sommaire - Hachette

personnage ne dépend aucune action, ni complet car
rien n’est réglé, ni l’union impossible entre Monime et
Xipharès, ni la situation du royaume tiraillé par l’affrontement
entre les deux frères.
8. Iconographie. Porte ouverte sur l’extérieur = image
d’une ouverture laissée aux Romains pour s’introduire
dans le palais => des silhouettes noires pourraient
représenter cette menace.
Pour aller plus loin
9. Recherche. Les dénouements des pièces de Racine
sont plus tragiques que ceux de Corneille. Dans Le Cid
(1636) de Corneille, les noces sont finalement célébrées
entre Don Rodrigue et Chimène ; dans Rodogune (1644),
Cléopâtre refuse l’accès au trône à ses fils et se suicide.
Dans les tragédies de Racine, assassinat et suicide
= règle : Britannicus meurt empoisonné (1669),
Iphigénie est sauvée mais c’est Ériphile qui se suicide
(1674), de même Phèdre se suicide (1677).
Suicide du héros => terreur et pitié par la violence du
geste, mais assassinat = mort la plus frappante pour le
spectateur car elle donne lieu à un affrontement violent.
10. Entraînement à l’analyse d’un corpus
1 er § : caractéristiques de la scène d’exposition :
– informer le spectateur sur les personnages, le
contexte, la situation et l’action en cours et à venir ;
– séduire le spectateur par son dynamisme et le suspense
pour lui donner envie de voir la suite.
Caractéristiques du dénouement :
– tous les personnages doivent être présents sur
scène ;
– toutes les intrigues doivent être dénouées ;
– un dénouement de tragédie est forcément malheureux
;
– il doit être rapide, nécessaire et complet.
2 e § : respect des conventions :
– les scènes d’exposition d’Horace et de La Reine
morte donnent des informations sur les personnages
principaux, leur caractère et leurs sentiments
= Sabine désespérée mais loyale et honnête, informations
des dames d’honneur sur l’Infante ; leur
situation = dilemme de Sabine entre les deux villes
et humiliation de l’Infante par le refus du prince de
l’épouser. Scènes d’exposition = suspense, action
amorcée ;
– les scènes de dénouement sont rapides et simples,
une seule scène suffit pour voir les deux personnages,
Mithridate et Ruy Blas, mourir sur scène ;
– les deux dénouements mettent en scène la mort
des personnages = respect du registre tragique ;
– le dénouement de Ruy Blas est complet dans la
résolution de l’intrigue principale.
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3 e § : néanmoins, les scènes de dénouement ne respectent
pas toutes les conventions :
– seuls quelques personnages sont présents sur
scène ;
– toutes les intrigues ne sont pas dénouées dans Ruy
Blas ;
– transgression de la règle de bienséance : mort sur
scène de Mithridate et Ruy Blas.
Prolongement : lire la préface de Bérénice (1670) de
Racine dans laquelle il définit sa conception du tragique.
Texte V. Hugo, Ruy Blas
d’un
À l’autre 3
➜ p. 100
Objectif : Analyser la scène de dénouement
d’un drame romantique.
Questions
1. Dénouement à rebondissements et révélations :
identité révélée de Ruy Blas et poison qui bouleversent
la Reine, elle change d’avis, refusant d’abord son amour
puis l’accordant à la fin.
2. L’utilisation de l’alexandrin disloqué sur plusieurs
répliques (cas le plus flagrant, v. 2, partagé en quatre
répliques) => dynamisme et rupture du vers qui font
ressortir la vivacité et le ton de la scène.
3. Tantôt la 2e personne du pluriel, vous, (v. 1, 7, 9, 10),
tantôt la 2e personne du singulier (v. 7, 10, 17), de plus
en plus mêlés au sein d’un même vers : Mais qu’avezvous
fait là ? Parle, je te l’ordonne ! (v. 10) => trouble
et malaise qui soulignent son sentiment amoureux
refoulé.
Quand Ruy Blas est à distance ou que la Reine pense à
un acte irréversible, elle emploie la 3e personne : Que
fait-il ? (v. 3), C’est moi qui l’ai tué ! (v. 17)
4. Calme, gestes lents mais fermes, puis précipités de
Ruy Blas soulignent sa détermination : Il se lève et
marche lentement, il prend la fiole… et la vide d’un
trait. ≠ attitude désemparée de la Reine qui court,
éperdue.
Apaisement à partir du vers 9 : La Reine, l’entourant
de ses bras. Corps enlacés des personnages = union :
Tenant la reine embrassée, La reine le soutient dans
ses bras, avant la mort sur scène de Ruy Blas.
Mouvement violent de la Reine qui se jette sur le corps
de Ruy Blas, puis réveil de celui-ci = dimension dramatique.