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01.01.2013 Views

sÉQuEnCE 15 Le récit naturaliste 168 ➜ Livre de l’élève, p. 299 Texte1 Texte É. Zola, Thérèse Raquin ➜ p. 300 Objectif : Étudier le traitement du thème de l’adultère dans un roman naturaliste. lecture AnAlytiQue Première lecture 1. C’étaient de douces et calmes soirées (l. 4) => pluriel = synthèse de toutes les soirées. Imparfait itératif dans tout le texte marqué dès le début de l’extrait : Le soir, à table…, on sentait…, qui est à comprendre comme Tous les soirs, à table, on sentait… => le narrateur raconte une fois ce qui s’est passé de multiples fois. Mise au point 2. Ambiguïté = pensée de Thérèse ou jugement du narrateur => discours indirect libre (marques du discours indirect = 3e personne du singulier, absence de guillemets ; marques du discours direct = exclamations). Analyse 3. Regard critique, ironique sur la petite bourgeoisie => vocabulaire et déterminants démonstratifs péjoratifs connotant la médiocrité, l’ennui, la banalité : attiédie (l. 5), on causait des mille riens (l. 6), s’endormaient (l. 12), ces joies bourgeoises (l. 13), ces affaissements souriants (l. 13-14). Point de vue omniscient (l. 1 à 12), point de vue interne de Thérèse (l. 13 à 27), reprise du point de vue omniscient (l. 28 à 34) => ce procédé accentue le contraste entre la violence des pensées de Thérèse et la soirée insipide. 4. a. masque muet (l. 2), immobile (l. 13), au fond d’elle (l. 14), elle trompait (l. 20), de les tromper (l. 20), Cette comédie atroce (l. 25), ces duperies (l. 25), l’indifférence jouée (l. 26), sa grimace rectiligne (l. 32) => le champ lexical de la dissimulation caractérise Thérèse. b. rires sauvages (l. 14), demi-nue, échevelée (l. 17), passion folle (l. 18), elle se vautrait (l. 22), se levait d’un bond (l. 28-29), une énergie brutale (l. 29) => sauvagerie, violence, animalité. 5. Antithèse entre l’apparence extérieure et l’intériorité de Thérèse => immobile, paisible (l. 13), rigidité froide (l. 15) ≠ rires sauvages (l. 14). Antithèse entre la soirée et la scène d’adultère de l’aprèsmidi (froid ≠ chaud, immobilité ≠ mouvement) => scène morte ≠ scène brûlante (l. 19) ; rigidité froide (l. 15), indifférence jouée (l. 26) ≠ elle se vautrait (l. 22), baisers ardents (l. 26), ardeurs nouvelles au sang (l. 26-27). Question de synthèse 6. a. putride (adj.) = pourri (au sens figuré : pourriture morale), ignoble. b. Le texte peut paraître immoral car il montre une femme qui se complaît dans la tromperie et l’adultère. La morale de la société conservatrice du Second Empire permet de comprendre ce jugement et le choc ressenti ; le lecteur moderne est plus à même d’apprécier la vérité criante de ce portrait de femme qui cherche à se libérer d’un milieu étouffant et mortifère. Pour aller plus loin 7. Recherche. Zola organise tous les jeudis soir, chez lui à Médan, des soirées littéraires où il réunit ses disciples naturalistes = parallèle ironique avec les mornes soirées du jeudi chez les Raquin. 8. Écriture d’invention – Établir un schéma narratif (arrivée du personnage, deux ou trois événements, départ du personnage). – Mise en place d’une focalisation interne du point de vue du personnage (utiliser les différentes formes de discours rapportés, expression d’un point de vue favorable ou critique sur la soirée). – Introduire des passages dialogués et aussi des pauses pour décrire Thérèse. – Effet de chute : le personnage soupçonne ou voit quelque chose qui lui permet de comprendre la situation véritable. L’indifférence jouée (l. 26) de Thérèse ne suffira pas à masquer ses ardeurs nouvelles (l. 26-27). Prolongement : recherche et exposé des élèves sur le thème de l’adultère dans la littérature, ouverture possible sur la littérature médiévale (roman courtois) et étrangère (Léon Tolstoï, Anna Karénine).

