sommaire - Hachette

2. Masse noire du buste délimitée par les lignes des
épaules qui se rejoignent au sommet, sur le visage du
peintre = structure pyramidale empruntée au portrait
pictural.
3. Clair-obscur :
– ombre sur le visage : partie droite à la lumière (deux
tiers du visage), partie gauche dans le noir (un tiers) ;
– plastron, main et pinceau très lumineux sur fond noir ;
– lumière sur le fond semblant se différencier des
ténèbres environnantes.
=> en référence aux grands peintres du clair-obscur du
xvii e siècle, en particulier Le Caravage et Rembrandt,
autoportraitistes de renom.
4. Histoire des arts
a. Aux États-Unis et en Europe, au début du xx e siècle,
la photographie est reconnue pour ses qualités documentaires,
associée au reportage et au journalisme.
Ex. : commandes faites à Atget pour représenter le
peuple et la ville de Paris avant le développement
d’une modernité risquant de faire perdre à la capitale
française son authenticité.
Mais la photographie n’est pas considérée comme un
art => elle tente de trouver sa légitimité en imitant
thèmes et techniques de la peinture.
b. Pictorialisme = photographie dont les thèmes, le
traitement de la lumière et la composition rappellent
les techniques picturales. Référence majeure : peinture
impressionniste (paysages nimbés de lumière solaire,
représentation de reflets dans l’eau…) ; mais aussi,
peinture plus ancienne, par exemple Steichen qui pose
comme un peintre romantique ou néo-classique = clin
d’œil à sa volonté d’asseoir le langage photographique
comme un art à part entière.
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Appliquer
3 Paysage et profondeur de champ
G. Caillebotte, Rue de Paris, temps de pluie
1. Réverbère au centre du tableau = lignes de force
verticale et médiane divisant la toile en deux moitiés
égales :
– à gauche, profondeur de champ révélant les perspectives
de la ville haussmannienne ;
– à droite, couple de personnages sur le point de croiser
un homme vu de dos qui entre dans le cadre par le
bord inférieur droit.
2. Lignes de fuite essentielles dans la moitié gauche de
la composition : double perspective de part et d’autre de
l’immeuble haussmannien au fond du tableau, mais le
pavé glissant et un homme avec son parapluie au deuxième
plan orientent notre œil vers les lignes de fuite
aboutissant derrière le réverbère central. Véritable
point de fuite = point idéalement situé au milieu du
tableau, derrière le réverbère, donnant à l’observateur
la mesure des dimensions imposantes de ces artères
tout à fait nouvelles pour l’époque.
3. Chacun abrité sous son parapluie, haut de forme et
costume de rigueur pour les promeneurs masculins,
femme élégante avec chapeau, voilette et bordure de
fourrure de son manteau = image d’une ville riche et
bourgeoise, représentative de la société parisienne de
la III e République, héritière du libéralisme du Second
Empire.
4. Aujourd’hui, cette toile peut paraître historiquement
datée, mais de tels bâtiments et une telle vision
urbaine sont le comble de la modernité à l’époque, de
l’efficacité urbanistique d’une ville imitée dans l’Europe
entière. Peindre le mouvement et l’immédiateté
de la ville contemporaine = définition de la poésie
moderne pour Baudelaire ; réalisation en peinture par
Caillebotte dans les années 1870.
5. Histoire des arts
a. Charles Marville (1813-1879) : photographe qui
représente les vieux quartiers de Paris avant leur destruction
programmée dans le cadre des travaux du préfet
Haussmann. Album du Vieux-Paris (1865).
Eugène Atget (1857-1927) : photographe qui réalise
l’inventaire des métiers et des rues de Paris, à partir
de 1899.
b. Dans les années 1860, révolution urbanistique et
architecturale = Paris remodelée suivant la volonté du
baron Haussmann, plus rationnelle, plus aérée, avec
des avenues en étoile, des immeubles de six étages
organisés suivant une stratification sociale verticale,
de l’échoppe à la chambre de bonne => fascination
dans l’Europe entière : ville moderne constamment
peinte et photographiée.
4 Portrait et angle de vue
J.-A. Watteau, Pierrot, dit autrefois Gilles
1. Contre-plongée et format à taille humaine (184 x
149 cm) => personnage montré dans toute son ampleur,
posé devant nous, comme si nous le voyions surgir.
2. Costume blanc de Pierrot, personnage de la commedia
dell’arte. Le titre du tableau le confirme : visage naïf,
bras et mains maladroitement pendants, nœuds roses