sommaire - Hachette

– scène d’exposition, c’est-à-dire une scène qui présente
les personnages, l’intrigue et les conditions du
conflit ;
– personnages = héros tragique, pris dans une situation
à laquelle il ne peut pas échapper, et son confident,
personnage de rang inférieur qui relance le dialogue et
permet la révélation des informations ;
– respect du registre tragique : désespoir du personnage,
dilemme ;
– choix du contexte laissé à l’appréciation de l’élève,
mais doit appartenir à l’époque contemporaine.
Hélas, l’actualité récente recèle de nombreuses possibilités
: conflits internes dans l’ex-Yougoslavie toujours
vivaces, rivalité entre le Nord et le Sud de la Côted’Ivoire,
entre la Tripolitaine et la Cyrénaïque en Libye,
entre la région autonome du Kurdistan et certains États
voisins (Turquie et Irak), etc., sans oublier des conflits
dans l’Europe communautaire (tensions religieuses en
Irlande, entre le Pays basque et la Castille en Espagne,
entre la Corse et la France, etc.)
Prolongement : analyser les deux œuvres picturales
de Francesco de Mura, Horace tuant sa sœur après la
défaite des Curiaces (vers 1760) et de Jacques-Louis
David, Le Serment des Horaces (1785) afin d’étudier la
composition des toiles et de s’interroger sur le choix
du moment de l’histoire représenté, sa dimension tragique
et héroïque.
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Texte H. de Montherlant,
d’un
À l’autre 1
La Reine morte ➜ p. 91
Objectif : Étudier une tragédie moderne revisitant le
thème classique de l’amour contrarié vu à travers le
regard féminin.
Questions
1. Les dames d’honneur informent le public sur les sentiments
que ressent l’Infante, Comme elle a mal (l. 5-7),
sur son caractère, Elle est toute pétrie d’orgueil (l. 6) et
sur ses origines, elle est de Navarre (l. 8).
2. La scène d’exposition offre des informations principales
sur les personnages, sur la situation et l’action en
cours et à venir.
Informations caractéristiques ici :
– royaumes de Navarre et du Portugal sur le point de
créer une alliance en unissant l’infante de Navarre et
don Pedro, fils du roi du Portugal, union orchestrée par
les pères, rois des deux royaumes (l. 9-14) ;
– don Pedro amoureux d’une autre, doña Inès de Castro
(l. 22-26) => humiliation pour l’Infante.
3. a. Types de phrase : exclamatives (l. 1-2, 9, 28-30) et
interrogative (l. 31-32).
Vocabulaire du désarroi : Je me plains (l. 1), un glaive
enfoncé dans mon cœur (l. 2), cela me déchire (l. 3),
humiliation (l. 32), je serais morte (l. 38-39). Elle parle
sur un ton enflammé et indigné, se plaignant plus de
l’humiliation qui lui est faite que de l’amour bafoué :
on me fait venir, comme une servante (l. 28-29), Ma
bouche sèche quand j’y pense (l. 30-31), l’affront (l. 38).
b. Elle est en proie au désespoir et à l’humiliation, au
nom de son honneur, d’un certain orgueil vis-à-vis de
la situation. Elle n’accepte pas d’avoir été repoussée
par don Pedro et son récit met l’accent sur l’aspect
inattendu de ce rejet : elle rappelle l’accord entre les
rois (l. 9-15), puis sa venue au Portugal (l. 15-16) et la
froideur du jeune prince (l. 16-19) avant de révéler la
déclaration de don Pedro (l. 19-24). De plus, elle insiste
de manière hyperbolique sur l’humiliation subie, une
cause de mort en Navarre (l. 31-39).
4. Le présent de narration : Nous venons (l. 15), fait
un aveu (l. 20), plaide (l. 20), déclare (l. 22), on me fait
venir (l. 28-29), dédaigne (l. 30) => l’utilisation de ce
temps dramatise et rend plus vivant le récit.
Vis-à-vis : Corneille et Montherlant
5. Sabine : combativité et respect vis-à-vis de la situation
et des deux villes. Tirade avec des arguments
convaincants à la ville de Rome pour l’engager à tourner
vers d’autres territoires son désir de puissance et
respect de ce désir et de la victoire éventuelle de Rome :
Bien loin de m’opposer à cette noble ardeur (v. 21), Je
voudrais déjà voir tes troupes couronnées / D’un pas
victorieux franchir les Pyrénées (v. 23-24).
L’Infante, au contraire, se sent trahie et humiliée, elle
réagit avec orgueil sans respecter les sentiments de
don Pedro. Égoïsme marqué par la répétition du pronom
personnel me : Ainsi on me fait venir, comme une
servante, pour me dire qu’on me dédaigne et me rejeter
à la mer ! (l. 28-30).
6. Sabine = femme plus respectueuse de sa position hiérarchique
et des autres. Désespérée, elle se refuse pourtant
à accabler l’ennemi. L’honneur est maintenu, sans
vaines critiques. L’Infante a conscience d’appartenir à
l’excellence, mais fait preuve d’une fragilité révélée.
Prolongement : lire Roméo et Juliette (1594) de
William Shakespeare pour découvrir une autre tragédie
consacrée à un amour contrarié.