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01.01.2013 Views

2 e § : impression d’une inspiration qui s’impose, enthousiasme communicatif du poète (cf. Platon, Ion). Ex. : Desnos en état d’hypnose. 3 e § : nouvel art de la création lié au génie reconnu du poète. Ex. : Manifeste du surréalisme de Breton (1924) ➜ p. 258. Prolongement : jeu d’écriture surréaliste, expérimentez la pratique d’un jeu poétique, le cadavre exquis, en écrivant chacun à tour de rôle une partie de phrase dans l’ordre suivant : sujet – verbe transitif – complément d’objet direct – complément circonstanciel de temps – complément circonstanciel de lieu. Vous veillerez à cacher ce que vous avez écrit au joueur suivant, en pliant votre feuille. d’un À À l’autrE 3 140 Texte L. Aragon, « Les yeux d’Elsa », Les Yeux d’Elsa ➜ p. 252 Objectif : Étudier la progression et les images d’un poème surréaliste engagé. Questions 1. a. La femme aimée est mise en valeur par son regard représenté par des métaphores : – un lac, une source : profonds et pour boire (v. 1) ; – un ciel : Trop peu d’un firmament (v. 23) ; – des fleurs sauvages (v. 28) ; – un minerai : ce radium de la pechblende (v. 33) ; – une sorte d’Eldorado : mon Pérou ma Golconde mes Indes (v. 36) ; – un phare : briller au-dessus de la mer (v. 39). b. Le thème de l’eau permet de réunir ces images autour de deux caractéristiques : la couleur bleue et le reflet brillant. Ex. : yeux reflétant le soleil (v. 1-2) et yeux brillant au-dessus de la mer aux naufrages (v. 39-40). 2. Symbolique religieuse liée aux Rois mages : le miracle des Rois (v. 18). Les yeux d’Elsa représentent alors l’étoile du berger qui guide les Rois mages vers l’enfant Jésus : double brèche (v. 17) = ouverture lumineuse dans l’obscurité de la nuit. 3. La menace de la guerre est suggérée : – la mort : S’y jeter à mourir tous les désespérés (v. 3), endeuillé (v. 16), comparaison avec le marin qui meurt (v. 32) ; – les combats avec les bombardements : métaphore (À l’ombre des oiseaux et adjectif troublé, v. 5), les armes (glaives, v. 14), les dégâts (la double brèche, v. 17), le feu (j’ai brûlé mes doigts à ce feu défendu, v. 34) ; – l’Occupation avec la séparation de la France en deux zones : L’été taille la nue (v. 7), brisure (v. 12), brèche (v. 17) ; – les souffrances psychologiques et physiques : champ lexical : désespérés (v. 3), troublé (v. 5), chagrins (v. 9), Douleurs (v. 13) => l’allusion biblique intensifie la souffrance, pleurs (v. 15), les hélas (v. 22). 4. a. Changement d’énonciation dans la dernière strophe : – abandon du tutoiement ; – changement de temps : brutalité de l’événement suggérée par l’emploi du passé simple se brisa (v. 37), enflammèrent (v. 38) ; – cadre spatio-temporel plus précis et plus proche : un beau soir (v. 37). => yeux d’Elsa = repère précieux au pire moment de la guerre, quand l’univers se brisa sous l’Occupation. b. Sorte d’incantation avec la répétition du prénom Elsa (v. 40). Vis-à-vis : Breton et Aragon 5. Célébration de la femme : – thème commun de la nature : champ lexical ; – forme du blason plus nette chez Aragon dès le titre ; – pas le même rapport à la femme : inconnue, rêvée chez Breton, belle silencieuse (v. 15) // identifiée chez Aragon comme sa muse ; – contextes de production différents : écriture automatique et ludique en temps de liberté (association d’idées, étrangeté des images, femme fantasmée) // poésie engagée et grave (image de la France martyrisée derrière celle de la femme aimée). 6. Poème le plus radical dans les images poétiques : « L’aigrette » : – caractère absolu des images : j’ai mis le feu à une mèche de cheveux (v. 23) ; – caractère extrême des images : Si seulement mon train entrait dans ce tunnel (v. 25) ; – impression de coulée sans contrôle de la raison : le bien dans la canne à sucre de l’air (v. 13). Prolongement. Iconographie : analyser le tableau de Kees Van Dongen qui illustre le poème d’Aragon ➜ p. 253. a. À quel mouvement pictural ce peintre appartient-il ? Expliquer. b. Son œuvre est-elle marquée par le regard des femmes ? cf. Tableaux de Kees Van Dongen, Le Coquelicot (1919), Femme-Parisienne (1927), L’Anglaise (1927).

