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sommaire - Hachette

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Stylisation = volonté d’accentuer le caractère d’un<br />

personnage que l’on incarne, voire de le surjouer. Les<br />

gestes saccadés (l. 14) provoqués par l’agonie du comédien<br />

font penser qu’il donne plus d’intensité aux pleurs<br />

du personnage qu’il incarne.<br />

Analyse<br />

4. Le suspense progresse à travers la mention de plusieurs<br />

indices de la peste :<br />

1er § : la fin rappelle que le théâtre est environné par la<br />

maladie (rues noires, l. 8), explicitement rappelée dans<br />

la petite phrase L’habit chassait la peste (l. 8).<br />

2e § : Orphée se plaignit (l. 9) => le chanteur souffre<br />

déjà, des tremblements (l. 12), un léger excès de pathétique<br />

(l. 13), gestes saccadés (l. 14). Le chanteur est pris<br />

de convulsions.<br />

3e § : au début, la peste est annoncée par : une certaine<br />

surprise courût dans la salle (l. 18-19), la rumeur venue<br />

du parterre (l. 20), la pantomime grotesque du chanteur<br />

(l. 20-24). À la ligne 25, la vérité est découverte et le<br />

public quitte la salle. La comparaison du mouvement<br />

de foule avec celui de personnes quittant une chambre<br />

mortuaire (l. 27) montre que l’assistance a tout compris.<br />

=> effet d’attente, suspense bien ménagé.<br />

5. Impression de sécurité : la peste semble ne pas pouvoir<br />

entrer dans la salle. D’où la dernière phrase : L’habit<br />

= métonymie désignant les mondanités.<br />

1er § = sorte de pause, de respiration avant la tragédie.<br />

6. L’expression un histrion désarticulé (l. 34) insiste sur<br />

la mauvaise interprétation et sur l’agonie ridicule du<br />

chanteur à la pantomime grotesque (l. 22) => chanteur<br />

involontairement mauvais.<br />

7. Deux comparaisons : en silence comme on sort d’une<br />

église, le service fini, ou d’une chambre mortuaire<br />

après une visite (l. 26-28), adaptées à la situation : la<br />

salle de spectacles est devenue un mouroir qui rappelle<br />

que la peste rôde partout. Personne ne semble pouvoir<br />

lui échapper.<br />

Question de synthèse<br />

8. Cette scène est aussi comique du fait des gesticulations<br />

ridicules de l’interprète d’Orphée qui s’effondre<br />

dans le décor. Ce sont les commentaires du narrateur<br />

qui rendent ce passage comique : d’une façon grotesque,<br />

bras et jambes écartés dans son costume à<br />

l’antique (l. 22). Cet humour noir montre que même<br />

dans une situation aussi tragique, on peut trouver une<br />

raison de rire.<br />

Pour aller plus loin<br />

9. Recherche<br />

a. Orphée est le fils du roi Œagre et de Calliope, muse<br />

de la poésie épique et de l’éloquence. Il reçoit des mains<br />

d’Apollon une lyre avec laquelle il charme tous les êtres<br />

vivants. Eurydice est une Dryade. Poursuivie par Aristée,<br />

elle est mordue par un serpent et en meurt. Son époux,<br />

Orphée, descend aux Enfers et, après avoir ému le roi et<br />

la reine du monde des morts par son chant pathétique,<br />

il obtient la permission de la ramener parmi les vivants.<br />

Mais il ne doit se retourner pour la regarder, tant qu’il<br />

n’est pas remonté du royaume d’Hadès. Pensant qu’elle<br />

est sur le point de trébucher, il regarde dans la direction<br />

d’Eurydice qu’il perd alors définitivement.<br />

b. Il existe plusieurs versions de la mort d’Orphée.<br />

L’une d’elles prétend qu’il a été foudroyé par Zeus pour<br />

avoir voulu révéler ce qu’il avait vu aux enfers. Le chanteur<br />

lui aussi meurt de façon foudroyante, sous le coup<br />

d’une malédiction divine (la peste était considérée<br />

comme la main de Dieu).<br />

10. Écriture d’invention<br />

Remarque : il faut remplacer Cottard par Tarrou dans la<br />

consigne, le manuel de l’élève et le livre du professeur<br />

prennent en compte cette correction.<br />

Contraintes du sujet :<br />

– épouser le point de vue du personnage ;<br />

– écrire au moins une page de journal, sous forme de<br />

notes ;<br />

– raconter les événements décrits dans le texte de<br />

Camus, sans les transformer.<br />

Proposition de notes pour la rédaction :<br />

Avant-rideau : Mondanités ! Ai aperçu M. B.<br />

Premier acte : Orphée particulièrement bon et naturel.<br />

Deuxième acte : Orphée en fait trop, jeu pathétique<br />

et étrange. Pourquoi ce zèle ?<br />

Troisième acte : Orphée est surjoué. Gesticulations<br />

inutiles du chanteur qui tombe dans le décor.<br />

Panique progressive dans la salle.<br />

Prolongement : proposer un plan détaillé du commentaire<br />

de ce passage en mettant notamment en<br />

avant le suspense et l’humour noir de l’extrait.<br />

Texte Fred Vargas, Pars vite<br />

d’un<br />

À l’autrE 2<br />

et reviens tard ➜ p. 325<br />

Objectif : Étudier le réalisme dans un roman policier<br />

contemporain.<br />

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