sommaire - Hachette

ire, évoquant par moments les camps nazis : il faudrait
les tuer (l. 29) fait penser à Auschwitz.
3. a. Pozzo éprouve du mépris : comparaisons avec des
animaux, un porc (l. 13) au sens injurieux => animal
répugnant, au comportement immoral, et de vieux
chiens (l. 32) en référence à l’animal domestique fidèle
et misérable.
b. Pozzo est le maître de Lucky, son propriétaire mais
aussi son bourreau : expression en tirer quelque chose
(l. 27-28). Relation maître-valet = maître-esclave.
4. a. Sentence irrévocable prononcée sur un ton autoritaire,
voire solennel = traduction en français de la
devise du camp de concentration de Buchenwald :
Jedem das Seine.
b. Exclamation destinée à Lucky qui porte les valises
comme Atlas portait la voûte céleste après la condamnation
de Jupiter qui le punit d’avoir combattu les dieux
avec les Titans. Pozzo serait alors Jupiter, le dieu des
dieux.
5. Tonalité réaliste : aucune fantaisie dans les costumes,
celui de Lucky, incarné par Christophe Brault,
est étriqué pour mettre en relief les mauvais traitements
de Pozzo. Les chapeaux melons quasi identiques
rapprochent les personnages pour marquer leur ressemblance.
Corde et valises = accessoires concrets
=> fidélité au texte, dénonciation de la situation grave.
Jeu de C. Brault peut faire penser à un clown sur une
piste de cirque => dédramatisation, retour au registre
comique.
Vis-à-vis : Molière et Beckett
6. a. Texte de Molière : Scapin se venge de Géronte
qui l’a trahi auprès de son fils à la punition corporelle
duquel il a échappé de justesse.
Texte de Beckett : Pozzo n’a aucune rancune vis-à-vis de
Lucky / leur relation se fonde sur une inégalité liée à la
personne de Lucky, considéré comme un être inférieur
qu’il faudrait tuer (l. 29) sans explication.
=> absurdité inquiétante chez Beckett.
b. Observation des rapports humains grâce à la comédie
:
– mise en scène des relations entre les personnages à
travers le dialogue ;
– tout doit être visible par le spectateur : apartés = pensées,
gestes révélateurs, exagérations…
Aspect divertissant au second plan chez Beckett : Pozzo
n’est pas ridiculisé comme Géronte / Lucky est faible
et maltraité => émoi du public, échos au totalitarisme,
surtout pour le public de 1952.
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Prolongement : étudier un petit extrait abordable du
philosophe allemand Adorno qui a mis l’accent sur
l’impossibilité de penser après la Shoah. Relier cette
idée aux thèmes désespérés du théâtre de l’absurde.
Texte3 Texte Molière, Le Malade
imaginaire ➜ p. 60
Objectif : Étudier une satire de la médecine fondée sur
des procédés hérités de la farce.
lectuRe analytiQue
Première lecture
1. Argan est berné par Toinette :
– Toinette développe à l’extrême la volonté de servir
ses patients, mettant Argan en confiance (l. 1-16) ;
– elle fait preuve d’assurance en utilisant le jargon
médical : fluxions (l. 7), transports au cerveau (l. 9),
hydropisies (l. 10-11), pleurésies (l. 11)… et l’énumération
(l. 6-12) pour insister sur la somme de ses connaissances
;
– son médecin, M. Purgon, vient de le quitter (III, 5) : Je
vous suis bien obligé (l. 17) => il se sent perdu ;
– Toinette est très bien déguisée, elle trompe Argan qui
l’appelle Monsieur (l. 17).
2. Trois étapes : présentation du médecin passager
(l. 1-18), consultation avec diagnostic quasi immédiat
(l. 19-50), ordonnance et conclusion du médecin
(l. 51-56).
Parodie de consultation :
– imitation avec les questions habituelles du médecin :
Donnez-moi votre pouls (l. 19) ;
– diagnostic posé sans auscultation du patient en
dehors de l’examen du pouls ;
– geste du médecin parodié : personnification du pouls,
que l’on batte comme il faut (l. 19) ;
– fausse érudition : citation latine Ignorantus, ignoranta,
ignorantum (l. 51) ;
– absence de nuances : conseils alimentaires = antithèse
parfaite du régime que suivait Argan (l. 51-54).
Mise au point
3. Antithèse entre maladies graves, dignes de
[l]’occuper (l. 4), l’hyperbole toutes les maladies
[…] pour vous montrer l’excellence de mes remèdes
(l. 13-16), et le menu fatras de maladies ordinaires (l. 6)
qui ne l’intéressent pas => absurdité : le médecin souhaite
le pire, l’agonie (l. 15), pour exercer le meilleur,
l’excellence de mes remèdes (l. 15-16).