuant pendant des siècles.<br />

₪ Un programme multimédia est consacré au plat d’argent de Siegen, un objet <strong>du</strong> Pérou<br />

envoyé en Afrique.<br />

Les Amériques<br />

L’Amérique est conquise, colonisée et christianisée au XVI e siècle par les Espagnols et les<br />

Portugais. Du choc avec les populations indiennes et de l’arrivée en masse des esclaves<br />

d’Afrique surgissent des sociétés coloniales au sein desquelles les êtres, les croyances et les<br />

modes de vie se métissent. Les indigènes réagissent en réinterprétant leurs traditions et en<br />

s’adaptant aux exigences des missionnaires et des colonisateurs. Des tableaux andins,<br />

sculptures et codex mexicains en offrent des exemples.<br />

Comme l’illustre la base de la colonne mexicaine<br />

exposée, les Indiens avaient coutume de recycler des<br />

pièces préhispaniques dans les nouvelles constructions<br />

chrétiennes, ce qui explique que de nombreux fonts<br />

baptismaux ont des origines païennes.<br />

L’ivoire philippin la Sainte Madeleine fait partie des<br />

nombreux ivoires (de Goa, de Chine et de Manille)<br />

arrivés sur les marchés péruvien et mexicain, grâce aux<br />

liaisons maritimes régulières qui relient l’Amérique à<br />

l’Asie, à partir de la seconde moitié <strong>du</strong> XVI e<br />

siècle.<br />

₪ Un site internet est consacré à La Nueva Coronica de Guaman Poma de Ayala, une<br />

chronique de la conquête et de la colonisation des Andes abondamment illustrée de dessins de<br />

l’auteur<br />

L’Asie<br />

Pendant longtemps, les Européens ne sont que des prédateurs de passage ou d’habiles<br />

commerçants. Les puissances asiatiques - l’empire <strong>du</strong> Grand Moghol en Inde, l’empire<br />

chinois, le Japon des Togukawa - limitent les tentatives de colonisation, ce qui n’empêche<br />

pas toute forme de métissage d’apparaître. En effet, arts asiatiques et arts de la Renaissance<br />

se mêlent pour satisfaire le goût des connaisseurs d’Asie, d’Amérique et d’Europe. Ivoires de<br />

9


Goa, miniatures indiennes, porcelaines chinoises et laques japonaises font l’objet d’un<br />

commerce international des plus prospères.<br />

En Asie portugaise, l’art chrétien puise dans les traditions artistiques et iconographiques<br />

locales, comme l’illustre l’ivoire de Goa Le Bon Pasteur, une représentation <strong>du</strong> Christ qui<br />

évoque à la fois Krishna enfant et la figure de Sidhaarta (Bouddha) méditant. Le piédestal en<br />

forme de rocher rappelle les kalaisas de l’Inde, élévations sur lesquelles on présentait les<br />

divinités.<br />

Les peintres moghols adaptent librement des thèmes empruntés aux gravures européennes<br />

qui entrent en Inde et parviennent entre leurs mains, sans qu’aucune pression coloniale<br />

n’oriente ces métissages. Le caractère composite et éclectique de ces œuvres éclaire sur les<br />

choix esthétiques de la cour moghole et le goût des Empereurs pour ces amalgames.<br />

Les porcelaines chinoises reprennent des thématiques occidentales destinées à satisfaire à<br />

la fois le marché européen et le goût local pour des thèmes insolites et exotiques. Ce<br />

métissage est donc indissociable de l’essor commercial suscité par l’arrivée des européens<br />

dans les ports d’Asie.<br />

Le démarrage spectaculaire de la christianisation <strong>du</strong> Japon suscite une grande pro<strong>du</strong>ction<br />

d’objets d’inspiration japonaise liée au culte catholique : autel portatif, Christ d’ivoire, Saint<br />

Sébastien… Un art métis qui prend fin avec la fermeture <strong>du</strong> Japon au christianisme dans la<br />

première moitié <strong>du</strong> XVII e siècle.<br />

La mondialisation islamique<br />

L’Europe chrétienne n’est pas l’unique région <strong>du</strong> monde qui affronte d’autres civilisations.<br />

Pendant des siècles, les mondes de l’islam dominent les échanges entre les rivages de<br />

l’océan Atlantique (Espagne et Maroc) et la Chine comme l’attestent, en Turquie, les plats de<br />

céramique dits « aux raisins » qui soumettent les motifs chinois à des réinterprétations<br />

locales. La mondialisation islamique, bien antérieure mais aussi dynamique et<br />

expansionniste que sa rivale européenne, est parvenue ainsi à étendre son influence sur une<br />

partie <strong>du</strong> globe.<br />

L’Europe<br />

L’Europe de la Renaissance exporte ses arts en Amérique, en Afrique et en Asie. Elle reçoit<br />

