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Fiche 2 queSTioNS Molière, Les Fourberies de Scapin 1. Scapin entretient la crainte de son interlocuteur en lui faisant croire à la présence d’un intrus ; il introduit un suspense comique. 2. Un ton faussement inquiet, un air mystérieux indiqué par ces expressions : étrange affaire, Je tremble pour vous. Exercices d’application ➜ p. 381 meTTre Au poiNT 1 Les didascalies sur la scène romantique A. de Musset, Les Caprices de Marianne 1. Situation, mouvements et gestes des personnages : seule (l. 1), Un domestique entre (l. 1-2), Le domestique sort (l. 5), Elle renverse les chaises (l. 12). 2. Marianne est à l’image du titre de la pièce. Elle renverse les chaises. (l. 12) et prouve ainsi son tempérament impulsif : – des phrases exclamatives et interrogatives confirment son émotivité et son désarroi, car elle se sent prise en défaut : Voilà qui est nouveau ! (l. 6), Quelle violence ? (l. 10), J’ai une envie de battre quelqu’un ! (l. 11-12) ; – colère contre son mari jaloux et désir de se venger en l’ignorant : Je suis bien sotte en vérité ! (l. 13). => elle se reproche d’être sage puisqu’on l’accuse à tort ; elle va donner crédit aux soupçons de Claudio. À la fin du monologue, Marianne délire en imaginant un dialogue (tirets) qui met en scène les réactions de Claudio découvrant que sa femme le trahit. Appliquer L’espace, le geste et le jeu au théâtre ➜ Livre de l’élève, p. 380 2 Didascalies et théâtre de l’absurde E. Ionesco, La Cantatrice chauve 1. Gestuelle, attitude des personnages : – Elle jette les chaussettes très loin et montre ses dents. Elle se lève (l. 13-14) ; – se lève à son tour et va vers sa femme, tendrement (l. 15-16). 2. Conflit conjugal entre M. et Mme Smith plus intense : la parole s’accompagne de gestes agressifs, ce que souligne le mari : Oh ! mon petit poulet rôti, pourquoi craches-tu du feu ? (l. 16-17). Il la traite de dragon, alors que lui s’exprime tendrement : tu sais bien que je dis ça pour rien ! (l. 17). 3. Enchaînements de répliques incohérents : – Mme Smith décrit les hommes : ils sont à la fois des femmes superficielles ou des hommes virilement caricaturaux : vous vous mettez de la poudre et vous fardez vos lèvres (l. 3-4), en train de boire sans arrêt (l. 4-5), puis M. Smith réplique : Mais qu’est-ce que tu dirais si… (l. 6) comme s’il contredisait sa femme alors qu’il répète ses propos ; – Mme Smith est très en colère (voir didascalie, l. 13-14), mais elle affirme : Quant à moi, je m’en fiche ! (l. 10). => dialogue de sourds symbolisant les difficultés de communication et l’artificialité du langage. 3 Didascalies et théâtre contemporain É.-E. Schmitt, La Nuit de Valognes 1. a. Les didascalies rappellent le mythe d’Orphée et d’Eurydice : – Orphée doit arracher Eurydice des enfers sans se retourner : d’abord face au public (l. 2), il résiste mal à la tentation : Il va pour se retourner (l. 5), Il veut se tourner de nouveau (l. 9) ; – la jeune fille pieds nus, en chemise de nuit (l. 1-2) = un spectre qui désire revenir chez les vivants. Elle ne peut retrouver le goût de vivre que grâce à lui, s’il l’épouse. b. Didascalies = montée du désir : Don Juan est près de céder à la tentation de se retourner ; peu à peu, entrée dans le jeu : patient, amusé (l. 12) => décalage entre la Petite, qui s’imagine en héroïne tragique, et le libertin, joueur. 2. Propositions : un grand éclat de rire, des bâillements simulés, il arpente la scène en souriant, mais lentement pour montrer qu’il accepte de patienter, il reste immobile en position d’attente, le menton reposant dans sa main droite, le coude fléchi en appui sur la main gauche. 213
