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Que de fleu/rs aux buissons, // que de baiser/s aux bouches, Quand on est / dans l’om//bre des bois ! B. 2. Poème amoureux dans un cadre pastoral (champ lexical de l’amour et de la nature) = églogue (genre antique. Cf. paratexte). 2 Le vers classique J. Racine, Phèdre 1. Genre théâtral => didascalies avec le nom des personnages qui prennent la parole et information du paratexte (indication de l’acte et de la scène). 2. Alexandrins en rimes suivies. 3. Respect des règles classiques avec en particulier l’alternance des rimes féminines et masculines : 1 er couple de rimes féminines (blessée / laissée), 2 e couple de rimes masculines (ennui / aujourd’hui), 3 e couple de rimes féminines (déplorable / misérable). 4. PhèDre Aria/ne, ma sœur, // de quel amour/ blessée Vous mourû/tes aux bords // où vous fû/tes laissée ? Œnone Que faites-vous,/ Madame ? // et quel mortel / ennui Contre tout / votre sang // vous ani/me aujourd’hui ? PhèDre Puisque Vénus / le veut, // de ce sang / déplorable Je péris / la derniè//re et la plus / misérable. => les césures classiques correspondent à des pauses fortes dans le vers (éléments de ponctuation, virgules, point d’interrogation, passage d’un groupe syntaxique à un autre). Elles permettent d’accentuer les mots clés de l’échange : sœur (v. 1), Madame (v. 3), sang (v. 4), veut (v. 5), la dernière (v. 6). Les coupes secondaires soulignent les verbes essentiels (mourûtes, v. 2 ; faites, v. 3 ; anime, v. 4 ; péris, v. 6), et mettent en valeur l’allitération en [u] : amour (v. 1), vous (v. 3), tout (v. 4). 5. Allitération en [m] : ma sœur (v. 1), amour (v. 1), mourûtes (v. 2). Assonance en [u] : amour, vous, mourûtes, où => chaînes sonores entre les mots clés qui résument l’histoire tragique d’Ariane. Effet de parallélisme avec mourûtes et fûtes dont les sonorités semblables sont soulignées par leur position identique juste avant la coupe secondaire => effet d’harmonie classique. Diérèse sur le prénom Ari/ane qui donne un ton plaintif à la réplique de Phèdre. Appliquer 3 Exemple de forme fixe J. Du Bellay, Les Regrets 1. Sonnet italien : deux quatrains (ABBA / ABBA) et deux tercets (CCD / EED). 2. Rupture temporelle soulignée par le passage du quatrain au tercet : – quatrains = le présent => adverbe temporel Maintenant répété et verbes au présent de l’indicatif ; – tercets = mouvement binaire avec bilan sur le passé (verbes au passé) et surtout ouverture sur le futur (verbes au futur de l’indicatif). 3. L’anaphore sur l’adverbe Maintenant (v. 1 et 5) pour les quatrains et l’anaphore de Si / S’ils (v. 9, 11, 12, 13) pour les tercets qui devient même un parallélisme dans les vers 11 à 13 => cette figure de répétition connote le passage du temps (cf. champ lexical du temps). 4 La reprise d’une forme traditionnelle E. Rostand, Cyrano de Bergerac 1. Genre théâtral : dialogue (situation de communication), didascalie donnant le nom de celui qui parle avec des indications de gestes et d’actions (ex. : Cyrano, fermant une seconde les yeux, v. 1) et paratexte, découpage en actes et en scènes propre au théâtre français. 2. La ballade : trois huitains du vers 3 à 25, chaque changement de huitain est souligné par un refrain (Qu’à la fin de l’envoi je touche, v. 9 et 17 ; À la fin de l’envoi, je touche, v. 25), une demi-strophe de quatre vers (v. 27-30) présentée comme l’Envoi (v. 26). L’ensemble est construit sur trois rimes : -eutre, -don, -ouche. 3. Cette forme poétique est peu adaptée à la situation de duel. La ballade est généralement de registre lyrique avec pour thème l’amour. Le champ lexical du combat (mon espadon, v. 5 ; je touche v. 9 ; Ma pointe voltige, v. 15 ; Vous rompez, v. 19 ; Je quarte du pied, j’escarmouche, v. 28), les insultes (Myrmidon, v. 8 ; dindon, v. 11 ; pleutre, v. 20 ; Laridon, v. 24) et l’exhibition du travail de recherche de la rime (Il me manque une rime en eutre, v. 18) révèlent la dimension parodique et soulignent aussi la virtuosité de Cyrano capable de mener un combat tout en composant un poème aux règles contraignantes. 229
