sommaire - Hachette

c. Lecture expressive : scansion forte des anaphores,
attaque vive des débuts de § et de phrases comportant
des anaphores = appels vibrants à réagir.
Vis-à-vis : Bossuet et Hugo
6. a. Thème commun = souffrance du peuple victime de
l’indifférence des riches :
− le riche impitoyable (l. 16) se croit seul et ne voit plus
ceux qui souffrent, chez Bossuet ;
− vous, députés, appelés à réagir et à voter pour aider
le peuple qui désespère (l. 45-46), chez Hugo.
b. Dans les deux textes, appel à la fraternité (Bossuet,
l. 5), aux lois fraternelles (Hugo, l. 50) ; et appel aux
valeurs chrétiennes : esprit du christianisme (Bossuet,
l. 5), lois évangéliques (Hugo, l. 50).
Pour Hugo, la solution ne viendra pas du Ciel, mais
des lois : faites maintenant des lois contre la misère !
(l. 59-60) ≠ Bossuet : refuge dans la religion, confiance
dans la justice divine (l. 16-17) qui fera réagir les riches
quand ils connaîtront l’angoisse de la mort.
Prolongement : étudier le poème « Joyeuse vie » tiré
des Châtiments de Victor Hugo, réécriture poétique
d’un discours sur la misère dans les caves de Lille.
Texte2 Texte Voltaire, Candide
➜ p. 149
Objectif : Étudier un extrait de conte philosophique où
la parole d’un personnage emprunte les procédés de
l’art oratoire.
leCtuRe analytiQue
Première lecture
1. Ordre chronologique :
− enfant africain vendu par sa mère aux négriers (l. 12) ;
− converti par les pasteurs hollandais (l. 17) ;
− je me suis trouvé dans les deux cas : accident et évasion
=> double mutilation (l. 10).
Fatalité d’un homme-objet arraché en peu de temps à
son continent, sa culture et son intégrité physique.
Mise au point
2. Les chiens, les singes et les perroquets sont mille
fois moins malheureux que nous (l. 16-17) : hyperbole
mille fois moins soutenue par la structure ternaire des
sujets coordonnés.
But = montrer que l’être humain est moins bien traité
qu’un animal ; un vil objet pour les esclavagistes.
Analyse
3. On = pronom récurrent pour désigner les maîtres :
− On nous donne un caleçon de toile (l. 7) ;
− on nous coupe la main (l. 9) ;
− on nous coupe la jambe (l. 10).
Pronom personnel indéfini : le nom du négociant, Vanderdendur
(l. 5), ayant été formulé, ce pronom correspond
soit à la crainte de ne pas accuser directement,
soit à la volonté de montrer que l’esclavagisme est un
système collectif où les responsabilités sont partagées,
voire diffuses.
4. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe
(l. 10-11).
Présentatif C’est faisant résonner l’effet de la traite des
nègres : ce prix (mutilation de l’esclave que Candide
peut observer).
Pronom personnel vous désignant Candide, Cacambo,
donc l’ensemble de l’Europe.
Antithèse entre prix humain et frivolité de la consommation
du sucre.
5. a. Les propos de la mère sont cités intégralement
= démonstration de la mémoire active du nègre, paroles
marquées au fer rouge, et manière de faire résonner
l’oxymore violent : l’honneur d’être esclave (l. 14).
b. nos fétiches (l. 13) = pasteurs accompagnant les
négriers. Terme repris par le nègre : les fétiches hollandais
(l. 17), identifiés par le nom prêcheurs (l. 19).
Double ironie du GN :
− assimilation de la religion chrétienne aux cultes animistes
africains ;
− dimension protectrice du fétiche contredite par la
manipulation du prêche destiné à mater en amont
toute rébellion.
6. a. généalogiste (l. 19) = terme savant, préoccupation
intellectuelle éloignée de la condition de survie du
nègre.
b. Terme utilisé pour dénoncer le prêche mensonger
des pasteurs : si nous sommes tous cousins issus
de germains (l. 19-20), homme noir = homme blanc
=> esclavage = crime.
Or, ces religieux soutiennent les esclavagistes.
Utilisation des conjonctions de coordination mais (l. 19)
et Or (l. 20) comme dans un syllogisme => dénonciation
encore plus efficace.
Nègre = Voltaire lui-même ironisant sur la religion.
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