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01.01.2013 Views

Fiche 3 queSTioN A. Breton, Clair de terre, « L’aigrette » 1 er vers = 13 syllabes 2 e vers = 15 syllabes 3 e vers = 19 syllabes => nombre de syllabes différent pour chaque vers, vers impairs et supérieurs à 12 syllabes (le vers le plus long dans la poésie traditionnelle) = vers libres avec un effet de gradation (vers de plus en plus longs). Exercices d’application ➜ p. 411 meTTre Au poiNT 1 La tradition et la poésie moderne G. Apollinaire, Alcools, « Les colchiques » 1. Des alexandrins (v. 1, 4, 5, 7, 13, 15), des vers de 13 syllabes (v. 6, 8, 10, 12), et des vers de 14 syllabes (v. 9, 11, 14) qui pourraient devenir des alexandrins si l’on les lisait comme dans la vie quotidienne, sans s’attarder sur les e finals. 2. Vers 2 et 3 = hexasyllabes = alexandrin coupé en deux => variation autour de l’alexandrin, avec une volonté affichée de s’affranchir plaisamment des contraintes du vers fixe. 3. Si on réunit les vers 2 et 3 pour former un alexandrin, on a 14 vers au lieu de 15, et ce poème peut s’apparenter à un sonnet. Dans la première version écrite par G. Apollinaire, ces deux vers n’en faisaient qu’un. Dans sa volonté de jouer avec la forme fixe, le poète a scindé le vers en deux et a choisi de ne pas respecter la disposition strophique propre au sonnet (deux quatrains, deux tercets) ; à la place, il propose des strophes décroissant de deux vers chacune (un septain, un quintil, un tercet). Appliquer La poésie moderne ➜ Livre de l’élève, p. 410 2 Poème en prose et nouveaux sujets F. Ponge, Le Parti pris des choses 1. La bougie est rapprochée d’une plante : – comparant, le monde végétal : une plante singulière dont la lueur décompose les chambres meublées en massifs d’ombre (l. 1-3), Sa feuille d’or (l. 4), un pédoncule très noir (l. 5), Les papillons miteux (l. 6), les bois (l. 7) ; – comparé : la bougie et l’environnement qu’elle illumine ; – motif de rapprochement : le faible éclairage de la bougie transforme les meubles en massifs végétaux, la forme et la couleur de la bougie rapprochées d’une feuille et d’un pédoncule, les papillons de nuit sont attirés par la bougie comme ceux de la journée peuvent l’être par une fleur. 2. Texte en prose composé de quatre paragraphes qui, par leur brièveté, peuvent rappeler une disposition strophique => poème en prose. 3. Assonance en [i] : nuit, ravive, singulière (l. 1), massifs (l. 2), impassible (l. 4), papillons miteux (l. 6), vaporise (l. 7), frémissent (l. 8) frénésie voisine (l. 9), la bougie, vacillement (l. 10), livre (l. 11), originales (l. 11-12), puis s’incline (l. 12), assiette, aliment (l. 13) => rappel sonore du i présent dans le mot bougie, rappel visuel constant de la forme de la bougie (lettre verticale surmontée d’un point = corps de la bougie et flamme de la bougie). 4. Le tiret met en valeur la chute du poème, c’est-à-dire la mort de la bougie, et symbolise par son horizontalité l’affaissement de la bougie, la disparition de la verticalité. 5. Métamorphose de la bougie : l’objet insignifiant prend un relief particulier par les images qui la caractérisent => dimension presque fantastique (1 er paragraphe), épique (2 e et 3 e paragraphes) et métaphysique (dernier paragraphe). 3 Poème en prose et rythme H. Michaux, Lointain intérieur, « La ralentie » 1. L’anaphore : en dehors de la première proposition toutes les phrases du premier paragraphe commencent par le pronom personnel On. Dans le deuxième paragraphe, anaphore avec un pronom indéfini Quelqu’un => rythme lancinant qui entretient un mystère. 2. Phrases juxtaposées, absence totale de connecteurs logiques de coordination ou de subordination. 231

