sommaire - Hachette

lectuRe analytiQue
Première lecture
1. Entretien à propos de la religion :
– Dom Juan, athée, oppose arithmétique et religion
(l. 18-19) ;
– Sganarelle est croyant : champ lexical de la religion :
croire (l. 2), Ciel (l. 2), Enfer (l. 4), diable (l. 6), l’autre
vie (l. 8), croyance (l. 20), religion (l. 20), damné (l. 58).
2. Sganarelle semble mener les échanges :
– il pose les questions que Dom Juan élude : phrases
interrogatives (l. 2, 4, 6, 8, 11, 15, 21, 29-31, 47-52) ;
– il se prête à un interrogatoire de manière insistante :
répétition du verbe croire (l. 2, 8, 11, 15, 16, 58) ;
– ses répliques sont plus longues que celles de Dom
Juan : tirade (l. 20-39).
Mise au point
3. Exclamation ironique : antiphrase avec l’adjectif
belle car Dom Juan ne parle pas de croyance mais de
raisonnement arithmétique (quatre et quatre sont
huit, l. 18-19), l’exclamation et le présentatif que voici !
(l. 20) dénigrent ce qui a été dit.
Analyse
4. Enchaînement très rapide = stichomythies, puis
changement à la ligne 13, et surtout à la ligne 20 (tirade
de Sganarelle).
5. a. Sganarelle argumente en cherchant à persuader
son maître : émerveillement devant les créations
divines (énumérations, l. 28, 33, 52) et connotations
mélioratives des termes (admirer, l. 32 ; admirable,
l. 44 ; merveilleux, l. 47-48) => la notion de miracle de
la vie est à la base de la tirade.
b. Niveau de langue familier : exclamation Oh ! dame
(l. 34), juron Morbleu ! (l. 57), répétition de voilà
(l. 10, 28, 29, 48), syntaxe incorrecte : construction du
verbe croire (l. 8, 11, 15), métaphore du monde avec
le champignon (l. 27), expressions maladroites : mon
petit sens, mon petit jugement (l. 25), verbe vulgaire :
engrosser (l. 31).
Énumérations logiques : il définit un ensemble d’éléments,
illustre son propos (l. 28 : la nature, l. 33 : le
corps, l. 52 : les actions).
=> discours manque d’efficacité : la première énumération
(l. 28) n’a pas d’intérêt, évidence de leur environnement
et ridicule des démonstratifs de la deuxième
énumération (l. 33) car il s’agit d’organes internes qu’on
ne peut montrer extérieurement, que Sganarelle butte
dans son relevé avec l’hésitation marquée par les points
de suspension, et que le terme englobant ingrédients
(l. 34) renvoie à la cuisine et non à l’anatomie ; chute du
locuteur lors de la dernière énumération (l. 55).
6. Double sens : sens propre = chute physique / sens
figuré = son raisonnement ne tient pas.
Question de synthèse
7. Dom Juan sort vainqueur :
– ironie de sa part, moquerie : Sganarelle, lucide, parle
de malice (l. 39). Il laisse son valet parler pour qu’il
s’enlise dans son raisonnement (l. 40-41) ;
– assurance : brièveté de ses répliques (l. 18-19) ;
– agacement de Sganarelle qui perd la bataille
(l. 57-58).
Pour aller plus loin
8. Recherche. Accueil négatif :
– reproches d’impiété et de libertinage. Cf. B. A. Sieur
de Rochemont, Observations sur une comédie de
Molière intitulée Le Festin de Pierre (1665), et Prince
de Conti, Traité de la comédie et des spectacles (1666) ;
– mélange des registres : comédie qui se termine en
tragédie.
=> conséquences : le 17 février (2e représentation),
la scène du pauvre est supprimée ; le 20 mars (après
15 représentations), la pièce est interdite.
9. Écriture d’invention. a. Décor : réaliste, un bois
(décor demandé par Molière à deux peintres).
Costumes d’époque : Dom Juan en habit de campagne
et Sganarelle déguisé en médecin.
Travail possible sur traitement de texte en fournissant
le texte de Molière. Consignes de rédaction supplémentaires
:
– intégrer les éléments du décor et des costumes dans
une didascalie initiale ;
– placer les gestes, déplacements, tons des acteurs
dans des didascalies au fil des répliques.
Une parodie de comédie-ballet est envisageable :
le maître de danse Dom Juan manipule son valet
Sganarelle jusqu’à le faire tomber.
Demander aux élèves d’élaborer un croquis.
b. Mise en scène de Cyril Le Grix : décor minimaliste : jeu
de lumière, arbres = ombres ; costumes du xix e siècle :
Jean-Pierre Bernard, Dom Juan, en redingote et bottes
noires avec un sac de voyage en cuir, Alexandre Mousset,
Sganarelle, en costume marron, cravate et chapeau.
Prolongement : étudier le mythe de Don Juan
➜ p. 66-67.
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