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Les pouvoirs du discours
➜ Livre de l’élève, p. 144
Texte1 Texte Bossuet, Sermon
du mauvais riche ➜ p. 145
Objectif : Défi nir l’organisation logique et thématique
d’un sermon, forme de discours propre au Grand Siècle.
leCtuRe analytiQue
Première lecture
1. GN grandes fortunes (l. 3) et monde (l. 4), terme
repris et explicité à la ligne 8 : l’esprit du monde, c’està-dire
l’esprit de grandeur.
Apostrophe riche impitoyable (l. 16).
= indices explicites du destinataire de ce discours.
2. Sources de l’Ancien Testament (culture juive) :
− citation du livre d’Isaïe puis du livre de l’Exode
(l. 10-12) ;
− évocation du prophète Jérémie (l. 37).
Références au Nouveau Testament (culture chrétienne)
: répétition du GN l’esprit du christianisme (l. 4,
5) et vocabulaire des Évangiles : compassion (l. 3, 6),
fraternité (l. 5), tendresse (l. 6), frères (l. 6).
Emploi de termes propres au catéchisme (dernier §) :
miséricordes (l. 31, 38), bénédictions (l. 32), officieux
(l. 35), médecins spirituels (l. 36).
= culture biblique, valeurs judéo-chrétiennes.
Mise au point
3. a. L’interjection Ha ! (l. 16, 29) est très expressive,
elle ouvre sur une définition de Dieu (l. 16) et sur un
irréel du passé condamnant les riches : Si vous aviez
soulagé leurs maux… (l. 29-30).
b. Première phrase : à lire doucement en soulignant
les deux adjectifs définissant Dieu, juste et équitable
(l. 16).
Deuxième phrase : insister sur le parallélisme en lisant
plus fortement la structure ternaire et anaphorique Si
vous aviez… (l. 29-30).
Analyse
4. L’aise, la joie, l’abondance (l. 1) = structure ternaire
avec gradation mettant en place le thème de la
richesse.
5. Interrogation qu’est-ce que l’esprit du christianisme
? (l. 5) = question rhétorique à laquelle Bossuet
répond progressivement. Première réponse (l. 5-7)
= énumération ternaire fraternité (l. 5), tendresse et
compassion (l. 6) s’oppose à l’énumération de la ligne 1.
6. Locution adverbiale Au contraire (l. 8) = connecteur
logique qui oppose les deux éléments de l’antithèse :
esprit du christianisme (l. 5) ≠ esprit du monde (l. 8).
Esprit du monde = égoïsme du riche oubliant les
pauvres. Définition insistante avec répétition de la
structure exceptive ne… que : il n’y a que lui (l. 9), il
n’y a que moi (l. 10-11, 12), chacun ne compte que soi
(l. 13-14).
7. Champ lexical de la maladie incurable : dernière
maladie (l. 20), médecins (l. 21, 24, 36), meurt (l. 22),
fatale maladie (l. 23), maux (l. 30), lit (l. 35), remèdes
(l. 37).
Métaphore filée du mourant, seul, qui n’a pas suffisamment
regardé autour de lui avant sa maladie pour se
faire des amis, utiles dans le malheur => image forte
pour interpeller les riches, les faire réagir sur leur
aveuglement moral et le fait qu’ils ne mettent pas en
pratique l’une des vertus théologales, la charité.
8. Dernière phrase = condamnation, ouverte par la
conjonction de renchérissement Mais (l. 37), et redoublée
par la présence solennelle de Jérémie niant toute
miséricorde.
Remarque : référence parlante à L’Ancien Testament,
culture de la vengeance (en opposition au Nouveau
Testament, culture chrétienne du pardon).
Question de synthèse
9. a. Sermonner = reprendre quelqu’un énergiquement,
sur un ton de reproche, dans un but moral.
Riches ici sermonnés = cour interpellée par Bossuet
lors du Carême, période de jeûne (privation comme
valeur chrétienne).
b. Sermon = discours moral d’inspiration religieuse
rappelant explicitement à l’ordre un destinataire énergiquement
interpellé.
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