également des œuvres et des matériaux <strong>du</strong> monde entier. Transformées et adaptées au goût<br />

des cours et des collectionneurs, ces pièces – nautiles, calebasses, ambres - sont réunies au<br />

sein de cabinets de curiosités qui furent les premiers <strong>musée</strong>s d’Europe. Recyclages,<br />

escamotages, détournements, adaptation au goût européen : ces métissages expriment<br />

autant la rencontre des arts <strong>du</strong> monde que la domination de l’Europe sur de vastes régions<br />

de la planète.<br />

Ce survol planétaire souligne l’ampleur <strong>du</strong> phénomène. La troisième section de l’exposition<br />

propose d’en approfondir les ressorts et les mécanismes.<br />

10


Carte de Cuanhtinchan© Bibliothèque nationale de France<br />

3. LA FABRIQUE DES METISSAGES<br />

Cette section présente les objets dans des configurations triangulaires : le modèle <strong>du</strong><br />

triangle permet de faire ressortir la diversité des origines pour un même objet, et la manière<br />

dont le mélange opère. A la différence de l’objet exotique, le métissage est une<br />

appropriation par l’indigène de ce qui vient d’ailleurs, une lecture, une réaction, et une<br />

création. Rarement libres, ces choix ne sont jamais arbitraires : les intérêts de la religion, de<br />

la politique, <strong>du</strong> commerce mais également le plaisir et le jeu guident la main qui métisse.<br />

Espace et colonisation<br />

Au Mexique, la cartographie de l’époque<br />

préhispanique réunit des informations de caractère<br />

géographique et des données historiques. Conçu<br />

dans une dimension temporelle, l’espace permet de<br />

visualiser des récits généalogiques, des conquêtes<br />

et des migrations. L’Histoire toltèque-chichimèque<br />

garde ainsi la trace de la carte en diagramme en<br />

usage avant la conquête espagnole. Au XVI e siècle,<br />

après l’arrivée des conquistadores, les peintres<br />

tlacuilos apprennent à intro<strong>du</strong>ire dans leur tradition<br />

des emprunts aux arts de la Renaissance<br />

européenne, comme le paysage, avant de se<br />

confronter à la cartographie <strong>du</strong> Vieux Monde.<br />

La carte de Cuauhtinchan n°1 raconte les migrations<br />

indigènes dans une région <strong>du</strong> centre <strong>du</strong> Mexique. Au<br />

centre de la carte le peintre indien a représenté un<br />

paysage de montagnes probablement inspiré de<br />

gravures envoyées d’Europe. Il continue néanmoins<br />

de respecter les principes d’orientation légués par la<br />

cosmologie préhispanique: pour lire la carte, l’œil<br />

indigène - et donc occidental - doit en faire le tour.<br />

₪ Un programme multimédia explique comment lire et interpréter la carte de Cuauhtinchan.<br />

La carte de Cholula, Historia Tolteca-chichimeca, est une carte réalisée après l’arrivée des<br />

Espagnols mais restée fidèle au plan en diagramme d’origine préhispanique. La cité de<br />

Cholula y est représentée avec ses quartiers en suivant des principes géométriques alors que<br />

la disposition des chemins et des pyramides dans l’espace central correspond à leur<br />

situation réelle sur le terrain.<br />

Les métissages des croyances<br />

Les métissages religieux ont été particulièrement intenses sur toute l’éten<strong>du</strong>e de<br />

l’Amérique latine. Au christianisme imposé par les missionnaires espagnols et portugais, les<br />

populations indigènes réagissent en adaptant la nouvelle foi à leurs croyances ancestrales :<br />

ajustements, détournements et réinterprétations engendrent un christianisme indigène et<br />

métis. La pro<strong>du</strong>ction de mosaïques de plumes dans le Mexique colonial témoigne de cette<br />

histoire : adoption de thèmes chrétiens mais préservation d’un matériau précieux, la plume,<br />

lié à la matérialisation <strong>du</strong> rayonnement divin dans le monde précolombien.<br />

11


La Messe de Saint Grégoire, œuvre réalisée à Mexico en 1539 par des plumassiers indigènes,<br />

interprète avec des centaines de plumes multicolores une gravure européenne représentant<br />

un miracle advenu lors d’une messe célébrée par Saint Grégoire : alors qu’il élève l’hostie, le<br />

Pape a la vision <strong>du</strong> Christ au tombeau. Destinée à être offerte au Pape Paul III, la mosaïque<br />

devait illustrer, de l’autre côté de l’Océan, le génie artistique et la rationalité des Indiens <strong>du</strong><br />