4 Didascalies et dénouement classique Molière, L’École des femmes 1. s’en allant tout transporté et ne pouvant parler : Arnolphe, qui croyait maîtriser la situation, est vaincu, réduit à la fuite et au silence => humiliation. 2. a. Dos courbé, visage crispé et abattu, il file à l’anglaise ; le Oh ! est prononcé par un être blessé. b. il s’éloigne au fond du théâtre, d’un air triste et abattu, vacillant sur ses jambes, tel un vieillard. 5 L’invention de didascalies J. Racine, Bérénice Remarque : la numérotation des vers doit être décalée, le vers 10 commençant par Vous-même… L’exemplaire destiné aux élèves et le livre du professeur prennent en compte cette correction. 1. Tirade à l’impératif, succession d’injonctions adressées à Bérénice : – v. 1 à 4 : elle ne doit pas aggraver la peine de Titus par ses pleurs ; – v. 5 à 9 : il faut savoir privilégier le devoir et sacrifier l’amour ; – v. 10 à 12 : elle doit aider Titus à être courageux, à surmonter sa douleur ; – v. 13 à 17 : l’univers peut comprendre la peine causée par cette séparation insurmontable, mais nécessaire. 2. Ajout de didascalies : – avant le vers 1 : Il s’approche de Bérénice en pleurs, la saisit par les épaules ; – avant le vers 5 : Avec fermeté ; – après le vers 7 : Bérénice cache son visage dans ses mains ; – avant le vers 10 : Se frappant la poitrine ; – avant le vers 13 : Il lui prend les mains et recule d’un pas en la regardant fixement ; – après le vers 17 : Il se retourne et s’éloigne lentement ; Bérénice laisse éclater un profond sanglot et s’évanouit. 214 Écrire 6 L’initiation à l’écriture dramatique 1 et 2. Choix de la situation c. scène 1 Dans le palais de l’empereur Khadagbo, à Abipoli, en Côte d’Ébène. Un patio richement décoré, abrité des regards par de hautes murailles. L’empereur Khadagbo, le ministre des Armées, le ministre de l’Intérieur, le ministre des Affaires étrangères, un secrétaire. L’empereur, caché derrière ses lunettes de soleil, son gilet pare-balles à peine dissimulé par une tunique sombre, est assis dans un fauteuil. Trois ministres entrent en silence et prennent place face à lui. Un secrétaire prépare son ordinateur portable sur une petite table, à l’écart. L’empereur. – M. le Secrétaire, prenez en notes l’intégralité de cet entretien qui, bien sûr, devra rester confidentiel. Je compte sur votre discrétion : vous connaissez les risques... Et si je vous rappelle ainsi à l’ordre, c’est que l’heure est grave : notre empire est menacé ! Le ministre de L’intÉrieur, (intervenant brusquement, comme s’il était pris en faute). – Menacé, mais comment menacé ? C’est impossible ! Son Altesse ne saurait avoir aucun sujet d’inquiétude, nous veillons à la sécurité intérieure, notre police est sur le qui-vive, 24 heures sur 24, et rien de menaçant ne m’a été rapporté à ce jour. (Avec un sourire.) Ce n’est tout de même pas une poignée de syndicalistes énervés qui pourraient vous alarmer ! Le ministre des affaires Étrangères, (avec fermeté). — Aucune menace non plus du côté de l’étranger : nos agents secrets les plus zélés ne m’ont rien signalé récemment, et depuis que les terroristes du Belgéria ont été neutralisés… L’empereur, (haussant le ton). – Qui vous a ainsi autorisé à m’interrompre ? Depuis quand un ministre peut-il se permettre de contredire son empereur, de mettre en doute sa parole ? (Ironiquement.) Monsieur le ministre des Armées nous dira-t-il aussi que la Côte d’Ébène est un paradis dont le souverain peut dormir en paix sur ses deux oreilles ? Le ministre des armÉes, (un peu gêné). – Si je puis me permettre... L’empereur, (bondissant de son fauteuil et frappant du point sur la table). – Cela suffit ! Taisez-vous ! Et écoutez plutôt ce que j’ai à vous dire : je sais, avec certitude, qu’un traître se cache dans mon gouvernement. En outre, des rumeurs de soulèvement populaires sont parvenues jusqu’à moi, et vous ne m’en avez rien dit, ce qui vous rend déjà tous les trois suspects à mes yeux. Prolongement : imaginer le dénouement de ce drame et rédiger sa scène finale.
