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01.01.2013 Views

182 Questions 1. Dialogue composé de phrases assez brèves : d’abord à partir des questions d’Adamsberg (l. 8, 12-13), puis par la reprise d’informations contenues dans les propos des personnages (l. 25, 28, …) => impression de rapidité accentuant le suspense du texte (roman policier). 2. Phrases du commissaire Adamsberg comportant de nombreuses interrogations (l. 8, 12-13, 30). C’est son interlocuteur Decambrais qui domine l’échange, car il connaît bien le quartier où se déroulent les faits et il est spécialiste de la peste (phrases affirmatives). 3. Périphrase de la Mort noire (l. 40, 45) = expression paradoxale, car les morts présentent les symptômes propres à la peste, mais ne sont pas noirs : les médecins de l’époque ne mentionnent jamais cet aspect, cette couleur (l. 34-35). 4. a. Pour Adamsberg, la rumeur est pire que la peste (l. 18). C’est elle, et non la maldie, qui est métaphorisée hyperboliquement en tornade (l. 21). b. Champ lexical de la rumeur : Des remous, des interrogations et beaucoup de discussions (l. 14-15), quantité de questions (l. 16), la rumeur (l. 18), donc des interrogations aux conséquences fâcheuses. => peste et rumeur ont des points communs : elles se transmettent d’un individu à l’autre, par la voie des airs et créent toutes les deux la panique. Vis-à-vis : Albert Camus et Fred Vargas 5. L’atmosphère est lourde de menaces dans les deux textes. Cependant, chaque auteur traite le thème de la peste différemment : Camus choisit l’humour noir ≠ Fred Vargas ménage beaucoup de suspense avec une peste sans explication, non confirmée (simulacre difficile à comprendre). Dans La Peste, le mal est effectif, alors que chez Fred Vargas, il s’agit de menaces vraies ou fausses (l. 45). 6. Différences formelles : La Peste = récit d’événements pris en charge par le narrateur, inspiré des carnets de Tarrou, qui donne son point de vue (focalisation interne) à l’aide d’un on inclusif (c’est à peine si on remarqua qu’Orphée introduisait…, l. 11-12) ; alors que l’extrait du roman de Fred Vargas est surtout construit sur un dialogue et le point de vue externe : Le lettré fronça les sourcils (l. 31). => formes et points de vue très différents. Prolongement. Entraînement à la dissertation : dans quelle mesure le roman policier est-il un genre littéraire ? Répondez à cette question sous la forme d’un développement argumenté d’au moins trois paragraphes. Texte3 Texte P. Claudel, Les Âmes grises ➜ p. 327 Objectif : Analyser la description de la guerre et de ses conséquences dans un roman contemporain. lecture AnAlytiQue Première lecture 1. ça nous avait fait tout drôle de voir arriver ces gars qui avaient notre âge (l. 5-6), Nous, on était bien au chaud, tranquilles, à mener nos vies étroites (l. 7-8) => pronom nous et adjectifs au pluriel indiquant un groupe de personnes, les hommes du village, mais d’où se détache vite le pronom je qui intervient au présent d’énonciation (je parle des vrais blessés, l. 13) => point de vue subjectif, interne. 2. on = les habitants du village (On s’est habitués. On s’est même un peu dégoûtés, l. 29). Mise au point 3. L’auteur oppose deux populations : on et nous désignent les hommes du village, ceux qui ne sont pas sur le front et, par extension, tous les villageois. Quant à la 3e personne du pluriel (Eux nous en voulaient d’être bien à l’abri, l. 29-30), elle renvoie aux soldats blessés à la guerre et qui trouvent refuge dans le village. Analyse 4. 1er § : longue énumération de toutes les blessures de guerre résumée dans l’expression la foule éclopée des grands jours (l. 1-2) ; expression ironique et suivie d’une série de groupes nominaux qui forme une gradation ascendante d’amputés (l. 2) à demi-fous (l. 3). 2e § : opposition entre les blessés et les hommes du village, à l’arrière du front, avec leurs vies étroites (l. 8). Ton sarcastique à l’égard des blessés : le visage redessiné par les éclats d’obus, le corps haché par la mitraille (l. 6-7). L’humour noir permet de mettre à distance les risques encourus en allant au combat. 5. Guerre évoquée par des comparaisons (comme on fait avec les mauvais rêves et les âcres souvenirs, l. 11), par une personnification (Elle n’était pas trop de notre monde, l. 12) et par une métaphore (C’était du cinématographe, l. 12).