Mexique.<br />

ŒUVRE ORIGINALE<br />

Israhel van Meckenem, La Messe de<br />

saint Grégoire, 1490-1500, Paris, Musée<br />

<strong>du</strong> Louvre, collection Rothschild<br />

ŒUVRE METISSE<br />

La Messe de Saint Grégoire, Mexico,<br />

1539, mosaïque de plumes,<br />

68 x 56 x 23 cm., Auch,<br />

Musée des Jacobins<br />

PLUMES INDIGENES<br />

Coiffe Campa, Pérou, Plumes, fibre<br />

végétale, inv.71.1881.110.1, <strong>musée</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries<br />

₪ Un programme multimédia présente des Images <strong>du</strong> Codex de Florence sur les plumassiers :<br />

le passage de la symbolique amérindienne à celle <strong>du</strong> christianisme.<br />

Les métissages <strong>du</strong> pouvoir<br />

Les formes de pouvoir se mêlent autant que les religions<br />

et les sociétés. Pour soumettre les populations à la<br />

domination coloniale les Européens ont partout négocié<br />

avec les chefferies et les royaumes indigènes ; ces<br />

compromis sont aussi source de métissages. Ils nous<br />

rappellent que le pouvoir colonial ne parvient à<br />

s’enraciner qu’en collaborant avec les élites locales.<br />

A l’apogée de la colonisation britannique, l’empire de<br />

Victoria se partage avec la France la domination de<br />

l’Afrique. Sculptée par un artiste yoruba, la Reine Victoria<br />

(1819-1901), impératrice des Indes, apparaît sous les<br />

traits d’une souveraine africanisée. Cette interprétation<br />

africaine a bénéficié de la vogue internationale de la<br />

photographie qui popularise l’image de la reine.<br />

12<br />

La reine Victoria © <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries/Vincent Chenet


Drapeau vaudou© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries<br />

Magies et religions métisses<br />

A Haïti, comme dans le reste des Caraïbes, les esclaves déportés d’Afrique cherchent à<br />

résister aux colons européens. Pour survivre et se forger une nouvelle identité, les<br />

populations d’origine noire inventent l’une des plus fameuses religions métisses, le vaudou.<br />

Expression privilégiée des Amériques noires, le<br />

vaudou mêle la mémoire de l’esclavage et les<br />

croyances africaines aux influences <strong>du</strong> christianisme<br />

populaire et de la franc-maçonnerie.<br />

Le drapeau vaudou exposé est l’un des multiples<br />

objets qui diffusent ce sacré recomposé. Aujourd’hui,<br />

les effets <strong>du</strong> tourisme transforment ces croyances et<br />

les migrations des Haïtiens les propulsent jusqu’au<br />

cœur des Etats-Unis.<br />

Le drapeau vaudou - drapo - est un objet rituel qui<br />

matérialise à la fois la vitalité <strong>du</strong> culte et la<br />

complexité des métissages dont il est le fruit. Comme<br />

des milliers d’autres drapeaux, il confronte et associe<br />

des éléments européens à des éléments venus<br />

d’Afrique, souvent <strong>du</strong> Congo et <strong>du</strong> Dahomey. Sans<br />

perdre la force entraînante de ses origines militaires,<br />

le drapeau vaudou manifeste la présence active des<br />

esprits : ici Ogoun Badagri, esprit guerrier, souvent<br />

associé à Saint Georges.<br />

Musiques métisses<br />

Les musiques d’Afrique conquièrent tout le continent américain. Au Brésil, comme ailleurs,<br />

elles sont intro<strong>du</strong>ites par les esclaves noirs qui ne cessent de les recréer en les mêlant à des<br />

rythmes et à des mélodies d’origine indienne et européenne. Un arbre généalogique évoque<br />

les générations de sons qui se succèdent de l’époque coloniale à la fin <strong>du</strong> XXe siècle : lun<strong>du</strong>,<br />

samba, bossa nova, afro samba, rock…<br />

13


Les sept samouraÏs© Connaissance <strong>du</strong> Cinéma / D. R.<br />

4. HORIZONS METIS ?<br />

La quatrième et dernière section de <strong>Planète</strong> Métisse propose une exploration des imaginaires<br />

métis d’aujourd’hui, à travers les cinématographies asiatiques et hollywoodiennes. Le<br />

cinéma mondial apparaît comme un puissant révélateur des métissages contemporains et le<br />

diffuseur inlassable de nouveaux imaginaires… Il est possible d’observer ces phénomènes à<br />

l’œuvre sur l’une des grandes frontières métisses <strong>du</strong> monde : celle qui traverse le Pacifique<br />

et sépare les Etats-Unis et l’Occident des mondes asiatiques. Chaque film révèle à quel point<br />

des styles, des manières de voir et de se comporter s’affrontent et se fondent sur les écrans.<br />

Le manga, inspiré des dessins animés américains, est à son tour devenu pour Hollywood une<br />

source de renouvellement. Le visiteur est également amené à s’interroger sur les futurs que<br />

nous proposent les films de science-fiction. Les films présentés ici sont toujours à considérer<br />

à la fois comme des œuvres d’art et comme les illustrations d’un type de métissage.<br />

