sommaire - Hachette

sÉQuEnCE 16
Le réalisme aux XX e et XXI e siècles
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➜ Livre de l’élève, p. 318
Texte1 Texte L.-F. Céline, Voyage
au bout de la nuit ➜ p. 319
Objectif : Analyser l’image du monde de l’usine
dans un roman réaliste au début du xx e siècle.
lecture AnAlytiQue
Première lecture
1. Les tournures de phrases relèvent de l’oral : exclamations
(Et hop !, l. 21), omission de l’adverbe ne de
négation (C’est pas la honte…, l. 26) ou du pronom
impersonnel il dans la phrase (Faut en faire un objet
donc…, l. 34-35).
2. Niveau de langue familier (de toute sa viande encore
tremblotante, l. 4 ; vous agitant les tripes, l. 5 ; garni
de quincaille, l. 19), car Céline veut mettre le lecteur en
contact direct avec l’ouvrier, le faire s’identifier à Bardamu
et au monde ouvrier.
Mise au point
3. On est omniprésent dans le texte (l. 3, 7, 11, 20, 27,
32 par exemple). Il englobe Bardamu et tous les autres
ouvriers qui forment ainsi une masse de travailleurs
anonymes.
Analyse
4. a. Métaphore : cette infinie boîte aux aciers (l. 14).
b. Connotations négatives : le narrateur montre l’usine
de façon péjorative (boîte) comme un enfer immense
qui produit un fracas épouvantable, avec des bruits qui
s’écrasent les uns contre les autres (l. 16).
5. Champ lexical du corps : des pieds aux oreilles (l. 1),
sa viande (péjoratif, l. 4), la tête, les tripes (l. 5), aux
yeux (l. 6), sa substance (péjoratif, l. 11), son cœur
(l. 12), les tympans, des oreilles, la gorge (l. 26), le front
de la tête (l. 28-29), la main (l. 29).
=> le corps est représenté comme agressé par le travail
qui le malmène à cause de son rythme effréné et déshumanisant.
La mention de parties internes du corps
(viande, tripes, tympans, gorge) montre que le bruit s’insinue
dans le tréfonds du corps afin de mieux le détruire.
6. a. toute sa viande (l. 4) insiste sur l’aspect déshumanisé,
aliéné des ouvriers qui ne sont plus des hommes.
La connotation est péjorative, comme dans sa substance
(l. 11) ; l’usine devient un abattoir.
b. Personnification du wagon tortillard (l. 19) qui est
métaphorisé aussi en petit hystérique et en fou clinquant
(l. 21) => machines et hommes semblent considérés
de la même manière ; mais la machine a le dessus
sur l’homme, puisque celui-ci doit se pousser pour la
laisser passer : Qu’on se range ! (l. 20).
7. Toute la vie des ouvriers se résume au monde de
l’usine. Plus rien n’existe en-dehors de celle-ci.
=> Règle est écrit avec une majuscule pour exprimer
le fait que la loi du travail est primordiale, les hommes
sont entièrement dévoués à Ford ; même quand ils
sortent de l’usine, ils ne doivent penser qu’à elle, cette
déesse implacable qui façonne leur vie à l’image de
l’acier des ateliers (l. 33).
Question de synthèse
8. Image très négative du monde industriel qui, tel
un enfer, déshumanise les ouvriers et en fait d’autres
machines au service d’une production effrénée : On en
devenait machine aussi soi-même à force (l. 3).
Pour aller plus loin
9. Recherche. De nombreux sites Internet (histoiregéographie,
histoire de l’automobile, journaux économiques,
etc.) proposent des photographies montrant le
travail dans les usines Ford. La représentation est plus
souvent hagiographique que dévalorisante, Henry Ford
apparaissant lui-même comme le prototype du self
made man à l’origine de la Ford T., première automobile
destinée à populariser la voiture. C’est le cinéma
qui va insister sur l’aliénation de la production à la
chaîne ➜ p. 322.
Sur la photographie ➜ p. 319, on remarque que les
ouvriers travaillant dans une usine berlinoise sont perdus
au milieu d’un nombre impressionnant de machines
et que leur place est infime au sein de cet univers.
10. Écriture d’invention. Contraintes du sujet :
– rédiger la description précise d’un lieu de travail ;