sommaire - Hachette

Partie II. Une valeur universelle
1 er § : l’implication du lecteur (pronom je à valeur universelle,
termes abstraits « amour » et « espérance »).
2 e § : l’ambivalence du poème (absence de ponctuation
=> lecture optimiste ou pessimiste : refrain = subjonctif
de souhait, v. 2 « Et nos amours » à rattacher
au verbe « couler », v. 1, ou « souvenir », v. 3…).
3 e § : une leçon d’espoir (idée de recommencement,
relativité du pluriel des « amours », antithèse).
Texte3 Texte A. Breton, Clair de terre,
« L’aigrette » ➜ p. 250
Objectif : Étudier un poème relevant de l’écriture
automatique.
lectuRe AnAlytiQue
Première lecture
1. Écriture automatique :
– absence de logique entre les vers : on passe de l’Opéra
à l’amour au pavé de bois (v. 4) ;
– liberté des associations poétiques : une racine de
l’arbre du ciel (v. 12) ;
– aucune contrainte métrique : vers libres, absence de
rimes.
2. Champ lexical du corps : seins (v. 2), bras (v. 19), mèche
de cheveux (v. 23-24).
Mise au point
3. a. Aigrette = échassier proche du héron ; faisceau de
plumes ; ornement.
b. Ce titre, pris au sens figuré, incite à considérer le poème
comme un hommage à la femme qui éclaire la vie de
Breton. Et il se réfère également aux robes de soirée des
années 1920 (strass et plumes).
Analyse
4. Anaphore de la conjonction Si (v. 1, 2, 4, 5, 8…) => désirs
inconscients et irréels, de l’ordre du fantasme et de l’érotisme.
Ex. : Si l’on faisait la courte échelle aux femmes
(v. 14).
5. Idées et images s’enchaînent par association d’idées :
soleil associé aux seins miroitants et clairs à l’image du
soleil éclatant, amour en écho à la nuit, fond de l’Opéra
= fond du lit, de la nuit.
Syntaxe : deux propositions indépendantes introduites
par si seulement et si = irréel, souhait irréalisable.
6. Ville de Paris évoquée dans les vers 9 et 24. Capitale
= cadre spatial avec mention de lieux importants comme
l’Opéra (v. 2), l’arc de triomphe du Carrousel (v. 16), Les
Chambres (v. 18), la Seine (v. 19).
7. Dernier vers = métaphore de l’acte amoureux => audace
dans la crudité du propos qui réinterprète l’ensemble du
poème comme une métaphore filée de l’amour physique
(la nuit, l’amour, les seins…).
Question de synthèse
8. Jaillissement libre des images :
– univers inexploré : antithèse (du soleil cette nuit, v. 1) ;
– images originales : métaphore (j’ai mis le feu à une
mèche de cheveux, v. 23), personnification (un bras de la
Seine se glissât sous le matin, v. 19) ;
– métaphores énigmatiques, voire obscures (le téléphone
des amendes du soir, v. 22) ;
– absence de tabou (Si le plaisir dirigeait, v. 17).
Pour aller plus loin
9. Recherche. Jeux d’écriture automatique inventés par
les surréalistes :
– collages de Soupault pour Les Champs magnétiques
(1920) : associer prose et poésie en découpant des
textes écrits avec Breton ;
– cadavre exquis : jeu le plus connu, inventé par Prévert
en 1925. Son nom vient du résultat du premier jeu consistant
à ajouter au mot suivant (inconnu, car plié) un autre
terme qui peut lui succéder syntaxiquement : Le cadavre
/ exquis / boira / le vin nouveau ;
– jeu des questions : les uns rédigent des questions qui
commencent par « Qu’est-ce que… ? », les autres des
réponses qui commencent par « C’est… » => le hasard
associe telle question à telle réponse.
10. Dissertation
Plan détaillé :
Partie I. Certes, l’écriture automatique ne répond pas
à la définition de Barthes.
1er § : aucun contrôle de l’intelligence, pas de réflexion
préalable.
Ex. : jeu littéraire du cadavre exquis.
2e § : absence de brouillon, écriture au fil de la plume,
sans effort apparent.
Ex. : genèse des Champs magnétiques (1920) de
Breton et Soupault.
3e § : absence d’enjeu, pas de message transmis par
l’auteur.
Ex. : « La glace sans tain » de Soupault et Breton
➜ p. 258.
Partie II. Cependant, elle appartient bien à la littérature,
malgré son ignorance de la notion de « rature ».
1er § : l’art du jaillissement des images.
Ex. : extrait de Clair de terre de Breton.
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