Analyse d’image R. Magritte, Je ne vois pas la femme cachée dans la forêt ➜ p. 254 Objectif : Analyser l’organisation poétique d’un collage surréaliste. Questions Première approche 1. Deux éléments composent ce collage : – un tableau légendé de René Magritte au centre ; – un cadre constitué par les photomatons de seize artistes surréalistes qui ont les yeux fermés (dans le sens des aiguilles d’une montre, à partir de la vignette en haut à gauche) : M. Alexandre, L. Aragon, A. Breton, L. Buñuel, J. Caupenne, P. Eluard, M. Fournier, R. Magritte, A. Valentin, A. Thirion, Y. Tanguy, G. Sadoul, P. Nougé, C. Goesmans, M. Ernst, S. Dalí. 2. Lien entre le tableau et les portraits : texte du tableau je ne vois pas…, et les artistes photographiés ont tous les yeux fermés => développement du fantasme, imagination d’un corps de femme idéal. Analyse 3. Points communs des portraits : – hommes soignés : coiffure et costume avec cravate ou nœud papillon pour M. Alexandre => élégance ; – sérieux de l’expression du visage de chacun, yeux fermés ; – cadrage identique => unité du groupe. 4. Sens du titre : Je ne vois pas la femme cachée dans la forêt. Paradoxe dû au remplacement du mot femme par sa représentation : la femme nue est visible alors qu’on la dit cachée. 5. Effets d’antithèse : – la femme nue qui cache à peine un sein de sa main droite contraste avec la tenue très habillée de ces seize hommes ; – un jeu avec les couleurs : claires pour la femme / sombres pour la veste des hommes sauf pour Y. Tanguy qui porte un imperméable ; même contraste entre le fond du tableau et celui des photomatons. => insistance sur la fragilité de la femme : le tableau semble représenter l’imagination des artistes, leur pensée au moment où la photo a été prise. Question de synthèse 6. Choix de cette image comme couverture du texte de la conférence de Breton Qu’est-ce que le surréalisme ? (1934) : – regard neuf sur le monde : art du paradoxe avec Magritte ; – exploration de l’inconscient : relation homme / femme, métaphore de la forêt (tréfonds de l’inconscient et de la sexualité) ; – culte de la femme : principale muse des surréalistes. Prolongement : – par une recherche au CDI ou sur Internet, rapprocher cette image de tableaux de Magritte peints entre 1928 et 1966 fondés sur la notion de paradoxe ; – quelle est la valeur symbolique de la forêt ? Justifier par d’autres œuvres d’art. Histoire des arts ➜ p. 256 Engagement et provocation dans les arts surréalistes Questions 1. Rapprochement entre la tête de Kiki et la sculpture africaine : – la forme allongée du visage ; – les traits du visage avec les sourcils minces et les yeux en amande, le dessin des lèvres ; – les yeux fermés ; – le reflet dans les cheveux bruns et sur la sculpture d’ébène. La composition de l’image favorise ce rapprochement : la femme tient de sa main gauche la sculpture, invitant le spectateur à cette comparaison, la position de la tête de la femme en contraste avec la sculpture tenue à la verticale. Les deux éléments sont sur le même plan avec un jeu sur les ombres qui donne l’impression que la sculpture occupe la place de la tête vivante avant qu’elle ne tombe sur le côté. 2. Remarque : il faut remplacer 1925 par 1938. L’une des photographies de l’Exposition internationale du surréalisme de 1938 : Rue de la transfusion de sang, avec des mannequins habillés de voiles et de filets, accrochés à des lampes Mazda, devant des murs recouverts de dessins et de tableaux. 141