Affiches africaines<br />

En Afrique, des affiches souvent peintes à la main diffusent les<br />

pro<strong>du</strong>ctions d’une in<strong>du</strong>strie locale <strong>du</strong> film vidéo spécialisée dans le<br />

cinéma gore et de science-fiction. Ces affiches envahissent l’espace<br />

public et mêlent, comme les films dont elles s’inspirent, des éléments<br />

africains à des emprunts à la culture de masse mondialisée par<br />

l’Occident.<br />

Horizons asiatiques<br />

En fin d’exposition, une série de trois écrans illustre le brassage qui est à l’oeuvre dans la<br />

création cinématographique asiatique. Il est abordé sous plusieurs angles : d’une part, les<br />

avatars <strong>du</strong> western et <strong>du</strong> film d’action dans le cinéma asiatique et, d’autre part, les regards<br />

asiatiques portés sur les Amériques et sur le futur de la planète.<br />

- La traversée des arts martiaux<br />

Les arts martiaux constituent l’une des expressions<br />

traditionnelles de la Chine et <strong>du</strong> Japon. Depuis un demi-siècle,<br />

ils ne cessent d’inspirer l’Occident : les films de samouraïs et<br />

de kung fu ont profondément influencé les westerns et les<br />

films d’action américains. En retour, avec la multiplication des<br />

effets spéciaux, les pro<strong>du</strong>ctions hollywoodiennes ont marqué<br />

les cinémas d’Asie.<br />

Cette partie présente des extraits des films : Les sept samouraï<br />

d’Akira Kurosawa, Les sept mercenaires de John Sturges,<br />

Cleopatra Jones de Jack Starrett, La rage <strong>du</strong> tigre de Chang<br />

Cheh, Les larmes <strong>du</strong> tigre noir de Wisit Sasanatieng et Les<br />

cendres <strong>du</strong> temps de Wong Kar-Wai.<br />

- Quand la Chine regarde les Amériques<br />

Pendant des siècles, on a vu les Amériques à travers les yeux<br />

des voyageurs, des peintres et des photographes européens. Aujourd’hui, l’Asie s’est mise à<br />

regarder les Amériques : tandis que Wong Kar-wai observe et recrée l’Argentine depuis la<br />

Chine de Hong Kong, Ang Lee explore les Etats-Unis depuis la Chine de Taïwan.<br />

14<br />

Affiche de film "Demonic cat" © <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong><br />

<strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries/Valérie Torre


Extraits des films : Happy Together de Wong Kar-Wai, Wedding Banquet (Garçon d’honneur)<br />

et Brokeback Moutain d’Ang Lee.<br />

- Métis <strong>du</strong> futur<br />

Héritiers des réplicants de Blade Runner (Ridley Scott, 1982), mi-hommes mi-robots, « âmes »<br />

greffées sur des machines, les métis de demain sont les victimes de pouvoirs totalitaires<br />

dominant des mondes apocalyptiques. Réveil de peurs ancestrales devant le triomphe de la<br />

machine et les mystères <strong>du</strong> mélange, ou rejet de l’ultime métissage que nous réserve notre<br />

planète ?<br />

Extraits des films : Natural City de Min Byeong Cheon et Ghost in the shell 2 de Mamuro<br />

Oshi.<br />

JEUX ET DEFIS DU METISSAGE<br />

«L’honnête homme est un homme mêlé »<br />

Michel de Montaigne. Les Essais III, chap. IX « De la vanité »<br />

« How does newness come into the world? How it is born? Of what fusions, translations,<br />

conjoinings it is made? »<br />

« Comment la nouveauté fait-elle irruption dans le monde ? Comment naît-elle ? De quelles<br />

fusions, de quelles tra<strong>du</strong>ctions, de quels assemblages est-elle faite ? »<br />

Salman Rushdie. Versets sataniques, 8<br />

L’exposition s’achève sur une étonnante encyclopédie des savoirs <strong>du</strong> monde : les cartes de<br />

l’artiste ivoirien Frédéric Bruly Bouabré jonglent avec les formes et les idées, illustrant que le<br />

métissage, indispensable à la perpétuation des êtres et des sociétés, est aussi jeu et création.<br />

Si le métissage comprend une part de jeu, c’est aussi qu’il exige un investissement personnel<br />

et expose à des risques.<br />

Objets et arts métis incitent à réévaluer la différence, et à établir – ou restituer – des ponts<br />

entre nous et l’Ailleurs. Ils pointent les flux et les mouvements, les échanges et les conflits,<br />

les chocs et les mélanges, les frontières et les franchissements de frontière. Ils invitent à<br />

placer contacts et affrontements (invasions, colonisations, annexions…) au centre d’une<br />

mémoire européenne et planétaire.<br />

La scénographie de l’exposition a été réalisée par Reza Azard, de l’agence Projectiles. L’idée<br />

de mouvement, de circulation, d’échange – mais également d’affrontement, et de choc –<br />

rythme le parcours qui exploite au maximum les singularités de l’espace d’exposition, marqué<br />

par une absence d’angles et des lignes sinueuses.<br />

15


Serge Gruzinski © DR<br />

* BIOGRAPHIE DE SERGE GRUZINSKI<br />

Spécialiste international <strong>du</strong> Nouveau Monde, Serge<br />

Gruzinski a déjà collaboré avec le <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong><br />