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4 Didascalies et dénouement classique<br />
Molière, L’École des femmes<br />
1. s’en allant tout transporté et ne pouvant parler :<br />
Arnolphe, qui croyait maîtriser la situation, est vaincu,<br />
réduit à la fuite et au silence => humiliation.<br />
2. a. Dos courbé, visage crispé et abattu, il file à l’anglaise<br />
; le Oh ! est prononcé par un être blessé.<br />
b. il s’éloigne au fond du théâtre, d’un air triste et<br />
abattu, vacillant sur ses jambes, tel un vieillard.<br />
5 L’invention de didascalies<br />
J. Racine, Bérénice<br />
Remarque : la numérotation des vers doit être décalée,<br />
le vers 10 commençant par Vous-même… L’exemplaire<br />
destiné aux élèves et le livre du professeur prennent en<br />
compte cette correction.<br />
1. Tirade à l’impératif, succession d’injonctions adressées<br />
à Bérénice :<br />
– v. 1 à 4 : elle ne doit pas aggraver la peine de Titus<br />
par ses pleurs ;<br />
– v. 5 à 9 : il faut savoir privilégier le devoir et sacrifier<br />
l’amour ;<br />
– v. 10 à 12 : elle doit aider Titus à être courageux, à<br />
surmonter sa douleur ;<br />
– v. 13 à 17 : l’univers peut comprendre la peine causée<br />
par cette séparation insurmontable, mais nécessaire.<br />
2. Ajout de didascalies :<br />
– avant le vers 1 : Il s’approche de Bérénice en pleurs,<br />
la saisit par les épaules ;<br />
– avant le vers 5 : Avec fermeté ;<br />
– après le vers 7 : Bérénice cache son visage dans ses<br />
mains ;<br />
– avant le vers 10 : Se frappant la poitrine ;<br />
– avant le vers 13 : Il lui prend les mains et recule d’un<br />
pas en la regardant fixement ;<br />
– après le vers 17 : Il se retourne et s’éloigne lentement<br />
; Bérénice laisse éclater un profond sanglot et<br />
s’évanouit.<br />
214<br />
Écrire<br />
6 L’initiation à l’écriture dramatique<br />
1 et 2. Choix de la situation c.<br />
scène 1<br />
Dans le palais de l’empereur Khadagbo, à Abipoli,<br />
en Côte d’Ébène.<br />
Un patio richement décoré, abrité des regards par<br />
de hautes murailles.<br />
L’empereur Khadagbo, le ministre des Armées, le<br />
ministre de l’Intérieur, le ministre des Affaires étrangères,<br />
un secrétaire.<br />
L’empereur, caché derrière ses lunettes de soleil, son<br />
gilet pare-balles à peine dissimulé par une tunique<br />
sombre, est assis dans un fauteuil. Trois ministres<br />
entrent en silence et prennent place face à lui. Un<br />
secrétaire prépare son ordinateur portable sur une<br />
petite table, à l’écart.<br />
L’empereur. – M. le Secrétaire, prenez en notes l’intégralité<br />
de cet entretien qui, bien sûr, devra rester<br />
confidentiel. Je compte sur votre discrétion : vous<br />
connaissez les risques... Et si je vous rappelle ainsi<br />
à l’ordre, c’est que l’heure est grave : notre empire<br />
est menacé !<br />
Le ministre de L’intÉrieur, (intervenant brusquement,<br />
comme s’il était pris en faute). – Menacé, mais<br />
comment menacé ? C’est impossible ! Son Altesse<br />
ne saurait avoir aucun sujet d’inquiétude, nous<br />
veillons à la sécurité intérieure, notre police est sur<br />
le qui-vive, 24 heures sur 24, et rien de menaçant<br />
ne m’a été rapporté à ce jour. (Avec un sourire.) Ce<br />
n’est tout de même pas une poignée de syndicalistes<br />
énervés qui pourraient vous alarmer !<br />
Le ministre des affaires Étrangères, (avec fermeté).<br />
— Aucune menace non plus du côté de l’étranger :<br />
nos agents secrets les plus zélés ne m’ont rien<br />
signalé récemment, et depuis que les terroristes du<br />
Belgéria ont été neutralisés…<br />
L’empereur, (haussant le ton). – Qui vous a ainsi<br />
autorisé à m’interrompre ? Depuis quand un ministre<br />
peut-il se permettre de contredire son empereur,<br />
de mettre en doute sa parole ? (Ironiquement.)<br />
Monsieur le ministre des Armées nous dira-t-il aussi<br />
que la Côte d’Ébène est un paradis dont le souverain<br />
peut dormir en paix sur ses deux oreilles ?<br />
Le ministre des armÉes, (un peu gêné). – Si je puis me<br />
permettre...<br />
L’empereur, (bondissant de son fauteuil et frappant<br />
du point sur la table). – Cela suffit ! Taisez-vous !<br />
Et écoutez plutôt ce que j’ai à vous dire : je sais,<br />
avec certitude, qu’un traître se cache dans mon gouvernement.<br />
En outre, des rumeurs de soulèvement<br />
populaires sont parvenues jusqu’à moi, et vous ne<br />
m’en avez rien dit, ce qui vous rend déjà tous les<br />
trois suspects à mes yeux.<br />
Prolongement : imaginer le dénouement de ce drame<br />
et rédiger sa scène finale.