Quelqu’un dit (l. 15) => le verbe dire est transitif et exige un complément d’objet direct, ici absent. L’autre obstacle (l. 18) => le nom obstacle est utilisé comme un verbe (disparition du déterminant). => texte de plus en plus elliptique et mystérieux, qui s’affranchit de la syntaxe. 3. Une progression fondée sur l’énonciation : – 1 er paragraphe : 14 lignes et anaphore de on ; – 2 e paragraphe : plus court, anaphore de quelqu’un, rupture avec l’apparition de l’un (l. 18) et L’autre (l. 18) ; – chute : est-ce toi, Lorellou ? (l. 19) => présence d’un prénom et d’une question directe avec l’emploi d’un pronom personnel de la 2 e personne du singulier, effet de contraste avec les pronoms indéfinis utilisés dans le reste du poème. Mais les accords du 1 er paragraphe induisaient cette présence féminine : On est heureuse (l. 7-8), On est sortie (l. 10)… 4 Poésie et dérision J. Prévert, Paroles, « Familiale » 1. Elle / Il(s) trouve(nt) ça tout naturel (v. 3, 9, 20) : contraction du pronom cela en ça, l’expression trouver ça naturel est orale, les questions (v. 4, 11), l’appellation le père, la mère en fin de vers faisant écho au sujet de la phrase, les répétitions => effets de réel comme pour faire entendre la voix de cette famille qui appartient à un milieu populaire. 2. Absence de ponctuation dans le poème, sauf deux points d’interrogation (v. 4, 11) et le point final. Phrases simples avec la reprise permanente des mêmes verbes (faire, trouver, continuer), des mêmes sujets (la mère, le père, le fils et reprise pronominale) et des mêmes compléments (affaire, tricot, guerre). À la fin du poème (v. 22-24), les phrases deviennent nominales, se contentant d’enchaîner les mots dans une sorte de ritournelle macabre. 3. Assonance en [ε] et allitération en [r] reliant ensemble les mots clés qui proposent un condensé de l’existence : père (v . 4, 9, 13, 15, 17, 19, 20), mère ( v. 1, 3, 13, 16, 19, 20), affaires (v. 5, 8, 13, 15, 17, 21, 22, 23), guerre (v. 7, 13, 14, 16, 22), cimetière (v . 19, 24). Assonance en [i] : tricot, fils, continue, la vie, cimetière => chaîne sonore permettant de relier des termes invitant à réfléchir sur le sens de l’existence (le tricot s’assimile au fil des Parques). Allitération en [f] qui fait résonner la première lettre de fils : fils (8 occurrences), faire (8), affaire (10), fini (v. 14). Allitération en [t] qui martèle le propos : tricot (v. 1 et répétitions), trouve, tout, naturel (v. 3), etc. 232 4. Vers bref reposant sur un paradoxe avec l’association de deux termes antithétiques la vie et le cimetière = leçon sur l’absurdité de l’existence et la manière dont la mort se fond dans la routine d’une famille modeste. Le mot cimetière est préparé dès le début du poème par le jeu des allitérations et assonances. 5 Poème et art poétique O. Barbarant, Les Parquets du ciel, « Art poétique » 1. Allégorie : représentation concrète (la description d’une petite fille en robe blanche) d’une notion abstraite (la poésie). Les deux dernières lignes donnent la clé de l’allégorie : la gamine = Parole, cerceau = les voyelles. Le champ lexical de la tristesse caractérisant la petite fille permet de définir la poésie. 2. Caractéristiques de poème : – texte bref composé de petits paragraphes de deux à trois lignes rappelant l’unité du vers ou de la strophe ; – utilisation de l’allégorie ; – absence de ponctuation : utilisation libérée de la syntaxe ; – assonances et allitérations. Ex. : allitération en [p] = poésie (l. 4), pensée en pleurs (l. 5), Puisque, petite (l. 6), pré (l. 7), Pourquoi pas (l. 8), peur (l. 12), Parole (l. 14). 3. Art poétique = texte de forme poétique expliquant ce qu’est la poésie, en quoi elle consiste. – O. Barbarant présente la poésie comme une petite fille fragile et insensée, insistant sur son caractère enfantin (petite fille, l. 6 ; une signature de l’enfance, l. 10 ; le goûter, l. 13 ; joue au cerceau, l. 14 ; le sérieux de l’insensé, l. 15) => volonté de désacraliser ce genre littéraire en en faisant une enfant. – Champ lexical de la souffrance = registre et contenu de ce poème : pensée en pleurs (l. 5), croûte de sang caillé (l. 9), vernis de larmes (l. 12), peur (l. 12), rage (l. 13). – Travail sur les mots et les lettres présenté comme un jeu (les deux dernières lignes). Écrire 6 La ville moderne en poésie J. Supervielle, Débarcadères, « Marseille » 1. Dans la constante utilisation du vers libre, on retrouve plus ou moins des vers blancs, avec des additions de décasyllabes et d’octosyllabes, parfois séparés par une virgule, comme aux lignes 15 à 18.