Texte Barbey d’Aurevilly, d’un À l’autrE 1 « Le bonheur dans le crime » ➜ p. 302 Objectif : Étudier la diabolisation du personnage féminin. Questions 1. l. 1 à 7 : situation initiale => l’entrée d’Eulalie / Hauteclaire. l. 7 à 11 : stupéfaction du narrateur qui retient à peine une exclamation de surprise. l. 11 à 19 : pause descriptive pour dépeindre Eulalie. l. 19 à 29 : affrontement visuel entre Eulalie et le narrateur. l. 30 à 32 : situation finale => la sortie d’Eulalie. 2. a. Narrateur interne, médecin de la comtesse : sangfroid (l. 9), mon attitude passive de médecin et d’observateur (l. 10). b. Un témoin privilégié et incontestable de l’histoire, avec des qualités d’observation et de rigueur attribuables à sa profession. 3. a. Échange au discours direct avec des indications de tonalité (équivalant à des didascalies) aux lignes 1-2 et 30. Entrée théâtrale avec la mise en place d’un décor, d’un éclairage : sortie de l’ombre pour entrer dans un cercle de lumière => je [la] vis émerger de l’ombre qui noyait le pourtour profond du parloir, et s’avancer au bord du cercle lumineux (l. 3-4). b. Dimension spectaculaire : exclamations de surprise du narrateur, hyperboles : oui, Hauteclaire ellemême ! (l. 5), C’était à couper la respiration qu’une telle vue ! Eulalie ! (l. 7), Hauteclaire, devenue Eulalie, et la femme de chambre de la comtesse de Savigny ! (l. 10-11) => coup de théâtre. 4. a. Jugement profondément misogyne : dissimulatrices, coquettes, manipulant les hommes en jouant de leur corps, leurs satanés corps (l. 18), femelles (l. 19), filles d’Assuérus (l. 32) => créatures diaboliques, d’où le titre du recueil. b. Le serpent : Eulalie porte une coiffure, tire-bouchons de cheveux tombant le long des joues (l. 14) qualifiée par une métaphore péjorative de prédicateurs (des serpents, l. 16) ; le narrateur qualifie les femmes de couleuvres (l. 19) => animal qui mène la femme au péché, rappel du serpent tentateur du jardin d’Éden (La Genèse) et allusion à Méduse. La panthère (l. 26) => sauvagerie et cruauté, mais elle simule un regard de biche (l. 25). Remarque : importance de ces deux images animalières qui nourriront le mythe de la femme fatale au cinéma (➜ histoire des arts, p. 296). Vis-à-vis : Zola et Barbey d’Aurevilly 5. Hauteclaire et Thérèse Raquin appartiennent au même milieu social = petite bourgeoisie => prénom véritable d’Eulalie (Hauteclaire) et surprise du médecin en la retrouvant dans cette condition de domestique = indices de son appartenance à un milieu supérieur, celui de Thérèse Raquin = ces joies bourgeoises (l. 13). 6. Points communs : – dissimulation : elles cachent toutes deux leur sauvagerie sous des dehors calmes et doux Thérèse = immobile, paisible (l. 13) // Hauteclaire : elle était là-dessous d’une beauté pleine de réserve, et d’une noblesse d’yeux baissés (l. 17-18) mais ses yeux – de biche, pour la douceur, ce soir-là (l. 24-25) ; – débauche : Thérèse se vautrait dans les âpretés de l’adultère (l. 22-23) // Hauteclaire comparée aux filles d’Assuérus (l. 32). Prolongement : lecture cursive de l’ensemble du recueil de nouvelles Les Diaboliques (1874) pour découvrir d’autres portraits de femmes perverses. ÉtudE d’œuvrE intÉgralE É. Zola, Thérèse Raquin ➜ p. 304 Objectif : Montrer les principales caractéristiques du naturalisme. pistes d’AnAlyse 1. Les lieux et le temps naturalistes a. Principaux lieux : – boutique (ch. I) : lieu clos, étroit, humide, sans lumière, comparé à un caveau => Laissant échapper des souffles froids de caveau ; – morgue (ch. XIII) : lieu clos où reposent les cadavres de ceux qui ont une mort non naturelle, comparé à une salle de spectacle (dénonciation du voyeurisme des gens) => La Morgue est un spectacle à la portée de toutes les bourses ; – atelier (ch. XXV) : lieu clos où Laurent trouve refuge pour peindre, mais son étroitesse rappelle encore les dimensions d’un caveau, et il n’y peint que des figures 169