=> façon d’atténuer la portée réelle de la guerre et le danger qu’elle représente en n’en parlant pas directement = forme de déni du réel. 6. a. Langage familier et oral, avec des termes vulgaires pour désigner les blessés : les culs-de-jatte, les gueules cassées (l. 2) ; certaines expressions comme pourris gâtés (l. 24) ou la confusion de la langue orale entre l’emploi de nous et de on (impropre à l’écrit) : et nous on leur en a voulu (l. 30). => ce procédé donne l’effet au lecteur que le narrateur s’adresse directement à lui. b. Langage familier surtout dans les premier et quatrième paragraphes : bouillie rougeâtre (l. 14), civières pouilleuses (l. 15), on se l’est pris en plein poire (l. 17), couillons au fond de nous (l. 21) ou c’est moche (l. 22). => ce langage permet d’évoquer les villageois (couillons, l. 21), mais surtout les blessés, et d’en donner une image pathétique et crue pour que le lecteur comprenne la réalité de la guerre, en étant écœuré. 7. L’expression, haie d’honneur, haie d’horreur (l. 20), joue sur deux mots de sonorités voisines. Elle souligne le fait que l’on rend souvent les honneurs à des personnes blessées, estropiées, que la guerre a meurtries. 8. Deux sentiments contradictoires : la fascination curieuse avec les petits plaisirs offerts aux premiers blessés (Les premiers blessés furent pourris gâtés, l. 24) ≠ rejet et dégoût des blessés par la suite, à force d’en voir (tout ce qu’on était bien content de ne pas voir, l. 32-33). => l’auteur dépeint la lassitude qui s’installe et l’opposition entre deux mondes qui s’éloignent. Question de synthèse 9. Philippe Claudel met en avant les dégâts occasionnés par la guerre afin d’en dépeindre l’horreur avec réalisme et de créer ici un arrière-plan à l’histoire qui va se dérouler dans le village : l’enquête autour du meurtre de Belle de jour. Pour aller plus loin 10. Recherche. Quelques titres de romans traitant de la Première Guerre mondiale : H. Barbusse, Le Feu (1916), M. Genevoix, Ceux de 14 (1949), C. Simon, La Route des Flandres (1960), J. Rouaud, Les Champs d’honneur (1990). 11. Commentaire littéraire Exemple de paragraphe rédigé : Le texte propose une description précise des blessés de guerre et de la façon dont ceux-ci étaient considérés par la population des villages à l’arrière du front. Ainsi, des lignes 2 à 4, le narrateur procède-t-il à une longue énumération de toutes les blessures dont les soldats pouvaient être victimes : « les amputés, les culs-de-jatte, les gueules cassées, les sans-yeux, les trépanés, les demi-fous » (l. 2-3). Cette longue liste, construite à partir d’une gradation ascendante et accentuée par l’emploi du langage familier, rend les blessés plus humains. Elle crée de fait une complicité entre le narrateur, qui organise cette description sur le mode de l’humour noir, et le lecteur qui n’a pas connu cette période et qui peut être surpris, voire choqué, par des précisions aussi crues. Prolongement : chercher des clichés de la Première Guerre mondiale représentant les convois de blessés, puis les comparer avec le texte : la description est-elle réaliste ou exagérée ? Rédiger une réponse détaillée. Texte P. Grimbert, Un secret d’un À l’autrE 3 ➜ p. 329 Objectif : Étudier une page de roman contemporain sur la question traumatisante de la Shoah. Questions 1. Références à la Seconde Guerre mondiale : – nettoyer le pays des éléments indésirables (l. 5) : allusion aux lois anti-juives, aux purges ethniques ; – apatrides, orthodoxes, enclave au cœur de Paris (l. 7-8) : ghetto ashkénaze du Marais ; – files d’attente (l. 15) : difficultés pour se nourrir ; – ballots ficelés à la hâte (l. 19), autobus sous le contrôle de la police française (l. 20) : rafle du Vél d’Hiv, déportation ; – portes de wagons plombés, gares dont on ne revient pas (l. 22) : convois pour les camps d’extermination. 2. a. Il ne les apprécie pas et les considère comme des personnes faibles : il reçoit froidement ces timorés, les éconduit parfois brutalement (l. 2-3). b. Expression se référant aux personnes étrangères qui ne s’intègrent pas dans la société française => allusion à une véritable enclave au cœur de Paris (l. 8), que le personnage assimile à un ghetto volontaire, mais pas subi. Maxime veut encore croire à l’impossible (l. 3), ce qui l’identifie à un Juif intégré qui se fait des illusions sur le sort de ses coreligionnaires. 3. Deux périphrases : celui que l’Allemagne a hissé au pouvoir (l. 10) et l’image du pantin sinistre dont les vociférations… (l. 10-11) = Hitler, vu comme un être 183