Fiche 3<br />

queSTioN<br />

A. Breton, Clair de terre, « L’aigrette »<br />

1 er vers = 13 syllabes<br />

2 e vers = 15 syllabes<br />

3 e vers = 19 syllabes<br />

=> nombre de syllabes différent pour chaque vers, vers<br />

impairs et supérieurs à 12 syllabes (le vers le plus long<br />

dans la poésie traditionnelle) = vers libres avec un<br />

effet de gradation (vers de plus en plus longs).<br />

Exercices d’application<br />

➜ p. 411<br />

meTTre Au poiNT<br />

1 La tradition et la poésie moderne<br />

G. Apollinaire, Alcools, « Les colchiques »<br />

1. Des alexandrins (v. 1, 4, 5, 7, 13, 15), des vers de 13 syllabes<br />

(v. 6, 8, 10, 12), et des vers de 14 syllabes (v. 9, 11,<br />

14) qui pourraient devenir des alexandrins si l’on les<br />

lisait comme dans la vie quotidienne, sans s’attarder sur<br />

les e finals.<br />

2. Vers 2 et 3 = hexasyllabes = alexandrin coupé en deux<br />

=> variation autour de l’alexandrin, avec une volonté<br />

affichée de s’affranchir plaisamment des contraintes du<br />

vers fixe.<br />

3. Si on réunit les vers 2 et 3 pour former un alexandrin,<br />

on a 14 vers au lieu de 15, et ce poème peut s’apparenter<br />

à un sonnet. Dans la première version écrite par<br />

G. Apollinaire, ces deux vers n’en faisaient qu’un. Dans<br />

sa volonté de jouer avec la forme fixe, le poète a scindé<br />

le vers en deux et a choisi de ne pas respecter la disposition<br />

strophique propre au sonnet (deux quatrains, deux<br />

tercets) ; à la place, il propose des strophes décroissant<br />

de deux vers chacune (un septain, un quintil, un tercet).<br />

Appliquer<br />

La poésie moderne<br />

➜ Livre de l’élève, p. 410<br />

2 Poème en prose et nouveaux sujets<br />

F. Ponge, Le Parti pris des choses<br />

1. La bougie est rapprochée d’une plante :<br />

– comparant, le monde végétal : une plante singulière<br />

dont la lueur décompose les chambres meublées en<br />

massifs d’ombre (l. 1-3), Sa feuille d’or (l. 4), un pédoncule<br />

très noir (l. 5), Les papillons miteux (l. 6), les bois<br />

(l. 7) ;<br />

– comparé : la bougie et l’environnement qu’elle illumine<br />

;<br />

– motif de rapprochement : le faible éclairage de la<br />

bougie transforme les meubles en massifs végétaux,<br />

la forme et la couleur de la bougie rapprochées d’une<br />

feuille et d’un pédoncule, les papillons de nuit sont<br />

attirés par la bougie comme ceux de la journée peuvent<br />

l’être par une fleur.<br />

2. Texte en prose composé de quatre paragraphes qui,<br />

par leur brièveté, peuvent rappeler une disposition<br />

strophique => poème en prose.<br />

3. Assonance en [i] : nuit, ravive, singulière (l. 1), massifs<br />

(l. 2), impassible (l. 4), papillons miteux (l. 6), vaporise<br />

(l. 7), frémissent (l. 8) frénésie voisine (l. 9), la bougie,<br />

vacillement (l. 10), livre (l. 11), originales (l. 11-12), puis<br />

s’incline (l. 12), assiette, aliment (l. 13) => rappel sonore<br />

du i présent dans le mot bougie, rappel visuel constant<br />

de la forme de la bougie (lettre verticale surmontée d’un<br />

point = corps de la bougie et flamme de la bougie).<br />

4. Le tiret met en valeur la chute du poème, c’est-à-dire<br />

la mort de la bougie, et symbolise par son horizontalité<br />

l’affaissement de la bougie, la disparition de la verticalité.<br />

5. Métamorphose de la bougie : l’objet insignifiant<br />

prend un relief particulier par les images qui la caractérisent<br />

=> dimension presque fantastique (1 er paragraphe),<br />

épique (2 e et 3 e paragraphes) et métaphysique<br />

(dernier paragraphe).<br />

3 Poème en prose et rythme<br />

H. Michaux, Lointain intérieur, « La ralentie »<br />

1. L’anaphore : en dehors de la première proposition<br />

toutes les phrases du premier paragraphe commencent<br />

par le pronom personnel On. Dans le deuxième paragraphe,<br />

anaphore avec un pronom indéfini Quelqu’un<br />

=> rythme lancinant qui entretient un mystère.<br />

2. Phrases juxtaposées, absence totale de connecteurs<br />

logiques de coordination ou de subordination.<br />

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