sommaire - Hachette
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ine comparaison (avec le trottoir) et personnification<br />
(défilé des pensées de Charles) : La conversation de<br />
Charles était plate comme un trottoir de rue, et les<br />
idées de tout le monde y défilaient dans leur costume<br />
ordinaire, sans exciter d’émotion, de rire ou de rêverie<br />
(l. 24-26) et dans l’emploi de multiples négations soulignant<br />
les limites de ses capacités physiques et de son<br />
ouverture culturelle (4 e §).<br />
Mise au point<br />
3. Indicatif imparfait :<br />
– descriptions (cf. réponse 2) ;<br />
– analyse des sentiments et des caractères : Il la croyait<br />
heureuse, elle lui en voulait… (l. 33) ;<br />
– actions dont la durée est indéterminée, qui se diluent<br />
dans l’ennui : Mais, à mesure que se serrait davantage<br />
l’intimité de leur vie, un détachement intérieur se faisait<br />
qui la déliait de lui (l. 22-23).<br />
Analyse<br />
4. a. Focalisation interne, point de vue d’Emma : Elle<br />
songeait […] que (l. 1), Il lui semblait (l. 9, 20) = plongée<br />
directe dans les désillusions du personnage.<br />
b. Exclamatives, interrogatives, discours indirect libre :<br />
Pour en goûter la douceur, il eût fallu, sans doute, s’en<br />
aller vers ces pays à noms sonores où les lendemains<br />
de mariage ont de plus suaves paresses ! (l. 2-4) Un<br />
homme, au contraire, ne devait-il pas tout connaître,<br />
exceller en des activités multiples, vous initier aux<br />
énergies de la passion, aux raffinements de la vie, à<br />
tous les mystères ? (l. 30-32).<br />
5. Présence du narrateur :<br />
– comparaisons : comme on disait (l. 2), comme<br />
tombe la récolte d’un espalier quand on y porte la<br />
main (l. 21-22), comme un trottoir de rue… ordinaire<br />
(l. 24-25) => dimension satirique ;<br />
– clichés énumérés hyperboliquement dans les pensées<br />
et les rêves d’Emma (1er §) => ironie.<br />
6. Frustrations et fortes déceptions dès la lune de<br />
miel, qui n’a rien à voir avec les plus beaux jours de<br />
sa vie (l. 1-2) ; au contraire, tristesse (l. 12), insaisissable<br />
malaise (l. 16) et détachement intérieur (l. 23)<br />
qui éloignent Emma de son mari, si différent de l’époux<br />
idéal qu’elle imaginait (dernier §).<br />
Question de synthèse<br />
7. Emma = héroïne romantique, idéaliste, déçue par la<br />
réalité ordinaire qui ne correspond en rien aux romans<br />
qui ont nourri son adolescence (qu’elle avait rencontré<br />
dans un roman, l. 29) :<br />
150<br />
– tempérament rêveur et sensuel : énumération de<br />
paysages enchanteurs tirés de ses lectures où se<br />
mêlent des sensations visuelles (on regarde les étoiles,<br />
l. 9), sonores (noms sonores, l. 3 ; chanson du postillon,<br />
l. 5 ; clochettes des chèvres, l. 6), olfactives (parfum des<br />
citronniers, l. 7-8) ; portrait physique et moral du mari<br />
idéal (l. 12-14, 30-32) ;<br />
– tempérament instable lié à une profonde<br />
insatisfaction : Mais comment dire un insaisissable<br />
malaise, qui change d’aspect comme les nuées, qui<br />
tourbillonne comme le vent ? (l. 16-17), une abondance<br />
subite se serait détachée de son cœur (l. 20-21)<br />
=> expressions qui rappellent les émois du jeune<br />
René (Chateaubriand), prototype du héros romantique<br />
français.<br />
Pour aller plus loin<br />
8. Recherche. Bovarysme (1865) : attitude psychologique<br />
dans laquelle ses aspirations insatisfaites,<br />
alliées à un manque d’autocritique, poussent le sujet<br />
(généralement une femme, pour des raisons socioculturelles)<br />
à s’évader d’une réalité qu’il juge médiocre<br />
pour se réfugier dans une vie imaginative et romanesque,<br />
surtout dans le domaine sentimental. (Grand<br />
Robert de la langue française)<br />
Rêveries et illusions d’Emma (lectures et manque d’esprit<br />
critique) = bovarysme.<br />
9. Écriture d’invention. Portrait réaliste d’une Emma<br />
Bovary d’aujourd’hui, qui aurait une activité professionnelle<br />
peu conforme à ses rêves :<br />
– fantasmes féminins influencés par le cinéma, Internet,<br />
les magazines de mode => rêves de voyages et<br />
d’exotisme reflétant les clichés contemporains (croisières,<br />
îles paradisiaques, lieux hantés par la jet-set ou<br />
par les « bourgeois bohèmes »…) ;<br />
– portrait du mari idéal => images associant les traits<br />
de plusieurs acteurs alliant élégance et décontraction,<br />
virilité et raffinement (Johnny Depp, George Clooney,<br />
Jude Law, Vincent Cassel…) ;<br />
– métiers rêvés, pour elle et son conjoint, qui leur<br />
permettent de vivre des aventures, des passions, et<br />
de profiter des raffinements de la vie (l. 31) (soirées,<br />
voyages…) ;<br />
– activités sportives et culturelles d’aujourd’hui : golf,<br />
tennis, expositions parisiennes, véhicules à la mode,<br />
accessoires high-tech… ;<br />
– quête de la passion, opposée à ce calme si bien assis<br />
(l. 33) reproché à Charles Bovary, hantise de l’ennui et<br />
de la banalité.