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sommaire - Hachette

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la retrouve dans trois strophes sur quatre, deux fois<br />

en début de vers, et deux fois à la césure, ce qui la<br />

met bien en valeur. Au vers 3, le pronom « il » est<br />

employé, mais c’est encore pour désigner le poète,<br />

il s’agit en effet d’une phrase au discours direct présentant<br />

le jugement des « gens » à son sujet. Le poète<br />

affirme ainsi fortement sa présence, et s’inscrit dans<br />

la tradition romantique en affichant ouvertement<br />

ses sentiments. Il évoque d’abord sa mélancolie et sa<br />

différence, dans le vers 2 : « Pleurant alors que c’est<br />

la fête », mais semble ensuite plus insouciant et plus<br />

léger, lorsqu’il proclame : « Qu’importe ! J’aime la<br />

beauté » (v. 8), en employant la tournure exclamative.<br />

Ce lyrisme met donc en avant des sentiments<br />

contrastés, qui rappellent Baudelaire, déchiré entre<br />

le « spleen » et l’idéal.<br />

Tout comme dans « L’Albatros », en effet, le poète<br />

se sent maudit, rejeté par la société, comme il le<br />

répète de trois façons différentes. D’emblée, il présente<br />

ce simple constat : « Moi, je vis la vie à côté ».<br />

L’emploi de six monosyllabes et la redondance « vis<br />

la vie » frappent d’emblée comme un couperet :<br />

le poète est ailleurs, « à côté », et l’antithèse du<br />

vers 2 « Pleurant alors que c’est la fête » précise<br />

pourquoi il se sent en décalage : il se retrouve seul<br />

avec sa tristesse, exclu de la fête. Cette affirmation<br />

initiale est confirmée par le jugement de la « vox<br />

populi » rapporté au discours direct : « Comme il<br />

est bête ! » L’exclamative donne un côté lapidaire<br />

à cette formulation soulignant l’incompréhension<br />

des « gens » n’ayant que du mépris envers le poète,<br />

ce qu’il traduit finalement lui-même au vers 4, troisième<br />

manière d’exprimer le même constat : « En<br />

somme, je suis mal coté », prononcé sur un ton résigné.<br />

Reste alors à savoir si les pleurs du poète sont<br />

la cause ou la conséquence de son exclusion.<br />

Certes, la peine évoquée dans le vers 2 n’est<br />

pas dénuée d’ambigüité, car la syntaxe ne permet<br />

guère de trancher entre deux interprétations : soit<br />

les « gens » trouvent que le poète est « bête » de<br />

pleurer pendant la fête, au lieu de se laisser aller<br />

au « carpe diem » et d’oublier son chagrin ; soit le<br />

poète pleure parce que les « gens » ne le considèrent<br />

pas comme l’un des leurs, mais plutôt comme un de<br />

ces « pitres » ridicules dont ils se moquent, comme<br />

des artistes, en général, qu’ils considèrent comme<br />

des déclassés parce qu’ils ne les comprennent pas.<br />

Quelle que soit l’interprétation retenue, l’image du<br />

poète reste celle d’un paria de la société, atteint du<br />

« spleen ». Et le vers 12 apporte un élément d’explication<br />

: « J’ai trop étudié les choses », constate-til,<br />

exprimant ainsi son découragement, voire son<br />

désespoir. Son extrême lucidité rend plus aiguë sa<br />

conscience tragique liée à la fuite du temps évoquée<br />

dans le vers 13 : « Le temps marche d’un pas normal<br />

» : le poète, qui a lu beaucoup de livres, qui a<br />

« étudié les choses », connaît l’histoire des hommes,<br />

et mesure bien la vanité de l’existence, tandis que la<br />

terre continue à tourner, inlassablement.<br />

7 Rédiger l’intégralité d’un commentaire<br />

Support : C. Perrault, Contes de ma mère l’Oye,<br />

« Les fées » ➜ p. 126<br />

1. Analyse du texte : ➜ Livre du professeur, p. 67<br />

2. Plan détaillé (projet de lecture inspiré de la question<br />

de synthèse n°8, p. 127) :<br />

Partie I. Un conte plaisant => l’art du récit et le merveilleux.<br />

1er § : le déroulement du récit => une véritable mise<br />

en scène.<br />

2e § : un univers manichéen => deux sœurs / deux<br />

portraits antithétiques.<br />

3e § : un univers merveilleux => les pouvoirs de la<br />

fée.<br />

Partie II. Un conte instructif => la visée didactique<br />

(= leçon à tirer de l’exemple).<br />

1er § : l’éducation des filles => une marâtre qui favorise<br />

injustement son aînée.<br />

2e § : l’orgueil puni => une image négative de la<br />

vanité.<br />

3e § : la générosité récompensée => la cadette,<br />

double de Cendrillon.<br />

3. Introduction :<br />

Issu de la tradition orale, le conte se distingue de<br />

la nouvelle par la présence du merveilleux : ogres,<br />

fées, lutins, chats bottés et autres animaux doués<br />

de parole… font partie de cet univers qui structure<br />

l’imaginaire des enfants depuis des siècles. Tandis<br />

que la nouvelle est très ancrée dans la réalité, même<br />

lorsqu’elle glisse vers le fantastique, le conte s’en<br />

distingue radicalement et met en scène princes et<br />

princesses ou bien des personnages plus ordinaires,<br />

mais plongés dans des aventures extraordinaires.<br />

C’est le cas d’un conte revisité par Charles Perrault,<br />

publié en 1697 dans son recueil les Contes de ma<br />

mère l’Oye et intitulé « Les fées ». Il relate l’histoire<br />

de deux sœurs que tout oppose, mais dont les<br />

destinées s’inverseront au fil du récit, car le conte<br />

traditionnel a en principe une visée morale : les<br />

méchants y sont punis et les bons récompensés. Afin<br />

d’étudier dans quelle mesure ce conte illustre bien la<br />

définition de l’apologue, autrement dit un récit bref<br />

à visée didactique, nous analyserons d’abord l’art<br />

de la narration et la présence du merveilleux, puis<br />

nous envisagerons la portée morale qui se dégage<br />

de cette histoire.<br />

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