<strong>Branly</strong>. En 2004, il avait la direction scientifique <strong>du</strong><br />

colloque L’Expérience Métisse, qui proposait de<br />

confronter différents regards sur la problématique<br />

<strong>du</strong> métissage dans les civilisations <strong>du</strong> monde.<br />

Serge Gruzinski est historien, directeur de recherche<br />

au CNRS et directeur d'études à l’Ecole des Hautes<br />

Etudes en Sciences Sociales (EHESS) ; il est l’auteur<br />

de plusieurs livres fondateurs. Après avoir consacré<br />

un ouvrage à la guerre des images que s’étaient<br />

livrée les Espagnols et les Indiens mexicains <strong>du</strong>rant<br />

les premiers siècles de la colonisation (Guerre des Images – de Christophe Colomb à « Blade<br />

Runner » (1492 – 2019), Fayard, 1990), il signe, en 1999, un essai plus largement développé :<br />

La pensée métisse. Il est également l’auteur de L’aigle et la sibylle, Fresques indiennes <strong>du</strong><br />

Mexique, édité par l’Imprimerie nationale et de Les quatre parties <strong>du</strong> monde, Histoire d’une<br />

mondialisation paru chez La Martinière.<br />

Dans La pensée Métisse, Serge Gruzinski distingue métissages, uniformisation et<br />

mondialisation. Il refuse de voir dans la « World Culture » - et ses pro<strong>du</strong>ctions « exotiques » -<br />

un simple effet de l’in<strong>du</strong>strie culturelle de masse. Au contraire, il existe des liens subtils<br />

entre métissage et identité. Serge Gruzinski emprunte les outils de la sociologie, de<br />

l’anthropologie et de l’histoire pour débusquer les phénomènes de mélanges culturels, et<br />

leurs rejets – comme on parle <strong>du</strong> rejet d’une greffe. La pensée métisse interroge aussi nos<br />

propres limites à tolérer l’hybridation de « nos » mythes.<br />

Alessandra Russo, adjointe au commissaire d’exposition, est Assistant Professor à<br />

l’Université de Columbia (NY).<br />

Bibliographie de Serge Gruzinski<br />

La colonisation de l'imaginaire, Paris, Gallimard, 1988.<br />

L’Aigle et la Sibylle, Paris, Imprimerie nationale, 1994.<br />

La Pensée métisse, Paris, Fayard, 1999.<br />

Les quatre parties <strong>du</strong> monde. Histoire d’une mondialisation, Paris, La Martinière, 2004.<br />

16


* Autour de l’exposition<br />

VISITE GUIDEE DE L’EXPOSITION<br />

Visite guidée de l’exposition « <strong>Planète</strong> Métisse, To mix or not to mix ? »<br />

à partir <strong>du</strong> 8 avril 2008 – <strong>du</strong>rée 1h30 / Tous publics<br />

Des codex indiens <strong>du</strong> Mexique à la rencontre <strong>du</strong> western et <strong>du</strong> kung-fu, la visite guidée de<br />

l’exposition « <strong>Planète</strong> Métisse » permet de mieux comprendre les mécanismes complexes <strong>du</strong><br />

métissage culturel.<br />

PARCOURS AUDIOGUIDE<br />

Un parcours audioguidé, disponible en français, anglais et espagnol, permet d’approfondir la<br />

visite. Il est commenté par Serge Gruzinski, commissaire de l’exposition, Alexandra Russo,<br />

historienne et assistante <strong>du</strong> commissaire et Boris Jeanne, historien.<br />

LE CYCLE DE CINEMA « METISSAGES DE L’IMAGE, METISSAGES DU REGARD »<br />

Du 12 au 23 novembre 2008<br />

Salle de cinéma (accès libre dans la limite des places disponibles)<br />

Croisement des regards, influences, une vingtaine de séances nous invite à découvrir ce que<br />

le cinéma peut montrer <strong>du</strong> choc et de la rencontre des cultures, des films de Joseph von<br />

Sternberg à ceux de John Woo, des réalisations américaines au cinéma asiatique, en passant<br />

par l’Afrique et l’Amérique <strong>du</strong> Sud.<br />

LE CYCLE DE CONFERENCES « VILLES METISSES »<br />

Villes métisses : cycle de rencontres mensuelles organisé par Serge Gruzinski<br />