Analyse<br />

d’image<br />

R. Magritte,<br />

Je ne vois pas la femme<br />

cachée dans la forêt ➜ p. 254<br />

Objectif : Analyser l’organisation poétique d’un<br />

collage surréaliste.<br />

Questions<br />

Première approche<br />

1. Deux éléments composent ce collage :<br />

– un tableau légendé de René Magritte au centre ;<br />

– un cadre constitué par les photomatons de seize<br />

artistes surréalistes qui ont les yeux fermés (dans le<br />

sens des aiguilles d’une montre, à partir de la vignette<br />

en haut à gauche) : M. Alexandre, L. Aragon, A. Breton,<br />

L. Buñuel, J. Caupenne, P. Eluard, M. Fournier, R. Magritte,<br />

A. Valentin, A. Thirion, Y. Tanguy, G. Sadoul, P. Nougé,<br />

C. Goesmans, M. Ernst, S. Dalí.<br />

2. Lien entre le tableau et les portraits : texte du tableau<br />

je ne vois pas…, et les artistes photographiés ont tous les<br />

yeux fermés => développement du fantasme, imagination<br />

d’un corps de femme idéal.<br />

Analyse<br />

3. Points communs des portraits :<br />

– hommes soignés : coiffure et costume avec cravate ou<br />

nœud papillon pour M. Alexandre => élégance ;<br />

– sérieux de l’expression du visage de chacun, yeux<br />

fermés ;<br />

– cadrage identique => unité du groupe.<br />

4. Sens du titre : Je ne vois pas la femme cachée dans la<br />

forêt. Paradoxe dû au remplacement du mot femme par<br />

sa représentation : la femme nue est visible alors qu’on<br />

la dit cachée.<br />

5. Effets d’antithèse :<br />

– la femme nue qui cache à peine un sein de sa main<br />

droite contraste avec la tenue très habillée de ces seize<br />

hommes ;<br />

– un jeu avec les couleurs : claires pour la femme /<br />

sombres pour la veste des hommes sauf pour Y. Tanguy<br />

qui porte un imperméable ; même contraste entre le fond<br />

du tableau et celui des photomatons.<br />

=> insistance sur la fragilité de la femme : le tableau<br />

semble représenter l’imagination des artistes, leur pensée<br />

au moment où la photo a été prise.<br />

Question de synthèse<br />

6. Choix de cette image comme couverture du texte de<br />

la conférence de Breton Qu’est-ce que le surréalisme ?<br />

(1934) :<br />

– regard neuf sur le monde : art du paradoxe avec<br />

Magritte ;<br />

– exploration de l’inconscient : relation homme / femme,<br />

métaphore de la forêt (tréfonds de l’inconscient et de la<br />

sexualité) ;<br />

– culte de la femme : principale muse des surréalistes.<br />

Prolongement :<br />

– par une recherche au CDI ou sur Internet, rapprocher<br />

cette image de tableaux de Magritte peints entre 1928<br />

et 1966 fondés sur la notion de paradoxe ;<br />

– quelle est la valeur symbolique de la forêt ? Justifier<br />

par d’autres œuvres d’art.<br />

Histoire des arts ➜ p. 256<br />

Engagement et provocation dans les arts<br />

surréalistes<br />

Questions<br />

1. Rapprochement entre la tête de Kiki et la sculpture<br />

africaine :<br />

– la forme allongée du visage ;<br />

– les traits du visage avec les sourcils minces et les yeux<br />

en amande, le dessin des lèvres ;<br />

– les yeux fermés ;<br />

– le reflet dans les cheveux bruns et sur la sculpture<br />

d’ébène.<br />

La composition de l’image favorise ce rapprochement : la<br />

femme tient de sa main gauche la sculpture, invitant le<br />

spectateur à cette comparaison, la position de la tête de la<br />

femme en contraste avec la sculpture tenue à la verticale.<br />

Les deux éléments sont sur le même plan avec un jeu<br />

sur les ombres qui donne l’impression que la sculpture<br />

occupe la place de la tête vivante avant qu’elle ne tombe<br />

sur le côté.<br />

2. Remarque : il faut remplacer 1925 par 1938.<br />

L’une des photographies de l’Exposition internationale du<br />

surréalisme de 1938 : Rue de la transfusion de sang, avec<br />

des mannequins habillés de voiles et de filets, accrochés à<br />

des lampes Mazda, devant des murs recouverts de dessins<br />

et de tableaux.<br />

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