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sommaire - Hachette

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de noyés => La pièce silencieuse, blafarde, s’ouvrant<br />

en haut sur le ciel, ressemblait à un trou, à un caveau<br />

creusé dans une argile creuse (ch. XXV) ;<br />

– bords de Seine (ch. XI) : un des seuls lieux extérieurs,<br />

la sortie traditionnelle des Parisiens en bord de Seine<br />

dans une guinguette pour faire du canotage (thème<br />

pictural cher aux impressionnistes), mais il s’agit de la<br />

scène de crime : le paysage est crépusculaire, chargé<br />

de mort. => La nuit descend de haut, apportant des<br />

linceuls dans son ombre. (ch. XI).<br />

=> tous ces lieux connotent la mort.<br />

b. Temps de l’action :<br />

– l’action dure environ quatre ans sans compter les<br />

analepses ;<br />

– principales pauses : ch. IV, description du rituel du<br />

jeudi soir ; ch. XI, description des bords de Seine avant<br />

le meurtre ; ch. XIII, description de la morgue et des<br />

noyés ;<br />

– accélération au chapitre XVI avec une ellipse de<br />

quinze mois : Quinze mois passèrent. => entrer dans la<br />

détérioration du couple adultère ;<br />

– ch. XVI à XXXII : le rythme narratif devient plus<br />

lent => montrer que les nerfs des personnages se<br />

détraquent progressivement ;<br />

– ch. II (enfance de Camille et Thérèse) et III (arrivée<br />

à Paris dans la boutique) = analepses permettant de<br />

comprendre la situation initiale du roman et le tempérament<br />

des personnages.<br />

2. La dimension scientifique<br />

du naturalisme<br />

– Thérèse : tempérament nerveux, fougueux, sauvage,<br />

trop longtemps contenu => Tous ses instincts de<br />

femme nerveuse éclatèrent avec une violence inouïe,<br />

le sang de sa mère, ce sang africain qui brûlait ses<br />

veines (ch. VII).<br />

– Laurent : tempérament sanguin, fils de paysan, force<br />

et santé, beauté sanguine (ch. V).<br />

– Camille : tempérament maladif, lymphatique => Ce<br />

garçon débile, dont le corps mou et affaissé n’avait<br />

jamais eu une secousse de désir (ch. V).<br />

– Thérèse illustre le mieux la théorie des tempéraments<br />

: nature nerveuse héritée d’un sang africain,<br />

nature trop longtemps réprimée qui la conduit au<br />

crime. Le chapitre XXII analyse l’évolution de Thérèse<br />

et Laurent après le crime.<br />

3. La transformation du réel<br />

Structure de tragédie classique :<br />

– simple : exposition du lieu et des personnages, ren-<br />

170<br />

contre de Laurent et Thérèse, liaison, crime, remords,<br />

déchéance, suicide ;<br />

– trois unités : unité de lieu (importance de la boutique),<br />

unité de temps (importance des jeudis), unité<br />

d’action (la relation de Laurent et de Thérèse) ;<br />

– dénouement tragique qui suscite l’horreur et la pitié<br />

=> Ils se firent pitié et horreur (ch. XXXII).<br />

Activités complémentAires<br />

1. Plan de dissertation<br />

Analyse du sujet : jugement péjoratif sur un courant<br />

littéraire comparé à un courant pictural, les<br />

deux proposent une vision péjorative, vulgaire de la<br />

femme selon le journaliste.<br />

Problématique : dans quelle mesure le personnage<br />

de Thérèse Raquin s’apparente-t-il aux femmes<br />

peintes par Manet ?<br />

Partie I. Certes il s’agit du portrait d’une femme<br />

couleur de boue avec des maquillages roses.<br />

1 er § : « une femme couleur de boue… » (= couleur<br />

connotant le manque de pureté, à prendre ici au<br />

sens d’une absence de moralité).<br />

Ex. : la déchéance dans l’alcool, le portrait d’une<br />

femme dissolue (ch. XXXI).<br />

2 e § : « … avec des maquillages… » (l’art de la dissimulation).<br />

Ex. : le champ lexical de la comédie et du mensonge<br />

(➜ texte 1, question 4).<br />

3 e § : « …roses » (connote la chair, la sexualité).<br />

Ex. : femme frustrée sexuellement qui s’épanouit<br />

avec Laurent (ch. VII : évocation de la liaison avec<br />

Laurent).<br />

Partie II. Mais le romancier va encore plus loin que<br />

le peintre.<br />

1 er § : il nous fait découvrir l’intériorité du personnage.<br />

Ex. : ➜ texte 1.<br />

2 e § : il met en accusation la société pudibonde et<br />

hypocrite.<br />

Ex. : enfance de Thérèse (ch. II) et dénonciation de<br />

l’hypocrisie générale avec l’évocation du voyeurisme<br />

et de la sexualité refoulée (ch. XIII, à la morgue).<br />

3 e § : le lecteur comprend que Thérèse Raquin est<br />

une victime de son tempérament, de son hérédité et<br />

de la société => dimension tragique du roman.<br />

Ex. : les remords de Thérèse (ch. XXIX) et son suicide<br />

(ch. XXXII).<br />

Conclusion :<br />

Manet comme Zola ont le désir de peindre les<br />

femmes de leur temps de manière réaliste, naturaliste,<br />

ce que le critique Louis Ulbach juge vulgaire.<br />

Mais le romancier naturaliste va plus loin que le

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