Chaque dernier samedi <strong>du</strong> mois à 16h, en salle de lecture Jacques Kerchache<br />

Entrée libre dans la limite des places disponibles au rez-de-chaussée dans le hall <strong>du</strong> <strong>musée</strong><br />

LSF : interprétation en langue des signes française<br />

Les métissages qu'explore <strong>Planète</strong> métisse se développent de manière privilégiée dans les<br />

métropoles <strong>du</strong> monde. Mois après mois, le <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> propose un tour <strong>du</strong> monde<br />

des villes métisses grâce à des témoignages divers, rencontres et projections, afin de creuser<br />

les pistes ouvertes par l'exposition et pendant toute sa <strong>du</strong>rée.<br />

Début de la programmation<br />

Samedi 29 mars 2008<br />

� Mexico par Serge Gruzinski, directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à<br />

l’EHESS, commissaire de l’exposition<br />

Intervention suivie de la projection <strong>du</strong> film: Amours chiennes de Alejandro Gonzales Iñarittu<br />

Samedi 26 avril 2008<br />

� Rio de Janeiro par Luis Felipe de Alencastro, Paris IV<br />

Intervention suivie de la projection <strong>du</strong> film: Orfeu Negro de Marcel Camus<br />

Samedi 31 mai 2008<br />

� Buenos Aires par Carmen Bernand, professeur à l'Institut Universitaire de France et à<br />

Paris-X Nanterre, puis rencontre avec Maïra Muchnik autour de la pluralisation religieuse à<br />

Buenos Aires<br />

Interventions suivies de la projection <strong>du</strong> film: Bolivia d'Adrian Caetano<br />

17


Samedi 28 juin 2008<br />

� Dakar par Odile Georg, professeure Paris Diderot-Paris VII<br />

Intervention suivie de la projection d’un film (voir sur le site Internet www.<strong>quai</strong>branly.fr)<br />

Samedi 30 août 2008<br />

� Kinshasa par Filip De Boeck, anthropologue, Professeur à l’Université de Leuven, Belgique<br />

Intervention suivie de la projection <strong>du</strong> film La vie est belle (1987) de Benoit Lamy et<br />

Dieudonné Mwenze Ngangura<br />

F. De Boeck & M.-F. Plissart, 2005, Kinshasa. Récits de la ville invisible. (Bruxelles:<br />

Renaissance <strong>du</strong> Livre). http://soc.kuleuven.be/arc/<br />

CYCLE DE CONFERENCES DE L’UNIVERSITE POPULAIRE<br />

Histoire mondiale de la colonisation : métissages<br />

Théâtre Claude Lévi-Strauss (accès libre dans la limite des places disponibles)<br />

Entre septembre 2008 et mai 2009, treize conférences abordent le thème <strong>du</strong> métissage,<br />

autour des métisses en Afrique, des villes <strong>du</strong> Sénégal, des Africains en terre d’exil, <strong>du</strong><br />

Mexique, <strong>du</strong> Brésil, de la fabrication de la nation indienne, de l’Afrique <strong>du</strong> Sud et des<br />

métissages musicaux, culinaires, sportifs.<br />

Artistes<br />

Théâtre Claude Lévi-Strauss (accès libre dans la limite des places disponibles)<br />

En janvier et février 2009, Maria de Medeiros, Mathilde Monnier et Georges Moustaki<br />

témoignent de leur expérience métisse et de leurs pratiques artistiques.<br />

LE SITE INTERNET « PLANETE METISSE »<br />

Le <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> consacre un site spécial à l’exposition <strong>Planète</strong> Métisse, afin de<br />

permettre aux internautes de préparer, prolonger et enrichir leur visite. Dès l’ouverture, le<br />

site internet propose :<br />

- le parcours de l’exposition avec ses quatre sections illustrées<br />

- des exemples illustrés et musicaux de métissages opérés sur les différents continents<br />

- un volet de documentation regroupant une bibliographie et les actes <strong>du</strong> colloque<br />

« Expérience Métisse » qui s’est tenu en octobre 2004 sous la direction de Serge Gruzinski,<br />

commissaire de l’exposition <strong>Planète</strong> Métisse<br />

- un agenda qui présente les manifestations qui ont lieu autour de l’exposition : cycle de<br />

conférences Villes Métisses, cycle de cinéma…<br />

Dans un deuxième temps, de nouvelles rubriques seront ajoutées :<br />

- des chroniques sur les spectacles, expositions et autres manifestations relatives aux<br />

questions de métissage<br />

- des dossiers thématiques<br />

- des expositions virtuelles<br />

- un carnet numérique dans lequel les internautes sont invités à fournir des commentaires et<br />

autres contributions.<br />

Accès depuis le site www.<strong>quai</strong>branly.fr<br />

18


LE CATALOGUE DE L’EXPOSITION<br />

Sommaire<br />

PLANÈTE MÉTISSE<br />

To mix or not to mix ?<br />

Sous la direction de Serge Gruzinski<br />

224 pages au format 24 x 26 cm<br />

150 illustrations environ<br />

Prix de vente public : 45 €<br />

Couverture cartonnée<br />

EAN: 978-2-915133<br />

Coédition <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> – Actes Sud<br />

