sommaire - Hachette

par la mention de Gétas, un esclave (v. 30), certainement
le type de l’esclave fourbe propre au théâtre antique.
b. Annonce de scènes de ruse et de manipulation pour
entrer chez Cnémon et venir à bout de cet obstacle qu’il
représente :
– de l’attente à prévoir, malgré la volonté de comploter
en une seule journée : Il va falloir serrer les dents
(v. 28), Bien des choses en un jour, un seul jour, /
Peuvent arriver (v. 35-36) ;
– de l’aide à envisager par l’entremise de Gétas (v. 30) :
pour les affaires, / Il a une expérience des plus
complètes (v. 31-32).
Vis-à-vis : Molière et Ménandre
6. Les deux personnages partagent une même haine
de l’homme et un même désir de vivre loin du genre
humain. Vers 2 et 3 du texte de Ménandre :
grâce aux ailes qu’il avait, / Il était à l’abri de toute
rencontre avec ceux qui marchent sur terre.
et vers 42-43 du texte de Molière :
Et parfois il me prend des mouvements soudains / De
fuir dans un désert l’approche des humains.
=> misanthropie = envie de se retirer du monde des
hommes.
7. a. Iconographie. Le masque placé à droite sur la table
correspond au personnage de Cnémon : bouche béante
et expression excessive caractéristique du personnage
comique, caractère rustre lisible dans les traits froncés
du front et le regard sévère.
b. Le costume d’Alceste serait sombre et austère et son
maquillage accentuerait un vieillissement avant l’âge
et des traits sévères.
Prolongement : faire une recherche plus approfondie
sur les masques de théâtre dans l’Antiquité : origine,
matière, caractéristiques, fonctions, etc.
Texte3 Texte Molière, L’Avare
➜ p. 42
Objectif : Analyser une comédie classique ayant pour
thème l’avarice.
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lectuRe analytiQue
Première lecture
1. Champ lexical du vol : voleur (l. 2), dérobé mon argent
(l. 4-5), enlevé (l. 13), perdu mon support (l. 13), mais
aussi du meurtre : assassin (l. 2), meurtrier (l. 3), perdu
(l. 3), assassiné (l. 4), coupé la gorge (l. 4), coquin (l. 9),
privé (l. 12) => caractère obsessionnel, paranoïaque et
excessif.
2. Première phase : l. 2-8, Harpagon s’interroge sur le
voleur.
Deuxième phase : l. 9-17, il est désespéré et s’apitoie
sur la perte de son pauvre argent (l. 11).
Troisième phase : l. 17-38, il enrage contre sa famille et
le public, et décide de faire appel à la justice.
Mise au point
3. Phrases interrogatives (l. 5-8 ; l. 17-19 ; l. 28-32)
et phrases exclamatives (l. 2-5 ; l. 8-17 ; l. 34-38)
=> Harpagon est troublé et en perd la raison.
Analyse
4. a. Harpagon s’adresse à tous ceux qui pourraient
l’entendre puis à lui-même. Mais le plus étonnant, c’est
lorsqu’il s’adresse directement au public : que ditesvous
? (l. 19), de quoi est-ce qu’on parle là ? (l. 28),
Quel bruit fait-on là-haut ? (l. 29), N’est-il point caché
là parmi vous ? (l. 31-32), Que de gens assemblés
(l. 25-26), Ils me regardent tous et se mettent à rire
(l. 32-33). Double interprétation = renforcement du
lien avec le spectateur, ou marquage évident de sa
monomanie, donc de sa folie.
b. à servantes, à valets, à fils, à fille, et à moi aussi
(l. 24-25), des commissaires, des archers, des prévôts,
des juges, des gênes, des potences et des bourreaux
(l. 34-36) => les énumérations apparaissent surtout
dans la deuxième partie de la tirade : Harpagon, de
plus en plus enragé, est en proie à la folie.
5. Rôle dramatique = accent mis sur le désarroi du
personnage, notamment la seconde didascalie : Il se
prend lui-même le bras (l. 8-9) qui insiste sur la folie
d’Harpagon. L’absence de chapeau peut signifier qu’il
est désespéré et qu’il ne possède plus rien, sans son
argent, il est à nu ; et il s’oublie socialement (chapeau =
signe de bonne tenue).
6. Hyperbole, figure apte à représenter la monomanie.
Question de synthèse
7. a. La folie d’Harpagon est excessive, c’est pourquoi
elle suscite le rire.
Comique de mots : énumérations, abondance de
questions.
Comique de gestes : il se prend le bras et s’adresse au
public, pointant peut-être le doigt sur les spectateurs,
allant peut-être jusqu’à fouiller des spectateurs (voir
possibilités de mise en scène). Comique de caractère :
phases successives de colère et d’apitoiement.