5 Des arts poétiques N. Boileau, Art poétique, « Chant 1 » P. Verlaine, Jadis et naguère, « Art poétique » 1. Texte A : alexandrin => vers pair, noble. Texte B : l’ennéasyllabe (vers de neuf syllabes) => vers impair, jamais utilisé dans la poésie classique. 2. Texte A : champ lexical de la raison : le bon sens (v. 2), L’esprit (v. 6), Au joug de la raison (v. 7), le sens (v. 10), la raison (v. 11) et champ lexical de la soumission : esclave (v. 4), obéir (v. 4), fléchit (v. 7). Le vers 11 résume le principe fondamental de cet art poétique classique : Aimez donc la raison. La rime doit se soumettre au bon sens et à la logique. Texte B : champ lexical du mystère, de l’imprécis : vague (v. 3), soluble (v. 3), sans quelque méprise (v. 6), la chanson grise (v. 7), l’Indécis (v. 8), derrière des voiles (v. 9), Le bleu fouillis (v. 12). L’art poétique symboliste et la musicalité du vers priment sur le sens et la logique, afin de cultiver l’impression, plutôt que la précision. 3. Texte A : soumission de la poésie à la raison ≠ Texte B : la raison soumise à la musique. Que toujours le bon sens s’accorde avec la rime (v. 2) ≠ De la musique avant toute chose (v. 1). Texte A : alexandrin, vers classique de l’ordre et la rigueur (propice aux symétries) ≠ texte B : vers impair donnant le sentiment d’inachevé, mais plus musical (Et pour cela préfère l’Impair / Plus vague et plus soluble dans l’air, v. 2-3). 230 S’exprimer à l’orAl 6 Lecture d’un poème Sully Prudhomme, Stances et poèmes, « Le vase brisé » 1. Vers fixe : l’octosyllabe. Forme fixe : quatrains tous construits avec le même schéma de rimes croisées. Rimes suffisantes ou riches avec alternance de rimes féminines et masculines. 2. La métaphore filée, voire l’allégorie, représente un chagrin d’amour grâce à l’image d’un vase brisé : – comparant : trois premières strophes, description du vase brisé ; – comparé : deux dernières strophes, le cœur humain (cœur, v. 14-15 et reprise pronominale) ; – motif commun : la fêlure, avec la reprise des mêmes mots pour le vase et le cœur : effleurer (v. 3) // Effleurant (v. 14), meurtrissure (v. 5) // meurtrit (v. 14), Le suc des fleurs s’est épuisé (v. 10) // La fleur de son amour périt (v. 16), N’y touchez pas, il est brisé (v. 12), // Il est brisé, n’y touchez pas (v. 20) (chiasme parfait qui renforce l’analogie). 3. La fin d’un d’amour : champ lexical de l’amour : aime (v. 13), le cœur (v. 14 et 15), amour (v. 16) et champ lexical de la mort : légère meurtrissure (v. 5), une marche invisible et sûre (v. 7), s’est épuisé (v. 10), meurtrit (v. 14), périt (v. 16), Sa blessure (v. 19). Remarque : les termes sont plus intenses dans les deux dernières strophes = effet de gradation. 4. Entraînement à l’exposé oral. La biographie : Sully Prudhomme (1839-1907), poète parnassien qui recherche la beauté formelle et refuse l’expression exacerbée des sentiments propres aux romantiques. Stances et Poèmes (1865) lui permettent de rencontrer le succès, mais il abandonne vite cette inspiration sentimentale pour une poésie didactique consacrée à la science et à la philosophie. Cela lui vaut d’être élu à l’Académie française en 1881, et d’être le premier à recevoir le prix Nobel de littérature en 1901. Le texte, « Le vase brisé », est l’un des poèmes les plus connus du premier recueil de Sully Prudhomme. Le poète y décrit avec retenue et pudeur un chagrin d’amour grâce à l’image d’un vase brisé La lecture => lecture triste mais sans effet d’emphase. Question : comment les sentiments sont-ils exprimés dans ce poème ? Prolongement. Commentaire : proposer un plan détaillé de commentaire du poème de Sully Prudhomme.
