sommaire - Hachette

Partie II. Un lieu de débats
1 er § : variété des points de vue ainsi permise
(eunuques et femmes ont la parole, confidences
intimes dans les lettres).
2 e § : invitation à la réflexion (principe du mouvement,
opposition des points de vue, réflexions philosophiques).
Partie III. Un genre habile
1 er § : impression d’authenticité liée à la forme (réalisme
des descriptions, lien avec l’actualité historique
: mort de Louis XIV, Régence, Law…).
2 e § : moyen d’éviter la censure (le regard de
l’autre).
Remarque : les exemples sont tous tirés des Lettres
persanes, mais il est possible d’élargir aux autres récits
épistolaires de l’époque. Ex. : réflexions sur le statut de
la femme, sur l’image du couple au siècle des Lumières
avec Clarisse Harlowe de Richardson ou La Nouvelle
Héloïse de Rousseau.
Texte2 Texte Voltaire, Dictionnaire
philosophique ➜ p. 170
Objectif : Étudier un article polémique représentatif
des grands combats des Lumières.
leCtuRe analytiQue
Première lecture
1. Fanatisme = mal qui conduit les intolérants religieux
à la violence contre ceux qui ne partagent pas leurs
croyances.
2. Deux sortes de fanatisme :
– fanatisme passionnel atteint des énergumènes (l. 13)
dans un accès de fureur (l. 21) ;
– fanatisme de sang-froid (l. 18) concerne les juges
(l. 18).
Mise au point
3. Fureur vient de furor, nom latin (folie, délire, égarement).
Analyse
4. Métaphore filée de la maladie : malades (l. 14), rage
(14), gangrené (l. 23), maladie (l. 23), incurable (l. 24),
remède (l. 28), maladie épidémique (l. 28), accès du
mal (l. 30) => Voltaire examine ainsi les différents
degrés du fanatisme comme l’évolution des stades
d’une maladie grave, connotation inquiétante de l’épidémie
mais espoir avec la notion de guérison abordée
à la fin du texte.
5. Organisation d’abord binaire :
– les deux frères Diaz, l’un enthousiaste (l. 6), l’autre
fanatique (l. 8) ;
– Polyeucte, Romain du ii e siècle, moins horrible que
Diaz, car il n’a pas tué (l. 10-14).
Ensuite, gradation dans la folie fanatique (un groupe
par §) :
– les assassins de François de Guise (1563, tué par un
protestant), Guillaume, prince d’Orange (1584, tué par
un royaliste), du roi Henri III (1589, tué par un moine,
Jacques Clément) et du roi Henri IV (1594, tentative
avortée de Jean Châtel ; 1610, tué par un catholique
fanatique, François Ravaillac). Les noms des régicides
sont mentionnés au 4e § (l. 21-22) avec l’ajout de Robert
François Damiens qui tenta de tuer Louis XV en 1757 ;
– le[s] plus détestable[s] : les fanatiques qui s’en
prennent à leurs concitoyens (l. 17) avec d’une part les
passionnels et l’exemple des bourgeois de Paris (l. 15 :
nuit de la Saint Barthélemy, 1572) ;
– les plus exécrables : les juges (l. 18).
=> Voltaire va crescendo : gravité des faits (du meurtre
d’une personne à un massacre) et responsabilité (des
individus isolés agissant dans un accès de fureur aux
juges).
6. Esprit philosophique (l. 28) = principe de tolérance
et de réflexion critique :
– moyen = diffusion large : répandu de proche en
proche (l. 29) ;
– manières = purification : adoucit enfin les mœurs
des hommes (l. 29) et prévention : prévient les accès du
mal (l. 30) => pouvoir de l’esprit philosophique souligné
par l’opposition entre son genre, le singulier et
celui des deux COD, le pluriel.
Question de synthèse
7. Ton polémique :
– actualité du sujet ➜ chapeau introductif du texte,
p. 170 ;
– temps dominant : présent de vérité générale => certitude
de l’auteur ;
– implication de Voltaire : J’ai vu (l. 24), expérience
personnelle => description physique de la dégradation
des fanatiques ;
– violence des termes : métaphore filée de la maladie,
hyperboles : folie (l. 4), un des plus abominables fanatiques
(l. 8)… ;
– jugement négatif de Voltaire : connotation péjorative
: abominables (l. 8), horrible (l. 11), énergumènes
(l. 13)…
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