sommaire - Hachette
sommaire - Hachette
sommaire - Hachette
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
=> scène spectaculaire par les mouvements des personnages<br />
: leurs corps parlent autant que les mots.<br />
5. Vocabulaire religieux : pardonniez (v. 1), maudissez<br />
(v. 4), bénis (v. 4), ange (v. 5), pardonne (v. 8-9), ô mon<br />
Dieu, justice souveraine (v. 13), bénisse (v. 14), consolé<br />
(v. 15), crucifié (v. 15), pitié (v. 16), Dieu (v. 17), pardonné<br />
(v. 18) => dimension sacrée qui rend la mort sublime et<br />
symbolique.<br />
6. Iconographie. Distance des personnages au début<br />
de la scène, Ruy Blas semble ne pas oser affronter le<br />
regard de la reine qui se tient loin de lui. Interprétation<br />
de Jean Vilar : la Reine est jouée par Gaby Sylvia dont la<br />
posture et le regard évoquent une femme debout mais<br />
éplorée, attentive aux moindres faits et gestes de Ruy<br />
Blas.<br />
Vis-à-vis : Racine et Hugo<br />
7. La fatalité caractérise mieux la pièce Ruy Blas<br />
=> simple valet qui a changé d’identité pour duper,<br />
sans le savoir, la Reine. Ruy Blas est condamné dès<br />
le début à ne pouvoir donner d’issue favorable à son<br />
amour ; la seule résolution possible est la mort.<br />
Le roi Mithridate se suicide, ne supportant pas d’avoir<br />
été trahi par l’un de ses fils et avoir été jaloux de l’autre :<br />
choix tragique et radical, mais qui semble moins fatal.<br />
8. Mithridate : rapprochement de Mithridate avec son<br />
fils et attitude protectrice envers lui.<br />
Ruy Blas : aveux successifs du personnage qui révèlent<br />
les véritables sentiments de la Reine, joie paradoxale<br />
de Ruy Blas qui meurt déterminé mais apaisé.<br />
Rapprochement amoureux, thème de l’amour fatal chez<br />
V. Hugo : généralement plus touchant.<br />
Prolongement : faire une recherche sur les représentations<br />
de la mort de héros tragiques en peinture, par<br />
exemple La Mort de Cléopâtre (vers 1640) d’Alessandro<br />
Turchi.<br />
Analyse<br />
d’image<br />
P. Picasso, Les Pauvres<br />
au bord de la mer ➜ p. 102<br />
Objectif : Étudier un tableau aux accents tragiques.<br />
Questions<br />
Première approche<br />
1. Pieds nus, vêtements presque informes, de simples<br />
tissus recouvrant les corps, visages baissés, épaules<br />
courbées, bras croisés du père => pitié de l’observateur.<br />
2. Regard vers le bas, pointé sur le sol. Le lien de<br />
parenté semble les réunir, et leur attitude.<br />
Analyse<br />
3. Trois plans : premier plan = celui où se trouvent les<br />
personnages ; deuxième plan = le rivage avec l’écume ;<br />
troisième plan = le fond marin, et l’horizon avec le ciel.<br />
Fond maritime : connotations contradictoires = espoir<br />
d’ouverture et d’avenir qui se heurte à l’immensité d’un<br />
espace hostile. Mer : aussi bien ici la cause d’un naufrage<br />
(famille de rescapés) que la possibilité d’une évasion<br />
(radeau de fortune pour fuir la misère).<br />
4. Angle de vue : contre-plongée, l’œil d’un observateur<br />
assis devant eux, à distance => plus de hauteur et de<br />
noblesse données aux personnages.<br />
Remarque : la technique de l’huile sur bois et le grand<br />
format donnent encore plus de noblesse aux pauvres<br />
qui s’érigent à la dimension de figures propres à la<br />
peinture d’histoire.<br />
5. Nuances de bleu pour souligner les différents plans<br />
et faire ressortir les personnages ainsi que leurs caractéristiques<br />
propres, chaque personnage a une nuance<br />
particulière. Bleu plus clair pour le sable et le ciel, bleu<br />
plus soutenu pour la mer et bleu plus foncé pour les<br />
personnages => atmosphère pesante et tragique d’une<br />
situation à laquelle les personnages ne peuvent pas<br />
échapper.<br />
6. Visages baissés et fermés, bras croisés des parents,<br />
regards baissés et perdus dans le sol ou dans le vide,<br />
peut-être, pour l’enfant = tristesse, désespoir ; corps<br />
fermés sur eux-mêmes et tournant le dos à la mer.<br />
Hypothèse : les bras croisés de la mère ne se refermeraient-ils<br />
pas sur un enfant mort, que regarderait<br />
l’enfant vivant ?<br />
Question de synthèse<br />
7. Histoire d’une famille pauvre qui vient au bord de la<br />
mer trouver un réconfort et la possibilité d’un exil, mais<br />
ne parvient pas à sortir de sa situation.<br />
L’histoire représentée fait écho de manière évidente à<br />
la misère du peintre à cette époque-là, et à l’histoire<br />
moderne (famine irlandaise en 1845-1847 ; misère sicilienne<br />
à la fin du xix e siècle, etc.).<br />
Prolongement : lire le poème de Victor Hugo « Les<br />
paysans au bord de la mer » dans La Légende des<br />
siècles (1859) pour comparer l’émotion des mots et<br />
celle du tableau.<br />
53