=> façon d’atténuer la portée réelle de la guerre et le<br />

danger qu’elle représente en n’en parlant pas directement<br />

= forme de déni du réel.<br />

6. a. Langage familier et oral, avec des termes vulgaires<br />

pour désigner les blessés : les culs-de-jatte, les<br />

gueules cassées (l. 2) ; certaines expressions comme<br />

pourris gâtés (l. 24) ou la confusion de la langue orale<br />

entre l’emploi de nous et de on (impropre à l’écrit) : et<br />

nous on leur en a voulu (l. 30).<br />

=> ce procédé donne l’effet au lecteur que le narrateur<br />

s’adresse directement à lui.<br />

b. Langage familier surtout dans les premier et quatrième<br />

paragraphes : bouillie rougeâtre (l. 14), civières<br />

pouilleuses (l. 15), on se l’est pris en plein poire (l. 17),<br />

couillons au fond de nous (l. 21) ou c’est moche (l. 22).<br />

=> ce langage permet d’évoquer les villageois<br />

(couillons, l. 21), mais surtout les blessés, et d’en donner<br />

une image pathétique et crue pour que le lecteur<br />

comprenne la réalité de la guerre, en étant écœuré.<br />

7. L’expression, haie d’honneur, haie d’horreur (l. 20),<br />

joue sur deux mots de sonorités voisines. Elle souligne<br />

le fait que l’on rend souvent les honneurs à des personnes<br />

blessées, estropiées, que la guerre a meurtries.<br />

8. Deux sentiments contradictoires : la fascination<br />

curieuse avec les petits plaisirs offerts aux premiers<br />

blessés (Les premiers blessés furent pourris gâtés, l. 24)<br />

≠ rejet et dégoût des blessés par la suite, à force d’en voir<br />

(tout ce qu’on était bien content de ne pas voir, l. 32-33).<br />

=> l’auteur dépeint la lassitude qui s’installe et l’opposition<br />

entre deux mondes qui s’éloignent.<br />

Question de synthèse<br />

9. Philippe Claudel met en avant les dégâts occasionnés<br />

par la guerre afin d’en dépeindre l’horreur avec<br />

réalisme et de créer ici un arrière-plan à l’histoire qui<br />

va se dérouler dans le village : l’enquête autour du<br />

meurtre de Belle de jour.<br />

Pour aller plus loin<br />

10. Recherche. Quelques titres de romans traitant de la<br />

Première Guerre mondiale : H. Barbusse, Le Feu (1916),<br />

M. Genevoix, Ceux de 14 (1949), C. Simon, La Route des<br />

Flandres (1960), J. Rouaud, Les Champs d’honneur<br />

(1990).<br />

11. Commentaire littéraire<br />

Exemple de paragraphe rédigé :<br />

Le texte propose une description précise des blessés<br />

de guerre et de la façon dont ceux-ci étaient<br />

considérés par la population des villages à l’arrière<br />

du front. Ainsi, des lignes 2 à 4, le narrateur procède-t-il<br />

à une longue énumération de toutes les<br />

blessures dont les soldats pouvaient être victimes :<br />

« les amputés, les culs-de-jatte, les gueules cassées,<br />

les sans-yeux, les trépanés, les demi-fous » (l. 2-3).<br />

Cette longue liste, construite à partir d’une gradation<br />

ascendante et accentuée par l’emploi du langage<br />

familier, rend les blessés plus humains. Elle<br />

crée de fait une complicité entre le narrateur, qui<br />

organise cette description sur le mode de l’humour<br />

noir, et le lecteur qui n’a pas connu cette période et<br />

qui peut être surpris, voire choqué, par des précisions<br />

aussi crues.<br />

Prolongement : chercher des clichés de la Première<br />

Guerre mondiale représentant les convois de blessés,<br />

puis les comparer avec le texte : la description est-elle<br />

réaliste ou exagérée ? Rédiger une réponse détaillée.<br />

Texte P. Grimbert, Un secret<br />

d’un<br />

À l’autrE 3<br />

➜ p. 329<br />

Objectif : Étudier une page de roman contemporain<br />

sur la question traumatisante de la Shoah.<br />

Questions<br />

1. Références à la Seconde Guerre mondiale :<br />

– nettoyer le pays des éléments indésirables (l. 5) :<br />

allusion aux lois anti-juives, aux purges ethniques ;<br />

– apatrides, orthodoxes, enclave au cœur de Paris<br />

(l. 7-8) : ghetto ashkénaze du Marais ;<br />

– files d’attente (l. 15) : difficultés pour se nourrir ;<br />

– ballots ficelés à la hâte (l. 19), autobus sous le<br />

contrôle de la police française (l. 20) : rafle du Vél d’Hiv,<br />

déportation ;<br />

– portes de wagons plombés, gares dont on ne revient<br />

pas (l. 22) : convois pour les camps d’extermination.<br />

2. a. Il ne les apprécie pas et les considère comme des<br />

personnes faibles : il reçoit froidement ces timorés, les<br />

éconduit parfois brutalement (l. 2-3).<br />

b. Expression se référant aux personnes étrangères qui<br />

ne s’intègrent pas dans la société française => allusion<br />

à une véritable enclave au cœur de Paris (l. 8), que le<br />

personnage assimile à un ghetto volontaire, mais pas<br />

subi. Maxime veut encore croire à l’impossible (l. 3), ce<br />

qui l’identifie à un Juif intégré qui se fait des illusions<br />

sur le sort de ses coreligionnaires.<br />

3. Deux périphrases : celui que l’Allemagne a hissé au<br />

pouvoir (l. 10) et l’image du pantin sinistre dont les<br />

vociférations… (l. 10-11) = Hitler, vu comme un être<br />

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