Métis ?<br />

1. <strong>Planète</strong> Métisse ou Comment parler <strong>du</strong> métissage, Serge Gruzinski<br />

2. Le Codex Borbonicus, corps-document : Anatomie <strong>du</strong> visuel, Alessandra Russo<br />

3. Regards d’anthropologue sur l’ambiguïté des mélanges, Carmen Bernand<br />

4. Les autres jeux des perles de verre, Lucia Hussak van Velthem<br />

Chocs et rencontres des Mondes<br />

5. Mondialisations et métissages, Serge Gruzinski<br />

6. Musiques métisses, musiques populaires, Carmen Bernand<br />

7. Variations mogholes sur le thème de Tobie et de l’Ange, Amina Okada<br />

La Fabrique des métissages<br />

8. À travers l’image. Invention et fabrique des métissages, Alessandra Russo<br />

9. Images <strong>du</strong> pouvoir en miroir, l’Oba et la reine Victoria, Hélène Joubert<br />

10. Une religion métisse : le vaudou haïtien, Erwan Dianteill<br />

Horizons métis<br />

11. Cinéma, terre d’Asie, Charles Tesson<br />

12. Du territoire de l’autre au métissage des trajectoires, Boris Jeanne<br />

13. Nous n'avons jamais été humains : Le néotène, les chimères et les robots, Marika Moisseeff<br />

19


* Informations pratiques<br />

Le <strong>musée</strong><br />

Horaires d’ouverture<br />

Mardi, mercredi, dimanche : de 11h à 19h<br />

Jeudi, vendredi, samedi : de 11h à 21h<br />

Groupes : de 9h30 à 11h, tous les jours<br />

sauf le dimanche<br />

Fermeture hebdomadaire le lundi, sauf pendant les<br />

vacances scolaires (toutes zones) à partir <strong>du</strong> 7 avril<br />

2008<br />

Réservations<br />

Fnac: www.fnac.com / 0 892 68 46 94 (0,34 € /<br />

min)<br />

Ticketnet: www.ticketnet.fr / 0 892 39 01 00<br />

(0,34 € / min)<br />

Renseignements<br />

Téléphone : 01 56 61 70 00<br />

Mail : contact@<strong>quai</strong>branly.fr<br />

Internet : www.<strong>quai</strong>branly.fr<br />

Lieu<br />

L’exposition se trouve sur la galerie suspen<strong>du</strong>e Ouest dévolue aux expositions d’ « anthropologie ».<br />

L’accès se fait par le plateau des collections.<br />

Tarifs<br />

Musée <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> (Plateau des collections,<br />

expositions d’« anthropologie » et « dossier ») :<br />

Tarif plein : 8,50 €<br />

Tarif ré<strong>du</strong>it : 6 € (étudiants)<br />

Billet « un jour au <strong>musée</strong> »<br />

(<strong>musée</strong> + Galerie jardin)<br />

Tarif plein : 13 € ; Tarif ré<strong>du</strong>it : 9,50 €<br />

(étudiants)<br />

Gratuité aux collections permanentes et expositions temporaires pour les moins de 18 ans, chômeurs,<br />

bénéficiaires des minima sociaux, grands mutilés de guerre et grands handicapés civils, détenteurs <strong>du</strong><br />

« Pass <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>».<br />

Adhésion<br />

Les Pass <strong>du</strong> <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> donnent un accès illimité à tous les espaces <strong>du</strong> <strong>musée</strong>, servent de<br />

coupe-file en cas d’affluence, et permettent de bénéficier de ré<strong>du</strong>ctions sur les spectacles <strong>du</strong> théâtre.<br />

Le Pass est disponible pour les jeunes (15 euros), pour les a<strong>du</strong>ltes single (45 euros), ou en « <strong>du</strong>o » (70<br />

euros), ou encore pour les collectivités (35 euros).<br />

Accès piétons<br />

L’entrée au <strong>musée</strong> s’effectue par les 206 et 218 rue de l’Université ou par les 27, 37 ou 51 <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>,<br />

Paris 7 e<br />

.<br />

Accès handicapés<br />

L’accès pour les personnes handicapées s’effectue au 222 rue de l’Université, Paris 7 e<br />

.<br />

Transports<br />

Métro: Pont de l’Alma (RER C), Bir Hakeim (ligne 6), Alma-Marceau (ligne 9), Iéna (ligne 9).<br />

Bus: ligne 42 : arrêt La Bourdonnais ou Bosquet-Rapp ; lignes 63, 80, 92 : arrêt Bosquet- Rapp ; ligne<br />

