sommaire - Hachette

politiques, familiales et sentimentales comportant de
nombreux dilemmes.
Texte2 Texte J. Racine, Bajazet
➜ p. 94
Objectif : Analyser la progression d’un monologue
délibératif d’une héroïne tragique.
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lectuRe analytiQue
Première lecture
1. a. Opposition entre les adjectifs possessifs et les pronoms
personnels de la 1re personne désignant Roxane :
Ma (v. 1), mes (v. 1), je m’étais (v. 2), j’ai (v. 3), mon (v. 4),
moi (v. 5), me (v. 7) et les pronoms de la 3e personne désignant
Atalide : elle (v. 4, 6), lui (v. 8). Ponctuation : exclamation
(v. 2) puis une seule phrase de huit vers (v. 3-10).
b. Roxane est désemparée et en colère, accumulant en
une longue phrase ses griefs vengeurs.
Mise au point
2. Questions rhétoriques (v. 13-16, 22-24) => elles
soulignent le tourment de Roxane, le trouble de son
esprit qui doute mais ne veut pas s’avouer la trahison,
ce qu’indiquent les attaques de phrases : conjonction
Mais (v. 13, 22) et exclamation Quoi donc ! (v. 23).
Analyse
3. Étape 1 : soupçon et colère de Roxane à propos de la
trahison d’Atalide (v. 1-13).
Étape 2 : interrogations sur l’attitude d’Atalide qui
éveillent davantage le soupçon (v. 13-18).
Étape 3 : élaboration d’un stratagème pour piéger les
amants (v. 19-27).
Étape 4 : décision d’attendre et de tuer les amants si
elle est publiquement répudiée (v. 27-42).
=> pensée en mouvement qui passe de la colère à la
raison et élabore un stratagème aux accents tragiques.
4. Valeurs de respect et d’honneur :
– indigne emploi (v. 22) = piège tendu à Bajazet
=> Roxane condamne elle-même son stratagème ;
– punir (v. 36), l’ingrat (v. 30), juste fureur (v. 37) = volonté
d’attendre pour respecter l’honneur dû à Bajazet et à
elle-même, retenue => Roxane affirme sa morale.
5. Évolution des temps verbaux : passé dominant
(v. 1-18) puis présent (v. 19-27), impératifs (Faisons,
v. 27 ; fermons, v. 28 ; Laissons, v. 29 ; Poussons, v. 30 ;
tentons, v. 30 ; Voyons, v. 31) et enfin le futur (osera,
v. 32, 34 ; saurai, v. 35, 38) => détermination de Roxane
qui surmonte le passé synonyme d’affront pour envisager
avec fermeté l’avenir marqué par la vengeance.
6. Champ lexical de la haine et de la vengeance :
Poussons à bout (v. 30), le moment / De punir (v. 35-36),
fureur (v. 37), perfide (v. 37), poignard (v. 39), percer
(v. 40) => sentiment extrême de Roxane prête à commettre
le pire contre Bajazet et son amante.
Questions de synthèse
7. La décision est tragique car elle entraîne la mort des
personnages. Le spectateur, à l’avant-dernier acte de la
pièce, s’attend à un dénouement dans le sang : crime
réussi ou suicide.
8. Iconographie. Costume oriental = turban, bijoux
précieux, pantalon bouffant sous la robe et babouches.
Costume donnant l’illusion de la richesse et de l’éclat
de matières précieuses = ornements en soie et pierres
précieuses, superposition de vêtements soyeux => il
s’agit d’une femme orientale noble, comme l’indiquent
le chapeau et le monologue.
Pour aller plus loin
9. Recherche. Le personnage féminin chez Racine est :
– pris dans un triangle amoureux : Roxane entre son
mari et son amante, Andromaque entre le souvenir de
son défunt mari Hector et Pyrrhus qui veut l’épouser,
Phèdre mariée avec Thésée mais amoureuse d’Hippolyte
son beau-fils, Bérénice, aimée d’Antiochus, aime
Titus ;
– en proie au dilemme ;
– respectueux d’un certain ordre moral, malgré les passions
et les tensions contradictoires.
Mais elles ne se ressemblent pas toutes, certaines sont
soumises (Andromaque, Bérénice) d’autres conduisent
l’action (Roxane, Phèdre), certaines sont vertueuses
(Andromaque, Bérénice), d’autres plus menaçantes
(Phèdre, Roxane).
10. Lecture expressive. Règles pour lire un alexandrin
classique : e muet, respect des césures et accents
toniques, liaisons, diérèses et synérèses.
Prolongement : analyser le tableau de Pierre-
Narcisse Guérin, Phèdre et Hippolyte (vers 1802) directement
inspiré de l’œuvre de Racine.