sommaire - Hachette
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6 Lire un dialogue de théâtre<br />
Y. Reza, Art (extrait, 1998),<br />
© Albin Michel et Yasmina Reza<br />
1. Marc est dubitatif puis ironique : nombreuses questions<br />
(l. 1, 3, 5, 9-10…) ; Tu as acheté cette merde deux<br />
cent mille francs (l. 32-33) ; ton familier du mépris :<br />
Connais pas (l. 7), Ouais (l. 17) ≠ Serge, enthousiaste et<br />
sûr de lui = exaltation soulignée par les points d’exclamation<br />
(l. 6, 8, 23, 28).<br />
Procédé expressif : interrogation doublée de l’exclamation,<br />
une fois pour Serge (l. 6), l’autre fois pour Marc<br />
(l. 33).<br />
2. Effet comique = contraste dans les sentiments des<br />
deux hommes, moquerie de Marc à l’égard de son ami,<br />
impossibilité de reconnaître une œuvre d’art dans cette<br />
toile blanche avec des liserés blancs : Comment s’appelle<br />
le… (l. 20), tu n’as pas acheté ce tableau deux<br />
cent mille francs (l. 25-26, 29-30).<br />
3. Marc, l’air méprisant. – Cher ?<br />
Serge, fier. – Deux cent mille.<br />
Marc, même jeu. – Deux cent mille ?...<br />
Serge, même jeu. – Handington me le reprend à vingtdeux.<br />
Marc, même jeu. – Qui est-ce ?<br />
Serge, surpris. – Handington ? !<br />
Marc, dédaigneux. – Connais pas.<br />
Serge, enthousiaste. – Handington ! La galerie Handington<br />
!<br />
Marc, l’air moqueur. – La galerie Handington te le<br />
reprend à vingt-deux ?...<br />
Serge, ton sérieux. – Non, pas la galerie. Lui. Handington<br />
lui-même. Pour lui.<br />
Marc, ton ironique. – Et pourquoi ce n’est pas Handington<br />
qui l’a acheté ?<br />
Serge, même ton. – Parce que tous ces gens ont intérêt à<br />
vendre à des particuliers. Il faut que le marché circule.<br />
Marc, même ton. – Ouais...<br />
Serge, inquiet. – Alors ? Tu n’es pas bien là ? Regarde-le<br />
d’ici. Tu aperçois les lignes ?<br />
Marc, air méprisant. – Comment s’appelle le...<br />
Serge, snob. – Peintre. Antrios.<br />
Marc, même jeu. – Connu ?<br />
Serge, enthousiaste. – Très. Très !<br />
Un temps.<br />
Marc, ton ironique. – Serge, tu n’as pas acheté ce<br />
tableau deux cent mille francs ?<br />
Serge, agacé mais sûr de lui. – Mais mon vieux, c’est le<br />
prix. C’est un ANTRIOS !<br />
Marc, même ton. – Tu n’as pas acheté ce tableau deux<br />
cent mille francs !<br />
Serge, ton moqueur. – J’étais sûr que tu passerais à côté.<br />
Marc, même ton. – Tu as acheté cette merde deux cent<br />
mille francs ? !<br />
4. Inutile de lire les prénoms des personnages, ce qui<br />
couperait tout le rythme du dialogue, ni de prendre<br />
deux voix différentes => faire ressortir les sentiments<br />
opposés des personnages par des tons adaptés, mettre<br />
en valeur le comique de la scène en soulignant l’ironie<br />
de Marc et la naïveté de Serge.<br />
Prolongement : dans le cadre d’un enregistrement<br />
radiophonique, imaginer et justifier la façon de lire les<br />
didascalies, à lire obligatoirement dans ce contexte.<br />
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