72 : arrêt <strong>musée</strong> d’art moderne – Palais de Tokyo<br />

Navette fluviale : arrêt tour Eiffel (Batobus, Bateaux parisiens et Vedettes de Paris).<br />

Parking<br />

Parking payant accessible aux voitures par le 25 <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, 520 places.<br />

Contact presse Contacts <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong><br />

Pierre LAPORTE<br />

Communication<br />

tél : 33 (0)1 45 23 14 14 /<br />

info@pierre-laporte.com<br />

Nathalie MERCIER,<br />

directeur de la communication<br />

tél : 33 (0)1 56 61 70 20 /<br />

nathalie.mercier@<strong>quai</strong>branly.fr<br />

Magalie VERNET,<br />

chargée des relations médias<br />

tél : 33 (0)1 56 61 52 87 /<br />

magalie.vernet@<strong>quai</strong>branly.fr<br />

20


* Sélection de visuels disponibles pour la presse<br />

Téléchargement de visuels sur http://ymago.<strong>quai</strong>branly.fr - Accès fourni sur demande<br />

Affiche de l’exposition<br />

© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong><br />

Paravent à six volets<br />

Encre, couleurs et feuilles d’or sur papier<br />

Japon, début de l’époque d’Edo, début <strong>du</strong> 17e siècle<br />

Paris, Musée Guimet<br />

32399<br />

© Daniel Arnaudet<br />

La reine Victoria<br />

statue en bois, Yoruba, Nigeria<br />

70.2003.18.1<br />

© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries/Vincent<br />

Chenet<br />

Petit paquet Congo<br />

Haïti<br />

71.1949.92.40 b<br />

© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries<br />

Statuette figurant un chasseur<br />

bois, cauris, laiton, cuir<br />

Afrique, 19 e siècle<br />

73.1970.3.2<br />

© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries/Valérie Torre<br />

Radio enveloppée de perles, Afrique <strong>du</strong> Sud,<br />

vers 1940<br />

70.1999.11.210 a<br />

© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries<br />

Drapeau vaudou<br />

Caraïbes<br />

71.1988.25.1 a<br />

© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries<br />

Hochet-sonnaille<br />

Haïti<br />

71.1941.38.1 b<br />

© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries<br />

21


Brûle-parfum, Sahumador<br />

Métal et nacre, Lima, Pérou<br />

71.1964.92.47 c<br />

© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries<br />

Codex Borbonicus<br />

Ecorce de ficus battue, Mexique colonial<br />

32397<br />

© Bibliothèque de l¿Assemblée Nationale, Photo Irène<br />

Andréani<br />

Socle d'image religieuse<br />

71.1878.1.113 Am a<br />

© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries<br />

Carte de Cuanhtinchan<br />

Manuscrit figuratif en couleurs sur papier d’agave<br />

Méxique, 16e siècle<br />

Mss., Mexicain 375<br />

© Bibliothèque nationale de France<br />

Sébile<br />

Coupe surmontée d'une figurine debout dans un<br />

porche et entourée de deux clochettes<br />

Lima, Pérou<br />

71.1964.92.51 a<br />

© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries<br />

Codex azcatitlan<br />

Amérique<br />

32400<br />

© Bibliothèque nationale de France<br />

Tableau de métissage<br />

Amérique<br />

71.1971.97.1<br />

© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries<br />

Effigie funéraire Batak<br />

(personnage tenant un sabre)<br />

bois, Sumatra, Indonésie<br />

70.2001.27.484<br />

© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries/Bruno<br />

Descoings<br />

22


Israhel van Meckenem, La Messe de saint Grégoire<br />

1490-1500, Paris, <strong>musée</strong> <strong>du</strong> Louvre, collection Rothschild<br />

cote 99-019700, n° inv. 441LR<br />

Coiffe Campa<br />

Plumes, fibre végétale, Pérou<br />

71.1881.110.1<br />

© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries<br />

Modèle Gaultier<br />

Boléro en plumes de perroquets multicolores : collection<br />

Jean Paul Gaultier, Paris Printemps/Eté 1997<br />

32478<br />

© Jean Paul Gaultier<br />

Les sept samouraïs<br />

32395<br />

© Connaissance <strong>du</strong> Cinéma / D. R.<br />

La Messe de Saint Grégoire<br />

Mosaïque de plumes - 68 x 56 x 23 cm<br />

Mexico, 1539<br />

Auch, Musée des Jacobins<br />

Inv. n. 986.1.1<br />

Salière sapi-portugaise<br />

Ivoire, Afrique<br />

32479<br />

© Museum für Völkerkunde, Vienne<br />

Affiche de film : "Demonic cat"<br />

Afrique<br />

70.2003.25.2<br />

© <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, photo Patrick Gries/Valérie Torre<br />

23


LES PARTENAIRES DE L’EXPOSITION<br />

24

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