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5 Des arts poétiques<br />
N. Boileau, Art poétique, « Chant 1 »<br />
P. Verlaine, Jadis et naguère, « Art poétique »<br />
1. Texte A : alexandrin => vers pair, noble.<br />
Texte B : l’ennéasyllabe (vers de neuf syllabes) => vers<br />
impair, jamais utilisé dans la poésie classique.<br />
2. Texte A : champ lexical de la raison : le bon sens (v. 2),<br />
L’esprit (v. 6), Au joug de la raison (v. 7), le sens (v. 10),<br />
la raison (v. 11) et champ lexical de la soumission :<br />
esclave (v. 4), obéir (v. 4), fléchit (v. 7).<br />
Le vers 11 résume le principe fondamental de cet art<br />
poétique classique : Aimez donc la raison. La rime doit<br />
se soumettre au bon sens et à la logique.<br />
Texte B : champ lexical du mystère, de l’imprécis :<br />
vague (v. 3), soluble (v. 3), sans quelque méprise (v. 6),<br />
la chanson grise (v. 7), l’Indécis (v. 8), derrière des<br />
voiles (v. 9), Le bleu fouillis (v. 12).<br />
L’art poétique symboliste et la musicalité du vers priment<br />
sur le sens et la logique, afin de cultiver l’impression,<br />
plutôt que la précision.<br />
3. Texte A : soumission de la poésie à la raison<br />
≠ Texte B : la raison soumise à la musique.<br />
Que toujours le bon sens s’accorde avec la rime (v. 2)<br />
≠ De la musique avant toute chose (v. 1).<br />
Texte A : alexandrin, vers classique de l’ordre et la<br />
rigueur (propice aux symétries) ≠ texte B : vers impair<br />
donnant le sentiment d’inachevé, mais plus musical (Et<br />
pour cela préfère l’Impair / Plus vague et plus soluble<br />
dans l’air, v. 2-3).<br />
230<br />
S’exprimer à l’orAl<br />
6 Lecture d’un poème<br />
Sully Prudhomme, Stances et poèmes, « Le vase brisé »<br />
1. Vers fixe : l’octosyllabe.<br />
Forme fixe : quatrains tous construits avec le même<br />
schéma de rimes croisées.<br />
Rimes suffisantes ou riches avec alternance de rimes<br />
féminines et masculines.<br />
2. La métaphore filée, voire l’allégorie, représente un<br />
chagrin d’amour grâce à l’image d’un vase brisé :<br />
– comparant : trois premières strophes, description du<br />
vase brisé ;<br />
– comparé : deux dernières strophes, le cœur humain<br />
(cœur, v. 14-15 et reprise pronominale) ;<br />
– motif commun : la fêlure, avec la reprise des mêmes<br />
mots pour le vase et le cœur : effleurer (v. 3) // Effleurant<br />
(v. 14), meurtrissure (v. 5) // meurtrit (v. 14), Le suc<br />
des fleurs s’est épuisé (v. 10) // La fleur de son amour<br />
périt (v. 16), N’y touchez pas, il est brisé (v. 12), // Il<br />
est brisé, n’y touchez pas (v. 20) (chiasme parfait qui<br />
renforce l’analogie).<br />
3. La fin d’un d’amour : champ lexical de l’amour : aime<br />
(v. 13), le cœur (v. 14 et 15), amour (v. 16) et champ lexical<br />
de la mort : légère meurtrissure (v. 5), une marche<br />
invisible et sûre (v. 7), s’est épuisé (v. 10), meurtrit<br />
(v. 14), périt (v. 16), Sa blessure (v. 19).<br />
Remarque : les termes sont plus intenses dans les<br />
deux dernières strophes = effet de gradation.<br />
4. Entraînement à l’exposé oral. La biographie :<br />
Sully Prudhomme (1839-1907), poète parnassien qui<br />
recherche la beauté formelle et refuse l’expression exacerbée<br />
des sentiments propres aux romantiques.<br />
Stances et Poèmes (1865) lui permettent de rencontrer<br />
le succès, mais il abandonne vite cette inspiration<br />
sentimentale pour une poésie didactique consacrée à<br />
la science et à la philosophie. Cela lui vaut d’être élu<br />
à l’Académie française en 1881, et d’être le premier à<br />
recevoir le prix Nobel de littérature en 1901.<br />
Le texte, « Le vase brisé », est l’un des poèmes les<br />
plus connus du premier recueil de Sully Prudhomme.<br />
Le poète y décrit avec retenue et pudeur un chagrin<br />
d’amour grâce à l’image d’un vase brisé<br />
La lecture => lecture triste mais sans effet d’emphase.<br />
Question : comment les sentiments sont-ils exprimés<br />
dans ce poème ?<br />
Prolongement. Commentaire : proposer un plan<br />
détaillé de commentaire du poème de Sully<br />
Prudhomme.