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sommaire - Hachette

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À l’opposé d’héroïnes tragiques telles Médée ou Phèdre,<br />

représentées comme des monstres en fureur, Antigone<br />

ne commet aucun crime, n’inspire pas la terreur.<br />

218<br />

Appliquer<br />

3 Une forme de comique<br />

Molière, Le Bourgeois gentilhomme<br />

1. Répétition de tout, trois fois, sous deux formes (l. 3 et<br />

6) : pronom Tout / déterminant toutes les envies, toutes<br />

les sciences => boulimie de savoir, figure du monomaniaque<br />

dont l’obsession est l’ambition sociale et les<br />

valeurs culturelles qui y sont liées.<br />

2. cela veut dire. (l. 11-12) => ignorance de M. Jourdain<br />

soulignée, déjà perceptible dans l’échange : vous savez<br />

le latin sans doute. / – Oui, mais faites comme si je ne<br />

le savais pas. (l. 9-11). Jourdain = enfant.<br />

3. Phrase latine = pédantisme du cuistre, personnage<br />

traditionnel des comédies de Molière, Marivaux (Hortensius,<br />

La Seconde Surprise de l’amour), ou Musset<br />

(Maître Blazius, On ne badine pas avec l’amour).<br />

4. Comique de situation associé au comique de caractère<br />

: bourgeois arriviste infantilisé et ridiculisé dans<br />

une situation d’apprentissage qui le met en difficulté.<br />

4 Une tirade de tragédie<br />

J. Racine, Athalie<br />

1. Hyperboles : l’horreur d’une profonde nuit (v. 1), ces<br />

mots épouvantables (v. 11), Des lambeaux pleins de<br />

sang, et des membres affreux / Que des chiens dévorants<br />

se disputaient entre eux. (v. 16-17).<br />

Périphrases : cet éclat emprunté / Dont elle eut soin de<br />

peindre et d’orner son visage (v. 5-6) = maquillage, des<br />

ans l’irréparable outrage (v. 7) = vieillissement.<br />

Antithèses : profonde nuit (v. 1), ombre (v. 12) ≠ jour<br />

(v. 3), éclat (v. 5).<br />

2. Terreur : horreur (v. 1), mort (v. 3), Tremble (v. 8),<br />

cruel (v. 9), mains redoutables (v. 10), épouvantables<br />

(v. 11), horrible (v. 14), D’os et de chairs meurtris<br />

(v. 15), lambeaux pleins de sang (v. 16), membres<br />

affreux (v. 16), chiens dévorants (v. 17) => apparition<br />

du spectre et images de violence.<br />

Pitié : malheurs (v. 4), irréparable outrage (v. 7), Je te<br />

plains (v. 10), traînés dans la fange (v. 15) => héroïnes<br />

tragiques, victimes du cruel Dieu des Juifs (v. 9).<br />

Athalie est nommée par sa mère : fille digne de<br />

moi (v. 8) ; les deux héroïnes ont en commun leur fierté<br />

(v. 4), en dépit des malheurs subis.<br />

3. a. Vocabulaire de l’horreur => catharsis d’Aristote :<br />

le paroxysme des émotions suscitées par le spectacle<br />

délivre le spectateur de ses angoisses, de ses pulsions.<br />

b. Registre pathétique => la fatalité, ici, est moins présente<br />

que l’horreur et la pitié ; procédé de l’hypotypose<br />

(tableau saisissant qui frappe l’imagination).<br />

Écrire<br />

5 Le théâtre de l’absurde<br />

E. Ionesco, Le roi se meurt<br />

1. Situation de déni : le royaume et Bérenger sont<br />

moribonds, mais le roi se persuade que tout va pour le<br />

mieux : Je ne suis pas malade (l. 5), Je suis toujours<br />

beau (l. 6-7), – Et tes douleurs ? / – Je n’en ai plus.<br />

(l. 8-9) => aveuglement pathétique.<br />

2. Tout l’entourage du roi (sauf Marie, l. 22) donne une<br />

autre vision de la réalité : royaume en déliquescence, à<br />

l’image de son roi :<br />

– Marguerite : Tu ne peux même plus t’empêcher d’être<br />

malade (l. 3-4), Bouge un peu, tu verras bien (l. 10),<br />

Dans quel état il est ton royaume ! Tu ne peux plus le<br />

gouverner, tu t’en aperçois toi-même, tu ne veux pas<br />

te l’avouer. (l. 16-18) ;<br />

– Le Médecin : Vous avez perdu le pouvoir de décider<br />

seul, Majesté. (l. 1-2) ;<br />

– Juliette : On ne peut plus repêcher les ministres. Le<br />

ruisseau dans lequel ils sont tombés a coulé dans<br />

l’abîme avec les berges et les saules qui le bordaient<br />

(l. 25-27).<br />

3. Rédaction d’un paragraphe argumentatif. Éléments<br />

tragiques transcendés par le registre comique :<br />

– personnage et thèmes de la tragédie (roi, reine, pouvoir<br />

politique, fin de règne, présence tragique de la<br />

maladie et de la mort inéluctable, apostrophe Majesté) ;<br />

– traitement comique de ces thèmes : roi diminué physiquement<br />

: Aïe !... (l. 11) => langage prosaïque ; roi<br />

sans pouvoir et sans prestige : tutoiement et langage<br />

familier (l. 10), abondance de négations associées aux<br />

verbes avoir et pouvoir dans la réplique de Marguerite<br />

(l. 16 à 21) => roi = pantin ridicule et pathétique ;<br />

– réplique finale de Juliette, burlesque et absurde.<br />

Prolongement : mettre en scène et jouer ce dialogue<br />

entre camarades afin d’en souligner la subtilité et le<br />

mélange des registres.

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