sÉQuEnCE 15<br />

Le récit naturaliste<br />

168<br />

➜ Livre de l’élève, p. 299<br />

Texte1 Texte É. Zola, Thérèse Raquin<br />

➜ p. 300<br />

Objectif : Étudier le traitement du thème de l’adultère<br />

dans un roman naturaliste.<br />

lecture AnAlytiQue<br />

Première lecture<br />

1. C’étaient de douces et calmes soirées (l. 4) => pluriel<br />

= synthèse de toutes les soirées.<br />

Imparfait itératif dans tout le texte marqué dès le début<br />

de l’extrait : Le soir, à table…, on sentait…, qui est à<br />

comprendre comme Tous les soirs, à table, on sentait…<br />

=> le narrateur raconte une fois ce qui s’est passé de<br />

multiples fois.<br />

Mise au point<br />

2. Ambiguïté = pensée de Thérèse ou jugement du narrateur<br />

=> discours indirect libre (marques du discours<br />

indirect = 3e personne du singulier, absence de guillemets<br />

; marques du discours direct = exclamations).<br />

Analyse<br />

3. Regard critique, ironique sur la petite bourgeoisie<br />

=> vocabulaire et déterminants démonstratifs péjoratifs<br />

connotant la médiocrité, l’ennui, la banalité : attiédie<br />

(l. 5), on causait des mille riens (l. 6), s’endormaient<br />

(l. 12), ces joies bourgeoises (l. 13), ces affaissements<br />

souriants (l. 13-14).<br />

Point de vue omniscient (l. 1 à 12), point de vue interne<br />

de Thérèse (l. 13 à 27), reprise du point de vue omniscient<br />

(l. 28 à 34) => ce procédé accentue le contraste entre la<br />

violence des pensées de Thérèse et la soirée insipide.<br />

4. a. masque muet (l. 2), immobile (l. 13), au fond d’elle<br />

(l. 14), elle trompait (l. 20), de les tromper (l. 20), Cette<br />

comédie atroce (l. 25), ces duperies (l. 25), l’indifférence<br />

jouée (l. 26), sa grimace rectiligne (l. 32) => le champ<br />

lexical de la dissimulation caractérise Thérèse.<br />

b. rires sauvages (l. 14), demi-nue, échevelée (l. 17),<br />

passion folle (l. 18), elle se vautrait (l. 22), se levait d’un<br />

bond (l. 28-29), une énergie brutale (l. 29) => sauvagerie,<br />

violence, animalité.<br />

5. Antithèse entre l’apparence extérieure et l’intériorité<br />

de Thérèse => immobile, paisible (l. 13), rigidité froide<br />

(l. 15) ≠ rires sauvages (l. 14).<br />

Antithèse entre la soirée et la scène d’adultère de l’aprèsmidi<br />

(froid ≠ chaud, immobilité ≠ mouvement) => scène<br />

morte ≠ scène brûlante (l. 19) ; rigidité froide (l. 15),<br />

indifférence jouée (l. 26) ≠ elle se vautrait (l. 22), baisers<br />

ardents (l. 26), ardeurs nouvelles au sang (l. 26-27).<br />

Question de synthèse<br />

6. a. putride (adj.) = pourri (au sens figuré : pourriture<br />

morale), ignoble.<br />

b. Le texte peut paraître immoral car il montre une<br />

femme qui se complaît dans la tromperie et l’adultère.<br />

La morale de la société conservatrice du Second Empire<br />

permet de comprendre ce jugement et le choc ressenti ;<br />

le lecteur moderne est plus à même d’apprécier la<br />

vérité criante de ce portrait de femme qui cherche à se<br />

libérer d’un milieu étouffant et mortifère.<br />

Pour aller plus loin<br />

7. Recherche. Zola organise tous les jeudis soir, chez<br />

lui à Médan, des soirées littéraires où il réunit ses disciples<br />

naturalistes = parallèle ironique avec les mornes<br />

soirées du jeudi chez les Raquin.<br />

8. Écriture d’invention<br />

– Établir un schéma narratif (arrivée du personnage,<br />

deux ou trois événements, départ du personnage).<br />

– Mise en place d’une focalisation interne du point de<br />

vue du personnage (utiliser les différentes formes de<br />

discours rapportés, expression d’un point de vue favorable<br />

ou critique sur la soirée).<br />

– Introduire des passages dialogués et aussi des<br />

pauses pour décrire Thérèse.<br />

– Effet de chute : le personnage soupçonne ou voit<br />

quelque chose qui lui permet de comprendre la situation<br />

véritable. L’indifférence jouée (l. 26) de Thérèse ne<br />

suffira pas à masquer ses ardeurs nouvelles (l. 26-27).<br />

Prolongement : recherche et exposé des élèves sur<br />

le thème de l’adultère dans la littérature, ouverture<br />

possible sur la littérature médiévale (roman courtois)<br />

et étrangère (Léon Tolstoï, Anna Karénine).

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